Sur l’effet placebo le petit bouquin de Jean Jacques Aulas dans la collection book-r-book vulgarise bien cela.
Grâce au progrès des neurosciences entre autre on connait de mieux en mieux les mécanismes biologiques de cet effet.
L’effet placebo varie énormément : au plus le prix du placebo est cher au mieux ça marche par exemple.
Autre étude marrante : on change juste l’énoncé d’un essai clinique. Dans le premier essai on dit aux patients qu’ils vont soit recevoir un placebo soit un antalgique. Dans le seconde étude on leur dit qu’ils vont soit recevoir un placebo, soit un antalgique, soit un médicament qui accentuera leurs douleurs.
Bien évidemment dans les deux études on ne donne en réalité qu’un placebo et un antalgique.
Dans la première étude l’effet du placebo est supérieur à celui du placebo dans la seconde mais c’est aussi vrai pour l’effet de l’antalgique.
Une étude contre placebo c’est une étude où les personnes n’arrivent pas à différencier le placebo (c’est un leurre) et le traitement.
On peut d’ailleurs tester si l’étude est bien faites en questionnant sur letype de traitement que les patients pensent avoir reçu.
En ce qui concerne l’acupuncture on utilise la shame acupuncture comme placebo.
ça consiste à cacher la présence ou non de l’aiguille dans des capuchons qu’on colle sur la peau et qu’on dispose soit sur les méridiens soit en dehors.
Les rares études faites ainsi ne montrent aucune différence entre aiguille + méridien / pas d’aiguille + méridien /aiguille + en dehors des méridiens / pas d’aiguille + en dehors des méridiens.
Les acupuncteurs réfutent ces études en arguant que :
- le fait simplement de coller le capuchon stimule les méridiens
- tous les méridiens ne sont pas connus : du coup quand on est dehors des méridiens on est surement sur un méridien inconnu !

Il n’y a pas de raison de croire que l’acupuncture ne soit autre chose qu’un placebo théâtral.
Pour l’ostéopathie c’est un peu près le même soucis : le placebo consiste à éffleurer les gens et là encore très peu d’études.
La dernière (celle de l’hôpital Bichat) ne montre pas de différence significative entre placebo et ostéo.
Enfin voici une réponse faite à une consoeur qui s’interrogée sur l’ostéopathie :
On ne peut pas prouver l’inexistence d’une pratique, on ne peut que l’estimer à la faveur de la véracités des preuves fournies par les tenants de ces pratiques.
Pour juger la cohérence d’une pratique il faut le faire à l’aulne de toutes les connaissances (plausibilité antérieure) et non sur la base d’une étude (biais de confirmation)
Parmi les éléments à prendre en compte :
l’un des critères majeurs c’est la proportion d’études interprétables dans le lot des études faites
Quelques rares, très rares, très très rares études sans biais manifestes parmi une pléiade d’études pourries à la méthodologie calamiteuse n’est en aucun une preuve suffisante (c’est plutôt l’inverse !)
Voici une petite liste de ce que l’on trouve de façon récurrente : N ridicule, très peu de variables mesurées et peu cohérentes (variables cachées ou ou censurées par exemple) pas de double aveugle, paradoxe de Simpson, p-hacking, problème de régression à la moyenne, etc.
Quant aux rares études positives légèrement interprétables on peut noter l’absence de réplication et/ou des tailles d’effet très variables d’une étude à l’autre (bruit patent dans les mesures).
Enfin une étude historique (la science est un processus qui s’inscrit dans le temps) est clairement en défaveur de ces pratiques.
En effet on devrait s’attendre à ce que tout doucement on arrive à cerner les variables qui permettent de mesurer l’efficacité de façon probante de ces pratiques et donc une augmentation de la proportion des études positives interprétables dans le temps or ce n’est clairement pas le cas (c’est même presque l’inverse).
La théorie de la relativité d’Einstein était fragile à ses débuts mais c’est ses réussites par la suite qui ont fait qu’elle s’est imposée (périhélie de Vénus, mesure de la déviation de la lumière par le soleil lors d’une éclipse, etc.). Ou pour rester dans la biologie cf l’affreux dilemme de Darwin (l’apparition des angiospermes).
Généralement quand des théories font du surplace voir rétro-pédalent (notamment en utilisant des hypothèses ad hoc en excès pour sauver les murs (et c’est le cas de l’ostéopathie avec les notions “débiles” de tenségrité et autres vocables empruntés à d’autres domaines des sciences) tandis que d’autres génèrent de la connaissance c’est que ces pratiques sont obsolètes et doivent être abandonnées … Mais bon, ce n’est que mon avis (qui je l’espère est éclairé).