les consignes de vote de bayrou au 2ème tour

le poney dit:Ne serait-il pas plus intéressant de chercher à savoir pourquoi le nombre de "grognons" a augmenté avant qu'il ne dépasse le nombre d'indécis ?

C'est mort : ils ne disent pas pourquoi ils sont grognons, ils ne croient pas qu'on les écoute, ils pensent être les seuls à avoir la vérité et les grognons entre eux n'arrivent pas à se mettre d'accord.
Il y a une majorité de grognon qui rejette les programmes des autres, mais ils ne peuvent pas proposer de programme majoritaire car chacun a ses propres raisons d'être grognon.

C'est un peu comme dans Rhinocéros de Ionesco, tout le monde devient Rhinocéros sans savoir vraiment pourquoi mais parce qu'ils en ont marre d'être humains et parce qu'apparement être Rhinocéros, c'est à la mode.

Mais nous ne deviendront pas des Rhinocéros, parce que nous savons que ce risque nous guette et que ce n'est pas une solution si nous voulons nous gouverner nous même par le processus démocratique.

Analyse
Le grand écart de François Bayrou,par Jean-Baptiste de Montvalon
LE MONDE

Communément présentée comme l’occasion d’un vaste débat sur les grandes orientations de la politique nationale, la campagne présidentielle est - tout au moins à ce stade - surtout source de confusions. Pour s’être efforcée de distendre les liens qui l’unissent au Parti socialiste, Ségolène Royal a sa part de responsabilité. De même que Nicolas Sarkozy (UMP), lorsqu’il se présente comme l’héritier de Jean Jaurès et de Léon Blum ; ainsi que Jean-Marie Le Pen (FN), quand il assure être “un homme de centre droit”. Mais c’est François Bayrou qui, dans ce registre, force l’admiration.



Conscient de l’impressionnant décalage entre ses paroles présentes et ses actes passés, le président de l’UDF a eu ce mot, destiné à concilier les unes et les autres : “J’ai été longtemps un jeune conformiste. Et sans doute “formiste” est-il de trop.” (Le Monde du 1er décembre 2006). Cette fausse autocritique témoigne de l’ampleur du grand écart. Quelques rappels pour mémoire.

M. Bayrou est un pur produit du “système” qu’il pourfend depuis quelques mois. Entré en politique en écrivant les discours de Pierre Méhaignerie et de Jean Lecanuet, il a patiemment gravi les échelons du Centre des démocrates sociaux (CDS), creusant ainsi son sillon dans la maison mère, l’UDF. Du parti fondé par Valéry Giscard d’Estaing, il fut délégué général (1989-1991), secrétaire général (1991-1994), puis président (depuis 1998). Parallèlement à cette ascension partisane, M. Bayrou a conquis à peu près tous les mandats électifs disponibles dans le “système”.

Sauf à remettre en question les repères de la science politique contemporaine, on considérera, en outre, que l’UDF a toujours appartenu à ce que l’on appelle communément la droite. N’étant pas parvenue, contrairement aux voeux de son fondateur, à supplanter le RPR, l’UDF - à l’exception de quelques débauchages obtenus par François Mitterrand - a servi, pour l’essentiel, de supplétif au parti chiraquien. Elle a, à ce titre, combattu la quasi-totalité des projets de la gauche.

Les gouvernements Balladur (1993-1995) et Juppé (1995-1997), dont M. Bayrou a été membre de bout en bout, furent des gouvernements de droite. L’intéressé semblait d’ailleurs s’accommoder de ces clivages qu’il dit aujourd’hui vouloir effacer. En mars 1991, M. Bayrou assurait au quotidien Libération que le grand parti du centre dont il rêvait ne serait pas “la roue de secours du PS” : “Ni de près ni de loin, nous ne gouvernerons avec les socialistes”, prévenait-il alors.

Si on ne peut écarter l’hypothèse que le président de l’UDF soit gagné par la ferveur des nouveaux convertis, il reste que le “nouveau chemin” proposé par M. Bayrou résulte d’un itinéraire personnel très largement contraint. Lorsqu’il prend les rênes de l’UDF, en 1998, M. Bayrou se distingue en condamnant les accords conclus par plusieurs présidents de région avec le Front national. Mais son parti est déjà partiellement vidé de sa substance idéologique. La plasticité de Jacques Chirac a permis au RPR d’importer deux idées phares qui avaient fait l’originalité de l’UDF : la défense de la construction européenne et de la décentralisation. M. Bayrou va dès lors indexer l’autonomie de son parti sur sa propre ambition, la principale raison d’être de l’UDF - comme jadis le RPR pour M. Chirac - devenant de conduire son chef aux plus hautes destinées.

Les moyens n’étant pas les mêmes, M. Bayrou doit surmonter de multiples obstacles - pressions du RPR sur les élus centristes, mode de scrutin majoritaire qui favorise la bipolarisation, etc. - pour se faire entendre. Il s’y emploie, non sans un certain panache. A défaut d’être fondée sur un socle idéologique solide et spécifique, sa volonté d’indépendance personnelle est indéniable.


UNE CERTAINE INDÉPENDANCE POLITIQUE


Après avoir conduit une liste UDF autonome aux élections européennes de juin 1999, où elle obtient 9,28 % des voix, M. Bayrou se porte candidat à l’élection présidentielle de 2002. S’il évoque déjà sa volonté de rassembler “de Balladur à Delors”, le président de l’UDF mise alors sur la volonté présumée des Français de tourner la page Chirac. Sa campagne est peu audible, hormis deux “coups” médiatiques : le 23 février, à Toulouse, le candidat UDF s’invite à une convention de la très chiraquienne Union en mouvement (UEM, prélude à la future UMP) ; le 7 avril, à Strasbourg, il inflige une gifle à un enfant qui était en train de lui faire les poches. Son score au premier tour (6,84 %) n’est pas négligeable ; mais la qualification surprise de Jean-Marie Le Pen, et donc l’écrasante victoire annoncée de Jacques Chirac, ne lui laisse aucune marge de négociation.

La configuration de l’échéance présidentielle de 2007 n’était guère plus favorable à M. Bayrou. Si le député des Pyrénées-Atlantiques - en convainquant une partie de ses collègues de s’associer au vote d’une motion de censure socialiste - était parvenu à accréditer l’idée d’une certaine indépendance politique, l’espace du “renouvellement” était occupé par M. Sarkozy. M. Bayrou a donc dû hausser considérablement le ton.

C’est ainsi que l’ancienne “plume” de M. Méhaignerie s’est mué en candidat de “l’extrême centre”, s’adressant au “peuple” en usant de recettes qui étaient jusqu’alors l’apanage du Front national : rejet du “système”, renvoi dos à dos des deux principaux partis de gouvernement, dénonciation des médias. Dans la préface de son dernier livre (Au nom du tiers état, Hachette Littérature, 2006), M. Bayrou évoquait “un réseau opaque d’intérêts partisans, claniques, économiques, médiatiques”. Le 12 novembre 2006, devant le conseil national de l’UDF, il s’en prend aux “deux candidats prétendument rivaux” qui font la course en tête. “Ils ne sont pas un duel, ils sont un duo”, insiste-t-il. Le 20 septembre, M. Le Pen avait de la même façon dénoncé la “valse-hésitation” des deux favoris des sondages, qui “s’enlacent dans une sorte de tango”.

Dans ce registre populiste, M. Bayrou a joué un coup de maître le 2 septembre 2006, au journal de TF1, en défendant en direct, devant des millions de téléspectateurs, la thèse du “complot médiatique”. Ce soir-là, le président de l’UDF a fait coup double, en s’attirant la sympathie d’une partie de l’opinion, ainsi que la bienveillance de médias plus fragiles et culpabilisés qu’on ne le croit. Tel est le socle sur lequel M. Bayrou a pu ensuite entamer sa forte progression dans les sondages. Le président de l’UDF a gagné son pari personnel, qui était de se faire entendre. Pour quel projet ? Et avec quelle majorité ? Ces questions restent aujourd’hui entières.

MrGirafe dit:les grognons, ils pensent être les seuls à avoir la vérité


Je pense alors peut être que beaucoup d'hommes politiques sont des grognons. "La seule solution pour... c'est ...", "Ce qu'il faut aujourd'hui à la France, c'est....", "Les 35 heures, c'est une aberration...", "Les 35 heures sont une nécessité..."....

Oh là là...

Et qui définit les grognons comme étant grognons ? Ont ils simplement conscience d’être grognons ?
Non, parce qu’à catégoriser les gens et vouloir leur appliquer un mode de fonctionnement unanime, on est pas forcément très exact non plus.

C’est un peu comme le post-hunt sur TT, c’est futile comme démarche :wink:

Pierre2.0 dit:
MrGirafe dit:les grognons, ils pensent être les seuls à avoir la vérité

Je pense alors peut être que beaucoup d'hommes politiques sont des grognons.

je n'ai pas dit que toutes les personnes qui pensent être seules à avoir la vérité étaient des grognons.
(je peux dire les morts n'ont pas de carte vitale, mais ceux qui n'ont pas de carte vitale ne sont pas forcément morts).

Certains grognons savent qu'ils sont grognons, d'autres non. Certains grognons croient que ceux qui disent qu'ils sont grognons sont en fait membres du grand complot contre eux, ce qui les rend encore plus grognons :D

Et je ne sais pas ce que c'est du post-hunt, c'est la chasse à des vieux messages du forum pour les faire revenir au grand jour ?
MrGirafe dit:
Certains grognons savent qu'ils sont grognons, d'autres non. Certains grognons croient que ceux qui disent qu'ils sont grognons sont en fait membres du grand complot contre eux, ce qui les rend encore plus grognons :D


Oh là là, alors je peux être grognon sans le savoir, ou pire, penser être grognon alors que je ne le suis pas, et rendre quelqu'un grognon à cause de ça... Bon, on s'en sort pas trop finalement...

Je crois en fait qu'il y a des tas de raisons différentes de voter Arlette, comme de voter Nicolas. Les grognons peuvent être dans tous les camps peut être. Il n'y a pas de profil unique, mais peut être des parcours différents qui t'amènent un moment donné à adhérer au système, ou à la refuser.

Mais une question MrGirafe, quand tu dis qu'il faut voter dans l'esprit de gouverner, tu veux dire par là que tu es pour une sorte de bi-partisme, on ne vote que pour les partis en position de gouvernement. Est-ce ça? Ai-je compris ce que tu veux dire?

Et je ne sais pas non plus ce qu'est le post-hunt, mais ca a l'air marrant.
Pierre2.0 dit:Mais une question MrGirafe, quand tu dis qu'il faut voter dans l'esprit de gouverner, tu veux dire par là que tu es pour une sorte de bi-partisme, on ne vote que pour les partis en position de gouvernement. Est-ce ça? Ai-je compris ce que tu veux dire?

pfuu... Je dis tout sur mon site (et j'enlève même le bas :) ).
Il y a quatre candidats pour qui on peut voter aux présidentielles :
PS UMP = valeurs sûres vis à vis du passé, on sait exactement où ils se positionnent, ce qu'ils veulent, ce qu'ils font.
UDF = à cause du centre qui permet de râfler à gauche contre la droite et à droite contre la gauche + passif VGE
FN = son score électoral lui permet d'accéder au second tour et donc de mieux se faire rembourser sa campagne électorale.

Les autres candidats à la présidentielle, élection centrale de nos institutions, doivent faire leurs preuves aux autres élections.

Aux autres élections, on ne vote pas comme ça, je ne parle que des présidentielles.

En revanche, j'ajoute qu'il ne faut pas écouter les promesses électorales pour décider de son vote, tous les moyens sont bons pour accéder au pouvoir et proposer à La France ses solutions qui sont bonnes pour elles...
Donc, voter UDF et Bayrou sur ce qu'ils ont toujours fait depuis 20 ans, comme parti centriste de droite, dans les gouvernements etc, je dis pas de problème, c'est très respectable et le parti est très bon sur bien des aspects, peut être est-ce le meilleur parti de France.
En revanche, voter Bayrou pour ses promesses électorales, c'est un pari que MOI je ne ferai pas, car on peut se retrouver avec une fracture sociale détectée mais non soignée, bref, de plus belles déceptions après le formidable espoir généré pendant la campagne. Bref, la gueule de bois !

Bayrou doit faire ses preuves aux autres élections, pourquoi n'a t-il pas appliqué sa grande coalition gauche-droite dans toutes les instances où l'UDF a des élus ? Pourquoi n'a t-il quasiment jamais voté une loi sous Jospin et pourquoi ne veut-il plus de certaines lois de l'UMP ? Quel est son véritable rayon d'action si ni l'UMP ni le PS ne veulent bosser avec lui ?

Il le dit lui même, il ne peut pas prendre les meilleurs de la gauche et les meilleurs de la droite, il va prendre des personnes de gauche et de droite qui voudront se reconnaître dans son projet, dans le cadre d'un grand parti du centre de la majorité présidentielle. J'ai peur qu'il ne regroupe plus les opportunistes avides de pouvoir que les porteurs de convictions profondes et réfléchies.
Il répète également que son bord n'est pas celui de la gauche mais qu'il trouve normal d'ouvrir la porte à des personnes qui ne sont pas de son bord.

Enfin, il a fait 6% aux dernières élections présidentielles, avec le même discours de grande coalition gauche-droite et de bus au colza, il semble difficile d'imaginer qu'il fasse mieux que doubler son score à celles-ci.
Pourquoi les sondages prétendent-ils le contraire ? A qui cela profite t-il ? Je n'en sais rien, mais moi, je ne vote pas selon les rêves et espoirs que me procurent des sondages privés. Je consulte les urnes du passé.

Si je vote Bayrou, c'est pour son passé de centre droit, pas pour ses promesses.

En fait, selon toi les présidentielles c’est un peu comme au patinage artistique : si tu n’as pas gagné avant, tu ne gagneras pas maintenant non plus :wink:

Comme tu le répètes sur ton site :wink:, sous la 5e, l’élection présidentielle c’est un rendez-vous entre un homme/une femme et les français. Ce qui définira la politique des 5 prochaines années, ce n’est pas la personnalité qui sera élue à la présidentielle, mais le rapport de forces à l’assemblée (résultat des législatives qui suivront).
Le président/la présidente devra de toute façon nommer un premier ministre dont la politique pourra être avalisée par l’assemblée.
Le premier ministre proposera au président des ministres avec qui il pourra travailler.

Je pense donc que c’est justement à l’élection présidentielle que l’histoire du parti est la moins importante.
L’homme ou la femme qui est élu(e) n’est théoriquement plus partisan, il/elle devient le/la président(e) de tous les français.
A mon avis, ce sont plus ses qualités en tant qu’individu qui comptent que son ex-appartenance à un parti. C’est plus sa vision personnelle qui importe que son héritage politique.

En revanche, ton argumentaire est parfaitement valable pour les autres élections. Rien ne permet mieux de savoir ce que fera un parti au pouvoir que ce qu’il a fait par le passé.

bigsam dit:Je pense donc que c'est justement à l'élection présidentielle que l'histoire du parti est la moins importante.

Les présidentielles ont été faîtes pour des gens comme de Gaulle, pour lesquels le passé est clair et connu de tout le monde et est un argument de campagne.
Mais quand les candidats n'ont aucune historie pour les porter et sont tous sans envergure... tu fais comment pour savoir qui est le candidat pour qui tu veux voter ? Tu lis dans ses pensées ? Il n'y a que son étiquette politique et son passé politique qui permet de le connaître, et ce n'est pas infaillible en plus...
On ne connait parfois même pas ses propres amis...

Mitterand avait un passé obscure, ce n'est pas l'homme qui était président, c'était la gauche...
Chirac a toujours fait campagne sur des thématiques de gauche (fracture sociale etc.) pour faire une politique de droite.

Comment peux-tu croire que les promesses électorales te permettent de savoir qui sont les hommes qui les font ?

Et tu oublies que le président peut prendre les pleins pouvoirs, quasiment si ça lui chante... Il dicte également la politique étrangère du pays et est le chef des armées... il peut dissoudre l'assemblée, il nomme le gouvernement...
Ce n'est pas parce qu'il parle bien et fait de belles promesses que je lui donne les clefs de La France pour reprendre les essais nucléaires par exemple à l'autre bout de la planète ou pour abandonner le franc au profit de l'euro... Ca, ce sont des convictions politiques profondes qui sont portées par des partis, pas par des hommes.

Il n'y a qu'un seul poste de président et ce poste a été voulu tout puissant par De Gaulle. Celui qui gagne ce poste obtient, cela a toujours été le cas jusqu'à présent, une large majorité aux élections législatives qui suivent...

On ne peut pas voter aux présidentielles en rêvant, bercé par de belles promesses. Il faut voter selon les partis qui devront demain gouverner La France. Aux autres élections, il y a plusieurs postes à pourvoir, c'est à ce moment là que le peuple peut vraiment exposer ses choix en votant pour qui il veut, en particulier si le scrutin est proportionnel. Il se base pour cela sur le passé des partis, bien entendu, mais également sur les promesses électorales... il faut bien avancer et faire confiance aux politiques le moment venu....

Pour le poste de président, unique et sur-puissant, on ne peut pas prendre ce risque. il faut faire ses preuves, soi et son parti, pour devenir président.
MrGirafe dit:Il n'y a qu'un seul poste de président et ce poste a été voulu tout puissant par De Gaulle. Celui qui gagne ce poste obtient, cela a toujours été le cas jusqu'à présent, une large majorité aux élections législatives qui suivent...


Comme en 1997, premières élections législatives qui ont suivi la présidentielle de 1995.
On ne peut pas voter aux présidentielles en rêvant, bercé par de belles promesses. Il faut voter selon les partis qui devront demain gouverner La France. Aux autres élections, il y a plusieurs postes à pourvoir, c'est à ce moment là que le peuple peut vraiment exposer ses choix en votant pour qui il veut, en particulier si le scrutin est proportionnel.


Aux journalistes qui lui demandaient la semaine dernière avec quelle majorité parlementaire il gouvernerait, alors que l'UDF ne compe que 27 députés sur 577, F. Bayrou répondait que l'UDF se renforcerait grâce à la proportionnelle.
le pb c'est que le scrutin législatif qui va se dérouler sera uninomminal.

personnellement j'attends toujours qu'on m'explique comment et avec qui gouvernerait à l'assemblée, F. Bayrou élu.
même en tablant sur un "tsunami" électoral, celui-ci doit au moins reposer sur un certain nombres d'accords : l'udf ne compte pas 300 candidats potentiellement éligibles à présenter aux législatives.
alors accords avec qui ?
pour l'instant pas de réponse, mais la campagne que je trouve en tout cas très intéressante n'a pas tout à fait démarré.
Jer dit:
MrGirafe dit:Il n'y a qu'un seul poste de président et ce poste a été voulu tout puissant par De Gaulle. Celui qui gagne ce poste obtient, cela a toujours été le cas jusqu'à présent, une large majorité aux élections législatives qui suivent...

Comme en 1997, premières élections législatives qui ont suivi la présidentielle de 1995.

C'est intéressant ce que tu dis...
Pour mémoire : en 1995 Chirac est élu et l'assemblée nationale est déjà avec une large majorité à droite, il décide donc de ne pas dissoudre l'assemblée.
En 1997, après 2 ans de gouvernement Juppé, pour des raisons stratégiques assez obscures, Chirac dissouds l'assemblée et la gauche passe assez largement, Jospin devient premier ministre.

Ca n'a donc rien à voir avec ce dont on parle, mais c'est toujours intéressant de faire un peu d'histoire.

Jer, puisque j'avais simplement dit "qui suivent" (et non pas qui suivent juste après) tu aurais pu dire aussi qu'en 1981 ou 1988, le président était de gauche et pourtant en 2002, les législatives qui ont suivi longtemps après celles de 1981 et 1988 étaient largement à droite... Pourquoi avoir interprété "qui suivent" par les premières qui suivent même longtemps après, tu aurais pu frapper encore plus fort avec cette seconde interprétation, non ?
Kouynemum dit:personnellement j'attends toujours qu'on m'explique comment et avec qui gouvernerait à l'assemblée, F. Bayrou élu.

Moi, ça ne m'inquiète pas. S'il est élu et s'il passe le second tour, il trouvera sans problème pas mal de députés UMP à rejoindre son grand parti de majorité présidentiel, surement quelques gars du centre-gauche aussi, il ny' a pas de raison.

Ils ont déjà été nombreux à quitter l'UDF pour rejoindre l'UMP (union pour la majorité présidentielle) à l'époque.. Ils peuvent refaire le chemin inverse pour les mêmes raisons.

Des opportunistes, il peut en trouver.

Le risque n'est pas là, le risque selon moi réside dans la fiabilité des sondages : comment avec le même discours qu'en 2002 un homme peut passer de 6% des voix à 24% en 5 ans ??? Tout en étant une personne franchement engagée pro-européenne, pro-traité constitutionnel et au sein d'un parti on ne peut plus conventionnel...

Comment Le Pen peut lui chuter de 18% à 13% avec le même discours et sans jamais avoir pu démontrer à ses électeurs assez paranoïaques que ses idées étaient mauvaises puisqu'il n'a jamais été élu ?

Je pense que les sondages nous manipulent soit volontairement pour vendre des articles de presse, soit parce que les français veulent manipuler les sondages dans les réponses qu'ils donnent.
Je pense que voter Bayrou aux présidentielles c'est faire un gros pari en écoutant les sondages mais pas du tout en écoutant l'Histoire de notre pays. Le pari peut être gagné, comme tout pari...

Il est probable qu’en cas de victoire, effectivement, il pourra trouver des opportunistes pour se rallier à lui.
Pour les différences de pourcentage, on peut croire que les électeurs, en voyant les politiques de gouvernement, peuvent changer d’avis en 5 ans, et se rallier à un candidat “plus prometteur” qui aurait gardé les mêmes idées.
Mais, comme MrGirafe, je n’y crois pas trop. On touche plus à l’effet de mode soudain : on pourra voir ca dans les prochains jours, perso, je pronostique une chute de Bayrou de l’ampleur de celle de Chevènement. Mais je peux me tromper… le pari…

Mr Girafe dit:Pour le poste de président, unique et sur-puissant, on ne peut pas prendre ce risque. il faut faire ses preuves, soi et son parti, pour devenir président.


En même temps, je ne sais pas trop ce que veut dire faire ses preuves. Comme tu le dis, on ne peut jamais savoir qui est vraiment quelqu’un. Je ne suis pas certain que les présidents passés “aient fait leurs preuve”, ou preuve de quoi?
J’ai plus tendance à m’engager sur un candidat qui dit : “Voyez, ces propositions ont été établies par plein de gens, je m’engage à les respecter”. Mais comment être sûr qu’il le fera? On ne peut pas. Tout repose sur notre confiance aveugle envers un homme. Et personnellement, Bayrou comme les autres tenant des grands partis ne l’ont pas.

Yep…

Allez Pierre2.0, je tiens le pari…
Et sinon, comme je n’ai pas envie de me coltiner votre site M. Girafe, ouvrez donc un topic sur le candidat pour qui on doit voter… :mrgreen:

MrGirafe dit:Le risque n'est pas là, le risque selon moi réside dans la fiabilité des sondages : comment avec le même discours qu'en 2002 un homme peut passer de 6% des voix à 24% en 5 ans ??? Tout en étant une personne franchement engagée pro-européenne, pro-traité constitutionnel et au sein d'un parti on ne peut plus conventionnel...
Comment Le Pen peut lui chuter de 18% à 13% avec le même discours et sans jamais avoir pu démontrer à ses électeurs assez paranoïaques que ses idées étaient mauvaises puisqu'il n'a jamais été élu ?

Je vais te donner ma vision sur ce point là...

En 2002, avant les résultats, tout le monde était persuadé d'un duel Chirac-Jospin. Or, pas mal de gens n'aimaient pas trop la cohabitation, et était surtout fatiguées des guéguerres gauche-droite. Beaucoup de gens, peu convaincus, n'avaient même pas pris la peine d'aller voter, et beaucoup de ceux qui l'ont fait ont voté pour un candidat qu'ils jugeaient sympathique, sans avoir forcément envie qu'il aille au second tour... De même, beaucoup de ces gens, les plus énervés contre ce carcan gauche-droite, avaient envie de faire chier le système, de bien afficher son mécontentement. C'est pour ça à mon avis que Le Pen a fait un score historique.
Bayrou, à mon avis, n'avait pas encore la cohérence dans son discours qu'il a aujourd'hui.
Après les résultats, c'est la claque : beaucoup de consciences politiques et citoyennes se réveillent, et comme l'a très bien dit Bigsam plus haut, autant voter peut ne pas changer grand-chose, autant ne pas voter peut.


A l'approche de cette nouvelle élection, beaucoup de gens ne veulent pas voter n'importe comment : vouloir faire chier le système peut être dangereux, d'accord, mais si j'en ai toujours marre du système gauche-droite? D'autant plus que le petit énervé à droite a énervé un paquet de gens quand il était chef de la police, et que la dame à gauche a mis du temps à accoucher de son programme et qu'elle dégage pas forcément le charisme attendu...
Et là, Bayrou se pointe, après 5 ans à afficher clairement qu'il était contre la politique en place (ça sentait quand même parfois un peu le forcé, mais bon...), et qui arrive avec ce que beaucoup de modérés voulaient entendre : sortir du clivage gauche-droite sans passer par les extrêmes. Son opposition à la droite, affichée plus tôt, le rend plus crédible qu'il y a 5 ans. Beaucoup de gens se sentant plutôt à gauche avaient un peu peur d'émietter les voix à gauche, et de se retrouver avec Sarko-Le pen, mais plus Bayrou monte, plus les gens se disent que c'est possible.
Ajoutez à cela une modération affichée (Sarko prône le libéralisme débridé, Ségolène le modèle scandinave à fond les ballons) qui le rend atypique, et son succès ne peut que faire effet boule de neige si Ségo et Nico ne réagissent pas mieux.
Quant au borgne, il fera moins qu'il y a deux ans, parceque les gars qui veulent renvoyer les bougnoules chez eux savent qu'ils peuvent compter sur le petit Nico (ce qui fait pas mal de l'électorat FN en moins), que ceux qui voulaient gentiment faire chier se sont rendu compte que ça pouvait être dangereux, et que le gros thème de cette élection n'est plus l'insécurité (terreau propice à la xénophobie).

Enfin, il ne faut pas oublier tous les nouveaux inscrits, suite encore au traumatisme 2002, qui sont donc motivé pour ne pas voter Le Pen...

Bref, ma boule de cristal prédit que les chiffres de ces sondages ne doivent pas être si éloignés que ça de la réalité, mais la campagne est loin d'être fini...
Pierre2.0 dit:Tout repose sur notre confiance aveugle envers un homme. Et personnellement, Bayrou comme les autres tenant des grands partis ne l'ont pas.


Personnellement, contrairement aux autres tenants des grands partis, Bayrou a pour l'instant ce qu'il me reste de confiance dans le monde politique. Ne serait-ce que pour l'avoir vu prendre part aux débats sur ce qui m'a semblé être des sujets importants (fiasco DADVSI notamment -un grand moment de démocratie), et car ses propositions rejoignent parfaitement ce que je pense sur certains sujets (présence à l'Assemblée, train de vie de l'Elysée,...).

Irréalisable? Poudre aux yeux? Peut-être. Mais je préfère en tout cas donner ma voix à quelqu'un qui semble s'aligner sur mes idées (qu'elles soient réalistes ou pas) de la façon de réformer la classe politique, plutôt qu'à quelqu'un que je sais à l'opposé. Car à mes yeux, changer le pays devra d'abord commencer par changer la façon de gérer la politique, et ce n'est certainement pas la gauche/droite traditionnelles qui vont le faire.

-Mildaene.
mildaene dit:et ce n'est certainement pas la gauche/droite traditionnelles qui vont le faire.
-Mildaene.


Je comprends ta position, Mildaene, que je ne suis pas loin de partager. Mais je crains que Bayrou soit bien à droite justement, et pas du tout au delà des partis traditionnels. Dans son histoire, ses décisions ont toujours été ancrées à droite.

Pour ajouter de l’eau à mon moulin, je pense d’ailleurs que le PS et l’UMP avaient depuis longtemps pressenti que cette élection présidentielle serait celle du changement, de cette rupture avec la droite et la gauche traditionnelle, puisque la candidate PS et le candidat UMP sont loins d’être des candidats “traditionnels” de leur parti.
Ainsi, avec 2 candidats “rupturistes” pour les 2 partis traditionnels, et Bayrou avec son idée de rupture justement, Le Pen et d’autres (Arlette, de Villiers, etc…) s’annoncent comme les candidats les plus traditionnels de cette campagne!

j’ai quand même hâte que la campagne commence réellement!

Vinz dit:Pour ajouter de l'eau à mon moulin, je pense d'ailleurs que le PS et l'UMP avaient depuis longtemps pressenti que cette élection présidentielle serait celle du changement, de cette rupture avec la droite et la gauche traditionnelle, puisque la candidate PS et le candidat UMP sont loins d'être des candidats "traditionnels" de leur parti.
Ainsi, avec 2 candidats "rupturistes" pour les 2 partis traditionnels,


d'un point de vue politique, avec Royal, formée par Miterrand et Sarkozy promu grâce à Chirac à la mairie de Neuilly, contre Pasqua, j'ai du mal à voir la rupture.