Je reprends la remarque de @Palferso et @elshaka dans le fil hier j’ai joué à
Où il se dit que le jeu en ligne répété devient une pratique spécifique du jeu qui amène à le désaimer pour vite en trouver un autre… (en quelques mots synthétiques et plus neutres).
Bon sans devenir une discussion pro cons BGA et consœur, est ce que la pratique ludique exagéré en ligne change la donne selon vous ?
Perso, j’ai une pratique assez mesurée des sites en ligne, j’aime pas avoir plus de 2 ou 3 parties en simultanée, souvent une, cela me permet de jouer avec de amis lointains, cela me permet de jouer à des jeux que j’aime mais dont j’ai peu de joueurs à disposition ou de découvrir… mais je me pose aussi la question d’un certain coté expert, j’ai effectivement le sentiment que cela « fane » les jeux… et en réduit l’attrait. Du coup, je me méfie.
J’ai trouvé la remarque de Palferso pertinente ( comme souvent ) et un poil désenchantée (de plus en plus… ) … et vous les 40’000 lecteurs vous en pensez quoi ?
J’ai déjà dit ailleurs tout le mal que je pense des plateformes en ligne, globalement pour les raisons évoquées ci-dessus. Hélas, je ne retrouve plus où j’ai bien pu développer mon argumentaire implacable, imparable et définitif (au sens propre). Vous devrez donc vous priver de mon avis, je vous plains. Mais, joie de l’archéologue serenpenditeux, je suis tombé sur cette pépite ancienne riche de la sagesse de nos aïe-eux :
Ça date, mais ça claque.
J’en profite pour signaler qu’en toute cohérence avec moi même j’ai suffisamment poncé Attika, Transamerica et T&T pour ne plus pouvoir y jouer avec des joueurs “normaux”. En plus tout ça en allemand, c’est vraiment immoral. J’ai honte.
Et j’ai aussi pratiqué de manière intensive Brass. Oui je sais, c’est vraiment hardcore. La déchéance. Mais j’ai réussi à m’en sortir grâce à un bilan d’année pro où j’ai réalisé que la problématique du passage au rail et de la sécurisation des noeuds clefs du réseau passionnait assez peu ma direction. Merci.
L’espoir est possible. Vous pouvez vous en sortir.
[Traduction : Évidemment le jeu en ligne a aussi du bon : découverte, apprentissage des règles, parfois une meilleure ergonomie… Mais, personnellement, je lui trouve plus de défauts que d’avantages]
Je pense également que poncer un jeu en ligne n’a d’intérêt que si c’est un jeu à tournoi et que l’on a l’intention d’y participer.
Sinon effectivement on rejoint ce qui est cité ci-dessus, c’est a dire degouter nos amis joueurs de la vie réelle car on créer une trop grosse difference de niveau.
Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est fait exprès pour épuiser un jeu et pousser a la consommation…
Mais si l’on joue avec les même amis sur un même jeu en ligne, on progresse en même temps.
J’étais totalement anti-jeu en ligne il y a encore quelques années car il était dépourvu de tout ce qui faisait que j’aimais le jeu de société (la convivialité et la manipulation [du matériel hein]).
Mais j’ai depuis un peu changé d’avis (la covid a pas mal aidé avouons-le), même si mes griefs initiaux restent les mêmes et mon plaisir réel passe toujours par la réunion autour d’une table.
BGA (car je n’utilise que cette plateforme) me permet plusieurs choses intéressantes que ne m’offre pas ou trop peu le jeu sur table :
Jouer avec des gens physiquement loin (notamment de Tric Trac)
Jouer plusieurs fois à des jeux auxquels je ne jouerais pas plus d’une ou deux fois par an si je comptais sur mes sessions sur table (coucou les jeux experts)
Découvrir des nouveaux jeux, même si ça reste très limité car je trouve que l’apprentissage d’un nouveau jeu en ligne est très pénible (encore une fois, le fait de ne pas manipuler le matos est un très gros handicap).
Certains d’entre vous évoquent le fait de pouvoir ̶p̶o̶n̶c̶e̶r̶ jouer, jouer et rejouer à un même jeu et donc de soit s’en dégouter, soit de créer un écart trop grand pour pouvoir/vouloir y rejouer avec des joueurs moins aguerris. C’est entendable, mais je trouve ça relativement caricatural car cela ne va concerner qu’une frange limitée (à moins que je me leurre sur la réalité) de personnes pouvant enchaîner 100-200 parties d’un même jeu.
Moi je prends justement ce plaisir en ligne (à défaut de l’accomplir sur table) à pouvoir voir des aspects différents d’un jeu après plusieurs parties (et à pouvoir tester des choses différentes), ce qui reste rare sur table (dans ma ludothèque, je n’ai que 4 ou 5 jeux pour lesquels j’ai dépassé la vingtaine de parties).
Donc pour moi l’usage est aujourd’hui complémentaire de ma pratique sur table. Et même si je vais jouer mes tours plusieurs fois par jour (travail de bureau), ma pratique reste stable (entre 5 et 7 jeux en même temps, jamais de doublon).
Mais quoiqu’on dise, rien ne remplacera une bonne partie sur table (pour ses bons et mais aussi ses mauvais côtés)
Je trouve le terme "poncer" plutôt mauvais, mais si cela vous chante d'abîmer vos jeux, vous préférez poncer avec quel grain ? ^^ Poncer implique qu'on veuille rendre l'objet lisse de toutes aspérités, ce qui est plutôt bon pour une planche de bois, mais qui pour un jeu me semble plutôt négatif, donc l'idée même de vouloir "poncer" un jeu c'est déjà avoir en soi une volonté de lui en retirer sa saveur, ses petites aspérités, qui en font tout l'attrait ... mais du coup, quelle est la différence entre le faire en ligne ou en réel si le résultat final est le même ? Je n'aime déjà pas vraiment l'idée à la base, mais si certains voient une différence entre le faire en réel & le faire en ligne, je penserai plutôt que c'est ce qu'en fait le joueur le problème.
Je suis sur la même ligne que Janabis concernant le terme poncer, mais je n’avais pas pensé à l’image qu’il utilise à savoir “rendre l’objet lisse de toutes aspérités…” Oui, effectivement, cela n’aurait aucun intérêt, j’aime bien qu’un jeu conserve une part de mystère, quelque chose qui m’échappera toujours, quel que soit l’adversité. Je ne joue donc pas sur BGA pour “poncer”, mes motivations sont toutes autres.
Faut jamais dire jamais, parce que je voyais le jeu solo comme une hérésie et finalement je m’y suis mis faute d’adversaires… Mais le jeu en ligne c’est pas ma came.
Le seul jeu en ligne (à part Rocket League mais c’est pas vraiment un jeu de société) que j’ai pratiqué : les échecs.
Faute d’adversaires à ma hauteur IRL. Résultat : j’ai appris la défaite et j’ai arrêté. Je ne tente plus que de résoudre des problèmes. Quand le résultat est connu d’avance ( victoire irl ou défaite en ligne) le jeu perd tout son intérêt pour moi, et je n’ai pas le courage de poncer le jeu pour m’améliorer, moi je veux juste m’amuser.
A propos de poncer, le dico de wikipédia propose comme définition n°2 :
*(Sens figuré) Exploiter à fond, décortiquer, connaître dans les moindres détails.
Inutile pour moi de progresser à un jeu en y jouant en ligne. C’est déjà moi qui me cogne les règles à la maison et certains me reprochent l’avantage que ça me donne ( sans pour autant accepter de se taper les règles pour me les expliquer). En plus, si je gagne trop souvent, plus personne ne veut jouer avec moi…
Je ne vois pas bien la différence entre poncer un jeu en ligne et poncer un jeu en vrai. Il y a le même travers de déséquilibre de niveau. Je joue énormément à 2 à Ark Nova avec dame ocelau, donc forcément ce n’est pas un jeu que je propose tant que ça en dehors et quand c’est le cas l’issue de la partie est globalement connu. Après sur un Ark Nova ce n’est pas trop dérangeant tant le jeu est plaisant même quand on perd.
Le seul travers de BGA c’est celui de rester au rythme frénétique Internet. Je passe 8 heures de taf dans un bureau devant un écran, on ajoute le temps passé à divers activités comme TricTrac , donc à l’arrivée quand je veux un moment de jeu c’est pour une activité de détente (encore que ça dépend des jeux ) et donc je préfère un solo que du jeu en ligne.
Je pense que c’est plutôt une question de personnes, je connais des joueurs qui aiment justement poncer sur BGA , quelqu’un par exemple qui n’aimait pas Ark Nova qui l’a apprécié avec ce support, qui profite de BGA pour tenter des trucs parfois pourris mais qu’il ne ferait pas sur une partie en vrai. Après de l’autre côté il y a “faux ponceurs”, ceux qui font du jeu en mode automatique , vont d’ailleurs s’enfermer dans des coups récités.
BGA perso j’y vais en général pour découvrir un jeu et c’est exclusivement en donnant rdv avec des copains. J’ai ainsi pu découvrir et apprécie Chateau combo et Kikai, donc merci BGA pour ça
Pour ma part, j’évite comme la peste le jeu en ligne.
Je reconnais volontiers que le jeu en ligne présente certains avantages.
Mais pour ma part, je l’évite soigneusement — presque religieusement.
Cette aversion ne vient pas de nulle part : elle remonte à une époque lointaine, et elle porte un nom: Mister Jack
Laissez-moi vous raconter une petite histoire
Nous sommes en 2006. L’arrivée de Mister Jack dans notre ludothèque est une révélation.
Madame Goodies et moi enchaînons les parties avec un plaisir non dissimulé.
C’est simple : on est accros.
À tel point que, le soir venu, je me mets à y jouer en ligne. Et là, c’est l’engrenage. …
Résultat : les parties IRL avec Madame Goodies perdent leur magie.
Je suis devenu trop fort.
Le jeu ne sortira plus jamais de la boîte…
Alors oui, j’ai pris du plaisir en ligne. Mais ce fut au prix de nombreuses heures de jeu perdues avec Madame Goodies. Et ça, je ne le referai plus.
Depuis ce jour, je me refuse à poncer un jeu en ligne.
C’est une règle d’or.
Il faut bien entendu comprendre poncer dans le sens évoqué par @prosper_manganate
Du coup, le jeu en ligne, pour moi, c’est uniquement dans trois cas :
Jouer à un jeu que j’aime mais dont je sais que Madame Goodies ne voudra jamais entendre parler (cas rarissime).
Faire quelques parties de test pour savoir si le jeu nous conviendra avant de l’acheter. Dernier exemple en date : Arigato, pour lequel je n’ai pas trouvé assez de matière à butiner sur le net.
Récupérer des visuels dans l’optique d’une goodification maison .
Très curieux raisonnement que de se prendre comme référence pour essayer de comprendre pourquoi d’autres différent .
C’est également ce “raisonnement” décrit par @prosper_manganate ,ou plutôt cet état d’esprit, cette disposition, ce caractère, qui fait que ce jeu n’a absolument aucun intérêt pour moi non plus.
Mais par contre, je ne doute pas que d’autres personnes, n’ayant pas le même caractère justement, puissent au contraire le trouver particulièrement passionnant. D’ailleurs je ne peux que le constater. Et je ne pense pas que ces gens se trompent en aimant les échecs. Par contre ceux qui s’imaginent que ce jeu devrait universellement apprécié se trompent lourdement. Encore une fois, il suffit d’observer et de constater.
J’ai quelques troubles de l’apprentissage, soit ça rentre direct, soit je reste bloqué et je suis incapable de rien. J’ai tendance à croire que j’ai la capacité d’être moyen+ dans plein de domaines ce qui épate souvent mon entourage mais je me sens incapable d’exceller en quoi que ce soit.
De plus en ce qui concerne les échecs je n’ai absolument aucune formation, je joue bêtement à l’instinct, au coup par coup. Ce qui m’a permis de battre (pas souvent )un pote asperger qui a une mémoire de dingue et qui ne joue qu’exclusivement en bullet parce je sortais de ses schémas connus.
L’investissement est trop important et pour quel résultat ? Ne plus pouvoir jouer qu’en ligne ? Non merci.
Si jamais t’as des astuces pour ça, je connais une ou des personnes que ça intéresserait…
Sinon pour rester sur le sujet : en ce moment (enfin depuis plusieurs mois) je fais quelques (minimum 1 table active en permanence) parties de Memoir 44 sur BGA. À la base, je me suis lancé dessus pour pouvoir partager du temps de jeu avec quelqu’un d’un peu seul à l’autre bout du monde (et pas forcément dans une situation fôlichonne).
Maintenant, je ne sais pas si je m’y amuserais autant si on me proposait la version physique : j’ai déjà pu découvrir la plupart des extensions (qui me coûteraient une blinde à acquérir ), le programme gère bien tout seul les petites règles qu’on pourrait zapper (bon j’avoue c’est pas le jeu le plus complexe) et puis faut trouver des joueurs et du temps
Clairement.
Je me refuse de jouer à Zenith sur BGA pour ne pas poncer le jeu et ne laisser aucune chance à mon principal adversaire, ma femme.
De mon côté je ne joue sur BGA qu’aux jeux auxquels je ne joue pas sur table, pour toutes les raisons précédemment évoquées.
J’ai trop joué à Chateau Combo sur BGA, résultat plus personne ne veut jouer avec moi dans la vie car “ils savent”.
Je peux m’en servir comme d’un outil pour apprendre les règles et fluidifier les parties, comme pour Ark Nova, mais pour des jeux comme Cardia ou Tag Team, je les ponce en ligne et je n’y touche pas sur table.
Ceci illustre donc bien mon propos, c'est le joueur le problème, pas le ponçage en ligne ou en réel. Un joueur qui ponce se gâche bon nombre de parties & quelle différence de poncer en ligne ou en réel avec votre meilleur ami (ou autre) si au final vous "ne pouvez plus" jouer avec vos épouses ?
Moralité : tout le monde devrait poncer à égalité pour que les parties gagnent en magie.
Pour revenir sur la supposition d’origine (le but du jeu est en ligne est de dégoûter et ainsi créer de la consommation) : je ne vois pas sa vraisemblance.
La quasi-intégralité du temps, quand on joue en ligne, c’est qu’on n’a pas sa dose IRL, que le jeu en question a suffisamment de mal à sortir sur table par rapport à notre envie d’y jouer.
S’il a du mal à sortir sur table, c’est soit que nos partenaires n’ont pas plus accroché que ça, soit qu’iels ne sont pas assez disponibles pour qu’il sorte davantage (je précise qu’on est là dans un paradigme où soi-même on est disponible).
En l’absence d’une version numérique : dans le premier cas, on serait passé à un autre jeu IRL (donc consommation) ; dans le second cas, les chances sont immenses, si j’en crois la consommationnite ambiante, pour que lors des soirées jeux ce soit un autre jeu qui sorte. À l’arrivée, c’est consommation dans les deux cas.
Si tu as un groupe avec lequel tu peux prendre ton pied sur un jeu en termes de fréquence et de niveau (et donc moins consommer puisque tu peux ressortir fréquemment les mêmes jeux), il y aura moins de consommation.
Je ne vois pas en quoi ce serait la faute du jeu en ligne s’il y a consommation car dégoût – a fortiori, je crois encore moins que ce serait voulu pour nous faire consommer.
Au fond, il y a une prémisse implicite derrière tout ça :
tout le plaisir obtenu en ligne ne compense pas le déplaisir de ne plus pouvoir jouer au jeu sur table, i.e. le jeu IRL c’est beaucoup mieux que le jeu en ligne, i.e. le jeu en ligne ne doit pas avoir d’impact négatif sur le jeu IRL.