bruno faidutti dit:. Ceci dit, il est clair pour moi que la "théorie des jeux" parle de trucs qui ne sont pas des jeux, et ne parle pas de tous les jeux, et est donc très mal nommée - ce qui ne signifie pas, loin de là, qu'elle soit inintéressante pour un auteur de jeux.
La traduction entraîne une perte.
Ces exercices, situations, paradoxes sont intéressants. On en parlait aussi dans Jeux et Stratégie...
Il n’était pas dans mon intention initiale de définir le jeu sous l’angle de la théorie des jeux.
C’est en lisant cet ouvrage (ce n’est pas mon premier sur le sujet) que j’ai constaté combien les jeux qui y étaient cités et étudiés avaient beaucoup plus à voir avec les jeux tels que je les côtoie alors qu’auparavant je tenais la même position que Bruno Faidutti.
Cela m’a donc questionné sur la nature même du jeu d’où les discutions ici.
D’autres part, je ne considère pas que la théorie des jeux couvre tout le domaine des jeux qui nous intéressent ici. Je remarque juste que dans l’histoire de cette théorie Neumann n’envisage (et n’a besoin) que de jeux simples présentant des caractéristiques communes. Il n’y a par exemple que deux joueurs ou groupes.
Nash viendra ensuite élargir le champ de la recherche à des jeux de n joueurs. On objectera alors que les “joueurs” sont toujours en situation de conflit. La théorie évoluera ensuite sur des jeux coopératifs ou plus généralement semi-coopératif et la théorie évoluera en fonction.
On peut dans n’importe quel jeu, “sentir” à un moment un équilibre de Nash s’il existe. Prenez une partie à un instant t. Si à la fin d’un tour, tous les joueurs quelque soit le résultat on l’impression d’avoir joué le meilleur coup qui leur était possible, c’est qu’ils sont possiblement dans un équilibre de Nash. Le calculer serait surement extrêmement fastidieux.
La théorie des jeux, qui était fort limitée à ses débuts élargit son champs d’investigation. On explique à la fin du livre (qui est intéressant pour les non matheux) comment on peut expliquer l’équilibre entre une population prédatée et celle de leurs prédateurs. L’arrivée des applications biologiques vont surement satisfaire les amateurs d’Adam Smith et Hobbes Ça ne me parait pas forcément rassurant
Ce que je crois c’est que cette Théorie met en lumière des principes qui nous entourent chaque jour et que le jeu nous réjouit et nous comble car il nous permet de vérifier nos capacités de choix et de décisions sans que celles ci est un retentissement trop important sur nos vie. (Je dis qu’il est safe dans un usage “normal” pas qu’il est nul ni gratuit)
Docteur Mops dit:Il n'était pas dans mon intention initiale de définir le jeu sous l'angle de la théorie des jeux. C'est en lisant cet ouvrage (ce n'est pas mon premier sur le sujet) que j'ai constaté combien les jeux qui y étaient cités et étudiés avaient beaucoup plus à voir avec les jeux tels que je les côtoie alors qu'auparavant je tenais la même position que Bruno Faidutti. Cela m'a donc questionné sur la nature même du jeu d'où les discutions ici. D'autres part, je ne considère pas que la théorie des jeux couvre tout le domaine des jeux qui nous intéressent ici. Je remarque juste que dans l'histoire de cette théorie Neumann n'envisage (et n'a besoin) que de jeux simples présentant des caractéristiques communes. Il n'y a par exemple que deux joueurs ou groupes. Nash viendra ensuite élargir le champ de la recherche à des jeux de n joueurs. On objectera alors que les "joueurs" sont toujours en situation de conflit. La théorie évoluera ensuite sur des jeux coopératifs ou plus généralement semi-coopératif et la théorie évoluera en fonction. On peut dans n'importe quel jeu, "sentir" à un moment un équilibre de Nash s'il existe. Prenez une partie à un instant t. Si à la fin d'un tour, tous les joueurs quelque soit le résultat on l'impression d'avoir joué le meilleur coup qui leur était possible, c'est qu'ils sont possiblement dans un équilibre de Nash. Le calculer serait surement extrêmement fastidieux. La théorie des jeux, qui était fort limitée à ses débuts élargit son champs d'investigation. On explique à la fin du livre (qui est intéressant pour les non matheux) comment on peut expliquer l'équilibre entre une population prédatée et celle de leurs prédateurs. L'arrivée des applications biologiques vont surement satisfaire les amateurs d'Adam Smith et Hobbes Ça ne me parait pas forcément rassurant Ce que je crois c'est que cette Théorie met en lumière des principes qui nous entourent chaque jour et que le jeu nous réjouit et nous comble car il nous permet de vérifier nos capacités de choix et de décisions sans que celles ci est un retentissement trop important sur nos vie. (Je dis qu'il est safe dans un usage "normal" pas qu'il est nul ni gratuit)
Tout ce que tu viens d'écrire résume parfaitement l'effort pour vulgariser la théorie des jeux. Merci.
Docteur Mops dit:Ce que je crois c'est que (...) le jeu nous réjouit et nous comble car il nous permet de vérifier nos capacités de choix et de décisions sans que celles ci est un retentissement trop important sur nos vie.
Et ce dans un temps où la vérification est effectivement incontestable (échec/succès par exemple).
beleg26 dit:Il existe des jeux sans règles: le bébé qui joue avec son doudou
Là, on est dans le domaine du jouet et pas du tout dans celui du jeu, et les deux ont très peu à voir. Le jeu a des règles, le jouet n'en a pas. Le ballon est un jouet, le football est un jeu. Le jeu de rôles, avec sa grande souplesse et ses règles que l'on n'applique jamais, est quelque part entre les deux.
beleg26 dit:Il existe des jeux sans règles: le bébé qui joue avec son doudou
Là, on est dans le domaine du jouet et pas du tout dans celui du jeu, et les deux ont très peu à voir. Le jeu a des règles, le jouet n'en a pas. Le ballon est un jouet, le football est un jeu. Le jeu de rôles, avec sa grande souplesse et ses règles que l'on n'applique jamais, est quelque part entre les deux.
Piaget pose le cas de ce qu'il appelle le jeu libre. Nous avons effectivement le mot jouet pour désigner un outil du jeu. Donc le ballon = jouet et le foot qu'on joue avec = jeu Cela rejoint mon hypothèse de ne pas définir le jeu par son matériel. Là où je trouve cela intéressant c'est que nos boîtes de jeux sont donc surement des jouets (à assembler certes). Le jeu serait donc le moment, la pratique, la partie dans ce cas. Et ce qui nous permettrais d'identifier un jeu sont ses règles ou son absence de règles ?
On aussi concevoir que le jeu libre n'est pas un jeu sans règles mais un jeu sans règles préétablies. De fait l'enfant qui joue librement ne fait pas n'importe quoi, il a une intention : prendre un stylo pour en faire un avion imaginaire par exemple. On supposerait alors que la règle se construit et se déconstruit quasi en direct et quelle donc est existante ? Vous en pensez quoi ?
Docteur Mops dit:On aussi concevoir que le jeu libre n'est pas un jeu sans règles mais un jeu sans règles préétablies.
Je crois que ce qui fait un jeu, c'est son détachement de la personne. Tout le monde peut y jouer. A priori, mon moment de jeu de "descendre la poubelle à cloche-pied" ou "l'attaque du fort en rouleaux de PQ des playmobils" est inhérent à ma personne, il ne peut pas être transférer intégralement dans ses tenants et ses aboutissants. Alors qu'un belote ou un caylus, ça peut être par tout le monde - voire n'importe qui.
beleg26 dit:La notion de jeu résiste à bien des tentatives de catégorisation. Je donne un ou deux exemples: [...]
Je plussois !
Moi je moinsois. Je vois beaucoup de confusion dans les écrits de beleg26. Bruno Faidutti en a relevé certaines.
"La notion de jeu résiste à bien des tentatives de catégorisation." : je trouve ça clair et c'est pas ce sujet qui va le démentir (mais ok pour les réserves sur certains exemples comme le jeu/jouet du bébé décrit par B.Faidutti).
Docteur Mops dit:On aussi concevoir que le jeu libre n'est pas un jeu sans règles mais un jeu sans règles préétablies. De fait l'enfant qui joue librement ne fait pas n'importe quoi, il a une intention : prendre un stylo pour en faire un avion imaginaire par exemple. On supposerait alors que la règle se construit et se déconstruit quasi en direct et quelle donc est existante ? Vous en pensez quoi ?
Je trouve cela assez difficile à dire pour les plus jeunes (le bébé avec son doudou pour reprendre l'exemple). Piaget décrit des mécanismes de développement dont la visée n'est pas de s'amuser au départ mais d'apprendre à maitriser la motricité et la perception. Un peu comme un gars qui s'entraine à un sport. Après, déterminer les intentions d'un très jeune enfant...pfff : faut au moins être psychanalyste pour se permettre ce niveau d'interprétation ! Le terme de jeu libre me semble abusif. Plus grand (Piaget le date à 2 ans) avec l'accès au langage, cela me semble plus évident d'affirmer que des jeux se construisent sans règles préétablies, règles qui seront certainement discutées à un moment données dans le cas de jeu à plusieurs. Je te suis parfaitement là-dessus. Et je vois que j'en reviens à cette idée que c’est le sujet (là un enfant) qui fait le jeu...
beleg26 dit:La notion de jeu résiste à bien des tentatives de catégorisation. Je donne un ou deux exemples: [...]
Je plussois !
Moi je moinsois. Je vois beaucoup de confusion dans les écrits de beleg26. Bruno Faidutti en a relevé certaines.
Pas d'accord!
Quand Bruno Faidutti pense que doudou est un jouet, il oublie que le bébé ou petit enfant joue. Cette fonction indispensable au développement des mammifères est bien sûr à un stade rudimentaire mais elle existe.
je veux bien être plus précis à des mmoments opportuns mais j'(ai voulu donner plus haut un catalogue non exhaustif de faits pour illustrer la difficulté de catégoriser le jeu.
beleg26 dit:La notion de jeu résiste à bien des tentatives de catégorisation. Je donne un ou deux exemples: [...]
Je plussois !
Moi je moinsois. Je vois beaucoup de confusion dans les écrits de beleg26. Bruno Faidutti en a relevé certaines.
Pas d'accord! Quand Bruno Faidutti pense que doudou est un jouet, il oublie que le bébé ou petit enfant joue. Cette fonction indispensable au développement des mammifères est bien sûr à un stade rudimentaire mais elle existe. je veux bien être plus précis à des mmoments opportuns mais j'(ai voulu donner plus haut un catalogue non exhaustif de faits pour illustrer la difficulté de catégoriser le jeu.
Ok, mais a priori la discussion porte plutôt suer le fait de "jouer à un jeu". C'est un peu notre coeur de métier/glandage, ici.
Ok cher Commandante mais si le petit enfant ne jouait pas nous n’aurions pas cette discussion. Le jeu tel que nous le concevons ne fait que s’appuyer sur cet instinct formateur des mammifères et de certains oiseaux.
La définition du jeu est difficile parce que pareille notion emprunte à l’évolution, à l’histoire, à la sociologie, à la psychologie, à la culture et que sais-je encore? C’est pour cela que la discussion est intéressante et que trouver les mots qui embrassent explicitement le réel est une tâche ardue.
xavo dit:Soit il joue donc c’est un jeu, soit il joue pas donc ce n'est pas un jeu. Suffit de définir ce que c'est que jouer. Les définitions de Duflo ou celle de JMGuiche (les deux sont proches) me conviennent pas mal. Elles sont suffisamment épurées pour pas se prendre les pieds dans le tapis des exceptions.
Non et non arrête avec ça! Ce n'est pas paske la langue française a mis sur le marché de la linguistique deux termes (jeu/ jouer) trés proches qu'il faut laisser la confusion s'installer, faire l'amalgame et ne pas tenter un peu de rigueur
Je persiste, signe et réfute l'idée que je ne sois pas rigoureux. Huizinga, Henriot, Caillois, Duflo... tous ont tenté leur chance et tous ont inclus une notion d'activité dans leur définition en prenant un point de vue sujet (ce que fait la personne psychologiquement er physiquement) et non objet (de quoi c'est constitué et comment ça marche). Bousquet en parle comme une attitude : avec elle, y'a même plus d'activité mais juste un point de vue sur cette activité ! Désolé de sortir la biblio mais je veux juste dire que je suis loin de me sentir tout seul. Si être rigoureux c'est définir un objet par ce qu'il n'est pas toujours et ce en dehors du sujet, je serais curieux de voir où ta rigueur te conduit en matière de définition
Ma définition n'est pas une définition du jeu du langage courant, qui est bien trop large pour qu'on puisse en dire quoique ce soit. Surtout vis à vis de la théorie de la prise de décision qui s'appelle la théorie des jeux. Il n'y a pas grand chose de commun entre un jouer d'échec, des gamins qui jouent aux petites voitures ou aux cow boys, le jeu d'un acteur et une fillette qui joue à la poupée ( pas de sexisme dans mes exemples, juste des généralités) ou un pro qui joue au foot ou quelqu'un qui fait des mots croisées. Je cherche à définir " les jeux tels qu'on en cause sur tric trac".
beleg26 dit:La définition du jeu est difficile parce que pareille notion emprunte à l'évolution, à l'histoire, à la sociologie, à la psychologie, à la culture et que sais-je encore?
On est bien d'accord, jouer est humain, personne n'a dit le contraire. Bon maintenant, jouer à un jeu, c'est quoi ?
beleg26 dit:La définition du jeu est difficile parce que pareille notion emprunte à l'évolution, à l'histoire, à la sociologie, à la psychologie, à la culture et que sais-je encore?
On est bien d'accord, jouer est humain, personne n'a dit le contraire. Bon maintenant, jouer à un jeu, c'est quoi ?
Si vous prenez le sens très large du mot jouer, beaucoup de mammifères jouent : lionceaux, chiens, singes... J'ai même vu des cochons qui, visiblement, jouaient.