Espinha de Bacalhau dit:
Tu nous parles de l’Iran qui applique la charia et tu finis par te retrancher dans un galimatias auquel je ne comprend rien. Je fais de fréquents séjours en Iran, alors si tu pouvais m’illustrer les incidences cognitives de la charia sur le peuple iranien je serais très curieux de te lire et bien des Iraniens avec.
Ensuite le Coran. Il comprend non pas un mais deux niveaux de compréhension. Le zahir qu’on traduit par l’exotérique ou apparent et qui forme la partie visible, et le batin, l’ésotérique ou le caché auquel on accède par l’exegèse et l’hermeneutique, c’est la voie du dévoilement intérieur pour les mystiques.
Si tu ne t’intéresses qu’à la première dimension c’est à dire la lecture littérale, je crains que même cela ne soit pas à ta portée. N’y voie aucune attaque de ma part, je veux dire simplement qu’il faut disposer d’un solide bagage avant de se risquer à l’interprétation : il faut notamment mettre en œuvre toutes les ressources de la grammaire et de la lexicographie se rapportant à la langue parlé dans la péninsule arabique au 7 eme siècle. Il faut mobiliser de sérieuse connaissances historiques quant au contexte dans lequel a eu lieu la prophétie. Il faut surtout, au dela du seul Coran, connaître le corpus des hadiths ou faits et dits de Mahomet que rapporte la tradition et qui seuls peuvent éclaircir bien des versets. Pour l’étude de la Bible ou du Talmud, ça ne marche pas autrement. Faute d’un appareil critique suffisant, on est très vite largué.
Si tu ne comprends rien à ce galimatias (je n'ai pas prétention à être clair de l'endroit où j'ai rédigé mes messages) je peux t'expliquer les termes que j'ai employés.
De mes sources fragmentaires :
l'Iran applique la Charia.
Alors
Charia : application des préceptes de l'Islam dans les différents milieux auquels l'individu s'expose dans sa vie. L'Islam étant une religion du Livre, j'ouvre le Livre en question pour en voir le contenu. C'est un livre qui contient des indications (préceptes). J'en conclue (sans doute abusivement ... ) que la Charia consiste à l'application des préceptes coraniques.
Zones d'influences culturelles de la Charia (qui ne semble pas évidente pour tout le monde) : vie individuelle, politique, sociale et surtout religieuse. La délimitation de ces zones n'étant évidemment pas toujours très nette.
Influences comportementales et cognitives : si on accepte la Charia comme ayant un impact sur la vie individuelle, son influence
comportementale est évidente. Pour l'influence
cognitive : la source de connaissance et d'accomplissement étant le Coran, ses mises en application restent dans une optique musulmane.
Pour les mises en application concrètes, comme tu les dis très bien, je me contente, faute de mieux, d'une vision schématique des choses. Je n'ai pas d'exemples précis en tête. Mais je doute que les femmes s'habillent comme des Californiennes et qu'il y ait du porc à tous les repas (je caricature évidemment). Mais la traduction du Coran que j'ai (Kasimirski) est assez claire sur l'ensemble des préceptes qu'il propose.
Pour répondre à la deuxième partie de ton message, j'ai la traduction qui fait office de traduction officielle depuis la fin du XIXe siècle en France. Maintenant, si c'est une mauvaise traduction, je serais heureux de l'apprendre. Parce que ce lis ne peut AUCUNEMENT être soumis à interprétations. Au sujet des infidèles (notion qui reste à définir clairement), Sourate II verset 187 : "Tuez-les partout où vous les trouverez, et chassez les d'où ils vous auront chassés. La tentation à l'idolâtrie est pire que le carnage à la guerre"
Quelque chose de soumis à interprétation aurait pu être écrit de cette manière :
"Récupérez vos terres si on vous en a chassé et faites ce que bon vous semble des occupants. Vouer un culte à un autre Dieu c'est pas très très bien." <- ça, ok ça peut être soumis à interprétations.
Le problème du Coran est que tout et son strict contraire est écrit, alors oui, je comprends qu'il faille un sacré bagage culturel pour peser toute la portée d'une phrase.
Sinon après la lecture du Coran, j'ai tout de même risqué une interprétation toute personnelle et j'en ai conclue qu'il était le compagnon idéal du "petit guerrier musulman nostalgique de la Bretagne". Je pourrais t'en parler plus en détail en privé si tu le souhaites.
Pour ma part le caractère antisémique du Coran est avéré et les discours d'Amhadinejad ne font que s'appuyer sur une interprétation possible du Coran.
Comme mise en bouche pour ce qui est du caractère antisémite, je t'invite à consulter les 286 versets de la deuxième Sourate. Mais plus particulièrement les versets 77 à 90. L'antisémitisme est diffus dans toute cette Sourate.
Toujours après la lecture, je me suis aussi permis une petite hiérachie de l'humanité selon le Coran (pour l'accession au fameux paradis breton) et tu me diras si je me trompe, alors dans l'ordre de bas, en haut :
- Le pire du pire, les infidèles, athées et polythéistes (eux sont irrécupérables)
- Les juifs (souvent assimilés aux fameux infidèles, ils ont le malheureux culot d'avoir rejeté Muhammad...)
- Les chrétiens (se trompent juste de prophètes...)
- Les femmes musulmanes esclaves (prises de guerre)
- Les hommes musulmans esclaves
- Les femmes musulmanes
- Les hommes musulmans (ces 4 derniers étant le peuple élu)
A partir du moment où les juifs sont assimilés aux infidèles et qu'on sait le sort réservé aux infidèles dans le texte, je doute que les juifs pratiquants figurent en bonne place dans la considération d'un intégriste musulman.
Mais comme tu me sembles expert, peut-être peux-tu expliquer, et accessoirement répondre à Jer, sur comment est né
ex-nihilo le discours antisémite d'Ahmadinejad (sans doute le seul à penser ça en Iran...) ?
Pour ce qui relève des discussions coraniques, je t'invite à continuer la discussion en privé.