les consignes de vote de bayrou au 2ème tour

D’après le “Canard Enchaîné” de cette semaine, le groupe Spartacus avait approché Bayrou dès octobre 2006. Ils lui ont présenté des arguments pour son “nouveau pacte social” qu’il doit présenter vendredi.

Que des dissidents du PS ralliant un centriste prennent le nom de “Spartacus”, ça pourrait prêter à sourire.
Mais quand on voit Sarkozy citer Blum et Jaurès ou Alain Soral dire que Marx aurait voté Le Pen, on se dit que rien n’est impossible en politique.

bigsam dit:
bertrand dit:
Libé connait-il les noms de ces signataires anonymes pour les lecteurs? Quelle légitimité posséde dans un pays démocratique une coalition anonyme?

En cherchant bien sur le net on trouve des noms...
Si tu veux, je te les donne, mais j'hésite à faire de l'outing de gladiateur en sandalettes :lol:
A lire : une analyse intéressante des possibles intentions dissimulées sur Versac


Merci pour Versac. Point de vue intéressant. De même que celui de Frédéric Rollin que je n'avais pas encore lu .

Alors opération de discrédit ou ralliement poujado centriste? :pouicboulet:

Toute voix de gauche pour le candidat UDF sera comptabilisée comme un soutien à droite.
Derrière le vote Bayrou, Sarkozy


François Bayrou se propose de nommer un Premier ministre de gauche. Encore faudrait-il qu’un dirigeant de gauche veuille conduire une politique de droite ! Car il faut dissiper l’illusion de cette campagne présidentielle : la troisième voie centriste et libérale.

François Bayrou défie désormais Sarkozy et ses protecteurs. Sa pugnacité récente à débusquer la main invisible des puissances de l’argent derrière les actes de Sarkozy plaît à quiconque s’inquiète de la confusion des genres entre les intérêts privés et l’intérêt public. Il pose ingénument deux questions aux Français : pourquoi le gouvernement idéal ne naîtrait-il pas de l’addition des talents les plus remarquables de la gauche et de la droite ? La gravité de la situation ne commande-t-elle pas de combiner les bonnes idées de droite et les bonnes idées de gauche ? Et, suivez son regard, l’incarnation française de ce solide bon sens politique, c’est sa candidature… De cette posture, serait né, lit-on, un mouvement d’adhésion d’électeurs de gauche à la candidature Bayrou .

Or, à l’heure des bilans, François Bayrou propose pourtant un solide CV de ministre et de député de droite. Inspirateur de la révision de la loi Falloux et de la remise en cause de l’école publique, il parle désormais de la laïcité comme d’un «trésor national». François Bayrou a voté la réforme Fillon des retraites, la jugeant cependant trop timide car ne remettant pas en cause les régimes spéciaux. Il a soutenu toutes les politiques de réduction des cotisations sociales patronales, proposant même aujourd’hui la possibilité pour les entreprises de créer des emplois «sans charge». Il y a deux mois, les députés européens UDF, membres du groupe politique des libéraux européens, ont tous voté la directive Bolkestein qui accélère la dérégulation du modèle social français et la remise en cause des services publics.

François Bayrou a donc changé. C’est amusant, Sarkozy nous dit la même chose…



Quoi qu’en dise Bayrou, le choix pour son parti n’existe pas. Il n’a d’ailleurs jamais existé. Cette solution est impossible en France, là où les députés UDF sont tous élus grâce à un accord de désistement avec l’UMP. Inversement, propose-t-on sérieusement aux électeurs socialistes d’élire demain un député de ce parti qui célèbre encore ses glorieux anciens Giscard, Poniatowski ou Lecanuet ?

Une fois le vent rebelle évanoui, il demeure une réalité incontournable : Bayrou appartient et doit tout à un seul camp. Toute voix de gauche qui se portera sur le candidat Bayrou sera immédiatement comptabilisée comme un soutien à une politique de droite.



Electeurs de gauche qui seraient tentés, exigez deux engagements de François Bayrou avant de valider votre choix :

premièrement, s’il est éliminé du premier tour, François Bayrou doit appeler à voter Ségolène Royal en cas de duel avec Nicolas Sarkozy ;

deuxièmement, lors des élections législatives, l’UDF ne passera pas d’accord de désistement réciproque avec l’UMP en faveur du candidat de droite le mieux placé au premier tour.

J’ai mon idée sur sa (non-) réponse…

François Bayrou est incontestablement un homme respectable. Mais ça n’est pas le sujet ici. Ce qui est en cause, c’est la clarté de son projet politique, la réalité de ses marges de manoeuvre et le chemin pour notre pays demain. Dès lors que le doute existe, le 21 avril 2002 vient rappeler aux électeurs de gauche que toutes les voix sont nécessaires dès le premier tour pour l’emporter et changer la donne. Ségolène Royal est le bon choix.


Par Benoît HAMON
député européen, secrétaire national à l’Europe du Parti socialiste.

dans Rebonds de LIBE

bertrand dit:
Philippe dit:
Jer dit:
Philippe dit:Clouez Spartacus sur la croix ! crient les capitalistes tremblant pour leurs coffres-forts.
Clouez-le sur la croix ! crient les petits-bourgeois, les officiers, les antisémites, les laquais de la presse bourgeoise qui tremblent pour les bifteaks que leur vaut la domination de classe de la bourgeoisie.
Clouez-le sur la croix ! s'écrient les Scheidemann qui, tel Judas Iscariote, ont vendu les ouvriers à la bourgeoisie et qui tremblent pour les petits profits de la domination politique."
( Rosa Luxembourg 14 décembre 1918)

Pauv' Rosa... elle est pas bien. C'est quoi, cet amalgame de symboles chrétiens, de références antiques et de marxisme simplifié pour les grands commençants ?!
Allez, envoyez les corps francs ! OK, je dégage... :roll:

La crucifixion était, dans la Rome antique, le châtiment réservé à ceux qui s'élevaient contre l'autorité. Il est donc normal que Spartacus se retrouve sur la croix.
C'est uniquement parce que Jésus a fini lui aussi sur la croix que celle-ci est devenue un symbole chrétien.
La punition aurait été l'empalement, il y aurait un pal au dessus des autels des églises.

Merci de m'instruire ! :lol: Spartacus, le vrai, a réellement été crucifié, avec d'ailleurs des centaines d'autres. Mais pour me trouver un truc romain avec Judas Iscariote, il va falloir être convaincant !

Oui mais bon là n'est pas la question :lol: La question est "mais pourquoi "trente haut fonctionnaires socialistes" décident de se nommer Spartacus pour appeler, anonymement, à voter Bayrou?"
Pourquoi spartacus qui renvoie à une révolte d'eclaves et au parti socialiste de Rosa luxembourg?
On est au premier avril?C'est un gag de Libé pour montrer qu'on peut publier n'importe quoi au sujet de cette campagne du moment que cela va dans le sens du vent médiatique? Et que cela va être repris partout sans enquête sérieuses sur les auteurs?
Libé connait-il les noms de ces signataires anonymes pour les lecteurs? Quelle légitimité posséde dans un pays démocratique une coalition anonyme?


Chers Jer et Bertrand, je sais tout cela... ça ne m'empêche pas de trouver ce texte délirant (tout comme, en effet, le fait de se donner le nom de Spartacus quand on fait partie des classes dirigeantes).
Philippe dit:
bertrand dit:
Philippe dit:
Jer dit:
Philippe dit:Clouez Spartacus sur la croix ! crient les capitalistes tremblant pour leurs coffres-forts.
Clouez-le sur la croix ! crient les petits-bourgeois, les officiers, les antisémites, les laquais de la presse bourgeoise qui tremblent pour les bifteaks que leur vaut la domination de classe de la bourgeoisie.
Clouez-le sur la croix ! s'écrient les Scheidemann qui, tel Judas Iscariote, ont vendu les ouvriers à la bourgeoisie et qui tremblent pour les petits profits de la domination politique."
( Rosa Luxembourg 14 décembre 1918)

Pauv' Rosa... elle est pas bien. C'est quoi, cet amalgame de symboles chrétiens, de références antiques et de marxisme simplifié pour les grands commençants ?!
Allez, envoyez les corps francs ! OK, je dégage... :roll:

La crucifixion était, dans la Rome antique, le châtiment réservé à ceux qui s'élevaient contre l'autorité. Il est donc normal que Spartacus se retrouve sur la croix.
C'est uniquement parce que Jésus a fini lui aussi sur la croix que celle-ci est devenue un symbole chrétien.
La punition aurait été l'empalement, il y aurait un pal au dessus des autels des églises.

Merci de m'instruire ! :lol: Spartacus, le vrai, a réellement été crucifié, avec d'ailleurs des centaines d'autres. Mais pour me trouver un truc romain avec Judas Iscariote, il va falloir être convaincant !

Oui mais bon là n'est pas la question :lol: La question est "mais pourquoi "trente haut fonctionnaires socialistes" décident de se nommer Spartacus pour appeler, anonymement, à voter Bayrou?"
Pourquoi spartacus qui renvoie à une révolte d'eclaves et au parti socialiste de Rosa luxembourg?
On est au premier avril?C'est un gag de Libé pour montrer qu'on peut publier n'importe quoi au sujet de cette campagne du moment que cela va dans le sens du vent médiatique? Et que cela va être repris partout sans enquête sérieuses sur les auteurs?
Libé connait-il les noms de ces signataires anonymes pour les lecteurs? Quelle légitimité posséde dans un pays démocratique une coalition anonyme?

Chers Jer et Bertrand, je sais tout cela... ça ne m'empêche pas de trouver ce texte délirant (tout comme, en effet, le fait de se donner le nom de Spartacus quand on fait partie des classes dirigeantes).



C'est sans doute délirant aujourd'hui, à une époque où les politiques sortent d'écoles dédiées genre ENA et sont des gestionnaires et des fonctionnaires formatés.

Au début du XXe et au XIXe siècle les hommes et les (rares) femmes politiques avaient une toute autre culture.
Je rappelle que Jaurès était docteur en philosophie et avait rédigé sa thèse secondaire en latin.
La thèse de philosophie de Marx (rédigée en grec) s'intitule : "Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure".
Ca force le respect.
Et ça montre que ces gens connaissaient parfaitement les classiques antiques.

Je pense que le seul des candidats français à la présidentielle qui ait un bagage culturel solide est Bayrou, agrégé de lettres.
Sarkozy est un avocat qui méprise la culture, Royal une énarque bien formatée, Le Pen doit bien connaitre Maurras et Garaudy.

Doublon.

Moi, ce midi, j’ai écouté Bayrou et une fois de plus c’était très intéressant, posé, logique, construit.

Quelques petites faiblesses ici ou là, un léger manque d’assurance, mais bon, en 2012, s’il arrive à construire son grand parti du centre avec des membres venus de tous les horizons, le pari est gagné d’avance !

Pour moi, ses idées sont trop nouvelles et tranchent radicalement avec l’histoire de l’UDF. Comme les français ne veulent pas se faire reprendre au coup de la fracture sociale et du mangez des pommes, il doit faire ses preuves dans les élections locales puis au parlement et on jugera s’il fait, à son niveau, ce qu’il promet…

On ne veut pas voter en espérant la réalisation de ses promesses mais pour encourager ses actes.

Yep…

Z’êtes bizarre M. Girafe ! En gros vous dites que vous aimez bien ces propos, sa pensée, mais que de toute façon, vous ne voterez pour lui qu’au jugé de ses actes !!

Diable ! Fichter ! Que dire de M. Sarkozy et de Mme Royale ?
Le Poitou, la Seine St Denis, ce n’est pas la France…

Pourquoi ne pas tenir le même discours avec ces deux candidats. Pour moi, Bayrou (mais ça ceux qui l’ont pas compris ont ratés quelques trains) est celui qui s’élève au delà des débats stériles et ininterressants.

Je parle de l’UDF. Un homme peut réformer un parti, encore faut-il que le parti le veuille et le prouve par ses actes.

Pour le PS et l’UMP, la ligne historique du parti est claire et lisible dans l’histoire contemporaine de La France et c’est celle des deux candidats actuels de ces partis.
Tu me parles des candidats, je te parle des partis, tu écoutes les promesses électorales actuelles faîtes pour gagner, moi je regarde ce que les gens font quand ils ont le pouvoir.

A ce jour, quand l’UDF a eu le pouvoir, elle ne faisait absolument pas ce que promet Bayrou. Pourtant l’UDF est déjà présente dans de nombreux postes clés et a un réel poid sur la vie politique française.
Les gens qui n’appréciaient pas particulièrement la politique de l’UDF jusqu’à présent mais en revanche aiment les promesses de Bayrou ne doivent donc pas prendre le risque de voter Bayrou.

Enfin, ce n’est pas parce qu’on aime les propos d’un candidat que ce sont les propos qu’on préfère et donc que ce candidat est nécessairement le candidat pour qui on vote. Il y a plein de candidats qui peuvent avoir ma voix, aucun ne peut pourtant avoir mon accord sur la totalité de ses propositions.

Philippe dit:
Chers Jer et Bertrand, je sais tout cela... ça ne m'empêche pas de trouver ce texte délirant (tout comme, en effet, le fait de se donner le nom de Spartacus quand on fait partie des classes dirigeantes).


Ha mais moi aussi je trouve le texte délirant, même s'il faut le replacer dans le contexte de l'époque, c'est pour cela que je l'ai cité :lol: imaginer des hauts fonctionnaires, des classes dirigeantes jacobines, s'approprier ce type de symbole... :mrgreen: Et pour quelle cause? :roll:
bertrand dit:
Philippe dit:
Chers Jer et Bertrand, je sais tout cela... ça ne m'empêche pas de trouver ce texte délirant (tout comme, en effet, le fait de se donner le nom de Spartacus quand on fait partie des classes dirigeantes).

Ha mais moi aussi je trouve le texte délirant, même s'il faut le replacer dans le contexte de l'époque, c'est pour cela que je l'ai cité :lol: imaginer des hauts fonctionnaires, des classes dirigeantes jacobines, s'approprier ce type de symbole... :mrgreen: Et pour quelle cause? :roll:


En même temps, se contenter de ce texte pour donner une idée du mouvement spartakiste, c'est un peu réducteur.

C'est comme si on faisait l'histoire de l'UMP avec les discours de Sarkozy évoquant Jaurès.
MrGirafe dit:
Les français ne doivent donc pas prendre le risque de voter Bayrou.


C'est quoi ce genre de réflexion à l'emporte-piece ?
Dori dit:
MrGirafe dit:Les français ne doivent donc pas prendre le risque de voter Bayrou.

C'est quoi ce genre de réflexion à l'emporte-piece ?

Je veux dire, bien entendu, les gens qui n'appréciaient pas particulièrement la politique de l'UDF jusqu'à présent mais en revanche aiment les promesses de Bayrou. (j'édite mon post).
Sur mon site (lien ci dessous) Bayrou fait partie des gens pour qui, institutionnellement, il est possible de voter dès le premier tour.
Jer dit:
En même temps, se contenter de ce texte pour donner une idée du mouvement spartakiste, c'est un peu réducteur.


Mais je ne voulais pas donner une idée du mouvement spartakiste, c'est juste que je trouvais celà drôle par rapport à ces Spartacus de la haute fonction publique ... :clownpouic:

mais on ne saura pas à quelles références renvoie Spartacus ;puisque ces courageux membres sont anonymes nous ne pouvons questionner l'un d'eux. existent-ils d'ailleurs? Ou sont-ils une manip de l'UDF, du PS , de l'UMP, de LO ou de la LCR? :pouicchut:

Yep…

Hummm… On dira que je ne suis pas d’accord…
Attendre de voir pour voter. Croitre aux partis etc et etc ! J’ai 26 et ça me parle pas du tout. Pour moi, le seul homme qui s’élève au dessus des débats stériles gauche droite (et qui m’interessent pas) et qui sait rester réaliste (au contraire de la gauche radicale FO - LCR - Confédé’ Paysanne) c’est Bayrou.

Et je ne vois pas l’intérêt d’attendre 2012… Ah si, au temps pour moi j’en vois, qu’on se farcisse 5 ans de droite encore !

M. Girafe, tu me dis de m’interesser aux programmes. Moi je me rappele de celui de 2002 de la droite et je me dis qu’il y a pas grand chose qui en reste !

Et quand j’écoute les politiques sur la façon qu’ils ont de voir le vote du 1er tour de 2002, seul Bayrou a une vision intelligente de la chose (je ne parle pas de la droite qui s’en fout total et qui aimerait revoir Le Pen au deuxieme tour et la gauche qui aura eu le mérite en 5 ans de ne s’allier qu’avec le MRC !!! :pouicbravo: ) mais que bienheureux sera celui qui arrivera à déterminer les résultats du premier tour !

forest dit:M. Girafe, tu me dis de m'interesser aux programmes. Moi je me rappele de celui de 2002 de la droite et je me dis qu'il y a pas grand chose qui en reste !


Ya rien qui t'empêche de t'intéresser aux programmes parceque tu apprécies Bayrou en tant que bonhomme !!!

Son programme est extrêmement bien détaillé, sujet par sujet, sur :
http://www.bayrou.fr/propositions/
forest dit:M. Girafe, tu me dis de m'interesser aux programmes.

Je n'ai jamais dit ça, je dis de ne pas écouter les promesses mais de constater les actes pour élire le président de la république. Les programmes font partie des promesses.

Pour les législatives, la situation est toute autre, il n'y a pas qu'un seul poste à pourvoir et il n'y a pas que deux places au second tour. Là, oui, on peut et on doit voter sur les programmes.

J'explique tout cela sur mon site.

Point de vue

François Bayrou n’est pas Casimir
LE MONDE | 23.02.07 |



Les déçus de la gauche ne manquent pas. Il ne faudrait pas qu’ils manquent bêtement à la gauche… Ne trouvant pas leur compte avec Ségolène Royal ou avec les autres candidatures de gauche, certains d’entre eux semblent prêts à toutes les infidélités. S’il en est une qu’il faut ramener à ce qu’elle est - un vote de droite -, c’est bien la tentation du vote François Bayrou. Or le leader centriste, qui fait un tabac dans les sondages, rogne allègrement sur les suffrages de la gauche.



“L’effet Bayrou” marche notamment chez les trentenaires, qui trouvent peut-être là l’expression d’une revanche sur la génération de Mai-68. Dans le livre le plus jouissif écrit sur notre génération, Souffrances du jeune trentenaire (Fayard, 2005), Mara Goyet décrit la scène où son jeune personnage vote François Bayrou : “Jamais il n’avait eu idée plus folle, plus osée, plus inavouable. Plutôt que de voter blanc, voter mou. Franchir la ligne blanche, voter à droite, rien qu’un petit peu mais quand même… Ce fut une expérience incroyable, un cocktail de sensation, un vrai trip de l’underground civique. Il avait l’impression d’avoir fumé du colza à l’état pur.” François Bayrou, un vote subversif ?

A nos camarades de génération et aux autres, nous voulons dire “halte à la supercherie !”. François Bayrou n’est pas Casimir, l’UDF n’est pas “L’île aux enfants” et la présidentielle n’a rien à voir avec le monde sucré de “Croque-vacances”. Le vote Bayrou n’est pas un vote sans saveur ni conséquence. La posture du candidat, pétri de bons sentiments, en phase avec la colère du peuple contre les élites, c’est pour la télé mais pas dans l’Hémicycle.

La carrière politique du candidat UDF est déjà longue et ne se limite pas au complexe d’Astérix qu’il joue avec un certain succès depuis la mise sur rails de l’UMP. On fait toujours grand cas des déclarations d’indépendance et des critiques assassines que M. Bayrou lance à la face de l’UMP et de son candidat officiel. Il est, plus discrètement, un député discipliné : depuis 1986, il a voté de façon quasi systématique avec la droite et a participé à des gouvernements de droite libérale, dont celui d’Edouard Balladur qui le fit ministre de l’éducation nationale, et dont il fut l’un des tout premiers à réclamer la candidature à la présidentielle en 1995.

Quant aux principales propositions du candidat, elles ne traduisent vraiment pas un virage à gauche : nouveaux allégements de charges pour les entreprises (la pente naturelle du libéralisme économique), mise en place d’un “service garanti” dans les transports publics (dit autrement, c’est la remise en question du droit de grève), mise sous tutelle des allocations familiales (ce qui revient à pénaliser un peu plus les familles des classes populaires), création de nouvelles structures fermées pour les jeunes en difficulté (comme ça fleure bon le parfum sécuritaire !), abolition des régimes spéciaux de retraite (traduction : alignement par le bas des droits sociaux), libéralisation des heures supplémentaires (adieu les 35 heures et le code du travail ?), etc. Si le candidat Bayrou a récemment dénoncé le manque de “bienveillance” de l’Etat à l’égard des banlieues, il ne faut pas oublier que le député Bayrou a voté, fin 2005, la prolongation de l’état d’urgence.

Bref ! Une bonne dose d’économie libérale et une poignée de contrôle social, c’est l’UMP à visage humain. Alors, bien sûr, demeure la tentation du centre, ce grand fantasme des politologues français : existerait-il une terre bénie, un espace politique vierge et vertueux, composé d’hommes et de femmes raisonnables, libres de toute attache partisane, et dont la liberté absolue de parole irait de pair avec un attachement aveugle et exclusif à l’intérêt général, des politiques aux mains propres et aux idées larges ? Toutes les familles politiques se rattachent à l’un ou l’autre bord, ainsi va la vie démocratique qui a besoin de cette confrontation idéologique. Le centre, depuis quarante ans, a toujours gouverné avec la droite.

Le brouillage des identités droite-gauche mène à une compétition des personnalités, dont M. Bayrou espère sortir vainqueur. La politique mérite mieux que ça. Et la gauche n’a rien à y gagner : au lieu de laver à la machine le clivage droite-gauche, en espérant grappiller sur l’électorat du centre-droit, elle ferait mieux de défendre un projet de transformation sociale qui s’oppose, point par point, à la cohérence libérale-autoritaire de Nicolas Sarkozy.

Qu’une hésitation entre François Bayrou et Ségolène Royal soit possible traduit le déplacement du PS vers la droite - c’en est même l’un des tristes symptômes. Nous pouvons concevoir que certains de nos camarades de génération et d’autres, désireux de casser par leur vote une routine mortifère entre une droite de régression et une gauche de renoncement, puissent croire une seconde que le vote François Bayrou permette de s’évader. Nous voulons leur rappeler que, pour l’évasion, d’autres candidatures clairement positionnées à gauche - antilibérales, écolos… - sont possibles (et souhaitables !).

La tentation du vote François Bayrou ne peut donc s’habiller de l’excuse d’une absence de choix sur l’échiquier politique à gauche. M. Bayrou n’est ni un monstre gentil, ni le bon Charles Ingalls de “La Petite Maison dans la prairie”. Il est (encore) temps de revenir à la réalité.

Clémentine Autain est adjointe (app. PCF) au maire de Paris; Anne Le Strat est conseillère de Paris (Verts).


Edit : on peut trouver la version compléte sur le blog de Clementine Autain

Jer dit:
C'est sans doute délirant aujourd'hui, à une époque où les politiques sortent d'écoles dédiées genre ENA et sont des gestionnaires et des fonctionnaires formatés.
Au début du XXe et au XIXe siècle les hommes et les (rares) femmes politiques avaient une toute autre culture.
Je rappelle que Jaurès était docteur en philosophie et avait rédigé sa thèse secondaire en latin.
La thèse de philosophie de Marx (rédigée en grec) s'intitule : "Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et Épicure".
Ca force le respect.
Et ça montre que ces gens connaissaient parfaitement les classiques antiques.


Et bien moi je dis qu'il n'y a pas besoin d'avoir rédigé sa thèse en latin pour connaître la crucifixion, le nom "Judas Iscariote" et l'épisode de la révolte de Spartacus. C'est le b a ba. Ce qui m'impressionne n'est pas la culture de Rosa Luxemburg, mais le fait de mélanger des choses qui n'ont aucun lien entre elles. Il y a quand même un double parallélisme : Judas / Scheidemann et Spartacus l'antique / Spartacus l'allemand. Finalement, on a l'impression que Judas a crucifié Spartacus (envoyez plutôt vos lettres de protestation à Pompée), ou encore que Spartacus est Jésus. C'est le grand n'importe quoi. Après, si j'ai heurté votre sensibilité en touchant à Rosa Luxemburg... :roll:
Philippe dit:Ce qui m'impressionne n'est pas la culture de Rosa Luxemburg, mais le fait de mélanger des choses qui n'ont aucun lien entre elles. Il y a quand même un double parallélisme : Judas / Scheidemann et Spartacus l'antique / Spartacus l'allemand. Finalement, on a l'impression que Judas a crucifié Spartacus (envoyez plutôt vos lettres de protestation à Pompée), ou encore que Spartacus est Jésus. C'est le grand n'importe quoi. Après, si j'ai heurté votre sensibilité en touchant à Rosa Luxemburg... :roll:


Tu t'emportes un peu sur une analogie - pas besoin de t'expliquer ce que c'est, un grand garçon cultivé comme toi... Il me semble que ce qui a été heurté c'est plus ta sensibilité, en faisant descendre des références bibliques dans l'arène politique, que la mémoire de Fraulein Luxemburg.

Sinon il n'y a pas eu de "Spartakus l'allemand", mais un mouvement dit spatarkiste - évidemment en référence à la révolte des esclaves. Et évidemment Spartacus n'est pas Jésus, même s'ils furent tous les deux des revolucionarios... :^: