berdzi dit:Arrête, MOz, tu parles trop bien, tu me fais envie Donc, les jeux pour toi qui permettent ces manoeuvres, ce serait quoi à part Rommel in the desert et le Napoleon's triumph de Simmons ? svp et en pas trop long quand même.
En plus de ces deux-là, je dirais Friedrich, Maria (bien sûr), Hannibal: Rome vs. Carthage, Successors... Il doit en exister des tas d'autres.
Nouvelle partie hier. Cette fois, nous sommes allés au bout des 12 tours mais le temps de jeu a diminué : 5 heures. Je pense qu’on peut encore vraisemblablement gagner 30 minutes sur les parties complètes, sans se forcer à jouer vite, ce qui peut faire descendre les parties avec sudden death victory sous la barre des 4 heures. Pour ceux que ces temps de jeu rebutent, sachez qu’on ne voit réellement pas le temps passer. On n’a l’impression d’attendre qu’à de rares moments, quand la situation est vraiment délicate et que nos adversaires ont besoin de plus de temps pour réfléchir. Mais sinon la plupart du temps, c’est passionnant et on regarde les tours des autres avec intérêt, en examinant quelle(s) couleur(s) de carte ils jouent et en serrant les fesses pour ne pas qu’ils découvrent nos bluffs.
La victoire s’est donc jouée aux points et c’est l’Autriche qui l’a emporté, assez nettement. En trois parties, ce sont trois pays différents qui ont gagné à chaque fois, ce qui est plutôt un bon point pour l’équilibre. L’Autriche a profité d’un cafouillage entre la France et la Saxe (pourtant alliées, mais jouées par deux joueurs différents) et d’une stratégie d’invasion prussienne assez étrange pour conserver le contrôle de deux villes silésiennes sur toute la durée de la partie, ce qui a été décisif pour le décompte final. La partie aura pu être écourtée si la Bavière n’avait pas brillamment défendu son territoire contre les armées autrichiennes (pourtant nettement plus puissantes). Sur l’autre partie de la carte, la France a réussi à garder un petit avantage sur l’Armée pragmatique (coalition d’Angleterre, de Hanovre et des Provinces-Unies), ce qui lui permet de prendre la deuxième place.
Bref, toujours excellent. Il me tarde d’en refaire une.
MOz dit:Nouvelle partie hier. Cette fois, nous sommes allés au bout des 12 tours mais le temps de jeu a diminué : 5 heures. Je pense qu'on peut encore vraisemblablement gagner 30 minutes sur les parties complètes, sans se forcer à jouer vite.
Ce qui est malin avec ce jeu, c'est qu'à tout moment où presque, 2 joueurs peuvent jouer en simultané, une possibilité que nous n'avons peut-être pas toujours mis en œuvre.
MOz dit:La partie aura pu être écourtée si la Bavière n'avait pas brillamment défendu son territoire contre les armées autrichiennes (pourtant nettement plus puissantes).
Je me suis fait le champion des minorités opprimées à 1 carte contre 20. La semaine, j'étais le champion des minorités enragées avec la Saxe.
pyjam dit:Il n'y a pas non plus de hasard à Maria à proprement parler. Je parlerais plutôt d'incertitude qui conduit à faire des choix difficiles laissant la place aussi bien à la raison qu'à l'audace. De ce point de vue, je ne vois pas de différence entre Maria et Napoléon malgré des mécanismes radicalement différents.
C'est vrai qu'il n'y a aucun hasard dans la résolution des combats à Maria, mais la résolution n'en est pas pour autant automatique. On peut quand même dire que les combats ne sont pas des moments extrêmement palpitants à Napoleon's Triumph (l'intérêt du jeu est ailleurs), contrairement à Maria où il y a une grande intensité.
Je suis bien d'accord. De tous les jeux avec combats que je connais, Maria est sans aucun doute celui où la résolution des combats est la plus intéressante car c'est un moment riche en prise de décision (contrairement à une résolution automatique par les dés et table de résultats).
pyjam dit:Je suis bien d'accord. De tous les jeux avec combats que je connais, Maria est sans aucun doute celui où la résolution des combats est la plus intéressante car c'est un moment riche en prise de décision (contrairement à une résolution automatique par les dés et table de résultats).
Yep. Je trouve aussi que c'est tout à fait remarquable. C'est à la fois léger et passionnant. Quand on y pense, on n'est pas très loin du système de résolution des combats d'Hannibal. Sauf que le système d'Hannibal est hyper lourd : mélanger et distribuer les cartes de tactique 36 fois au cours de la partie, c'est très vite lassant. Sans parler du fait que, comme la retraite n'est pas vraiment une option envisageable, les joueurs sont face à une alternative simple : gagner ou prendre le risque (souvent important) d'être taillés en pièces (ce qui reste de mon point de vue le défaut majeur du jeu). Pas de ça à Maria : les armées sont très rarement détruites au cours d'un unique combat et elles peuvent toujours décider de se retirer avant de prendre trop cher. Et même mieux : il n'est pas rare de voir des armées choisir de retraiter (alors qu'elles pourraient sans problème remporter la bataille) pour des raisons stratégiques. Ca, c'est très fort et peu de jeux offrent de telles possibilités.
Deux nouvelles parties depuis mon dernier message. Une victoire de la France et une victoire de l’Autriche. Ces deux parties m’amènent à deux remarques.
Je n’ai pour le moment jamais vu la Prusse gagner, ni être sur le point de l’être. Cela me parait très compiqué pour ce pays. Elle ne peut de toutes façons faire ses points que contre l’Autriche. Et dans les parties que j’ai jouées, à chaque fois qu’elle l’a emporté militairement sur l’Autriche, elle s’est fait prendre de vitesse par la France, qui évidemment profite aussi de l’effondrement de Marie-Thérèse.
L’issue des parties se joue la plupart du temps sur des erreurs tactiques ou stratégiques qu’il est facile d’identifier a posteriori. Maria est un jeu qui ne pardonne pas. Si un joueur n’a pas le niveau ou n’est pas en forme, il déséquilibrera souvent la partie. Cela crée une tension autour de la table qui est très agréable. Bien sûr, cela impose que les joueurs soient vraiment motivés. C’est un jeu qu’on ne peut pas pratiquer en dilettante.
Je découvre ce compte-rendu. Content que le club des amateurs de Maria augmente.
Il y a un truc qui me rassure : c’est de voir qu’une victoire prussienne est possible. Je viens de finir ma sixième partie. J’étais aux commandes de la Prusse, ai poussé comme un malade contre l’Autriche. Je pense avoir relativement bien joué. A un moment donné, mon adversaire autrichien commet une grosse erreur tactique qui me donne un avantage conséquent. Ce qui fait qu’à la fin du tour 6, il ne me reste qu’un point dans mon pool de points de victoire. Autrement dit, je suis à deux doigts de gagner. Il en reste encore quatre à la France. Et pourtant elle me souffle la victoire sous le nez dès le tour suivant ! La raison : après s’être défendue de toutes ses forces contre la Prusse, l’Autriche s’effondre complètement et laisse échapper trois villes et se fait détruire un général.
C’est bien simple en six parties, je n’ai jamais vu la Prusse gagner. Quand elle est en position de remporter la victoire, la France l’a prend toujours de vitesse.
Nouvelle partie aujourd’hui, probablement la meilleure de toutes celles que j’ai jouées. Chacune des quatre nations majeures a eu son moment de gloire, un ou plusieurs tours où elle avait le vent en poupe et où ses chances de victoire semblaient très fortes.
La Prusse commence très très bien la partie. Elle domine largement l’Autriche, qui, suite à l’anéantissement de l’un de ses généraux, est obligée de lui concéder en un clin d’oeil toute la Silésie et bien plus. A la fin de la deuxième année, la Prusse est à deux points de la victoire. Sur l’autre front, la France manoeuvre très bien les Armées pragmatiques. Elle inflige plusieurs défaites au général autrichien et parvient même à détruire le train de ravitaillement des Armées pragmatiques, qui sont obligées de fortement reculer. la France en profite pour prendre quelques centres autrichiens. Il faut attendre la fin de la partie pour voir l’Autriche se réveiller. Elle bloque l’avance prussienne, récupère le contrôle de la Saxe et, par une habile manoeuvre de contournement, parvient à envoyer l’un de ses généraux derrière les lignes ennemies pour attaquer le territoire national prussien. Sur l’autre front, une victoire décisive face à la Bavière lui ouvre le chemin de Munich, mal défendue suite au départ de l’un des généraux français pour le front italien. Au final, l’Autriche arrache une sudden death victory à la Prusse (pourtant très en avance au score).
RicoH dit:Je dois bien avouer que si Maria ne me parait pas être dans le style des jeux que j'aime habituellement, vous lire m'a donné envie de l'essayer !
RicoH dit:Je ne suis pas initié aux wargames, mais je suis pas très fan des jeux avec beaucoup de diplo
Les wargamers te diraient que Maria est un jeu de plateau. On est vraiment à la frontière entre wargames et jeux de plateau, à la fois des mécanismes efficaces et innovants et un thème historique très fort. Pour la diplomatie, chacun y met ce qu'il veut. La dernière partie que j'ai jouée, il y a dû y avoir trois ou quatre négociations de deux minutes maximum sur 5 heures de jeu. La partie d'avant, c'était beaucoup plus important.
Par diplo je sous entend surtout le fait qu’un joueur qui mène a tendance à se faire poutrer sans autre forme de procès, ou qu’un joueur qui commence à perdre peut se faire taper dessus parce que c’est plus facile de lui cogner dessus. Je ne suis globalement pas fan des jeux d’affrontement qui se jouent à plus de 2, Rise of Empire mis à part (mais il a un côté gestion important).
RicoH dit:Par diplo je sous entend surtout le fait qu'un joueur qui mène a tendance à se faire poutrer sans autre forme de procès, ou qu'un joueur qui commence à perdre peut se faire taper dessus parce que c'est plus facile de lui cogner dessus. Je ne suis globalement pas fan des jeux d'affrontement qui se jouent à plus de 2, Rise of Empire mis à part (mais il a un côté gestion important).
Tiens, tu me fais repenser que j'avais pour projet il y a peu de rédiger un ch'tit article sur jedisjeux qui aurait porté sur les jeux spécialement conçus pour la config 3, comme Das Ende des Triumvirat, After the Flood, God's playgroud ou Maria. Faudrait que je m'y replonge.
Il faut bien voir que les auteurs de ses jeux ont réfléchi sur les conséquences du 2 contre 1...et le moyen d'empécher que ce type de projet soit trop payant. Dans DEDT, c'est un brin artificiel, dans le sens où, pour conserver un certain équilibre, les mécanismes "d'ajustement" ne sont pas forcemment cohérents avec le thème...en tout cas, c'est pas toujours très convainquant de mon point de vue (mais efficace), ce qui n'empèche pas toutefois de faire de DEDT un très bon jeu bien tendu.
Pour After the Flood ou God's playground, deux jeux très différents dans leurs mécanismes, l'auteur ne prend pas de précaution particulière, et c'est assez interessant d'ailleurs...Les alliances sont plutôt difficiles à mettre en place à GPG, quand à After the flood, cela me paraît possible, mais sur le long terme, je ne sais pas...
A Maria, il y a des rapports de force imposés : L'autriche est seule contre 2 à L'est, mais à l'Ouest, c'est le joueur qui mène la France qui est seul contre les deux autres joueurs. Quand au Prussien, il est en guerre sur les 2 fronts. Evidemment, on peut s'entendre pour observer une relative passivité : Exemple, le prussien (avec l'armée pragmatique) qui s'engage à ne pas faire de misère au français...mais là, est-ce que cela peut-être vraiment payant pour lui ? pas certain du tout...
Enfin tout ça pour dire que ces jeux sont plutôt bien équilibrés, et que les phénomènes dont tu parles sont assez bien circonscrits je trouve...
Le Zeptien dit:Enfin tout ça pour dire que ces jeux sont plutôt bien équilibrés, et que les phénomènes dont tu parles sont assez bien circonscrits je trouve...
Je n'en doute pas et c'est pour ça que j'essaierai bien l'engin (ou ATF par exemple). Ce que je n'aime pas c'est la diplo à la El Grande ou Lowenherz par exemple
Je profite du récent Jogo do Ano pour remonter ce fil de discussion. Ça fait plaisir de savoir qu’il y a quand même plus de dix personnes qui jouent et apprécient ce jeu.
Je suis très agréablement surpris… Peut-être que quelques trictraciens supplémentaires vont s’interesser à Maria maintenant…attention, le jeu ne convient pas à tout le monde par contre.