Jeu épuré et jeu compliqué ont tous les deux la limite de l’expérience du joueur et la maîtrise du jeu. Pour un jeu épuré, on peut avoir l’impression que les possibilités sont limitées et que les parties vont se ressembler. Et la pratique montre les subtilités qui font la richesse. A l’opposé du spectre, sur les jeux compliqués on pourra avoir l’impression d’un empilement de mécanisme sans lien ou justification. Et c’est la pratique qui va permettre de comprendre à quoi les choses servent, quel était le dessein de l’auteur.
Après c’est pas une excuse pour tous les jeux, certains jeux épurés vont effectivement s’avérer limités, certains jeux compliqués vont s’avérer des cache-misère d’un jeu pauvre .
Concernant la pratique, l’approfondissement, perso je suis plutôt en phase avec mon groupe de joueurs, on est globalement curieux de découvertes, mais on ressort assez facilement des jeux qui auraient bien plu.A titre perso, j’aime quand même faire au moins 3 parties d’un jeu, après ça dépend du succès du jeu, des autres sorties ( ou ressorties). Et si en club je suis plutôt papillon, avec dame ocelau on est plutôt monomaniaque, Ark Nova depuis quelques temps
Pour l’expérience, par définition, elle est forcément fonction du nombre de parties. Mais j’imagine qu’on est simplement sur un problème de sémantique et que tu parles plus de “progression” en termes d’efficacité en jeu. De ce point de vue, un plateau peut être atteint, car la quasi totalité des possibles à été explorée (ou déduite) ou que le joueur à atteint les limites de ses performances pour d’autres raisons (en particulier les partenaires de jeu).
A ce propos, il me semble également probable que l’expérience ou la pertinence de l’expérience acquise, est fonction de la diversité des stratégies affrontées, donc, entre autres de la diversité des adversaires. Ce qui nécessite encore une fois un diversité de parties.
Quelque soit le point de vue, le nombre de parties reste tout de même une nécessité, mais qui peut ne pas être suffisante.
Plus le temps passe et moins j’arrive à me projeter en lisant les règles des jeux experts. A un moment, je passais mon temps à lire des règles et j’arrivais à les assimilées rapidement ', avec l’habitude. Ça doit faire 2 ans que ça me fait l’effet inverse…j’ai dû faire une overdose de règles. Ça m’embête car de par chez moi, je suis Celui qui doit se taper toutes les règles. Du coup ça me pousse vers de l’initié + alors qu’à la base j’adorais l’expert. Peut être un retour par la suite, après mon sevrage.
Je n’étais pas intervenu sur le sujet mais il y a deux éléments auxquels je peux penser.
Au lieu de la sortie annuelle, on a désormais la sortie du printemps, la sortie de l’été (UK Game Expo/Gen Con) et la sortie Essen. Des éditeurs comme Devir et Board & Dice par exemple produisent beaucoup de jeux experts chaque année, plus qu’un Feuerland, un CGE ou un Lookout à la grande époque.
Le problème c’est aussi l’émergence de l’Eurogame de masse qui occupe deja les étagères tels Ark Nova, Terraforming Mars, Dune Imperium, qui sont indeboulonnables désormais en boutiques (en plus ils viennent avec les extensions). Il faut donc battre les jeux installés, qui restent dans l’actu grâce aux extensions/spinoffs en plus des concurrents directs du moment. Mais aussi les rééditions Deluxe. Un mec comme Suchy, par exemple, doit aussi faire mieux que ses opus précédents désormais pour attirer l’attention.
Le marché du jeu expert semble désormais cantonné aux boutiques en ligne et, avec un peu de bol, le buzz prend.
Oui il y a clairement cet aspect, en tout cas me concernant.
Je le vois avec les gros jeux sortis ces derniers mois. Si le jeu ne me donne pas l’impression de jouer à un jeu vraiment différent, je suis déçu et je lui préfère un jeu existant de ma ludothèque.
Le gros joueur qui a un peu de bouteille est probablement un joueur assez exigeant, en tout cas je constate que je suis devenu très exigeant ces derniers temps.
Peut être mais comme il y a plus de joueurs familiaux que de joueurs de gros jeux, les nouveautés partent quand-même plus facilement.
Et comme dis plus haut, le prix plus abordable des jeux familiaux les rend plus bankables pour les éditeurs (plus de ventes).
je me retrouve pas mal dans ce parcours quoique … J’ai toujours apprécié les jeux plus légers et surtout les jeux de cartes mais il est vrai que j’ai définitivement abandonner les trop gros jeux.
Il y a l’évolution des joueurs autour de la table (je joue de plus avec les enfants et les plus anciens joueurs commencent à avoir plus de mal avec les trop gros jeux).
J’en ai aussi un peu marre de replonger dans les règles en permanence et finalement on se cantonne à quelques jeux : Grand Austria Hotel, 2-3 jeux de Field, la trilogie du royaume de l’ouest de Shem Philips.Spyrium, seasons, it’s a wonderfull world (avec extensions)
Il y a quelques jours je voulais ressortir Underwater Cites et j’avoue que finalement on a joué à Cacao, Cornwall et Gaia …
J’ai aussi de plus en plus de jeux intermédiaires plaisants et plus abordables : face à cette concurrence de plus en plus grande je délaisse les gros jeux (il y 10 ans je n’aurais pas rangé The gallerist avant même d’y avoir joué.
Pire j’aurais enchaîné avec une deuxième partie quitte à aller me coucher à 3 heure du mat’ !).
Le dernier gros jeux acheté c’est celui de Shem Philips : Erudits du Tigre du Sud, depuis plus rien.
Je trouve ces éditeurs assez jeunes emblématiques de la tendance : une pléthore de sortie ( on est en novembre, Devire a déjà 11 jeux référencés pour 2025 ), mais beaucoup de OK games. Chez Devir Chateau blanc est un beau succès mais surtout par son format tant matériel, qu’en terme de durée (un jeu dense en moins d’1 heure). A part ça, mécaniquement il n’y a rien de très original et thématiquement on ne s’y croit pas non plus. Reste Salton sea que je dois recevoir qui semble avoir un cachet.
J’ai la sensation qu’il y a le même emballement à sortir du expert que du léger , sauf qu’un jeu expert ça demande du taf et à l’arrivée on a des jeux pas si fou que ce à quoi on pouvait s’attendre. Un truc qu’on ressent sur les dernières production de Suchy/Delicious game.
Oui on parle plus du format de boîte au final que du jeu, qui semble mériter toutefois son succès. D’ailleurs j’ai l’impression qu’un jeu comme Esdras et Néhémie semble rencontrer un vrai succès d’estime, un peu comme Fédération, mais qu’au final on n’a fait que les entr’apercevoir.
Trop de productions. Même dans l’expert…
Du Expert ok game, rien de révolutionnaire mais qui va nous taper dans l’oeil grace aux graphismes, matos, mélanges et boursouflures mécaniques qui au final, n’apportent pas toujours grand chose…il y a 20 ans un jeu expert, on le ponçait. Il n’y avait pas autant de production, de buzz. Les jeux avaient des mécanismes simples, sèches avec de la profondeur sans options à tout va pour aider le joueur à trouver un échappatoire ou une action qui rapportera quelque chose. Il y avait plus de frustration…mais justement
Peut-être sommes nous frustré de ne pas pouvoir jouer /tester tout ces jeux? On passe d’un jeu Expert à un autres trop facilement ?
Le bon c’est que pour de “jeunes joueurs”, il y a du choix. Pour tout les goûts. Il n y a plus comme avant de “mauvais jeux”. Ils sont remplacés par les ok games aujourd’hui. Mais ok game pour qui? Nous sans doute. Mais pour les nouvelles générations? Peut-être une porte d’entrée vers l’expert et la découverte de mécaniques “classiques” pour nous mais nouvelles pour eux. Ils n’ont pas tous notre passif. Vieillissons nous mal dans ce milieu ? Je ne pense pas que “c’était mieux avant”… c’était différent. On n’est plus les geeks de jeux de société et autres. Le jeu s’est ouvert à un plus large public et s’est donc adapté. C’est un point positif pour le secteur. Nous les vieux joueurs sommes plus trop la cible je pense et nous devont aussi nous adapter…
Je ne sais si mon point de vu est clair vu l’heure
Alors peut-être que je me trompe mais j’ai l’impression que vu que les jeux intermédiaires sont de plus en plus “beaux”, les joueurs recherchent ça également avec les jeux experts et ne veulent plus des tableaux excel que l’on voit encore de temps en temps. De même, les contraintes et frustrations sont de moins en moins acceptés par la majorité de la population, d’où l’intérêt pour les solos-multi et autres tableaux-building. Mais en même temps, un peu d’interaction pas trop punitive est plutôt recherché, voir limite amicale.
Pour moi l’exemple type de jeu expert du futur, c’est barcelona: un peu d’interaction pas trop punitive (course aux objectifs et placement d’ouvriers), plein de façon de scorer de façon gratifiante avec plein de points, et un beau jeu pas trop complexe ni trop cher. Plus de fun diront certains…dont moi.
Tout les jeux sont « de plus en plus beau ». Même un jeu expert, en 2024, n’est plus une boîte marronasse avec des illustrations frisant l’amateurisme.
C’est surtout qu’il va lui falloir faire vraiment très très fort pour faire mieux que ses premiers opus (Shipyard, Underwater Cities et Pulsar 2849). Il a mis la barre très très haute d’entrée de jeu. Messina 1347 est cool mais c’est déjà un cran en dessous.
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), mais beaucoup de OK games. Chez Devir Chateau blanc est un beau succès mais surtout par son format tant matériel, qu’en terme de durée (un jeu dense en moins d’1 heure). A part ça, mécaniquement il n’y a rien de très original et thématiquement on ne s’y croit pas non plus. Reste Salton sea que je dois recevoir qui semble avoir un cachet.
