le debat télé Sego/Sarko

Kouynemum dit:
ouf, il y en a qd même 43% qui lisent les journaux, 34% qui écoutent la radio et 15 % qui vont sur internet.


Et il parait qu'il y en a même qui s'informent exclusivement sur Tric-Trac...

Lire un média ne signifie garder un esprit critique.
Même les politiques ont du mal à maitriser l’ensemble des sujets qu’ils ont à traiter, alors le français moyen (dont je fais partie, hein, qu’on ne se méprenne pas sur ce que j’écrive) :roll:
On a eu droit ci à un débat contradictoire intéressant. Pour ceux qui se sont investis dans l’information des autres (je pense à Mr Girafe, bertrand ou bigsam entre autres) et pour ceux qu’ils l’ont lu, combien de temps ça vous a pris. J’ai décidé de suivre un peu plus cette campagne, il y a plein de choses que je ne fait plus depuis quelques semaines pour essayer de m’informer.
C’est un luxe quand même : vous pensez sincèrement que la majorité des gens font ça. Malgré le temps que j’y ai passé, il y a plein de trucs qui m’échappent. Le débat contradictoire est difficile car les tenants et aboutissants sont toujours difficile, l’information est forcèment filtrée par celui qui la donne (avec forcèment une vision plutôt de gauche ou plutôt de droite), les données sont donc nombreuses et difficilement lisibles. Dans ce cas, dire qu’on vote en toute connaissance de cause est forcèment faux. Même pour ceux qui font l’effort de chercher l’info, c’est rarement le cas, alors pour la majorité d’entre nous, ça reste utopique.

Ca n’enlève rien à l’intérêt des débats (bien au contraire), mais croire que tout le monde fait l’effort de chercher l’info est de vérifier ce qui se dit, c’est naïf. Quand on voit le nombre de conneries dites par les deux candidats pendant le débat, c’est flagrant.

Quel que soit le vainqueur, j’espère quand même qu’il donnera effectivement plus de poids à l’oppositon, idées sur lesquelles les deux sont d’accord.

loic dit:Quand on voit le nombre de conneries dites par les deux candidats pendant le débat, c'est flagrant.


Au fait, peu de gens ont commenté la boutade de NS lors du débat:

Alors que Ségolène Royal demandait à Nicolas Sarkozy de ne pas jouer le rôle de la victime, Sarkozy, d’un sourire, lui a lancé :
« je veux bien être votre victime consentante ». :pouiclove:
Fadest dit:
bertrand dit:Ce que j'avais écrit ne me semblait pas pertinent en fin de compte.

Et j'ai donc dit quoi comme bétises :lol: (*)

(*) bon, c'était peut-être un peu fait exprès aussi...


Non, non c'est moi qui faisait du hors sujet avec Sarlozy, Balladur et Chirac
7Tigers dit:
loic dit:Quand on voit le nombre de conneries dites par les deux candidats pendant le débat, c'est flagrant.

Au fait, peu de gens ont commenté la boutade de NS lors du débat:
Alors que Ségolène Royal demandait à Nicolas Sarkozy de ne pas jouer le rôle de la victime, Sarkozy, d’un sourire, lui a lancé :
« je veux bien être votre victime consentante ». :pouiclove:


Ils en ont parlé sur ce topic. L'échange était trop rapide à ce moment pour que j'ai relevé lorsque je l'ai regardé. Surtout qu'elle a répondu :pouiclove:
C'est François qui de vrait se méfier :lol:

Bon et bien moi j’ai pas pu suivre le debat d’inde et j’ai reussi a lire 12 pages du post dessus avant que mes minutes ne s’ecoulent dangereusement :o) mais je pense avoir une bonne idee du truc :


Sarko meilleur au debut
Sego a la fin

Des batailles de chiffres a la con histoire de surfer sur la vague de bou l’autre connait rien… et l’un qui joue le mec hyper calme pour fairte mentir l’autre tandis que Sego se doit de jouer la dame de fer pour la meme raison … Il devient helas evident que ces debats de second tour s’ils sont importants n’ont pas la force que veut leur donner dans les medias…

Perso je dirai juste merci a tous les TT pour nos discussions passionnees des fois biaisees mais toujours assez courtoises :D :D que la ou le meilleure gagne dimanche et meme si Sarko passe ce que je souhaite personnellement (dans la configuration qui m’est pose actuellement), j’ai vote bayrou au 1er tour et je risque fort de favoriser le centre. Maintenant quand on voit que 20 des 29 deputes centristes ont appeles a voter Sarko, il y a encore pas de chemin a faire pour Bayrou et son centre puissant.

J’espere qu’en meme que nous aurons une legislative qui va reequilibrer un peu l’assemblee afin de ne pas avoir comme cette fois-ci de majorite absolue ecrasante. Pour le consensus une majorite relative m’irait tres bien et serait la garantie je pense pour les gens de gauche que Sarko soit dans le compromis. Apres la composition …

pour mon TT president j’avoue que moi j’aime bien la ponderation d’un XAVO et la clarete d’un Bigsam dans les debats :D :D :D

A++ Stouf

Stouf dit:pour mon TT president j'avoue que moi j'aime bien la ponderation d'un XAVO et la clarete d'un Bigsam dans les debats :D :D :D
A++ Stouf


Je t'approuve bien volontiers ! (une manière un peu longue de dire : +1) Ceci dit sans vouloir passer sous silence les contributions de chacun.

hop, je n’apporte rien au debat, mais juste un mot a propos de la reflexion qu’on m’a fait ce matin, de la part d’un de mes collegues (plutot democrate), et qui aime suivre la politique dans le monde:


“J’ai vu le debat entre tes 2 candidats et la femme elle est devenue completement hysterique, elle n’a plus aucune chance”

merci de ne pas generaliser ce point de vue a tout les ricains, mais il m’a expliquer que ici, si on perd son calme devant les cameras, on est cuit.


Bon cela dit, je ne pense pas qu’il est “vu” l’integralité du debt, mais plutot juste les extraits, surtout concernant le coup de colere de royal… seule chose qu’il retiendra du debat.

Ouais, mais par chez toi dans la grande democratie, un president(iable)
qui fait virer un directeur de journal
OU
qui se fait appeler par une radio pour choisir le journaliste qui doit le suivre OU
qui bricole des trucs gagnants gagnants avec des investisseurs immobiliers OU
dont la vie amoureuse/sexuelle s’affiche dans les tabloids

n’a strictement aucune chance de gagner.

Nous en France tu peux cumuler le tout et etre elu president ou le rester. Alors une petite colere…

A

Erreur

Dernière cartouche de Ségolène sur Canal… ça vole tout de même pas haut…

“Lors du débat, le candidat de droite n’a cessé de mentir”
“Tous ceux qui portent les valeurs de la république ne peuvent pas voter pour le candidat du néo-libéralisme et de la brutalité”
“Ma différence avec le candidat de droite est que je ne porte pas d’ambition de carrière personnelle”…

En 10 minutes, on n’a entendu que des attaques frontales qui ne relèvent pas le débat et ne font honneur à personne…

O'Cédar dit:
En 10 minutes, on n'a entendu que des attaques frontales qui ne relèvent pas le débat et ne font honneur à personne...

Remontons le niveau
Bayrou dit:Nicolas Sarkozy, par sa proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu’il a choisis d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantage au plus riche.


Cela te fait-il honneur? :mrgreen:

Je me suis sûrement mal exprimé…

Que dans le courant de la campagne, elle exprime ses opinions sur Sarko me semble logique… le fait qu’à une de ses dernières interventions télévisées où elle n’a que 10 minutes d’expression, elle lâche clairement les chevaux en parlant immédiatement de son adversaire en balançant tout ce qu’elle peut car elle semble condamnée d’après les sondages, ça semble vraiment être le chant du cygne…

Je suis d’accord avec O’Cedar, dire que La France va subir les plus grandes manifestations sociales qu’elle n’a jamais connues avec l’arrivée de Sarkozy au pouvoir, ce n’est pas très glorieux.

Cela dit, c’est clairement ce qu’espère l’extrême gauche qui est au taquet ! Laguillier ou Besancenot ne rêvent que d’une chose, la révolution ouvrière. Sauf qu’ils n’ont aucune majorité et que tout ce que cela va faire c’est faire chier les français qui vont se droitiser encore plus.

Plus l’extrême gauche est forte (15% étant un maximum) et plus la France se droitise !

Et comme Sarkozy ne veut pas changer nos institutions, nous allons en effet au devant de grands malheurs si on ne met pas dans l’assemblée ces forces hostiles (extr gauche ou droite) pour démontrer leur pouvoir de nuisance et leur improductivité tant que leurs pourcentages sont encore contrôlables et que la démagogie ne rentre pas trop profondément dans nos têtes.

Alors lisez le discours de Charléty du premier mai

Ségolène Royal dit:
“Je vous salue ! Je vous salue peuple de France ! Je vous salue peuple de France ! Peuple libre ! Peuple fier ! Peuple insoumis et qui veut la victoire !
Votre présence exceptionnelle, enthousiasme, conquérante mais aussi tolérante et fraternelle me va droit au cœur. Merci pour ce bonheur. J’ai pris beaucoup de coups pendant cette campagne mais j’ai reçu aussi tellement… tellement… tellement de bonheur partagé comme ce soir ! Que ce soir, tout le reste est oublié et je suis avec vous dans cette dernière ligne droite pour dimanche prochain faire gagner la France car je veux demain tout simplement, mais c’est déjà considérable… car nous voulons ensemble pour demain simplement mais c’est considérable beaucoup de bonheur pour notre pays, un pays apaisé, un pays réconcilié avec lui-même pour vous, avec vous et surtout pour celles et ceux qui en ont le moins, ceux-là, je leur dis qu’ils ne se découragent pas, nous les prendrons aussi par la main.
Je vais vous dire maintenant quelques mots en confidence : d’abord j’ai tenu grâce à vous car comment se fait-il qu’une petite fille de Lorraine née à Dakar d’un père militaire, qui a grandi dans un village des Vosges, quatrième d’une famille de huit enfants, qui a eu le bonheur de suivre une réussite scolaire, comment se fait-il que je me trouve là ce soir devant vous? Qu’est-ce qui a permis notre rencontre ? Parfois je me suis interrogée au fur et à mesure de ces étapes, parfois j’ai trébuché mais avec vous je me suis relevée. Oui, à chaque fois, c’est votre ferveur démocratique qui m’a redonné la force d’accomplir avec vous ce que nous avons à construire demain pour le bien de la France.
Ce que je vais vous avouer n’est pas si facile, je suis solide, je le savais mais le courage du combat politique, je l’ai construit avec vous pendant ces dix-huit mois de campagne électorale. Mon courage, c’est vous ! Mon courage, c’est pour vous tout simplement parce que mon projet, c’est vous ! On me dit parfois : mais pourquoi tout cela ? Et à l’instant même où je vous parle, où se noue cette rencontre exceptionnelle, extraordinaire, en me tournant vers vous je vois… je comprends, je sens que tout cela, c’est tout simplement parce que nous nous aimons beaucoup.
Et ceux et celles qui ne ressentent pas encore ce sentiment, en vous voyant, j’en suis sûre, seront de plus en plus nombreux à avoir envie de le partager, ce merveilleux sentiment et je voudrais leur dire : dans la France que je veux, il y a de la place pour tous et pour toutes. Et personne n’en sera exclu. Notre réunion est ce soir un formidable signe d’espoir ; c’est – nous le sentons – un événement à la hauteur d’une victoire espérée. Mais je ne veux pas de la victoire d’une partie de la France contre l’autre. Ce que je veux, c’est la victoire de la France présidente ! Et merci… merci, en votre nom, aux artistes, merci aux artistes… nous sommes tous ici à vous entendre, de tous les styles, de toutes les générations ; vos musiques exaltent nos espoirs, calment nos peines et bercent nos vies et construisent nos plus beaux souvenirs. Merci de votre engagement. Merci de faire chanter la terre, merci de nous donner l’ardeur pour la rendre meilleure car l’art et la culture sont le langage supérieur de l’humanité. La France présidente sera une France artistique et culturelle et l’immense élan de ce soir en est la preuve !
Dimanche prochain, vous aurez le choix entre deux modèles de société et ce formidable rassemblement de ce soir est l’image du modèle que je vous propose pour la France ; le pays du partage, de l’émotion, de la beauté, toutes générations confondues. Voilà le rassemblement. Voilà le vrai remède à l’inquiétude, à la menace, aux divisions et aux conflits. Il est là le chemin de la paix et de la fraternité ! Oui je veux pour notre pays réconcilier la paix et la fraternité et si vous êtes là ce soir, c’est aussi pour une France neuve qui se relève. Vous êtes venus là ce soir pour une France rassemblée et fière de l’être. Vous êtes là ce soir pour remettre les citoyens au cœur de l’action politique et pour faire souffler un vent de démocratie et de liberté.
Vous êtes là pour une France qui mobilise tous ses talents. Vous êtes là pour la France qui libère les énergies, qui crée des richesses et qui les répartit bien, qui donne le goût de l’effort, du travail et de la création. Vous êtes venus pour la France qui affirme au plus profond d’elle-même que la justice sociale et l’excellence écologique sont aussi la condition de l’efficacité économique et que la prospérité économique et la sécurité écologique sont la condition du bien-être social. Les uns ne vont pas sans les autres ; voilà le nouvel ordre juste que je vous propose !
Ce soir, vous êtes venus pour faire gagner la France présidente. C’est un message qui est reçu aux quatre coins de la France et dans tous les territoires et départements d’outre-mer et par tous les Français de l’étranger ; et ma pensée va aussi en ce moment à notre compatriote détenu en Afghanistan ainsi qu’à Ingrid BETANCOURT. On aimerait tellement les avoir parmi nous ! Mais ce temps viendra.
Chacune et chacun d’entre vous est le porteur mystérieux des encouragements et des espoirs de chacune et de chacun, des millions de Françaises et de Français qui se rassemblent pour dire qu’ils veulent élever la France au plus haut rang de cette histoire et je vous invite dimanche à écrire cette nouvelle page de l’histoire de France ! Ce n’est pas une mince affaire car qui s’occupe de la France, s’occupe aussi du monde, car la France aux yeux du monde, c’est plus que la France. La France n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle l’est pour tous. La France, ce sont des valeurs exigeantes et belles proclamées par la Révolution française et des valeurs universelles qui sont une parcelle de la lumière du monde. La France, c’est la liberté, c’est l’égalité et c’est la fraternité ! Et c’est cela qui nous rassemble et qui nous mobilise aujourd’hui ! Et c’est ce chemin que nous allons prendre ensemble. Le monde, nous savons ce qu’il en est : la mondialisation, les échanges, les influences croisées et fertilisantes mais aussi le tohu-bohu, l’inéquité, le malheur, les crimes de masse et les guerres. Je ne veux pas d’une France qui aurait la tentation de s’éloigner de la scène et qui aurait la tentation de laisser faire. Je ne veux pas d’une France qui laisserait le monde éclater en morceaux, en blocs de vie et de pensées hostiles les unes aux autres.
Non je ne veux pas d’une France qui se résignerait à disparaître de l’histoire et je veux vous le dire, vous êtes ici les ambassadeurs d’une aspiration qui monte du pays tout entier. Vos lettres de créance sont celles d’un peuple qui veut se redresser, d’un peuple qui affirme que notre pays mérite d’autres formes de gouvernement et d’autres choix politiques ! La France ne se laissera pas abusée par des choix qui même parés des plumes de la rupture ou des ravages de la nouveauté, sont marqués du sceau de l’échec et de l’amnésie des bilans. Certes, maquiller un bilan n’est pas tâche facile et pour cela, sans vergogne, certains réécrivent l’histoire, captent celle des autres, en font un gadget médiatique pour brouiller les pistes et créer de la confusion dans les esprits.
Alors chers amis, vous tous qui êtes là, je vais vous dire : nous ne sommes pas rassemblés ce soir un 1er mai par hasard. Cette date du 1er mai a un sens historique. Elle a un sens pour tous les travailleurs et pour toutes les travailleuses du monde entier. Elle est la fête de la solidarité et de la demande de dignité du monde ouvrier. Les plus jeunes ici présents ne le savent peut-être pas. Alors je vais le leur rappeler.
Il y a plus d’un siècle, aux Etats-Unis, à Chicago, des ouvriers en grève furent sauvagement réprimés ; certains furent tués par balles et d’autres plus tard jugés et pendus ; c’était le 1er mai 1886. Cinq ans plus tard, six jeunes gens furent tués par balles dans une ville minière du Nord de la France lors d’une manifestation cruellement réprimée à Fourmies. Ils avaient entre 16 et 20, c’était le 1er mai 1891. Depuis ce jour, ces jours… ces deux jours et à l’initiative de la deuxième Internationale socialiste, les travailleurs, les salariés du monde entier, toutes appartenances politiques ou confessionnelles confondues, quand le droit le leur permet, ne travaillent pas ; ils manifestent ou ils se reposent ; ils font la fête en famille comme ce soir ici à Charléty. Et ils se souviennent et ils n’oublient jamais l’histoire du 1er mai.
Voilà l’une des raisons pour lesquelles nous sommes là ce soir sans esprit de revanche mais tout simplement parce que nous savons ce que nous devons pour nos libertés à ceux qui nous ont précédé et qui ont donné leur vie pour qu’aujourd’hui les travailleurs soient libres, puissent manifester et puissent revendiquer le respect qui leur est dû.
Car c’est évident, l’histoire n’est pas une bande dessinée où tout se vaudrait, où tous les mots seraient permis et où on peut dire n’importe quoi. Je ne ferai pas, moi, de discrimination entre ceux qui se lèvent tôt et les autres parce que je sais combien il y en a qui se lèvent plus tard parce qu’ils travaillent tard et même la nuit comme ces infirmières que j’ai vues récemment. Et puis il y en a qui font semblant de se lever comme ce père de famille que j’ai rencontré dans les débats participatifs, qui est au RMI mais pour que son fils n’ait pas honte, il fait semblant le matin de se lever et de prendre les transports en commun pour faire croire qu’il a un travail. Et moi je veux une France qui donne du travail à tous et à chacun. C’est cela la défense de la valeur travail ! Car l’histoire a des permanences qu’il faut rappeler et ces jeunes gens du Nord dont j’évoquais la mémoire tout à l’heure, se battaient pour la journée de huit heures et pour la semaine de quarante heures. Il a fallu 1919 pour que ces droits élémentaires soient reconnus. Déjà à l’époque, il y avait des gens à la vie facile sans doute, qui disaient que ces travailleurs miniers étaient des paresseux qui voulaient se lever tard. Les mêmes à la vie facile sans doute qui en 1936, affirmaient que les congés payés allaient ruiner la France. Alors ce galimatias conservateur sans fondements économiques, a été démenti par l’histoire et c’est pour cela qu’aujourd’hui je veux une France active, une France réconciliée avec elle-même et qui n’en rabatte jamais sur la conquête des droits sociaux car je ne veux plus que l’on oppose l’effort humain et le travail des salariés au goût du risque des entrepreneurs. Nous réconcilierons la réussite des entreprises et le progrès humain. Il y a de la place pour ces deux mots dans nos têtes. Notre cerveau est ainsi fait qu’il y a au moins deux lobes et je dis simplement que le but ultime du profit, ce doit être le progrès humain, sinon le gain des uns se paie toujours par une forme de servitude des autres et cela ne fait pas grandir la France. Oui, je ferai un pacte avec les entreprises et nous allons réconcilier la France avec les entreprises qui innovent, qui créent de la richesse et des emplois, qui se battent tous les jours pour que la croissance soit au rendez-vous.
Oui ! Je salue ici les risques pris par ces milliers de petites et moyennes entreprises et les dangers qui les guettent. Ce sont elles qui créent le plus grand nombre d’emplois avec l’artisanat. Je sais quels risques personnels prennent ceux qui les créent, qui les font vivre parfois au prix de leur santé et que ces chefs d’entreprise sachent que je veux qu’ils soient de plus en plus nombreux à entreprendre, que je serai à leurs côtés dans leur bataille contre la concurrence internationale, que je soutiendrai l’embauche et la formation professionnelle de leurs salariés pour qu’elles améliorent leur compétitivité tout en versant des salaires décents et qui rémunèrent justement le travail. Et c’est pourquoi je veux construire ces compromis sociaux. Et c’est pourquoi je veux que la France soit à l’avant-garde de la lutte contre le chômage des jeunes, que plus aucun jeune reste sans emploi plus de six mois. Oui, je les créerai ces 500.000 emplois pour projeter les jeunes dans la vie professionnelle et pour les sortir de l’inactivité et de l’abandon. Je sais que le succès économique dans le monde moderne, exige l’agilité des entreprises. Eh bien nous mettrons en place une sécurité sociale professionnelle qui sécurisera les entreprises comme les salariés. Voilà l’efficacité économique de demain ! Voilà la France que nous allons construire car c’est l’invention de toutes les nouvelles sécurités et de la lutte contre toutes les formes de précarité qui rendront notre pays performant. Et la première des sécurités doit être celle du parcours de toute la vie professionnelle. Je ne vois plus voir ces femmes en pleurs devant les grilles de leurs entreprises fermées. Je ne veux plus voir le regard désespéré d’ouvriers licenciés sans protection comme l’autre jour ; c’est un sort indigne d’un grand pays développé et ceux qui philosophent sur la valeur travail, ont-ils vu ces citoyens-là ?! Moi je cesserai d’opposer les chômeurs aux salariés. Il est inacceptable d’accabler les personnes privées d’emploi. Nous avons l’ardente obligation de leur donner du travail. Il est scandaleux de les stigmatiser et d’en faire les mendiants opportunistes de la ressource publique. Bien sûr quelques effets d’aubaine peuvent se produire ici ou là mais ces quelques effets d’aubaine auxquels nous mettrons fin bien sûr par une Agence Nationale Pour l’Emploi réorganisée et performante qui portera remède, car nous, nous n’avons jamais défendu l’assistanat.
Mais je tiens quand même à dire que ces quelques effets d’aubaine n’ont rien à voir avec la masse financière des fraudes fiscales des plus riches dans notre pays ! Et cela, comme par hasard, on n’en parle jamais ! Il faut redonner du sens à l’effort et à la dignité au travail, mais du vrai. La valeur travail n’est pas un artifice de discours. La valeur travail, c’est d’abord payer le travail à sa valeur. C’est augmenter les bas salaires qui restent obstinément immobiles et nous sommes le seul pays dans ce cas où des millions de salariés hommes et femmes, surtout les femmes d’ailleurs, commencent leur carrière professionnelle au SMIC et terminent quarante ans après toujours au SMIC et cela, je ne le veux plus. Et notre chantier prioritaire sera celui de la formation professionnelle car la valeur travail, c’est de donner à tout être humain la possibilité de progresser, la possibilité d’avoir une perspective de carrière, la possibilité de se dire que ce travail va être plus intéressant. Bref, c’est la récompense de l’effort dans la formation professionnelle et dans la motivation au travail et c’est cette justice-là que nous construirons ensemble. C’est par le dialogue social que nous débloquerons le pouvoir d’achat. Notre économie n’a pas besoin de brutalité ni de choc. Elle n’a pas besoin, notre économie – au contraire, c’est dangereux – elle n’a pas besoin de déclarer la guerre à la fonction publique ; elle a besoin de confiance. De confiance de tous les métiers et de tous ceux qui travaillent et qui cherchent un travail sur tous les territoires et la confiance n’obéit pas au coup de menton sur des champs de bataille imaginaires ! La confiance, c’est simple, c’est le soutien immédiat au pouvoir d’achat. Et je récuse toute fatalité, toute loi non écrite au nom de laquelle la réussite d’une entreprise devrait se traduire par la précarité des salariés. J’affirme ici le contraire et d’ailleurs les plus brillants de la nouvelle génération d’économistes affirment cela. Les chefs d’entreprise que j’ai rencontrés, le savent et me le disent et attendent désespérément de nouvelles règles du jeu. Ces nouvelles règles du jeu, je leur donnerai. Nous les remotiverons. La valeur travail ne peut pas non plus se satisfaire de ce système de stock-options sans limite, de bonus ou de retraites chapeaux que la droite a organisés et feint de découvrir dans les derniers jours de la campagne électorale. Qui peut vraiment justifier que 38 dirigeants d’entreprise tous amis du pouvoir, aient touché au total 107 millions d’euros de primes de départ en 2006 ?! Le pire, voyez-vous, c’est qu’à peine en place, ils savent déjà combien ils vont toucher quand ils vont partir même s’ils ont échoué. Et cela, c’est le contraire de la valeur travail !
Oui, la croissance va repartir et notre économie sera débloquée car nous allons en finir avec le travail privé de finalité et d’espoir. Oui, la France présidente sera la France du plein emploi. C’est notre combat et nous le gagnerons ! Car nos ressources humaines sont immenses et l’éducation sera mon grand chantier ; l’éducation et la formation au cœur de tout et en avant de tout. C’est cela la garantie que je vous donne. Nous redonnerons à l’université et à la recherche le rôle de bataillon d’élite de la France dans la mondialisation et je remercie le soutien du mouvement SAUVONS LA RECHERCHE parce qu’ils ont compris que c’était la France de demain. J’ai confiance car j’ai une grande ambition pour la France. La mondialisation qui est là nous lance un défi. Ce défi peut être relevé et nous avons les moyens de l’emporter. Actifs au sein de l’Europe, nous pouvons réorienter l’avenir du monde et sur le plan du commerce notamment. Mais il n’est pas acceptable que notre économie soit mise en péril par le jeu de la surexploitation des ouvriers dans les autres parties du monde. C’est pourquoi en ce jour de 1er mai, je soutiens aussi les immenses manifestations qui ont lieu par exemple dans des pays où les droits syndicaux et les salaires décents ne sont pas octroyés. C’est pourquoi je salue l’Union naissante ou renaissante du syndicalisme mondial parce que c’est en élevant l’ensemble des niveaux de vie et des salaires vers le haut que nous lutterons contre les délocalisations vers les pays à bas salaires. Et en attendant, il faudra que l’Europe se protège et se protège beaucoup plus efficacement qu’elle ne le fait contre toutes ces formes de délocalisations et de destructions d’emplois, j’en fais ici le serment !
Nous sommes confrontés à un autre risque et celui-là bien plus immédiat : c’est la brutalité dans la conduite des affaires publiques, on le sait, qui peut mettre en danger la paix sociale, la paix civile en dressant les Français les uns contre les autres. Ce danger, il est contenu dans le programme du candidat de la droite et moi je me suis engagée à réformer sans brutalité et sans heurter… j’y mettrai ainsi que mon gouvernement le temps et les moyens qu’il faudra mais la méthode, on la connaît, c’est la démocratie participative, c’est écouter le peuple pour agir juste, écouter les Français dans leur diversité pour que l’action publique ne soit pas source de brutalité et de violence. Je ne désignerai aucun ennemi sur le territoire français.
Et même ceux qui aujourd’hui n’ont pas mon opinion politique, demain ils seront associés aux réformes car il n’y a pas de réforme possible sans dialogue et sans concorde. Et j’ai entendu tout cela. Je rassemblerai toutes ces énergies d’où qu’elles viennent car c’est comme cela que nous nous relèverons. Oui, j’ai entendu les candidats de la gauche antilibérale. Oui, la vie vaut mieux que les profits ! Oui, j’ai entendu l’idéal des alter mondialistes ; oui, un autre monde est possible. Oui, j’ai entendu le message des électeurs du centre et de tous les républicains de progrès et je leur dis : rien ne se fera sans le goût de la démocratie, d’une Europe qui fonctionne et surtout d’un Etat impartial.
Alors il s’agit bien d’un choix de valeurs, d’un choix de société ; nous avons entendu il y a deux jours je crois, à Bercy, le discours de l’autre candidat. Il a ses opinions mais la politique, c’est d’avoir un débat de valeurs et d’opinions sans se poser en victime perpétuelle. Jamais les personnes n’ont été attaquées par moi, jamais. Mais jamais je ne renoncerai parce qu’il s’agit de l’avenir de la France, au débat d’idées, au débat de valeurs et donc au beau combat politique que la France est en train de vivre.
Alors que disait-il y a deux jours ? Que tout était la faute de mai 68. Mais quelle mouche l’a piqué car mai 68, c’était il y a quarante ans ! Tout semblait pourtant calme autour du Palais omnisport de Bercy. Mais à l’écouter, à l’intérieur, ce n’était que voitures fumantes, barricades, charges de police, délitement des valeurs, laxisme des mœurs, crise de l’autorité. La machine à remonter le temps avait été mise en marche à Paris-Bercy, on était en juin 1968. Mais moi je ne souhaite pas que la France parvienne à cet état de blocage pour préciser susciter comme en mai 68 des révoltes, des revendications, des grèves qui ont tout bloqué tout simplement parce que le pouvoir en place refusait d’écouter et refusait de redistribuer les richesses des Trente glorieuses que les salariés avaient construites. Et si lui rêve de connaître à nouveau un mai 68 pour y remettre de l’ordre, moi je veux au contraire en anticipant, en créant tous ensemble du dialogue, de la démocratie, du débat, des compromis sociaux, des convergences intelligentes, la France puisse avancer sans perdre son temps, sans être bloquée, sans dresser les Français les uns contre les autres, en un mot sans violence. Et voilà ce modèle que je vous propose : une France sans violence qui prend à bras le corps toutes ces énergies pour aller de l’avant dans la paix civile ! Car il y en a eu des dégâts dans les entreprises pour que finalement comme cela n’était que justice, les salaires furent augmentés, les syndicats dans l’entreprise furent reconnus, la gestion des universités fut modernisée, les libertés publiques furent élargies et les femmes eurent accès la contraception et à l’IVG ! Voilà ce que le pouvoir en place aurait dû donner et d’une certaine façon, c’est aujourd’hui, je le sens, je l’ai senti pendant ces dix-huit mois, ces longs mois de campagne électorale, d’une certaine façon, je le sens, il y a dans la France d’aujourd’hui une même forme de colère qui gronde, des frustrations, des incompréhensions, des millions de personnes qui ont le sentiment de ne compter pour rien et il est temps, il est plus que temps et notamment dans les quartiers délaissés où rien n’a été résolu, il est temps… il est plus que temps de réformer rapidement, sans brutaliser, avec intelligence, dans le dialogue ; et ce modèle-là, je suis la seule à vous le proposer. Je veux une France qui se réforme, je veux la paix civile dans mon pays car je sais que c’est possible.
Et quarante ans après, quand j’entends le candidat de la droite en appeler à la majorité silencieuse, habileté qu’ont dû lui souffler les conseilles ex-soixante-huitards sans doute qui l’entourent : il veut sans doute redéfiler sur les Champs-Elysées mais le Palais Omnisport de Bercy, ce n’est pas la remontée des Champs-Elysées. DOC GYNECO, ce n’est pas André MALRAUX ! François MAURIAC, ce n’est pas Bernard TAPIE ! Et monsieur SARKOZY, ce n’est pas le Général de GAULLE !
Alors il faut garder son calme, son sang-froid et réformer la France avant qu’elle ne se soulève. La société d’alors voulait le dialogue et la participation, on lui a répondu par la force ; et que le candidat de la droite relise donc le Général de GAULLE ! Ce sont ses propres analyses et elles se situent – reconnaissons-le – à une autre altitude. Il a dit cela après avoir compris ce qui s’était passé. Il a dit cela… la société voulait le dialogue et la participation et on a voulu lui répondre par la force.
Eh bien le voilà les modèles de société entre lesquels vous avez à choisir : d’un côté le dialogue et la participation et la juste autorité que je demande et qui sera demandée aux familles d’abord pour que les familles éduquent et encadrent correctement leurs enfants ; à l’école où les enfants devront respecter les enseignants mais où la réussite scolaire leur sera garantie par le soutien scolaire. Aux uns et aux autres de respecter les services publics de la police et de la justice parce qu’en retour, elles se rapprocheront des citoyens dans les quartiers pour construire ensemble le progrès de tous et le respect de chacun. Voilà la juste autorité que nous construirons ensemble.
Et vous le savez, je ne suis pas réputée pour mon laxisme mais en même temps je sais que l’ordre le plus durable et aussi celui le plus juste dans une société où les droits et les devoirs sont les mêmes pour tous et pas une société où quelques-uns ont tous les droits et où tous les autres n’auraient que les devoirs.
Soyons attentifs à ce qu’ont déclaré récemment les grands leaders syndicaux comme Bernard THIBAULT, secrétaire général de la CGT qui disait qu’il n’était pas question pour lui de négocier avec un pistolet sur la tempe. Ecoutons monsieur CHEREQUE, dirigeant d’un autre grand syndicat français, la CFDT, qui vient de mettre solennellement en garde l’UMP contre toute tentative de passage en force de loi sociale. Tendons l’oreille du côté des quartiers où le feu continue de couver sous la cendre et où rien n’a été entrepris.
Oui, nous sommes aujourd’hui dans une société bloquée du refus du dialogue, de la participation méprisée, tous les ingrédients sont là et nous ne voulons pas cela pour la France. Nous savons à quoi va conduire le passage en force et la brutalité. A cela j’oppose une République rénovée, une République rassemblée, une République positive, une République du respect, une République qui donne à chacun un véritable désir d’avenir !
Voilà la responsabilité demain de la présidente de la République ; voilà la seule façon de redresser la France et de protéger la paix civile. Quand j’entends aussi un certain vocabulaire qui aujourd’hui ne recule devant rien, quand nous avons entendu qu’à Bercy, on a fait ovationner le mot “Karcher” ! Qu’on a parlé de liquider une partie de l’histoire, celle de mai 68 et qu’il a même avancé cette phrase : nous allons reformater les Français… Eh bien moi je le dis ici solennellement : les plus hautes valeurs de la France - et je sais que bien des électeurs même à droite les désapprouvent – car les plus hautes valeurs de la France ne sont pas compatibles avec l’usage de tels mots. C’est pourquoi j’appelle tous les Français à le comprendre, à y réfléchir en conscience et en silence et à en tirer toutes les conséquences et à se rassembler sur d’autres valeurs. Prenons acte que la fameuse rupture annoncée, c’est purement et simplement une fracture républicaine et cela n’est pas une fatalité, cela va se décider dimanche prochain car qui veut de ces violences qui en résulteraient ? Qui a intérêt sauf pour esquiver les questions concrètes en menant des politiques d’exclusion ou d’intimidation ?
Moi je ne reproche pas à Lilian THURAM de dire ce qu’il ressent car il n’y a que les victimes de discriminations pour décrire ce qu’ils ressentent et en tant que femme aussi, je sais que pendant des générations et encore aujourd’hui avec les écarts salariaux avec les précarités, avec les violences conjugales, avec tout cela, les femmes subissent ces discriminations et la France présidente leur rendra justice. Je pense en particulier à ces millions de femmes seules. Je voudrais m’adresser à elles pour leur dire que je vais bien m’occuper d’elles dans la France de demain, quelle que soit leur génération, ces femmes seules qui élèvent courageusement leurs enfants et qui sont confrontés à la difficulté des adolescents, ces femmes seules, abandonnées par leur mari et qui font face aux difficultés de la vie, ces femmes veuves qui n’ont que de toutes petites pensions de réversion – et je les revaloriserai – ces femmes âgées, seules, qui se demandent si elles vont pouvoir encore accéder à la santé avec les projets de déremboursement de soins qui ne sont pas les miens. Ces femmes qui n’ont pas forcément travaillé ou qui se sont interrompues et qui du coup ont de toutes petites retraites et ces femmes qui ont simplement choisi d’élever leurs enfants, je leur dis qu’elles ont fait là le plus beau métier du monde et je veux qu’elles aient un avenir garanti !
Nous l’aimons la France. Nous voulons la rendre forte et belle.
Voilà pourquoi nous voulons la réformer. Voilà pourquoi dès septembre, j’organiserai un référendum sur la réforme des institutions et pourquoi les citoyens seront appelés à construire une 6e République. Le Parlement sera grandi. J’irai rendre des comptes devant lui et devant le peuple français. La France présidente sera citoyenne. Des jurys citoyens seront créés. Le cumul de mandats sera interdit. L’Etat impartial sera institué et protégé. Alors j’appelle à rejoindre ce grand mouvement, à le grandir, à le rendre victorieux, toutes celles et ceux d’où qu’ils viennent, qui veulent voir triompher cette nouvelle démocratie.
Chers amis, il nous reste trois jours. Trois jours pour convaincre. Trois jours pour mériter cette victoire. Trois jours pour faire gagner la France neuve. Trois jours pour convaincre les hésitants et les indécis. Trois jours au cours desquels mon équipe de campagne c’est vous ! Démultipliez-vous dans les rues et dans les campagnes ! Nous donnons ce soir avec les artistes magnifiques qui nous accompagnent, une magnifique image de notre pays. Si vous saviez comme je suis fière que vous soyez avec moi ce soir pour donner au monde entier l’image de la France et au monde entier l’image de tous ceux qui nous ont été aidés pour notre liberté au cours de notre histoire. Oui, il y a une sorte de miracle français : soyons-en à la hauteur. Ne décevons pas le monde. Il nous regarde. Ayez cette audace. Ayez cette audace, je le sais, ce n’est pas forcément facile à imaginer de porter une femme à la tête de la France présidente ! Mais ayez cette audace parce que aussi le monde nous regarde et se demande si la France aura cette audace de choisir l’avenir ou de se replier sur le candidat et sur l’équipe sortante. Le choix, il est là. Il est clair. C’est le choix de l’audace mais aussi de la réconciliation. C’est le choix de l’harmonie, c’est le choix de la paix, c’est le choix de la réussite, c’est le choix de la justice, c’est le choix de l’énergie, c’est le choix d’une France plus juste et donc une France plus forte ! La voulez-vous, cette France qui se relève ? La voulez-vous, cette France souriante ? La voulez-vous cette France optimiste ? La voulez-vous cette France qui tend la main ? La voulez-vous, la liberté ? La voulez-vous l’égalité ? La voulez-vous, la fraternité ? La voulez-vous, la victoire ? Alors en avant, rassemblons-nous, prenons-nous la main, aimons-nous les uns les autres ! Construisons ensemble. Vive la République, vive la France !”

Et celui de Bercy

Sarkozy dit:Mes chers amis,

En prenant la parole devant vous cet après-midi, à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce grand rassemblement du 14 janvier à la Porte de Versailles par lequel j’ai commencé ma campagne.
Je me souviens de l’émotion qui m’a submergé lorsque j’ai pris la parole.
Je me souviens de ce sentiment qui était si fort que je ne trouvais aucun mot assez grand pour le dire.
Cette émotion, à ceux qui étaient là, j’avais demandé simplement de la recevoir comme un témoignage de ma sincérité, de la vérité, de mon amitié.
Ce jour-là, ce ne fut pas une réunion publique comme j’en avais vécu beaucoup tout au long de ma vie politique, ce ne fut pas l’un de ces moments ordinaires de la vie politique où l’on vient puiser un supplément de force, de détermination, d’ardeur pour se persuader que la victoire est à portée de main.
Ce ne fut pas l’un de ces moments d’excitation collective où la foule exaltée donne à l’orateur le sentiment d’une toute-puissance qui n’est qu’une ivresse passagère, une illusion sans lendemain, mais qui peut être si dangereuse quand on s’y laisse prendre.
Ce jour-là, nulle excitation dans la foule mais une attente qui se lisait sur les visages.
Ce jour-là, nulle exaltation de la part de la foule. Ce qui me frappa ce furent l’écoute et l’attention, ce fut la communion, ce fut la gravité presque religieuse, ce fut l’espérance, ce fut non les applaudissements mais cette sorte de prière silencieuse que cent mille personnes m’adressèrent.
Ce qui sortit de cette réunion ce ne fut pas pour la campagne à venir qu’un supplément de force, de détermination et d’ardeur.
Ce fut un supplément d’âme.
Ce jour-là, j’ai su que cette campagne ne serait pas comme les autres.
J’ai su ce jour-là que désormais je porterais sur mes épaules la plus lourde des responsabilités, celle de ne pas décevoir ceux qui comptaient sur moi, de ne pas désespérer ceux qui espéraient en moi.
J’ai su qu’à partir de ce moment-là le principal de mes devoirs était de ne jamais donner à ceux qui me faisaient confiance le sentiment que je les trahissais, eux qui avaient été tant de fois trahis, tant de fois trompés, tant de fois déçus.
A cet instant si grave, si solennel, si émouvant, si unique dans une vie d’homme où tant de gens plaçaient en moi tant d’espoir, j’ai su qu’au moment même où mes amis me choisissaient je cessais de leur appartenir et que désormais je devais me tourner vers tous les Français, vers ceux qui n’avaient jamais été mes amis, qui n’avaient jamais appartenu à ma famille politique, qui parfois m’avaient combattu.
Parce que le Président de la République est l’homme de la nation et non celui d’un parti. Et tous ceux qui étaient là le comprenaient.
Parce que le Président de la République parle pour tous les Français et pas seulement pour ses amis. Et tous ceux qui étaient là l’acceptaient.
J’avais rassemblé ma famille politique. Il me fallait maintenant rassembler les Français.
Il me fallait m’ouvrir aux autres, à leurs idées, à leurs convictions, à leurs croyances qui n’étaient pas forcément les miennes.
Il me fallait aller à leur rencontre, les comprendre et donc partager leurs joies, leurs peines, leurs angoisses, leurs attentes parce qu’il est impossible de comprendre quelqu’un quand on n’est pas capable de ressentir ce qu’il éprouve au plus profond de lui.
Il me fallait me donner tout entier, aimer sans réserve, abolir toutes les barrières et toutes les distances, et par conséquent accepter de devenir plus vulnérable, prendre le risque de souffrir.
Et c’est ce que j’ai fait.
Près de quatre mois sont passés depuis ce jour que je n’oublierai jamais. Près de quatre mois durant lesquels j’ai tout donné.
Près de quatre mois durant lesquels je me suis adressé aux Français avec toute ma sincérité, toute ma vérité.
Près de quatre mois qui furent pour moi une épreuve de vérité : je ne sors pas de cette campagne comme j’y suis entré.
Le 14 janvier je vous ai dit : « J’ai changé ». Près de quatre mois sont passés, pendant lesquels j’ai parlé avec mes convictions mais aussi avec mon cœur.
Près de quatre mois à aller à la rencontre des Français sans mentir, sans tricher, obligé d’aller chercher au fond de moi tout ce que j’avais à donner.
Près de quatre mois pendant lesquels j’ai beaucoup appris sur les autres et sur moi-même.
Non, ce ne fut pas une campagne comme les autres.
Partout, dans toutes les réunions publiques, dans toutes les rencontres, ce fut comme le 14 janvier, le même besoin d’espérance qui s’exprimait dans le silence et le recueillement, le même sentiment qui se lisait sur les visages émus que cette fois-ci c’était important, que le rendez-vous ne pouvait pas être manqué comme il l’avait été trop souvent par le passé.
Nulle part je n’ai rencontré le déchaînement des passions partisanes, mais partout j’ai senti cette gravité qui précède toujours les moments décisifs, les moments où l’on devra faire un choix que l’on ne peut plus différer et dont on sait au fond de soi qu’il sera lourd de conséquences.
Non ce ne fut pas une campagne comme les autres.
Ce fut une campagne aux prises avec une crise morale, avec une crise d’identité comme la France n’en a peut-être jamais connu de telle dans son histoire, sauf peut-être au temps de Jeanne d’Arc et du traité de Troyes, quand la conscience nationale était encore si fragile.
On attendait une campagne où la politique aurait à affronter le scepticisme qu’elle avait elle-même fait naître en trahissant si souvent ses engagements, en croyant si peu en elle-même. On croyait qu’elle aurait à surmonter le doute qu’elle avait suscité par ses reniements, par ses renoncements. Et c’est un doute beaucoup plus profond qui s’est exprimé, un doute qui est en chacun d’entre nous, un doute qui est en chaque Français, un doute sur ce que nous sommes, sur ce qui nous unit, sur ce que nous pouvons construire ensemble, sur la manière dont nous pouvons vivre ensemble. Un doute qui nous fait ressentir l’avenir non plus comme une promesse mais comme une menace. Un doute qui est un doute existentiel. Un doute sur la France elle-même, sur ce qu’elle incarne, sur ce qu’elle peut accomplir, un doute sur notre destinée commune.
Un doute immense qui fait naître la peur.
Un doute immense que tout alimente, aussi bien la mondialisation que l’Europe ou la décentralisation, aussi bien la crise du travail que celle de la culture, aussi bien les délocalisations que la défaillance de l’école, aussi bien le chômage et la précarité que l’immigration non maîtrisée, aussi bien l’insécurité que la peur de l’exclusion.
Un doute immense qui se nourrit de tout ce qui contribue à la détestation de soi, qui se nourrit de la repentance, qui se nourrit de la détestation des valeurs de la République, de la détestation de la laïcité, de la montée du communautarisme.
Non, cette campagne ne fut pas une campagne comme les autres.
Cette campagne fut peut-être la plus exigeante moralement de toutes les campagnes. Cette campagne exigeait plus d’authenticité, plus de sincérité, plus de vérité que toutes les autres campagnes parce que le problème qui était posé était plus profond, plus grave, plus lourd de conséquences.
Tout au long de cette campagne je suis allé à la rencontre des Français avec mon histoire, avec ce que j’ai appris de la vie, avec mes souvenirs, avec mes émotions.
J’y suis allé avec en moi toute la volonté de changer les choses.
J’y suis allé avec mes rêves de jeunesse qui ne m’ont jamais quitté.
J’y suis allé avec ma longue expérience politique qui m’a tout appris.
J’y suis allé avec tout ce que l’exercice du pouvoir m’a fait découvrir, avec toute la douleur à laquelle il m’a été donné d’être confronté.
J’y suis allé avec en moi le souvenir de cette famille à la Courneuve qui pleurait la mort d’un petit garçon de onze ans. C’était le jour de la fête des pères, deux bandes rivales s’affrontaient au pied de l’immeuble, il a pris une balle perdue. C’était le jour où j’ai parlé du Karcher. Je ne regrette rien.
Je suis allé à la rencontre des Français avec dans ma mémoire la douleur des parents de cette jeune fille brûlée vive dans un bus auquel des voyous avaient mis le feu pour s’amuser.
J’y suis allé avec dans la tête la voix de ce petit garçon que je tenais par la main devant le cercueil de son père gendarme et qui me tirait par la manche en me disant : « Sors mon papa de la boîte ! »
J’y suis allé avec devant les yeux l’image de la jeune Ghofrane battue à mort et atrocement torturée parce qu’elle refusait de donner son numéro de carte bleue à ses bourreaux.
Je suis allé à la rencontre des Français avec en moi cette conviction, enracinée dans toutes les douleurs auxquelles j’avais été confronté, que cela ne pouvait plus durer, que cette violence ne pouvait plus continuer.
J’y suis allé avec la conviction qu’il fallait bien faire quelque chose pour que tout cela s’arrête et que c’était un problème de société et pas seulement un problème de police.
J’y suis allé avec la conviction que nous avions déjà trop cédé, trop cédé aux bandes, aux trafiquants, aux voyous, que nous avions trop laissé faire et qu’à force tout cela allait finir par devenir irrattrapable, qu’il fallait reprendre les choses en main avant qu’il ne soit trop tard et que bientôt il serait trop tard.
Je suis allé à la rencontre des Français avec en moi le souvenir de ces familles immigrés de ces pères, de ces mères, de ces enfants brûlés vifs dans l’incendie de cet hôtel sordide où on les avait entassés parce qu’on n’avait pas les moyens de les loger plus convenablement.
J’y suis allé avec en moi la certitude que la France ne pouvait plus accueillir dignement toute la misère du monde qui pourrait être tentée de se réfugier chez elle.
J’y suis allé en rejetant de toutes mes forces la bonne conscience qui ne veut jamais voir les conséquences de ce qu’elle prône surtout quand elles sont tragiques.
Je suis allé à la rencontre des Français en ayant en moi le souvenir des ouvriers d’Alstom tétanisés par la peur de voir leur entreprise disparaître.
Je suis allé à la rencontre des Français en pensant à tous ces ouvriers que j’avais rencontrés, vivant dans la hantise des délocalisations et dont les conditions de travail ne cessent de se dégrader sous la pression de la concurrence déloyale et des dumpings.
Je suis allé à la rencontre des Français, révolté par le fait que de plus en plus de travailleurs ne puissent pas faire vivre dignement leur famille avec leur salaire.
J’y suis allé, révolté par le fait que les revenus de l’assistance puissent être plus élevés que ceux du travail et que l’on puisse s’appauvrir en se remettant à travailler.
J’y suis allé hanté par le désespoir qui s’empare d’une jeunesse condamnée à vivre moins bien que ses parents, dont les diplômes ne valent rien sur le marché du travail, qui est obligée de vivre chez ses parents parce qu’il n’y a pas d’emploi pour elle, dont les rêves se brisent sur le chômage des jeunes et sur l’impossibilité d’acquérir une indépendance financière.
J’y suis allé inquiet de cette rancœur qui s’accumule dans une jeunesse qui se sent victime de discrimination, qui éprouve le sentiment que la couleur de sa peau ou le quartier où elle habite comptent plus que ses qualifications et ses compétences.
J’y suis allé inquiet de la colère qui grandit contre une République qui ne tient pas ses promesses d’égalité et de fraternité vis-à-vis de ceux qui ont cru à la récompense du mérite et de l’effort.
J’y suis allé avec en moi l’indignation que j’ai éprouvée au moment de la canicule devant le drame de toutes ces personnes âgées si enfermées dans leur solitude que personne ne s’était rendu compte qu’elles étaient mortes.
J’y suis allé avec en moi l’indignation devant le sort que l’on fait aux retraités les plus modestes, aux veuves de paysans et d’artisans qui ont travaillé toute leur vie et qui n’ont pas les moyens de vivre alors que dans le même temps on n’a pas le courage de réformer les régimes spéciaux pour rétablir un peu d’égalité et de justice.
J’y suis allé avec chevillée au corps la conviction que nos lâchetés, nos défaillances, nos reniements étaient la cause de trop de douleurs, de trop de souffrance pour qu’ils soient plus longtemps supportables, pour que tout continue parce qu’on préfère regarder ailleurs, se donner bonne conscience à peu de frais, et surtout ne rien faire jamais, ne rien bousculer, ne rien déranger pour que cela change, pour que cela ne continue pas.
Je suis allé à la rencontre non de ceux qui ne veulent plus de la nation parce qu’ils ne veulent rien partager, parce qu’ils accaparent tous les bénéfices, parce qu’ils ont le sentiment qu’ils ne doivent rien à leur pays, mais de ceux qui se sentent solidaires d’un destin collectif dont ils veulent aussi leur part parce qu’il est à leurs yeux ce qu’ils peuvent avoir de plus précieux, parce qu’ils ont le sentiment de n’être forts que lorsque la France est forte, parce qu’ils sentent au fond d’eux-mêmes que seule la grandeur de la France peut leur donner le sentiment qu’ils sont grands, leur faire éprouver la fierté de ce qu’ils sont.
Je suis allé à la rencontre non de la France qui casse mais de la France qui veut construire, qui veut travailler, qui veut s’en sortir et qui n’y arrive pas.
Je suis allé à la rencontre de la France qui paye toujours pour tous les autres, qui paye toujours les conséquences de fautes qui ont été commises par d’autres, qui paye pour les fautes des politiques, des technocrates, des patrons, des syndicalistes, qui paye pour les fraudeurs, pour les voyous, pour ceux qui profitent du système, qui demandent toujours et qui ne veulent jamais rien donner.
Je suis allé à la rencontre de la France qui souffre, de la France qui n’en peut plus, de la France exaspérée.
Je suis allé à la rencontre du peuple, de ce peuple au nom duquel tout le monde prétend parler, auquel personne ne parle vraiment, et pour lequel personne ne veut jamais rien faire, comme si l’objectif était toujours de le tenir à l’écart, à la lisière du pouvoir, de la décision.
Ce peuple c’est vous, c’est nous tous, ce peuple, je l’ai rencontré dans les villes, dans les villages, dans les campagnes. Je l’ai rencontré dans les ateliers, dans les bureaux, dans les écoles. Mais aussi dans les hôpitaux, dans les centres de rééducation, dans les maisons de retraite, partout où il y a des gens qui vivent, qui vivent par leur travail, qui vivent par leur souffrance, qui vivent par leurs rêves, par leurs ambitions.
Tous ces sans grade, tous ces anonymes, tous ces gens ordinaires auxquels on ne fait pas attention, que l’on ne veut pas écouter, que l’on ne veut pas entendre.
C’est pour eux que je veux parler.
Je veux être leur porte-parole.
Je veux être celui qui leur redonnera la parole et qui leur redonnera le pouvoir.
Je veux être leur candidat. Je veux être le candidat du peuple et non celui des médias, celui des appareils, celui de tel ou tel intérêt particulier.
Je veux être le candidat du peuple parce que pendant des mois j’ai vu ce que le peuple vivait, ce qu’il ressentait, ce qu’il souffrait.
J’ai vu les ravages du discours sur l’impuissance publique.
J’ai compris ce qu’il pouvait y avoir de désespérant pour ceux qui n’ont pas d’autre recours, d’autre espoir que dans la politique d’entendre les responsables politiques leur dire : « Je n’y peux rien ! »
J’ai mesuré l’attente vis-à-vis de la politique de la part de ceux qui se sentent prisonniers d’une multitude de contraintes dont ils n’arrivent pas à desserrer le carcan.
J’ai pris conscience du besoin que la politique représentait pour redonner une espérance à ceux qui l’ont perdue, pour qu’ils aient le sentiment de pouvoir redevenir les acteurs de pleur propre histoire.
J’ai pris conscience de la nécessité pour la politique de redevenir l’expression d’une volonté aux yeux de ceux qui ne se sentent plus eux-mêmes la force de vouloir.
La pensée unique qui est la pensée de ceux qui savent tout, de ceux qui se croient non seulement intellectuellement mais aussi moralement au-dessus des autres, cette pensée unique avait dénié à la politique la capacité d’exprimer une volonté. Elle avait condamné la politique. Elle avait prophétisé son déclin inéluctable face aux marchés, aux multinationales, aux syndicats, à Internet. Il était entendu que dans le monde tel qu’il est, avec ses informations qui se diffusent instantanément, ses capitaux qui se déplacent de plus en plus vite, ses frontières qui sont largement ouvertes, dans ce monde-là il était entendu que la politique ne jouerait plus qu’un rôle anecdotique, et qu’elle ne pourrait plus exprimer une volonté parce que le pouvoir serait bientôt partagé, dilué, parce qu’il serait en réseau, parce que les frontières resteraient totalement ouvertes, parce que les hommes, les capitaux et les marchandises circuleraient sans obéir à personne.
Mais la politique revient. Elle revient partout dans le monde. La chute du Mur de Berlin avait semblé annoncer la fin de l’Histoire et la dilution de la politique dans le marché.
18 ans plus tard tout le monde sait que l’Histoire n’est pas finie, qu’elle est toujours tragique et que la politique ne peut pas disparaître parce que les hommes d’aujourd’hui ressentent un besoin de politique, une envie de politique comme on n’en avait rarement vu depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Le besoin de politique a pour corollaire le besoin de nation.
La nation aussi était condamnée. La voilà de retour, pour répondre au besoin d’identité face à la mondialisation vécue comme une entreprise d’uniformisation et de marchandisation du monde où il n’y aurait pas de place pour la culture et pour les valeurs de l’esprit. L’inquiétude est peut-être excessive mais elle est bien réelle et elle exprime un besoin d’identité très fort.
Mais la nation ce n’est pas que l’identité. C’est aussi la capacité à être ensemble pour se protéger et pour agir.
C’est le sentiment que l’on n’est pas tout seul pour affronter un avenir angoissant et un monde menaçant.
C’est le sentiment qu’ensemble on est plus fort et que l’on pourra faire ce que tout seul on ne pouvait pas faire.
Ensemble, c’est le mot le plus important à mes yeux de cette campagne. C’est le mot qui appelle plus de volonté politique et plus de nation.
J’ai voulu remettre la volonté politique et la France au cœur du débat politique. Au cours de cette campagne, à travers tous les discours et tous les sujets, je n’ai finalement parlé que d’elles, et les Français que j’ai rencontrés ne m’ont aussi parlé que d’elles.
La volonté politique et la nation c’est toujours pour le meilleur et pour le pire.
Le peuple qui se mobilise, qui devient une force collective, c’est une puissance redoutable qui peut aussi bien agir pour le meilleur que pour le pire.
Faisons en sorte que ce soit pour le meilleur.
Nous conjurerons le pire en respectant les Français, en tenant nos engagements, en respectant la parole donnée.
Nous conjurerons le pire en remettant de la morale dans la politique.
Oui, de la morale.
Le mot « morale » ne me fait pas peur. La morale, après mai 68, on ne pouvait plus en parler. C’était un mot qui avait disparu du vocabulaire politique. Pour la première fois depuis des décennies, la morale a été au cœur d’une campagne présidentielle.
Mai 68 nous avait imposé le relativisme intellectuel et moral. Les héritiers de mai 68 avaient imposé l’idée que tout se valait, qu’il n’y avait aucune différence entre le bien et le mal, entre le vraie t le faux, entre le beau et le laid. Ils avaient cherché à faire croire que l’élève valait le maître, qu’il ne fallait pas mettre de note pour ne pas traumatiser les mauvais élèves, qu’il ne fallait pas de classement.
Ils avaient cherché à faire croire que la victime comptait moins que le délinquant.
Ils avaient cherché à faire croire qu’il ne pouvait exister aucune hiérarchie de valeurs.
Ils avaient proclamé que tout était permis, que l’autorité c’était fini, que la politesse c’était fini, que le respect c’était fini, qu’il n’y avait plus rien de grand, plus rien de sacré, plus rien d’admirable, plus de règle, plus de norme, plus d’interdit.
Souvenez-vous du slogan de mai 68 sur les murs de la Sorbonne : « Vivre sans contrainte et jouir sans entrave. »
Voyez comment l’héritage de mai 68 a liquidé l’école de Jules Ferry qui était une école de l’excellence, une école du mérite, une école du respect, une école du civisme, une école qui voulait aider les enfants à devenir des adultes et non à rester de grands enfants, une école qui voulait instruire et non infantiliser, parce qu’elle avait été construite par de grands républicains qui avaient la conviction que l’ignorant n’est pas libre.
Voyez comment l’héritage de mai 68 a liquidé une école qui transmettait une culture commune et une morale partagée grâce auxquelles tous les Français pouvaient se parler, se comprendre, vivre ensemble.
Voyez comment l’héritage de mai 68 a introduit le cynisme dans la société et dans la politique.
Voyez comment le culte de l’argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68.
Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques, de toutes les valeurs morales a contribué à affaiblir la morale du capitalisme, comment elle a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous, comment elle a préparé le triomphe du prédateur sur l’entrepreneur, du spéculateur sur le travailleur.
Voyez comment les héritiers de mai 68 ont abaissé le niveau moral de la politique.
Voyez tous ces politiciens qui se réclament de l’héritage de mai 68, qui donnent aux autres des leçons qu’ils ne s’appliquent jamais à eux-mêmes, qui veulent imposer aux autres de comportements, des règles, des sacrifices qu’ils ne s’imposent jamais à eux-mêmes.
Voyez-les, écoutez-les proclamer : « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ! »
Voyez-la, écoutez-la cette gauche héritière de mai 68 qui est dans la politique, dans les médias, dans l’administration, dans l’économie,
cette gauche qui a pris goût au pouvoir, aux privilèges, cette gauche qui n’aime pas la nation parce qu’elle ne veut plus rien partager,
cette gauche qui n’aime pas la République parce qu’elle n’aime pas l’égalité,
cette gauche qui prétend défendre les services publics mais qui ne prend jamais les transports en commun,
cette gauche qui aime tellement l’école publique qu’elle n’y met pas ses enfants,
cette gauche qui adore la banlieue mais qui se garde bien d’aller y habiter,
cette gauche qui trouve toujours des excuses aux voyous à condition qu’ils restent dans des quartiers où elle ne va jamais,
cette gauche qui fait des grands discours sur l’intérêt général mais qui s’enferme dans le clientélisme et dans le corporatisme,
cette gauche qui signe des pétitions quand on expulse des squatters mais qui n’accepterait pas que l’on s’installe chez elle,
cette gauche qui passe son temps à faire la morale aux autres sans être capable de se l’appliquer à elle-même,
cette gauche qui entre Jules Ferry et mai 68 a choisi mai 68,
cette gauche condamne la France à un immobilisme dont les travailleurs, dont les plus modestes, les plus pauvres, ceux qui souffrent déjà seraient les principales victimes.
Voyez-la, écoutez-la cette gauche qui depuis mai 68 a renoncé au mérite et à l’effort.
Voyez-la, écoutez-la cette gauche qui depuis mai 68 a cessé de parler aux travailleurs, de se sentir concernée par le sort des travailleurs, d’aimer les travailleurs parce qu’elle rejette la valeur travail, parce que la valeur travail ne fait plus partie de ses valeurs, parce que son idéologie à elle ce n’est pas l’idéologie de Jaurès, ce n’est pas l’idéologie de Blum qui respectaient le travail, qui aimaient les travailleurs, son idéologie à elle c’est l’idéologie du partage du travail, des 35 heures, de l’assistanat.
La crise du travail est d’abord une crise morale dans laquelle l’héritage de mai 68 porte une lourde responsabilité. Je veux réhabiliter le travail. Je veux redonner au travailleur la première place dans la société.
Regardez comment l’héritage de mai 68 affaiblit l’autorité de l’Etat ! Regardez comment les héritiers de ceux qui en mai 68 criaient : « CRS = SS » prennent systématiquement le parti des voyous, des casseur et des fraudeurs contre la police.
Regardez comment ils ont réagi après les incidents de la gare du Nord. Au lieu de condamner les casseurs et d’apporter leur soutien aux forces de l’ordre qui font un travail difficile, ils n’ont rien trouvé de mieux à dire que cette phrase qui mérite de rester dans les annales de la République. Je cite : « Il est inquiétant de constater qu’un fossé se creuse entre la police et la jeunesse ».
Comme si les casseurs de la gare du Nord représentaient toute la jeunesse française.
Comme si c’était la police qui était en tort et pas les casseurs.
Comme si les voyous avaient tout cassé et avaient pillé les magasins pour exprimer une révolte contre une injustice.
Comme si la jeunesse excusait tout.
Comme si la société était toujours coupable et le délinquant toujours innocent.
Ecoutez-les, les héritiers de mai 68 qui cultivent la repentance, qui font l’apologie du communautarisme, qui dénigrent l’identité nationale, qui attisent la haine de la famille, de la société, de l’Etat, de la nation, de la République.
Dans cette élection il s’agit de savoir si l’héritage de mai 68 doit être perpétué ou s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes.
Je veux tourner la page de mai 68.
Mais il ne faut pas faire semblant.
Il ne faut pas se contenter de mettre des drapeaux aux fenêtres le 14 juillet et de chanter la Marseillaise à la place de l’Internationale dans les réunions du Parti Socialiste.
Il ne faut pas dire que l’on veut l’ordre et prendre systématiquement parti contre la police.
Il ne faut pas crier à l’Etat policier et à la provocation à chaque fois que la police chercher à faire respecter la loi.
Il ne faut pas dire que l’on est pour la valeur travail et généraliser les 35 heures, continuer à surtaxer le travail ou encourager l’assistanat.
Il ne faut pas dire que l’on veut faire obstacle aux délocalisations et refuser toute expérimentation de la TVA sociale, qui permet de faire financer la protection sociale par les importations.
Il ne faut pas se contenter d’afficher de grands principes en se gardant bien de les inscrire dans la réalité.
Je propose aux Français de rompre réellement avec l’esprit, avec les comportements, avec les idées de mai 68.
Je propose aux Français de rompre réellement avec le cynisme de mai 68.
Je propose aux Français de renouer en politique avec la morale, avec l’autorité, avec le travail, avec la nation.
Je leur propose de reconstruire un Etat qui fasse réellement son métier et qui par conséquent domine les féodalités, les corporatismes et les intérêts particuliers.
Je leur propose de refaire une République une et indivisible contre tous les communautarismes et tous les séparatismes.
Je leur propose de rebâtir une nation qui soit de nouveau fière d’elle-même.
En faisant valoir systématiquement les droits au détriment des devoirs, les héritiers de mai 68 ont affaibli l’idée de citoyenneté. En dénigrant la loi, l’Etat et la nation, les héritiers de mai 68 ont favorisé la montée de l’individualisme. Ils ont incité chacun à ne compter que sur lui-même et à ne pas se sentir concerné par les problèmes des autres.
Je crois à la liberté individuelle mais je veux compenser l’individualisme par le civisme, par une citoyenneté faite de droits mais aussi de devoirs.
Je veux des droits nouveaux, des droits réels et non des droits virtuels. Je veux le droit opposable à l’hébergement et au logement, le droit opposable à la garde d’enfants, le droit opposable à la scolarisation des enfants handicapés, le droit opposable à la prise en charge de la dépendance pour les personnes âgées.
Je veux le droit à une allocation formation pour les jeunes de plus de 18 ans. Je veux le droit à la formation tout au long de la vie. Je veux le droit à la caution publique pour ceux qui n’ont pas de parents qui peuvent se porter garants, pour ceux qui n’ont pas de relations, pour les malades auxquels on ne veut pas prêter parce qu’on considère qu’ils représentent un risque trop élevé.
Je veux le droit à un contrat de transition professionnelle pour celui qui est au chômage.
Mais je veux que ces droits soient équilibrés par des devoirs.
L’idéologie de mai 68 sera morte le jour où dans la société on osera rappeler chacun à ses devoirs.
L’idéologie de mai 68 sera morte le jour où dans la politique française on osera proclamer que dans la République les devoirs sont la contrepartie des droits.
Ce jour-là sera enfin accomplie la grande réforme intellectuelle et morale dont la France a une nouvelle fois besoin. Alors nous pourrons reconstruire sur des bases renouvelées la République fraternelle qui est le rêve toujours inachevé, toujours inaccompli de la France depuis le premier jour où elle a pris conscience de son existence en tant que nation.
Car la France n’est pas une race, car la France n’est pas une ethnie, car la France n’est pas qu’un territoire, car la France est un idéal inlassablement poursuivi par un grand peuple qui croit depuis son premier jour à la force des idées, à leur capacité à transformer le monde et à faire le bonheur de l’humanité.
Je veux le dire aux Français : le plein emploi, la croissance, l’augmentation du pouvoir d’achat, la revalorisation du travail, la moralisation du capitalisme, c’est nécessaire et c’est possible. Mais ce ne sont que des moyens qui doivent être mis au service d’une certaine idée de l’homme, d’un idéal de société où chacun puisse trouver sa place, où la dignité de chacun soit reconnue et respectée.
J’ai rencontré dans les hôpitaux des malades qui ajoutaient aux souffrances de la maladie la douleur de se sentir exclus, mis à l’écart de la société.
Je me souviens d’une infirmière dans un hôpital qui pleurait en me racontant comment la désorganisation due aux 35 heures l’empêchait de s’occuper autant qu’il aurait été nécessaire de malades pour lesquels elle était le dernier lien avec la vie.
Je me souviens de ce jeune rugbyman dans ce centre de rééducation qui tentait avec toutes les forces qui lui restaient de rassembler les morceaux d’une vie brisée par un accident qui l’avait rendu tétraplégique.
Je me souviens d’une visite à la prison pour femmes de Rennes et de la rencontre avec une mère d’une petite fille de 7 ans qui était sa seule raison de vivre.
J’ai vu la misère des prisons françaises si souvent indignes de la patrie des droits de l’homme.
J’ai vu les femmes martyrisées dans les centres d’accueil où elles tentent de se reconstruire.
J’ai vu dans les maisons de retraite la tristesse qui était dans le regard des vieillards frappés par la dépendance et qui n’avaient plus l’impression de vivre amis de survivre parce qu’ils étaient abandonnés de tous, parce qu’ils n’avaient besoin que d’un peu d’amour et de respect que plus personne ne leur donnait.
De tous ces malheureux que la vie a brisés, que la vie a usés, je veux être le porte-parole.
Je veux être celui qui leur rendra une place dans la République, qui leur rendra leur dignité, qui leur redonnera un peu de cette considération et de cet espoir sans lesquels il n’y a plus d’humanité.
Je veux être celui par lequel la France renouera avec ses valeurs universelles. Ses valeurs universelles avec lesquelles elle ne devrait jamais transiger, qui doivent être le fondement de toutes ses politiques, au dedans comme au dehors. Je veux être le Président de la liberté de conscience contre tous els intégrismes.
Je veux être le Président de la liberté d’expression contre toutes les intolérances.
Je veux que dans la patrie des droits de l’homme on puisse librement critiquer, librement caricaturer, sans être menacé de mort, sans être exposé à la violence.
Je veux qu’à tous ceux qui veulent vivre en France nous ayons le courage de dire que cette idée de la liberté n’est pas négociable.
Mais je veux qu’il soit bien entendu que pour notre République, la laïcité c’est le respect de toutes les croyances et non le mépris de toutes les religions.
Je veux être le Président d’une France qui défend la liberté chez elle mais aussi dans le monde. Parce que c’est la vocation de la France.
Je veux être le Président de la France des droits de l’homme. Je ne crois pas à la « realpolitik » qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats. Je n’accepte pas ce qui se passe en Tchétchénie,ou au Darfour. Le silence est complice. Je ne veux être le complice d’aucune dictature à travers le monde. Je veux avoir le courage de faire ce que la gauche au pouvoir n’a pas eu le courage de faire.
Chaque fois qu’une femme ou qu’un enfant est martyrisée dans le monde, je veux que la France se porter à ses côtés. La France, si les Français me choisissent comme Président, sera aux côtés des infirmières bulgares condamnées à mort en Libye. Elle sera aux côtés de la femme qui risque la lapidation parce qu’elle est soupçonnée d’adultère. Elle sera aux côtés de la persécutée qu’on oblige à porter la burka, aux côtés de la malheureuse qu’on oblige à prendre un mari qu’on lui a choisi, aux côtés de celle à laquelle son frère interdit de se mettre en jupe. A chaque femme martyrisée dans le monde je veux que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française.

Je voudrais remercier tous les Français qui dimanche dernier m’ont témoigné leur confiance pour conduire le changement dont la France a besoin. Cette confiance je ne la trahirai pas. Si je suis élu je tiendrai mes engagements. C’est l’idée que je me fais de la morale en politique.
Si j’ai voulu tout dire avant l’élection, c’est pour pouvoir tout faire après. C’est pour que les français n’aient pas le sentiment, au lendemain des élections, qu’une fois de plus on les a trompés et que la politique qui est mise en œuvre n’est pas celle pour laquelle ils ont voté.
A ceux qui m’ont fait confiance le 22 avril et à tous ceux qui me feront confiance le 6 mai, je veux dire que je mettrai un point d’honneur à ce qu’ils ne se sentent ni trompés, ni déçus.
Mais je voudrais m’adresser tout particulièrement aujourd’hui à ceux qui n’ont pas encore fait leur choix, à ceux qui ont voté au premier tour pour un autre candidat et qui hésitent encore sur leur vote du second tour.
Je voudrais leur dire que je comprends leur déception et que je sais combien ce nouveau choix peut être difficile pour eux. Mais ce choix sera celui qui engagera l’avenir du pays.
Je veux leur dire : vous allez avoir à vous demander lequel des deux candidats correspond le mieux avec ses qualités et ses défauts, à l’idée que vous vous faites de la fonction présidentielle. Vous allez avoir à vous demander lequel des deux projets est le plus à même de permettre que la France reprenne confiance dans l’avenir. Vous allez avoir à vous demander dans quelle mesure les valeurs qui sont celles des candidats sont compatibles avec celles auxquelles vous croyez. Puis il vous faudra choisir, faire cet effort sur vous-mêmes qui consiste à choisir entre deux candidats que vous n’avez pas désignés. Vous le ferez parce que c’est votre devoir de citoyens, parce qu’à la fin il faut que la France soit gouvernée, parce que c’est la responsabilité de chacun de faire vivre la démocratie.
Ce choix vous le ferez en votre âme et conscience. Ce choix, quel qu’il soit, je le respecterai.
Je ne vous dirai pas : « C’est moi ou le chaos ! » Quel démocrate serais-je si j’exprimais autant de mépris pour les convictions de tous ceux qui ne pensent pas comme moi ? Mais à tous ceux d’entre vous qui croient aux valeurs de tolérance, de liberté, d’humanisme, je veux dire que ce sont les valeurs sur lesquelles j’ai bâti mon projet, que ce sont les valeurs qui fondent mon engagement politique et ma candidature à l’élection présidentielle.
Je veux m’adresser aux électeurs du Centre, dont les valeurs sont si proches de s miennes.
Je veux leur dire que leur sensibilité a toute sa place dans la majorité présidentielle que je veux construire et autour de laquelle je veux rassembler les Français.
Je veux leur dire que j’ai besoin d’eux, de ce qu’ils représentent, de ce à quoi ils croient.
Je veux m’adresser aussi à tous ceux qui après le premier tour ne se sentent pas représentés, ont l’impression d’être exclus, d’être condamnés à ne pas avoir leur mot à dire dans la République. A tous ceux-là je veux dire que je les comprends et que je les respecte. Je veux leur dire que la proportionnelle n’est pas un bon système parce qu’elle donne le pouvoir aux partis, parce qu’elle rend difficile la constitution de majorités stables.
Nous avons déjà connu dans notre histoire les conséquences dramatiques de l’instabilité gouvernementale. Nous ne pouvons pas y revenir.
Mais nous devons réfléchir tous ensemble au moyen de permettre une représentation plus large des opinions et des sensibilités.
Je m’engage, si je suis élu, à réunir toutes les forces politiques et à discuter avec elles de la possibilité d’introduire un peu de proportionnelle au Sénat ou à l’Assemblée Nationale sans créer le risque d’une instabilité qui serait désastreuse.
Je veux m’adresser aussi à tous ceux qui après le premier tour ne se sentent pas représentés, ont l’impression d’être exclus, d’être condamnés à ne pas avoir leur mot à dire dans la République. A tous ceux-là je veux dire que je les comprends et que je les respecte. Je veux leur dire que la proportionnelle n’est pas un bon système parce qu’elle donne le pouvoir aux partis, parce qu’elle rend difficile la constitution de majorités stables.
Nous avons déjà connu dans notre histoire les conséquences dramatiques de l’instabilité gouvernementale. Nous ne pouvons pas y revenir.
Mais nous devons réfléchir tous ensemble au moyen de permettre une représentation plus large des opinions et des sensibilités.
Je m’engage, si je suis élu, à réunir toutes les forces politiques et à discuter avec elles de la possibilité d’introduire un peu de proportionnelle au Sénat ou à l’Assemblée Nationale sans créer le risque d’une instabilité qui serait désastreuse.
Mes chers amis, nous voici arrivés au terme de cette campagne.
J’ai voulu la conduire conformément à l’idée que je me faisais de la fonction présidentielle. Des responsabilités qu’elle implique. Des devoir qu’elle impose. De la dignité qu’elle exige.
Je n’ai pas été épargné par les attaques personnelles. On a mis en cause ma probité. Mon intégrité. Mon honneur. Ma sincérité. Mon caractère. On a insinué que j’étais dangereux pour les libertés. On m’a soupçonné de vouloir mettre en place un Etat policier. On m’a accusé d’avoir exercé des pressions. On n’a jamais produit la moindre preuve ni le moindre indice, ni quoi que ce soit qui puisse étayer les accusations portées contre moi.
Je n’ai pas répondu aux attaques. Sauf pour dire, quand ces attaques sont devenues insupportables, que ceux qui les portaient n’avaient pas fait la preuve de tellement de vertus qu’ils puissent se permettre un tel mépris à mon égard.
Je ne les ai pas rejoints dans la boue où ils auraient voulu m’entraîner.
Ils n’ont pas changé.
Ce sont les mêmes que ceux qui en 1958 défilaient contre le Général de Gaulle en hurlant que le fascisme ne passerait pas.
En 1965, comme aujourd’hui, ils avaient fait au second tour une « coalition des républicains » contre celui qui n’avait jamais mis la République en danger et qui au contraire l’avait sauvée deux fois.
Je suis allé à Colombey, dans le silence et le calme, loin de ces agitations médiocres.
Sur le livre d’or du Mémorial de la Croix de Lorraine j’ai écrit :
« Je suis venu ici pour la première fois il y a 30 ans.
Rien n’a changé : ni la grande croix de Lorraine, ni l’austère grandeur du paysage ; ni le silence et le recueillement ; ni le sentiment éprouvé devant l’humble tombe du Général de Gaulle, dans le petit cimetière, qu’une grande vie c’est une vie mise au service de quelque chose de plus grand que soi ; ni la conviction qui m’est venue ici pour la première fois et ne m’a plus quitté que la France ne pourra pas disparaître tant que nous serons décidés à la maintenir comme un idéal pour les hommes et prêts à nous battre pour qu’elle vive. »
Et maintenant je n’ai plus que deux choses à vous dire, qui viennent du fond du cœur :
Vive la République !
Vive la France !

T’as pas plus long à nous faire lire?

K_raf dit:T'as pas plus long à nous faire lire?


:twisted: La democratie, ça se mérite :wink:

Ce sont les derniers grands discours des deux candidats.

J'aurai pu couper chacun pour mettre en avant mes opinions, mais je fais le pari sur l'intelligence des tric traciens. :pouicintello:
bertrand dit:
K_raf dit:T'as pas plus long à nous faire lire?
je fais le pari sur l'intelligence des tric traciens. :pouicintello:


raté en ce qui me concerne

tu me dois 10 balles
K_raf dit:
bertrand dit:
K_raf dit:T'as pas plus long à nous faire lire?
je fais le pari sur l'intelligence des tric traciens. :pouicintello:

raté en ce qui me concerne
tu me dois 10 balles


:lol:

En vidéo ça passerait mieux?