fchevillon dit:je dois avouer que l’analyse de Bruno Faidutti est… très pertinente. Les ressorts du jeu ont très bien été analysés, et il est vrai que la mécanique du jeu est totalement inspirée de phénomènes boursiers. Mais que cette thématique originelle n’était pas adaptée pour le grand public, raison pour laquelle les actifs toxiques se sont transformés en pierres précieuses au grès des prototypes et des tests
C'est bien dommage, d'ailleurs, qu'un jeu destiné au grand public ait à se restreindre sur le thème. Pour un profane comme moi en économie, j'aurais aimé pouvoir comprendre en jouant ce que son ses fameux actifs toxiques dont on nous parle depuis des années. Mais paradoxalement, j'avoue que le thème m'aurait fait fuir.
En tout cas, je crois que l'exemple des pierres maudites illustre bien la façon dont Bruno Faidutti travaille ses jeux, où le thème fait parti de l'ergonomie du jeu en se basant sur des clichés pour rendre quasi-instinctif un point de règle. D'ailleurs, pour répondre à Shambala à propos de Formula E, le thème est particulier, mais il ne cherche pas à être réaliste. Par contre, là encore, Bruno Faidutti et ses co-auteurs utilisent des références culturelles très répandues pour éclairer un point mécanique : souris qui font peur aux éléphants, tapis volants, charmeurs de serpent, vaches sacrées aussi inamovibles qu'un âne corse.. Je pourrais citer aussi le Café qui dessaoule dans Novembre Rouge, autre jeu au thème assez délirant mais qui sur cet exemple précis utilise un cliché bien connu. C'est quelque chose de récurrent chez lui, un manière de travailler. Mais ça n'est pas la seule manière de concevoir un jeu : Hanabi est le parfait exemple de jeu dont la thématique n'a pas d'autre raison d'être que de justifier l'esthétique du jeu (et en particulier si on pense à la version originelle chez les XII Singes). Alors qu'à l'autre extrême, on trouve des petits jeux de cartes ou thème et mécanique sont inextricablement liés comme Off the Dead (on pourrait trouver exemple plus fameux, sans doute, mais c'est le premier qui me vienne).
/* Et toutes mes excuses si je suis hors sujet en parlant de jeux plutôt que de l'ego des figures du monde du jeu. */
serraangel dit:Mr Phal, sans vous manquer de respect... ce n'est pas vous placer au-dessus des autres que de dire ça ?
D'un autre côté, "se placer au dessus" d'une personne qui a besoin d'insulter les autres pour étayer un argumentaire, ça se fait facilement voir naturellement. .
Ce sujet est surréaliste, comment on est passé de la critique de Mr Faidutti et du coup de sang de Mr Kong en réaction à un sujet baigné de philosophie et parsemé de fausses insultes et de messages d’amour ? Tsss, les sujets polémiques, c’est plus ce que c’était… tout fout le camp…
Au risque d’ouvrir une piste parallèle, je me lance sur un truc qui m’a chiffonné une paire de fois à la lecture de ce topic. Je cite deux passages (atrocement amputés de leur contexte) que j’ai attrapé ici et là, sans rappeler leurs auteurs (pardon à eux) parce que j’ai la flemme de retrouver les posts, juste car ils me semblent représentatifs d’une tendance :
c’était pourtant pas compliqué de sortir une fois de plus un jeu sur les pirates / chevaliers / romains / égyptiens / elfes & nains, plutôt que de vouloir explorer des univers subversifs et peu consensuels.
Comme dit plus haut, elle démontrait surtout une autre école de designers, pour qui le thème doit être partagé par le plus grand nombre, plutôt qu’un défricheur de thématiques nouvelles et audacieuses.
La fantasy c’est de la fantasy. Que l’on nomme le sorcier un Mékataumaturge, que la magie y prenne des formes vaguement technoïdes ou que les dragons soient rivetés, ça se tord tout pareil, souplement, aux nécessités de presque tous les mécanismes. Tout ça n’est à l’origine qu’une bataille d’illustration, n’y voyons pas l’opposition de la vieille garde et d’un défricheur audacieux. Qu’un éditeur débarque avec un jeu à mécanisme familial ayant pour thème la domination masculine là où des tribus primitives quelconques doivent faire la plus belle offrande à leur dieu aurait suffi, on aurait pu causer. Mais là, franchement… ce que les geeks aiment aujourd’hui (notamment en ce que cela leur semble relever d’une culture à la marge), le grand public l’adorera demain une fois que les geeks d’Hollywood auront rendu ça digeste, comme ils l’ont fait pour les zombies. Kong prend donc le risque d’être un poil en avance sur les goûts du temps*, Iello prend celui de lasser. Les deux prennent le risque de vendre des jeux. Moi aussi mes deux cents. Mais alors. * mais ne venez pas me dire que vous avez été éclairé par cette porte entr’ouverte sur le fabuleux monde du SP coréen! Il n’est jamais question que de fantasmes de puissance et de mélange au shaker de codes issus d’époques et de continents différents pour créer tranquillou un peu de dépaysement. Votre culture occidentale fait ça très bien, hein, vous connaissiez déjà, en fait.
Monsieur Phal dit:je discutais avec une personnalité du jeu passé nous voir cette semaine (avant cette histoire) et on a parlé des insultes. Lui, si on parle de sa mère, si on le traite de con, il aura du mal à ne pas taper
YoshiRyu dit:Ce sujet est surréaliste, comment on est passé de la critique de Mr Faidutti et du coup de sang de Mr Kong en réaction à un sujet baigné de philosophie et parsemé de fausses insultes et de messages d'amour ?
je pense que c'est parce que tu es intervenu trop tard. Mais je fais confiance à ton savoir-faire pour récupérer le coup.
Seito dit: univers subversifs et peu consensuels.... Koryo
Larousse dit: subversif, subversive adjectif (latin subversum, de subvertere, renverser)
Qui est de nature à troubler ou à renverser l'ordre social ou politique : Propager des théories subversives. Qui soutient des idées menaçant l'ordre social : C'est un esprit subversif.
MadTotoro dit:Il vient de se rendre compte qu'il est allergique au contenu du saladier?
Naaan, c'est qu'en qq pages le topic avait honteusement dérivé vers une voie vaguement normale, voire même intéressante. D'ou pénurie de popcorn dans le saladier. D'où détresse du chti nenfant. Le chti nenfant étant une habile allégorie du lecteur de forum lambda.
Xbug-pirate dit:Au risque d'ouvrir une piste parallèle, je me lance sur un truc qui m'a chiffonné une paire de fois à la lecture de ce topic. Je cite deux passages (atrocement amputés de leur contexte) que j'ai attrapé ici et là, sans rappeler leurs auteurs (pardon à eux) parce que j'ai la flemme de retrouver les posts, juste car ils me semblent représentatifs d'une tendance :
c'était pourtant pas compliqué de sortir une fois de plus un jeu sur les pirates / chevaliers / romains / égyptiens / elfes & nains, plutôt que de vouloir explorer des univers subversifs et peu consensuels.
Comme dit plus haut, elle démontrait surtout une autre école de designers, pour qui le thème doit être partagé par le plus grand nombre, plutôt qu'un défricheur de thématiques nouvelles et audacieuses.
La fantasy c'est de la fantasy. Que l'on nomme le sorcier un Mékataumaturge, que la magie y prenne des formes vaguement technoïdes ou que les dragons soient rivetés, ça se tord tout pareil, souplement, aux nécessités de presque tous les mécanismes. Tout ça n'est à l'origine qu'une bataille d'illustration, n'y voyons pas l'opposition de la vieille garde et d'un défricheur audacieux. Qu'un éditeur débarque avec un jeu à mécanisme familial ayant pour thème la domination masculine là où des tribus primitives quelconques doivent faire la plus belle offrande à leur dieu aurait suffi, on aurait pu causer. Mais là, franchement… ce que les geeks aiment aujourd'hui (notamment en ce que cela leur semble relever d'une culture à la marge), le grand public l'adorera demain une fois que les geeks d'Hollywood auront rendu ça digeste, comme ils l'ont fait pour les zombies. Kong prend donc le risque d'être un poil en avance sur les goûts du temps*, Iello prend celui de lasser. Les deux prennent le risque de vendre des jeux. Moi aussi mes deux cents. Mais alors. * mais ne venez pas me dire que vous avez été éclairé par cette porte entr'ouverte sur le fabuleux monde du SP coréen! Il n'est jamais question que de fantasmes de puissance et de mélange au shaker de codes issus d'époques et de continents différents pour créer tranquillou un peu de dépaysement. Votre culture occidentale fait ça très bien, hein, vous connaissiez déjà, en fait.
Tout à fait d'accord avec toi. Le débat reste geeko-centré, évidemment, mais n'oublie pas qu'il s'agissait au départ (dans l'article de Faidutti, donc) de discuter du thème le plus adapté à un jeu de carte dit minimaliste. La problématique n'est donc pas la question du thème le plus innovant en général (et à ce titre, c'est clair que du steampunk, fût-il coréen, slovaque ou amérindien, ça reste dans les codes identifiables et presque rassurants du JdR et/ou de la culture désormais prédominante du geek : le mago, l'espionne mortelle mais bonnasse, l'ingénieur, etc), mais de l'univers le plus apte à permettre à tout un chacun d'appréhender les mécanismes d'un jeu court et bardé d'interaction. Mais la question du geekisme et de ses univers codifiés est extrêmement intéressante. C'est un peu le serpent qui se mord la queue, avec une culture fondée au départ sur l'imagination débridée qui se met depuis quelques années à recycler éternellement les mêmes thèmes, une culture de la marge devenue dominante, etc. ... ... ... Mais c'est pas avec ça qu'on va faire revenir le pop-corn !
manouch' dit:Prendre un de ses jeux a soi comme argument ne me choque pas, que la critique vienne d'un créateur ne me choque pas également. La Nouvelle Vague c'était des jeunes réalisateurs/critiques, d'ailleurs la remarque des professionnels du cinéma fait aux critiques : -Ils ne savent rien faire a part critiquer! Cela me semble donc intéressant de voir une critique d'un créateur. Comme Dr Mops qui est également un auteur donc connait le dos de la médaille quand il critique un jeu. (Bien que cela ne soit pas forcément nécessaire je pense) Les critiques passionnées de Pauline Kael aux états unis (The New Yorker) n'aimait pas les films de Kubrick par exemple (que perso j'adore) mais cela apportait un point de vue différent, très subjectif, mais intéressant. Lisez ses critiques (un livre rassemble les critiques européennes et un autre celles américaines, c'est très bien foutues!
Pour la nouvelle vague, le contexte était tout de même très différent, c'était une bande de critiques qui petit avait des vélléités d'aller vers la réalisation et qui se sont révoltés contre un système sclérosé, fermé (à la papa). Une fois l'accès à la réalisation, le schéma a changé (relativement vite même). Donc la posture critique/auteur bof, l'exemple n'est pas très parlant. A la limite tu le retrouves plus dans la bande dessinée underground, où là effectivement tu as des critiques / auteurs. Et pour madame Kael, tu parles effectivement d'une critique, métier devenu au final assez rare aujourd'hui (il n'y a qu'à lire la presse du genre, premiere, studio...), là encore des revues comme Eclipse parvienne à faire un vrai travail de fond. Pour rester cohérent avec ton exemple de nouvelle vague, citer ce grand monsieur qu'était André Bazin aurait été plus adapté, un peu le père spirituel de la nouvelle vague et grand monsieur de "la critique".
Peux être pourra t’on acheter des pop corns virtuels avec les pouicos!
Lapinesco dit: Pour la nouvelle vague, le contexte était tout de même très différent, c’était une bande de critiques qui petit avait des vélléités d’aller vers la réalisation et qui se sont révoltés contre un système sclérosé, fermé (à la papa). Une fois l’accès à la réalisation, le schéma a changé (relativement vite même). Donc la posture critique/auteur bof, l’exemple n’est pas très parlant. A la limite tu le retrouves plus dans la bande dessinée underground, où là effectivement tu as des critiques / auteurs. Et pour madame Kael, tu parles effectivement d’une critique, métier devenu au final assez rare aujourd’hui (il n’y a qu’à lire la presse du genre, premiere, studio…), là encore des revues comme Eclipse parvienne à faire un vrai travail de fond. Pour rester cohérent avec ton exemple de nouvelle vague, citer ce grand monsieur qu’était André Bazin aurait été plus adapté, un peu le père spirituel de la nouvelle vague et grand monsieur de “la critique”.
Ce que je voulais dire c’est que leurs critiques étaient “respectables” du fait qu’ils avaient prouvés en faisant des bons films leurs qualités au niveau audiovisuel. Le gars ne dit pas n’importe quoi. Exact pour André Bazin, son bouquin sur Orson Welles est d’ailleurs très intéressant pour celui qui aime le cinéma!
Seito dit: univers subversifs et peu consensuels.... Koryo
Larousse dit: subversif, subversive adjectif (latin subversum, de subvertere, renverser) Qui est de nature à troubler ou à renverser l'ordre social ou politique : Propager des théories subversives. Qui soutient des idées menaçant l'ordre social : C'est un esprit subversif.
Wiktionnaire dit: second degré Nom commun second degré masculin Autoparodie, humour autoréférentiel. exemple : J'adore pratiquer le second degré mais pas avec tout le monde : il faut s'assurer avant que les personnes sont sur la même longueur d'onde.
Je n'arrive pas à croire que qui que ce soit ait pu sérieusement penser que je reprochai vraiment à Monsieur Beltrando d'éditer un jeu qui n'ait pas pour thème les pirates / chevaliers / romains ...