El co, Eric, bertrant et moi-même dit:Cogito ergo sum : conclusion ou point de départ ?
Si je ne m'abuse c'est plus ou moins la conclusion du
Discours sur la méthode et le point de départ des
Méditations méthaphysique et/ou des
Principes de philosophie. Pour développer un peu, le cogito évacue certes la notion de "cause première" (i.e la divinité) mais pour la réintroduire
in fine par une démarche que j'estime un chouilla fallacieuse. A mon sens, Kant démontre de manière tout à fait convaincante que le cogito de Descartes est peut-être valide dans le monde des idées (les noumènes), mais que son application à l'existant (le phénomènes cad =/- ce qui est, donc ... dieu pour Spinoza, on va finir par tourner en rond
) est impossible. De plus, en montrant que les noumènes sont inaccessibles à la raison (cf. critique de la raison pure), Kant achève de manière radicale sa critique de la pensée de Descartes, la réfutant en tant que paralogisme (ou source de paralogismes, je ne me souviens plus très bien).
Pour se replacer dans le contexte original de notre discussion : "la Vérité" est donc un noumène, inaccessible
per se à notre raison. Il n'en reste pas moins que des vérités (phénomènes) peuvent être à notre porté et donc des sujets d'étude valides pour notre pensée (et par extension pour la science). Le scientifique présuppose donc l'existence des phénomènes, donc l'existence du monde et de lui-même. Comme je l'ai dit plus haut, c'est un point de vue qui est considéré par l'écrasante majorité comme allant de soi. Bref. Reste que
d'un point de vue métaphysique cette hypothèse
a priori ne peut être considérée comme allant de soi, et relève donc soit d'un acte de foi assumé, soit d'une absence de questionnement. NB pour el co : ce qui n'a évidemment aucune incidence sur la pertinence de l'approche scientifique.
Pour résumer : les noumènes relèvent de la métaphysique alors que les phénomènes de la science. Depuis que chacun reste chez soi, on a beaucoup moins de problèmes, non ? Vous allez me dire, et la philosophie alors elle se place où ? Je n'ai pas de réponse claire la dessus. Une piste (un peu trop simple ?) serait de dire que la philosophie est la discipline qui vise a discerner les noumènes et phénomènes mais ce point de vue ne convainc pas.
(J'ai -volontairement- évacué de cette vision très simpliste le problème posé par les mathématiques. pour autant que je l'ai compris lorsque j'ai eu l'occasion de discuter avec chercheurs en maths il ne savent pas dire si leur objet d'étude est un noumène ou un phénomène).
EDIT : suis-je le seul à trouver particulièrement comique que nous soyons dans la cage ?