Faux, un jeu de société est un jeu qui se trouve dans la base tric trac
Je trouve ton dernier point tiré par les cheveux.
7 wonders = jeu de société = tabletop (catégorie jeux de cartes)
Under Falling Skies = jeu de société = tabletop (catégorie jeux solo)
Le Mölkki = jeu de plein air
Le Basketball = sport
Le Poker = jeu de société = tabletop (catégorie jeux de cartes et jeux d’argent )
Le Poker des Cafards = jeu de société = tabletop (catégorie jeux de cartes)
Loulou glacé = Jeu …
Magic l’Assemblée = jeu de société = tabletop (catégorie jeux de cartes)
Et vous l’aurez compris , pour moi jeu de société = tabletop = jeux sur une table , pas forcément avec plateau donc
- cela inclut les jeux de cartes , les jeux solo , et évidemment les jeux au matériel ou au thème abstraits
- cela exclut les sports et les jeux de plein air (y compris le mollky desolé, qui rejoint la pétanque et le bowling )
Comme je n’ai pas écouté le podcast (2h quand même), je me contente juste de réagir aux échanges supra.
L’aspect étymologique et linguistique est intéressant, mais surtout sur le plan culturel. ça parle (un peu) de la société dont nous sommes les héritiers mais ne dit pas beaucoup (ou très mal) sur la réalité de la chose.
Nous savons tou.te.s, plus ou moins, ce que veut dire “jeu de société”.
Et de la même manière que nous savons ce que c’est qu’une couleur, le ressenti d’une couleur, la définition d’une couleur, nous en avons tou.te.s une expérience différente, et donc une explication particulière.
Parfois même, nous pouvons avoir un ressenti, une expérience et une intuition profonde de quelque chose sans être trop capable de la “définir” (je lance une idée parmi bien d’autres : l’amour. vous avez quatre heures)
A titre personnel (et sans viser personne bien sûr), je vous dissuade de trop vouloir catégoriser et “purifier” les choses. La toute petite première marche vers l’exclusion, c’est déjà une marche et ça vous éloigne de l’essentiel.
Finalement, oui, ce qui nous rassemble ici est peut-être un peu vague, pour certain.e.s ça inclut - ou pas ! - le Mölkky, ça inclut - ou pas ! - le jeu solo, ça inclut - ou pas ! - la notion de compétition… mais l’essentiel est que ça nous rassemble. Chacun sait pourquoi il vient ici… sans définition.
En son temps, l’ami Bruno Faidutti avait écrit un très bon texte sur “Le jeu contre l’angoisse du monde”.
A mes yeux, faute de définition, ce sont ces mots qui décrivent le mieux ce qu’est le jeu pour moi : un moment hors du monde.
Nota : je n’ai pas retrouvé la version originale de Bruno, du coup je vous renvoie sur l’excellent blog de mon excellent ami frenchpeterpan
Personnellement je me reconnais bien dans cette description de « j’ai un ressenti sur quelque chose que je perçois instinctivement sans être capable de mettre une définition précise dessus »
Mais je trouve que c’est justement ça qui justifie l’intérêt de ces « débats » autour de la dénomination et de la classification des choses. Pas tant dans le but de définir des termes arrêtés mais pour le « plaisir » de voir les réflexions de chacun sur le sujet, qui peuvent ensuite servir de base pour les miennes.
Je ne vois pas cet exercice de pensée comme une démarche « d’exclusion », mais comme un effort d’analyse.
Pour tenter une comparaison un peu bancal, c’est comme pour qualifier un joueur de foot. Pour un non initié, à partir du moment où tu est sur le terrain, tu es un joueur de foot. Il fera quand même la distinction entre un gardien et un joueur de champ, car c’est assez visible (ils n’ont pas le même maillot). Pour un amateur, la différence entre défenseur et attaquant va aussi rapidement être utile, car on n’attendra pas les mêmes qualités selon le type de poste. Mais pour un connaisseur plus éclairé, faire des distinctions plus fine de « profil » (un milieu offensif, un avant centre, un ailier, un libero) permet des analyses ou des réflexions plus cadres. En gardant bien à l’esprit que ces « profils » sont des profils théoriques, et qu’un individus peut osciller entre plusieurs catégories.
Un gardien ne fera pas du tout la même chose sur le terrain qu’un attaquant, pourtant je pense qu’on peut dire qu’il partage effectivement la même passion.
Pour moi c’est pareil, si un jour des termes étaient imaginés et majoritairement utilisés pour distinguer le jeu solo, les jeux abstraits, etc. je ne verrai pas ça comme une exclusion, mais comme une « organisation ».
Comme le disait @logan un joueur solo de Terraforming Mars aura à priori 95% de choses en commun avec un joueur config 2-5, et pourra même avoir un avis pertinent sur des sujets propres au config 2-5 m. Et vice versa. Comme un gardien pourra avoir un avis sur un entraînement physique pertinent même pour un attaquant, ou un avis de positionnement pour un attaquant, ou discuter de l’ambiance dans le stade
Pour autant, il me semble pertinent d’avoir des spécificités pour le solo (automa, etc.) tout comme il y aura des spécificités pour les gardiens.
J’ai bien conscience que ce parallèle avec une équipe de football est un peu bancale, car justement le côté équipe créer une unité ou les postes dépendent les uns des autres choses qui ne va pas exister sur les jeux de sociétés (je garde ce terme pour l’instant).
Mais je pense qu’indépendamment des terminologies, tout le monde restera le bienvenu sans discrimination même si des « communautés » spécialisées se regrouperont volontairement (la création de certains sujets dédiés au solo sur tric trac me semble être un bon exemple)
Il existe une méthode de classement des jeux, le système ESAR, très utilisé en ludothèque, et “notre” catégorie de jeux “de société” est appelée “jeux de règles”. Pour le coup ça englobe tout (jeux d’extérieurs, d’adresse, de plateau, cartes, wargames, et même solo!!!)…
Je copie colle la catégorie « jeu de règles » du système ESAR pour info (après j’ai pris le premier lien Google trouvé donc je ne garantie pas le caractère officiel du tableau ci dessous)
A400 | Jeu de règles |
---|---|
A401 | Jeu d’association |
A402 | Jeu de séquences |
A403 | Jeu de circuit et de parcours |
A404 | Jeu d’adresse |
A405 | Jeu sportif et moteur |
A406 | Jeu de stratégie |
A407 | Jeu de hasard |
A408 | Jeu de questionnaire |
A409 | Jeu mathématique |
A410 | Jeu de langage et d’expression |
A411 | Jeu d’énigme |
A412 | Jeu de règles virtuel |
Pas de distinction sur le nombre de joueur à priori dans ce système.
Non pas de distinction. D’ailleurs dans beaucoup de catégories, le jeu solo est souvent majoritaire (jeu d’énigme et mathématique par exemple).
Et pour attaquer le débat sur le jeu solo via un autre angle : si je joue en ligne contre une IA (par exemple aux échecs, à dominion, etc.) est ce que c’est :
- du jeu solo
- du jeu 2 joueurs
- autre chose
Instinctivement je partirai sur la 3eme possibilité, « autre chose », sans véritablement savoir ce qui pourrait se cacher derrière ce autre chose…
(Mécaniquement avec une IA « bien faite » ça doit être quasiment iso jeu 2 joueurs humain, mais l’ambiance, l’attitude, le ressenti, l’enjeu ne vont pas être identiques).
Aujourd’hui, avec une ia bien faites, tu n’as aucune chance. Cela rentre dans la catégorie 499 jeu de masochisme.
Je ne suis jamais fan des catégorisations. Elle tendent à faire croire que le monde est fait de choses qu’on peux classer dans des cases hermétiques alors que c’est toujours plus compliqué.
Mais celle ci est pas mal, même s’il peut y avoir des recouvrements, à première vue entre « jeu d’association » et « jeu de langage », sauf si il y a des définitions plus précises ou des priorités (ou encore jeux de circuit et jeu de stratégie).
J’ai déjà joué en multi à des jeux de cartes, pour apprendre plus tard que je jouais en fait contre des IAs quand il n’y avait pas de joueur humain disponible en face. Ca illustre le fait que la différence entre jouer solo ou pas est subtile, voir inexistante.
Concernant les sports, j’appelle plutôt ça des jeux d’adresse. Qui englobent donc le foot, le molkky, les flechettes et le billard. A mes yeux ce ne sont pas des jeux de société, mais les cultistes du Molkky ne sont pas d’accord. Et puis il y a les mikados et les osselets. Merdum, je ne suis même plus d’accord avec moi même !
De ce que j’ai compris, Bruno Faidutti veut tordre le coup à l’idée que les gens qui jouent aux jeux de société pensent qu’ils le font pour s’évader, en expliquant que c’est plutôt pour se replier vers un monde plus simple.
C’est un peu dans mon propos, où je parle d’abstraire, c’est à dire de dégager d’un ensemble complexe (un thème, un univers) des éléments simples traduits en mécaniques de jeu.
Il parle de repli, je parlerais plutôt de porte, en laissant libre chacun.e décider si elle est d’entrée ou de sortie.
D’après les réponses au jeu, vous mettriez plutôt l’accent sur le jeu de Salon, le jeu de la bonne société pour catégoriser notre loisir ? Si oui, est-ce que le billard en est un ?
Pour le fait de dire que l’on a pas besoin de définir notre loisir, comme pour la définition de la couleur, je trouve ça ennuyant comme réflexion.
Mais vous avez peut-être raison : il suffit de fermer les yeux et ne pas voir l’article de Wikipédia sur la couleur
je préfère jeu réglé, avec des sous categories (jeux de table, d’extérieur, sport). Je pense qu’il est un peu vain de vouloir trouver a posteriori un sens au terme “de société”. Il avait un sens et une définition précise quand il a été créé, a priori cette définition a été perdue et elle a évolué avec le temps en agglutinant différents concepts, mais le terme “de société” ne revêt plus dans ce cas là de sens intrinsèque au mot société. Vouloir trouver du coup une justification a posteriori, ça me parait à tout le moins casse-gueule. Soit on accepte sa redéfinition par l’usage, fluctuante, qui est très bien pour l’usage de tous les jours, soit on change de terme pour un motif de réflexion théorique.
Bonjour,
Ce qui nous rassemble ici, ce qui nous réunit autour d’une table.
C’est le jeu.
Seul, à deux ou à plusieurs…qu’importe pourvu qu’on ait une promesse.
Ce qui nous ressemble ici, ce qui nous réussit autour d’une table.
C’est jouer.
Seul, à deux ou à plusieurs…qu’importe pourvu qu’on ait l’ivresse.
Un peu de notre enfance libérée
Un temps conté hors du temps compté
Ni plus, ni moins…
Bons jeux à tous.
En fait, comme Rodenbach cela me semble vain. Utile, intéressant mais vain.
Définir notre loisir en un, deux ou trois mots alors qu’il possède plusieurs dimensions est une gageure. Quand je fais une partie physique avec des potes de Terra Mystica, je joues a un jeu réglé de gestion à l’allemande, sur table et avec plateau, avec d’autres joueurs que je connais, sur un mode compétitif, ayant pour thème un monde médiéval fantastique générique. Voilà pour ce qui est externe à moi. Tu abordes également des caractéristiques internes. Essayer de définir les jeux qui nous réunissent par l’intention de la personne me parait risqué car pour cela, il faudrait enquêter ces intentions, ces motifs de l’activité ludique et non initier une démarche descendante où l’on déciderait de ce que sont les intentions des personnes qui jouent. Se dire que c’est une activité qui permet une forme de repli psychologique est surement juste mais tout aussi surement partiel. Aller vers l’autre, découvrir des univers ou encore se mettre en spectacle sont autant de possibilités offertes par certains jeux qui ont une fiche sur TT et qui n’ont pas grand chose à voir avec le repli. Quand au désir supposé de rentrer dans un monde simplifié, il faudra en parler aux joueurs de monster games (ceux qui jouent avec toutes les extensions bien sur) voir à ceux qui apprécient les jeux d’adresse (il y a beaucoup d’incertitude dans l’équilibre).
Ce qui nous regroupe ici, selon moi, ce sont des produits. Ils ont été catégorisés de façon purement empiriques et sont de toutes façons conçus sans forcément vouloir entrer dans une catégorie. Cela forme un meltingpot indescriptible. J’ai le sentiment que ce n’est pas en traçant des frontières que l’on peut s’en sortir. On ne va pas expliquer à l’amateur de jeux solo “que bon ben désolé Logan mais en fait tu fais autre chose, va créer ton site “TT solo” s’il te plait” . Il faut peut-être plutôt réfléchir davantage en nuances de gris avec l’idée que les produits peuvent se rapprocher - et non se regrouper - comme si le fait de partager des caractéristiques communes les attirer l’un vers l’autre comme des aimants.
Et puis reste le défi de s’accorder déjà sur ce qu’est un jeu avant de se lancer sur ses déclinaisons. Ce n’est pas du tout une mince affaire.
Donc oui, cela me semble vain.
Je trouve ca très joli (sans sarcasme aucun). En effet, les frontières ne servent qu’à s’enfermer, pas à sortir.
Édit : après réflexion, il n’est pas possible de sortir d’un endroit qui n’est pas clôt, donc avec frontières.
Tu dis aussi que ce qui nous rassemble ce sont des produits. C’est pour cela qu’il faut, je pense , accepter que le terme jeu de société a plusieurs acceptation, dont l’une est l’objet.
Quant à chercher ce qui nous rassemble sur tt, je pense plus que c’est un ensemble de pratiques plutôt que l’objet. Cet ensemble de pratiques vont de la collection d’objet jeu de société à l’activité jouer (seul ou à plusieurs, autour d’une table, par internet…) sans même posséder l’objet. On peut venir discuter jeux sur tric trac, avoir un point de vue intéressant sur tel ou tel jeu sans en posséder un seul, voir sans en toucher un seul via BGA.
Cela va donc de la collection d’objets « jeu de société » à l’activité de jeu sans utilisation de l’objet « jeu de société ».
Attention à bien faire la différence entre nom et définition.
Un nom identifie un “objet” mais en aucun cas cela ne le définit au sens de lui donner les éléments constitutifs.
Après si en français nous sommes les seuls à avoir un terme et bien cela ne me perturbe pas ni ne me rend jaloux des autres pays.
Le terme jeu de société est un ensemble large et oui dedans il y a autant le monopoly et le trivial pursuit que terraforming Mars, trio et mémoire 44.
Et c’est très bien ainsi.
Si le grand public associe uniquement les jeux présentés en supermarché ce n’est pas à cause du nom mais par manque d’informations.
Vouloir changer le nom ne changera rien au problème de connaissance.
Oui complètement d’accord.
Je vous livre ici un extrait d’un texte de Gilles Brougère. Le monsieur est un chercheur français, professeur spécialisé sur le jeu et responsable d"une spécialité science du jeu à Paris XIII. Il écrit ça dans un article de 1979 (c’est moi qui ai mis en gras une phrase) :
Mais nous espérons pouvoir ainsi dégager des questions dont tout jeu doit plus ou moins relever, questions qui ne s’occupent jamais du jeu comme élément ou isolable, mais toujours inséré dans une société qui, seule, lui donne un sens. En effet, par la nécessité de réunir plusieurs joueurs et la référence commune nécessaire à des règles conventionnelles, le jeu de société a une liaison très étroite à la société où il s’insère. Il suppose donc pour exister une société qui maintient, ou diffuse ses règles. Il ne renvoie pas l’individu à lui-même, à son propre imaginaire comme pourrait le faire un jeu spontané et irréfléchi, mais le suppose lié à un tissu social. En ce sens, il s’agit bien de jeu de société au plein sens du terme, jeu qui n’est possible que sur fond de société. Il importe de savoir si, au-delà de cette évidence, le jeu réglé ne traduit pas une société dans la profondeur même de son fonctionnement, ou de celui qu’elle imagine être le sien.
Je comprends de son explication que pour qu’une règle soit partagée entre tous les participants du jeu, elle doit être diffusée au sein d’une société. Ainsi, même le jeu solo est un jeu de société, car les amateurs de cette pratique utilisent des règles conçues par d’autres. Ceci s’oppose aux jeux spontanés où les règles sont inventées sur le coup ou au fur et à mesure pour disparaitre une fois le jeu fini.
Évidemment, vous allez me dire, c’est vrai aussi pour le droit où je ne sais quoi que vos esprits tordus mais affutés vont inventer… sauf que ce ne sont pas des jeux ! Vous allez me dire, ok mais le sport alors c’est un jeu de société ? Et bien non : vous ne me le direz pas car je viens de le faire.
Blague à part, c’est intéressant je trouve. Plus loin, il décrit que ce phénomène de diffusion des règles apparait grosso modo à la même période que l’apparition du terme de jeu de société ( au XVIIe).
Vous pouvez en lire la totalité ici (c’est de 79 et ça se voit dans le texte !) :