Les enfants de [Schotten Totten]

Allez, aujourd’hui, l’envie me prend d’évoquer un certain type de jeu :bulb:

Ce n’est pas une mécanique à proprement parler (du moins pas comme je l’entends) mais plutôt un principe, un système de jeu.

Il se joue uniquement à deux joueurs (ou joueuses hein). Entre eux : une rangée de cartes (ou de tuiles) qui constituent les enjeux de la partie. Sous chacune de ces cartes/tuiles, chaque joueur pose, de son côté, une série de cartes organisée en colonne. A la fin de la partie, on compare les forces de part et d’autre et le plus influent remporte la carte/tuile disputée.

Le titre emblématique, et matriciel, de ce type de jeux, c’est bien sûr l’inoxydable Schotten Totten de Reiner Knizia dont la première édition allemande, chez ASS Altenburger Spielkarten, remonte à 1999.

Il est à noter que, si l’on en croit Saint-BGG, le Docteur K avait déjà signé deux précurseurs à cet incontournable du jeu à deux :

  • East-West, jeu dont les règles sont présentes dans le livre Kartenspiele im Wilden Westen (janvier 1995) et se jouant avec 32 cartes traditionnelles,

  • The Fifth Column, jeu dont les règles sont publiées dans le magazine Games & Puzzles (numéro 13 d’avril 1995) et pouvant se pratiquer avec un deck de cartes classiques.

Dans tous les cas, il est impossible de ne pas évoquer l’influence du poker, dont ces créations reprennent les combinaisons.

De Schotten Totten, émergeront plusieurs dérivés kniziens (on n’est jamais mieux servi que par soi-même) : Battle Line (2000) puis sa version Battle Line : Medieval (2017) dont Bruno Cathala nous chantait les louanges, Los Banditos, une version dés de 2008, Knights Poker (2019) une version japonaise simplifiée (seulement trois éléments à conquérir) et bien sûr Schotten Totten 2 (2020).

Mais bien d’autres auteurs s’essaieront aussi à l’exercice, en France, aux Etats-Unis, au Japon.

J’ai identifié ceux-ci (exhaustivité peu probable …) :

  • Alien Menace (P. O. Barome, Pascal Bernard - 2011)

  • Nautilus (Charles Chevallier - 2012)

  • Hanamikoji (Kota Nakayama - 2013)

  • Operation Commando - Pegasus Bridge (P. O. Barome, Pascal Bernard - 2014)

  • Twelve Heroes (Takashi Sakaue, Masato Uesugi - 2016)

  • Air, Land & Sea (Jon Perry - 2019)

  • Opération Commando 2: Sainte-Mère-Eglise (P. O. Barome, Pascal Bernard - 2019)

  • Air, Land, & Sea: Spies, Lies, & Supplies (Jon Perry - 2019)

  • Rest In Peace (Fabien Gridel - 2021)

Bref, tout cela pour dire que je trouve passionnant que ce petit jeu de cartes qui, je pense, reste toujours populaire dans notre hobby, continue encore à faire des petits.

Cette idée ludique simple et efficace aura décidément infusé de manière forte dans l’univers du jeu.

Pour ma part, j’en suis assez friand :slightly_smiling_face: Et vous, l’affectionnez-vous ?

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Tu oublies Tabula Rasa, tjs du Dr : une sorte de Schotten Totten à deux contre deux. Perso, je suis fan.

Et pour les jeux à deux où on met des cartes en face des autres : Lost Cities, Tomahawk, Nautilus, ballon Cup … (en fait, il y en a une tartine).

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Il y a pas Pollen de mémoire dans le même état d’esprit?

Riftforce ?

Non pas vraiment, Riftforce est plutôt un jeu d’affrontement, dans lequel tu marques (majoritairement) des points lorsque tu abats les autres créatures.
Il n’y a pas cette mécaniques :

Merci pour l’article, je ne savais pas que Schotten Totten avait fait de tels émules !

Schotten Totten est un excellent jeu, desservi par une édition Iello aux illustrations qui font saigner les yeux.

Complètement dans le même etat d’esprit, il y a le bien trop méconnu et sous-estimé Kenjin. Beau, simple, abordable, il est pour moi ce qui se fait de plus proche de Lost Cities et Schotten Totten.
Il se joue essentiellement à 2, mais peut aussi se jouer à 3 ou 4 (chacun pour soi ou 2 contre 2).
La configuration maîtresse est le duel, mais les autres configurations sont tout à fait plaisantes.
Je n’ai jamais compris le peu de succès rencontré par ce jeu.
Éditeur trop confidentiel peut-être ?

Un jeu qui évoque tellement de bons souvenirs de parties à la maison.
C’est d’une efficacité remarquable ! Et un très bon goût de revanche.
Ici on l’aime beaucoup.

(Merci pour l’article culturel très intéressant. :slight_smile: )

À noter que Air Land & Sea on le trouve rethematisé sous le nom Bestioles en Guerre, on en a pas mal parlé sur le forum.

Une de nos vieilles boîtes que nous avons ressortie récemment… et c’est toujours un plaisir. Intemporel.
Dans le même genre et précédemment cité, Hanamikoji avec la mécanique “I split, you choose”, vraiment chouette aussi !

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Un peu tiré par les cheveux mais on pourrait ajouter Sun Tzu. Voire Dracula vs Van Helsing.

The kingdoms of crusaders aussi.

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Je crois que Babel est dans le « même genre », en plus, il ne se joue qu’à 2.
Toujours bien aimé ST. J’ai mis du temps avant d’accepter de jouer la variante avec les cartes pouvoirs.

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J’apprécie beaucoup PECKING ORDER dans le genre. Même si on ne place qu’une seule carte par perchoir, il propose une réflexion similaire je trouve … &, dans un style qui dévie un peu, j’apprécie encore plus TYRUS ! Ici, les cartes sont remplacées par des tuiles, cachées qui plus est, & l’influence du Poker est remplacée par celle du Pierre Feuille Ciseau ^^. Une perle. Pour ce qui est de SCHOTTEN-TOTTEN, à l’inverse d’OverWhirl, je refuse toujours la variante des cartes pouvoirs. Cela m’énerve ces jeux où on veut dénaturer un jeu qui se suffit laaaaargement à lui-même.

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J’avais joué à Kenji mais ca n’avait pas “fonctionné” je sais plus trop pourquoi.

Dans un genre proche, avec une règle de Pierre feuille Ciseau, Il y a un jeu de carte d’affrontement et de parcours dans une thématique asiatique (pour 2 joueurs uniquement), avec des déplacements avec des dés. (le jeu maintenant c’est de retourver le nom de ce jeu!!! :sweat_smile:)

Ça fait des siècles que je souhaite y jouer. Kosmos de Wallace, illustration de drakkar c’est bien ça ?

(Pourquoi je pose des questions quand une recherche internet donne la réponse en 2 secondes ?)

(Mince c’est encore une question)

Alors non, toi tu parles de TYROS … moi je parle de TYRUS de Laurent Escoffier. C’est presque pareil, mais pas vraiment ^^

Parce que c’est plus sympa de discuter. Et ça peut intéresser d’autres. :grin:

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Pour Kenjin, le fait de jouer des cartes faces ouvertes ou cachées peut déstabiliser lors de la decouverte, d’autant qu’il faut bien deux parties (heureusement rapides), pour bien retenir l’effet des cartes, l’iconographie n’étant pas très heureuse.
Passer cette phase de découverte, les sensations de jeu sont excellentes et sont pour moi très proche d’un Schotten Totten mais avec des cartes qui produisent des effets. Le but est strictement identique, une borne en guise de champ de bataille, et des cartes jouées de part et d’autre pour en revendiquer l’appartenance.
C’est probablement cette phase de découverte qui a dû décourager, voire tromper certains joueurs.
Pour qui souhaite s’y investir un minimum, je le recommande chaudement comme étant l’alternative première à Schotten Totten, mais il est vrai que les erreurs stratégiques et tactiques sont nombreuses au début, ce qui peut frustrer. Le bluff des cartes jouées fermées déstabilise dans un premier temps, mais c’est pour plus de maîtrise et de plaisir ludique ensuite.

Je connaissais pas Kenji, intéressant ! Ce qui me fait penser à corruption de Faidutti : Ça rentre dans la famille étendue à votre avis ? Je n’y aurais pas pensé tout de suite mais on a là une forme de cousin éloigné je trouve.

Je relance d’un trader pour la peine. Même si c’est plus lointain.