Le hasard dans les Aventuriers du Rail

Ah justement l’emploi de pioches séparées pour les loco et les wagons est une règle de base officielle d’une version DoW des ADR :wink:
Je te suggère d’essayer pour voir si ça change tant que ça le jeu (à part un meilleur ratio contrôle / hasard / durée de partie ^^)

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Je ne faisais pas référence à ton message mais à @sysyphus-0 notamment qui parlait de jouer en permettant de voir la défausse.

Pour autant, la variante de la version express (il me semble?) ne m’intéresse pas. Je ne trouve pas qu il soit intéressant de jouer avec une pioche de locomotive séparée de la pioche des wagons de couleur.
Sans doute parce que j’ai toujours joué avec la règle classique et que celles-ci me convient :slight_smile:

Je ne joue pas avec cette variante, mais si certains veulent un peu plus de contrôle sans “sacrifier” le jeu, jeter un coup d’oeil à la défausse permet :

  • d’enlever la composante mémoire sur une information accessible à tous.
  • de jeter un coup d’oeil sur le nombre de cartes potentielles en mains ou dans la pioche (et éviter de chercher un jaune quand les probas ne sont pas pour soi).
  • d’apprendre à évaluer les forces en présence et ne pas se concentrer uniquement sur son jeu.
  • d’apprendre à gérer sa main pour éviter de chercher ces fameuses cartes et s’en remettre à un coup du sort.

Et les aventuriers du rail est l’archétype même du jeu qui nous demande de bien jouer avec ce qu’on a, et ce dès le choix des tickets !

Très intéressante conversation, qui me laisse quand même un peu perplexe:

Je pensais très honnêtement que les AdR était un jeu familial, du type ou la victoire comme la défaite dépend beaucoup des circonstances et de la gestion plus ou moins réfléchie de ces mêmes circonstances. Alors oui, il peut y avoir des frustrations quand la couleur désirée n’arrive pas bien vite. Sysyphus propose une alternative plutôt enrichissante avec la défausse découverte.

Après… je suis d’accord, il faut bien jouer avec ce qu’on a et il faut bien bien jouer pour s’en sortir. Mais parle-t-on de la manière ou de fatalisme ?

Et c’est quand même bien curieux, cette notion de bien jouer pour un jeu pas vraiment compétitif qui me rappelle plus l’esprit d’un Monopoly un peu amélioré qu’un Barrage, pour aller dans l’excès.

Et alors la version grand luxe… belle goodification, non ?

Je crois qu’il y a souvent confusion entre “maîtrise d’un jeu” et “invicibilité”. Le contrôle du hasard ou de l’opportunisme est une compétence tout aussi valable que la maîtrise d’un jeu à l’information parfaite ou presque parfaite.

Perdre une partie à un jeu ne remet pas en cause le niveau d’un joueur ou d’une joueuse. Certains jeux demandent plus de parties pour voir une hiérarchie se dessiner. Et malgré tout, cette hiérarchie sera incontestable.

Je pense qu’en se délestant du mythe de l’invicibilité comme gage de compétence, on s’ouvre à une vision bien plus ludique du jeu !

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A mon sens y’a très peu de jeu « pas vraiment compétitif ». Tout dépend de la façon dont ils sont abordés.

Et beaucoup de jeu « compétitif » ont une part de chance : poker, belote, tarot, …

Si la part de « maîtrise » ne représente que 10 ou 20% d’efficacité sur le résultat final, tu peux chercher à optimiser cette part la (et c’est bien une question d’attitude et d’approche des joueurs, pas de jeu). Meme si au final la chance reste prépondérante, ça peut permettre de passer d’un ratio de victoire 50-50 a 60-40 en sa faveur.
Voire 90-10 sur certains jeux ou réussir à être un tout petit peu meilleur sur quelques aspects augmente significativement les chances de gagner (notamment en cas de gros écart de niveau).

Je trouve ça bien qu’un jeu puisse se jouer de façon intéressante à la fois « à la cool » et à la fois « try harder ».

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Ce que tu dis n’aurait pas suffit dans mon cas. Les jaunes et les locos, il y en avait plein dans la pioche, c’est juste que tout le monde piochait à l’aveugle et que ce sont les autres qui ont récupéré les jaunes et les locos. Avec les objectifs que j’avais choisis, aux deux tiers de la partie j’étais à une carte (jaune) de ramasser d’un coup 45 points. Qui pourrait penser qu’en une dizaine de phases de pioche je ne tire ni une carte jaune ni une loco et que la pioche ne se renouvelle pas pour offrir une telle possibilité. Honnêtement, si la même configuration se reproduisait je jouerais exactement de la même façon, une telle malchance dans les tirage est très hautement improbable et le gain doit être d’enfer. D’autant que si je piochais la bonne carte assez tôt, j’aurais la possibilité de marquer encore plein d’autres points en posant des rails ailleurs, voire même de piocher d’autres objectifs pour marquer encore plus de points. J’avais un jeu potentiel pour approcher les 200 points (j’ai fait dans les 60 points :rofl:).

+1000

il ne faut pas que la crainte de perdre gâche le plaisir de jouer

Oui bien entendu, il y a des situations dans lesquelles tu auras beau avoir les meilleures chances de ton côté qui ne seront pas récompensées. Je trouve que ça fait partie du plaisir personnellement :smile:

Mais est-ce que tu avais vraiment besoin du jaune pour ça ? Ça m’arrive aussi parfois de ne pas avoir la couleur dont j’ai besoin mais quand on commence à avoir une grosse main de cartes, on peut souvent monter un plan B et passer par ailleurs avec les couleurs qu’on a piochées. Il y a du hasard dans les AdR mais c’est aussi un jeu d’opportunisme et d’anticipation où il faut savoir ne pas s’embourber.

Dans ce résumé de partie, je dirai plutôt qu’une locomotive a été utilisée plus tôt dans la partie, sans doute pour compléter une ligne à 6, pour prendre la place d’une carte autre que jaune que tu avais en main à la fin. Donc attendre un tour (ou plus) avant de poser aurait permis de ne pas terminer en ‘cherchant’ une couleur précise à la pioche (après est-ce qu’il y avait un danger réel de se faire piquer une des sections de 6 à 15pts plus tôt ??)

Et je confirme pour avoir joué qques uns des meilleurs joueurs sur BGA et avoir un peu échangé que l’on est dans un tout autre niveau de réflexion sur le jeu qui peut presque ‘choquer’ un joueur ‘normal’

Ces joueurs, si tu ne poses pas de tronçon de 6 dans tes premières lignes partent du principe que ces tronçons sont des tronçons utiles à tes objectifs et procèdent donc par élimination pour rapidement identifier tes objectifs en main. Quand ton adversaire t’annonce au bout de 3 tronçons posés ce que tu as en main… tu comprends qu’en effet la maîtrise du ‘jeu de moulasse’ est possible

Ce qui demande en effet de connaître par cœur tous les objectifs mais pour le coup, le nombre n’est pas forcément impressionnant. On est pour moi dans le même genre de mémorisation que le nombre de tuiles par type à Carcassonne où tu n’as aucune chance si tu joues en occasionnel contre un vrai spécialiste

Au début de ma recherche, j’aurais certainement pu tenter autre chose que cette voie jaune, mais a priori il me manquait nettement plus de cartes pour le réaliser donc il était bien plus évident de me focaliser sur la seule carte jaune qui me manquait et qu’en toute logique j’aurais dû rapidement obtenir. Quand j’ai réalisé que ça commençait à devenir très chaud, il était trop tard, les solutions de contournement étaient bloquées.

Je rappelle que je jouais contre des joueurs novices dont c’était la première partie. Je ne joue pas sur BGA et je n’ai pas à mon actif des centaines de parties. Je me ferais poutrer grave contre de tels joueurs. D’ailleurs quand on connait par cœur tous les objectifs, on est à un niveau de “professionnalisation” du jeu qui ne m’intéresse absolument pas. Par contre j’ai suffisamment de parties à mon actif pour maîtriser relativement bien ce jeu et pour battre habituellement très facilement n’importe quel joueur novice. Je joue généralement avec des joueurs de mon niveau (habituellement ma femme participe, elle connait le jeu aussi bien que moi et joue très bien) auxquels parfois j’inclus de nouveaux joueurs à qui je fais découvrir cet excellent jeu, comme c’était le cas dans cette partie.

Bien sûr je suis d’accord. Ca montre que même contre un joueur très expérimenté, un joueur novice peut toujours avoir ses chances même si elles restent très maigres et ça fait partie du jeu. J’avais mis en avant cet exemple pour montrer à quel point, malgré le fort degré de maîtrise du hasard qu’on peut avoir sur un tel jeu, il peut toujours arriver de se trouver dans une situation où les règles de probabilité sur les quelles un joueur classique base sa stratégie peuvent être être totalement bafouées.

Ca peut dépendre aussi de quel tracé jaune…

Tiens d’ailleurs, quand tu joues, tu ne fais que prendre des cartes wagons jusqu’à un point de bascule où tu vas ensuite poser tout ce que t’as ?
(C’est ce que j’avais vu dans la finale de la coupe du monde que j’avais aperçu sur TT y a qqs années)

A 2 joueurs oui, tu essaies d’amasser un maximum de locomotives. Après il y a deux écoles:

  • ceux qui piochent jusqu’à leur premier coup. En fonction du style de jeu à 34/36 cartes ou plus tard (40/42).
  • Ceux qui à partir de 5/6 locos complete leurs couleurs en ouvert pour essayer d’en avoir 4/5 de chaque au moins. Plus rare.

A 4 joueurs je prends mes couleurs en ouvert.

Et quand tu as un petit tronçon à prendre, tu n’essaies pas de le verrouiller rapidement pour éviter de te le faire piquer ? (je pense par exemple à Portland/Seattle/Vancouver)

C’est clair qu’il y a intérêt à visualiser les petits tronçons stratégiques de ses objectifs afin de les verrouiller assez tôt avant de se les faire piquer. Généralement, au début je pioche dans la rivière si possible ou à l’aveugle si rien ne me plait, mais rapidement je n’hésite pas à poser ce type de petit tronçon, surtout si la rivière ne comprends rien qui m’intéresse.