[Maria] 1ers retours?

Bon ben je viens de me taper les 20 pages de ce fil et je suis tout moubourré. De l’asymétrie, de l’épique, des alliances, des combats à l’aide de cartes pique/trèfle/carreau, la phase de politique avec l’Italie, la Russie etc…

Je peux sans problème trouver 2 joueurs pour ce genre de jeu (God’s playground est déjà sorti chez nous, After the flood c’est pour bientôt). Donc achat certain dans pas longtemps.

Seul bémol : la durée qui me refroidi un peu (5 heures :shock: )

Merci à tous. :skullpouic:

Leonid dit:C'est curieux c'est ce que tout le monde dit mais l'Autriche m'a toujours semblé plutôt menaçante. Elle commence avec très peu de pions de victoire à placer et en marchandant un peu avec les pragmatiques peut se débrouiller pour faire élire l'empereur. À condition de bien protéger les forteresses en Silésie quitte à laisser les français/bavarois pénétrer à l'intérieur de son territoire, elle se retrouve très vite avec seulement un ou deux pions à placer. Certes ils sont super durs à liquider mais avec la quantité de cartes par mois, il est possible de tenir assez longtemps avec une position défensive forte histoire d'avoir une moyenne très basse au moment du décompte final. Bien sûr il faut aussi tout faire pour éviter que les Prussiens récupèrent leur général supplémentaire...
Ou alors j'ai des adversaires un peu mous.


L'Autriche a effectivement beaucoup de PV placés en début de partie, mais elle les perd nécessairement. Elle ne peut résister à la Prusse qui a l'avantage d'avoir beaucoup plus de cartes en main au départ. L'Autriche a trop de villes à défendre, trop peu de cartes et des généraux trop éloignés. L'avantage prussien va évidemment en diminuant, son revenu étant inférieur à celui de l'Autriche. La puissance autrichienne va d'ailleurs crescendo tout au long de la partie. Obligée de céder du terrain en début de partie, elle va progressivement reprendre du poil de la bête grâce à son important revenu et au basculement de la Saxe. Si tout le monde joue correctement, une victoire autrichienne ne peut se faire qu'à long terme, de mon point de vue. Contrairement à la Prusse qui doit impérativement gagner vite, sa force étant maximale en début de partie.

Oui c’est aussi ce que je me disais. Je pense que le Prussien dans la partie où j’ai gagné avec l’Autriche n’a pas été assez agressif en début de partie.

Par contre je pense qu’il y a moyen de garder au moins une bonne partie des PV placés en début de partie. Notamment en faisant un stack de deux généraux pour protéger les forteresses silésiennes.

Leonid dit:Par contre je pense qu'il y a moyen de garder au moins une bonne partie des PV placés en début de partie. Notamment en faisant un stack de deux généraux pour protéger les forteresses silésiennes.


Tout dépend de la main de départ, de l'audace de la Prusse et de l'agressivité de la France. La France peut mettre une très très grosse pression d'entrée de jeu, ce qui peut forcer l'Autriche à dégarnir légèrement la Silésie. D'une manière générale, l'Autriche n'a pas les moyens de se défendre correctement à la fois contre la France et à la fois contre la Prusse. Et c'est là que l'aspect diplomatique prend le relais. Elle doit savoir jouer des rivalités entre la Prusse et la France pour gagner un maximum de temps et ainsi se renforcer.

La ligne de défense autrichienne dépendra énormément des cartes qu'elle a en main. Il y a des mains qui permettent de défendre très haut et de perdre un minimum de PV, d'autres non. Si la Prusse est timorée et que les cartes vont bien, c'est effectivement possible de ne pratiquement pas reculer en Silésie. Mais c'est loin d'être la norme.

Au niveau rejouabilité et durée de vie, c’est comment ?
Je me doute que c’est pas mal car il y a 3 camps et par conséquent des façon de jouer différentes. Déjà rien que cela, ca permet d’enchaîner les parties.

Cependant le jeu n’est il pas trop scripté ?
A vous lire :
- la Prusse est très forte au début et doit essayer de gagner rapidement
- l’Autriche est assez faible au début, doit faire le dos rond et laisser passer l’orage

Merci

Attention : c’est une question, pas une affirmation :mrgreen:

MOz dit:
Leonid dit:Par contre je pense qu'il y a moyen de garder au moins une bonne partie des PV placés en début de partie. Notamment en faisant un stack de deux généraux pour protéger les forteresses silésiennes.

Tout dépend de la main de départ, de l'audace de la Prusse et de l'agressivité de la France. La France peut mettre une très très grosse pression d'entrée de jeu, ce qui peut forcer l'Autriche à dégarnir légèrement la Silésie. D'une manière générale, l'Autriche n'a pas les moyens de se défendre correctement à la fois contre la France et à la fois contre la Prusse.

J'ai eu tendance à penser qu'il valait mieux défendre la Silésie à tout prix avec un stack de deux généraux pour dépendre le moins possible du tirage de cartes, quitte à laisser les français pénétrer en Autriche en me disant que s'ils se dirigeaient trop vite vers la victoire cela forcerait de toute façon le pragmatique/prussien à modifier son attitude à mon égard. Mais j'imagine effectivement que c'est une stratégie dangereuse et pas toujours payante.
fdubois dit:Au niveau rejouabilité et durée de vie, c'est comment ?
Je me doute que c'est pas mal car il y a 3 camps et par conséquent des façon de jouer différentes. Déjà rien que cela, ca permet d'enchaîner les parties.
Cependant le jeu n'est il pas trop scripté ?
A vous lire :
- la Prusse est très forte au début et doit essayer de gagner rapidement
- l'Autriche est assez faible au début, doit faire le dos rond et laisser passer l'orage


Sur la carte des Flandres, l'Autriche a la possibilité d'être plutôt offensive, surtout si elle s'entend avec les Pragmatiques. Elle ne fait pas juste "le dos rond", elle a un vrai pouvoir de nuisance, notamment avec les hussards. Ce n'est pas un simple rôle de défenseur, c'est beaucoup plus délicat que ça. Et il y a le volet politique qui pose toujours de vrais dilemnes.

Pour ce qui est de la rejouabilité, je ne peux pas répondre, n'ayant fait que 3 parties. Mais je pense que si ce n'était pas si difficile pour moi de trouver un troisième joueur j'en aurais sans doute une bonne dizaine au compteur. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une stratégie payante à tous les coups pour aucun des trois joueurs pour la simple raison qu'à trois, il y a un effet de balancier qui fait que si l'un des trois prend trop d'avance, les deux autres ont intérêt à s'entendre temporairement pour le ralentir. À condition de jouer avec des gens qui comprennent le rôle vital que joue la négociation dans ce jeu, la rejouabilité me semble très grande. Vu qu'il y a à la fois beaucoup de tactique, un peu de stratégie, pas mal de bluff et beaucoup de diplomatie, j'aurais tendance à dire qu'il y a matière à vraiment explorer différents modes de jeux et à jouer sur les différents paramètres à des degrés divers. La carte c'est du "point to point" mais avec beaucoup de villes et de connexions, ce qui offre de vraies possibilités de manoeuvrer et en soi déjà un très grand nombre de tactiques possibles.
Leonid dit:J'ai eu tendance à penser qu'il valait mieux défendre la Silésie à tout prix avec un stack de deux généraux pour dépendre le moins possible du tirage de cartes, quitte à laisser les français pénétrer en Autriche en me disant que s'ils se dirigeaient trop vite vers la victoire cela forcerait de toute façon le pragmatique/prussien à modifier son attitude à mon égard. Mais j'imagine effectivement que c'est une stratégie dangereuse et pas toujours payante.


Pour défendre confortablement contre la Prusse (et la Saxe), il faut trois généraux : une pile de deux généraux et un troisième en soutien. Le problème, c'est que cela ne laisse pas assez de généraux et d'hommes pour défendre efficacement contre la France. Mon expérience du jeu est que la France est la nation la plus puissante. Dans mes parties, en cas d'effondrement des défenses autrichiennes, elle a toujours pris la Prusse de vitesse. Un français très habile peut facilement ralentir les armées pragmatiques avec peu de moyens en jouant au chat et à la souris et en menaçant son train de ravitaillement. Cela lui laisse les mains quasiment libres pour tabasser l'Autriche.

Nouvelle partie hier soir. Je me rends compte que je ne peux pas vraiment tirer de conclusion sur mes premières parties, mes adversaires étaient décidément trop timorés.

Contre la Prusse j’ai tenté de garder la moitié des forteresses silésiennes en les protégeant avec un stack de deux généraux tout en opposant une résistance “molle” contre les français/bavarois en concédant des retraites de 1 à chaque fois, espérant ainsi accumuler les cartes et me renforcer à la longue. Résultat: effondrement généralisé.

Sur la carte des Flandres, profitant des affrontements entre Français et pragmatiques, j’ai tenté de capturer les forteresses françaises au sud de la carte, sans grand résultat étant donné le temps que ça prend d’y amener Arenberg et son train de ravitaillement. Je me demande s’il ne faut pas mieux la jouer purement défensive dans les Flandres…

Bref, je ne comprends toujours pas très bien comment les Autrichiens peuvent s’en sortir contre des adversaires vraiment agressifs…

Un truc qu’ont découvert mes adversaires c’est que le stack multinational (français-bavarois ou prussien-saxon) n’avait absolument que des inconvénients et effectivement, je ne vois pas trop l’intérêt que ça peut avoir vu qu’on ne peut pas combiner les troupes.

Tiens, juste 4 questions comme ça après avoir dépunché Maria ce matin et lu les règles :

1/ le deck de cartes tactiques de l’Autriche est il bien celui à dos gris ? Non parce que je m’attendais à ce qu’il soit blanc mais bon.

2/ si j’ai bien tout compris, le joueur Prussien va piocher dans 2 decks : le deck Vert (armée Prussienne) et le deck Marron (Armée pragmatique). Sa main initiale est donc :
- 9 cartes du deck vert (Prusse)
- 3 cartes du deck vert (Saxe)
- 3 cartes du deck marron (Armée pragmatique)

3/ comment sont déterminées les frontières des zones pour le choix de la couleur des cartes à jouer ?

4/ je ne comprend pas le but du changement politique “La France réduit ses objectifs militaires”

Merci.

1 et 2 : non pas du tout. Tout le monde pioche dans le même deck jusqu’à épuisement de celui-ci ensuite on passe au deck suivant.

3: ce sont les carrés délimités par des lignes grises.

4. cf réponse un peu plus haut. C’est un outil de négociation, tu n’as pas besoin d’en comprendre l’intérêt tout de suite, joue et tu verras bien.

Merci Leonid :oops:

Au passage, une introduction/résumé des règles très bien fait :
http://boardgamegeek.com/thread/473212/ … ive-review

Première partie vendredi dernier. Je résume : :pouiclove: :pouiclove: :pouiclove:

Première impression plus qu’excellente. Les 3 joueurs débutaient totalement. L’Autriche et la France ont joué comme des brêles, la Prusse en a profité pour gagner facilement au 5e tour.
Sur cette première partie, j’ai l’impression d’avoir assimilé le positionnement et ses implications. Reste à gérer les cartes tactiques, que ce soit les siennes ou celles de ses adversaires.

J’ai juste envie d’y rejouer !!!

Leonid dit:Un truc qu’ont découvert mes adversaires c’est que le stack multinational (français-bavarois ou prussien-saxon) n’avait absolument que des inconvénients et effectivement, je ne vois pas trop l’intérêt que ça peut avoir vu qu’on ne peut pas combiner les troupes.

C’est une erreur dans les règles confirmée par l’auteur : tout stack somme les troupes des 2 généraux au combat, même un stack mixte. D’où l’intérêt…

Petit up de ce post pour partager le petit mot que je viens de poster sur ce jeu que j’adore :)

http://dimicatio.blogspot.com/2012/02/l … maria.html

Une partie de Maria, ici : :)

http://www.jedisjeux.net/maria?mode=par … ie_id=3321

Le Zeptien dit:Une partie de Maria, ici


La France qui se fait rétamer en si peu de temps, ça sent la grosse faute tactique. :mrgreen:
MOz dit:
Le Zeptien dit:Une partie de Maria, ici

La France qui se fait rétamer en si peu de temps, ça sent la grosse faute tactique. :mrgreen:


Si Tyrion passe par là, je ne donne pas cher de tes plumes... :lol:
Mais tu as raison, et Tyrion le sait...effectivement, il me semble qu'il s'est aventuré dans une terrible tenaille, et en plus il avait une main de carte insuffisante...ça arrive. :)

Il y a pas mal de choses à dire sur la fin de compte-rendu. Je commence par ça :

Tyrion commence aussi à se demander quel est l’intérêt d’avoir des armées puissantes. En effet, donner 4 points de carte pour recruter une armée lui semble bien excessif. Une armée de force 2 peut l’emporter contre une armée de force 8 à partir du moment où vous avez les cartes qu’il faut.


Il a tout à fait raison de se poser la question. À la fin d’une bataille, quand on additionne les forces de part et d’autre (troupes + cartes), on se rend compte que la plupart du temps la valeur des troupes est dérisoire par rapport à celle des cartes. Mathématiquement, une troupe coûte 4 points de carte, mais ne vaut que 1 point de carte sur le terrain. Pour qu’il soit rentable de recruter une troupe, il faut donc qu’elle serve pendant au moins quatre batailles. En plus, il ne faut pas la perdre, ce qui impose de gagner ces batailles. Si on suit ce raisonnement, pas facile, voire impossible, de rentabiliser cet investissement.

Mais ce n’est pas le bon raisonnement. Du moins c’est un bon raisonnement à l’échelle tactique, mais faux à l’échelle stratégique. Pourquoi? Parce que les troupes ne servent pas à gagner des batailles, mais elles servent à en perdre. Tout cela paraît absurde si on ne voit pas les batailles sur le long terme. Maria est le jeu qui, à ma connaissance, rend le mieux compte de la différence entre batailles décisives et batailles secondaires. Cet aspect est souvent complètement absent des jeux de conquête, ce qui fait que les joueurs n’y sont pas familiarisés. J’ai souvent vu des débutants (ou des joueurs trop obsédés par la tactique) cracher pratiquement toute leur main pour remporter des batailles sans importance et se faire exploser deux tours plus tard parce qu’ils n’avaient plus de quoi se battre lors de la vraie bataille décisive.

La qualité première d’un joueur de Maria - c’est vrai aussi à Friederich - est de savoir faire la distinction entre les batailles importantes (très rares) et les batailles qu’on peut perdre, voire qu’on doit perdre (justement pour pouvoir gagner des batalles importantes). Par exemple, en début de partie, l’Autriche est plutôt dans une dynamique de recul. Elle peut, et à mon avis elle doit, perdre la plupart de ses batailles. Si elle semble si dur à jouer pour la plupart des joueurs, c’est que bien souvent ils n’ont pas intégré que ce n’est pas grave de perdre une bataille pour peu qu’on ait fait perdre un maximum de temps à son adversaire. Car reculer ne signifie pas forcément perdre une ville, si elle est protégée par un deuxième général, la deuxième qualité d’un joueur de Maria résidant dans le placement tactique de ses généraux. On peut donc enchaîner les défaites sans trop perdre de terrain, si on sait bien jouer au chat et à la souris.

Mais il faut pouvoir se permettre de perdre des batailles. Pour ça, il faut avoir des hommes, donc en recruter.

Whaaaa Moz, tu m’as l’air d’avoir bien bien testé ce jeu. Et tu écris bien, c’est très intéressant de te lire, merci.

MOz dit:
La qualité première d'un joueur de Maria - c'est vrai aussi à Friederich - est de savoir faire la distinction entre les batailles importantes (très rares) et les batailles qu'on peut perdre, voire qu'on doit perdre (justement pour pouvoir gagner des batalles importantes). Par exemple, en début de partie, l'Autriche est plutôt dans une dynamique de recul. Elle peut, et à mon avis elle doit, perdre la plupart de ses batailles. Si elle semble si dur à jouer pour la plupart des joueurs, c'est que bien souvent ils n'ont pas intégré que ce n'est pas grave de perdre une bataille pour peu qu'on ait fait perdre un maximum de temps à son adversaire. Car reculer ne signifie pas forcément perdre une ville, si elle est protégée par un deuxième général, la deuxième qualité d'un joueur de Maria résidanti dans le placement tactique de ces généraux. On peut donc enchaîner les défaites sans trop perdre de terrain, si on sait bien jouer au chat et à la souris.
Mais il faut pouvoir se permettre de perdre des batailles. Pour ça, il faut avoir des hommes, donc en recruter.


+1000

C'est clairement ce que je dis à mes joueurs débutants.
Jamais un jeu n'a aussi bien incarné l'adage :

Parfois, il faut savoir perdre une bataille, pour pouvoir gagner la guerre.

En général, ils ne m'écoutent pas se crament sur la première bataille et prennent des méchants coups de batons par la suite.

Autre petit détail pour étayer les conseils de MOz, lorsque vous faites revenir un général sur le plateau attribuez lui au moins 2 armées.

Lors de ma dernière partie, j'étais un peu claqué et après 3 heures de tensions, j'ai fait la bétise de faire revenir mon général avec une seule unité car je voulais économiser.
Cela ne sert à rien car lors de votre prochaine bataille :
- vous ne pouvez pas perdre la bataille sinon votre général repart au trou (et puis c'est des points de victoires pour l'adversaire)
- vous devez donc vous cramer pour gagner la bataille et le retour de batons ...

C'est une tueurie

**
LutinRouge dit:Autre petit détail pour étayer les conseils de MOz, lorsque vous faites revenir un général sur le plateau attribuez lui au moins 2 armées.


Tout à fait. Un général seul avec très peu de troupes ne sert pas à gagner des batailles, mais à défendre des villes en reculant, à chasser un train de ravitaillement adverse ou à bluffer. Dans tous les cas, si un combat advient, il doit pouvoir perdre (puisqu'il ne peut pas gagner). Pour pouvoir perdre, il faut qu'il ait au moins deux unités. Très bon conseil. :)