Je dirais que le joueur confirmé joue, parce que c’est une activité sociale intéressante, enrichissante et (parfois…) amusante.
Le geek, lui, est un adulte qui a peur du monde, comme un gosse, et qui utilise le JDS / le JDR / les univers SF et fantasy / les jeux videos pour composer une réalité contrôlable et qui ne le terrifie pas, parce qu’elle est moins complexe et qu’elle ne fait pas mal.
Xbug-pirate dit:Le geek, lui, est un adulte qui a peur du monde, comme un gosse, et qui utilise le JDS / le JDR / les univers SF et fantasy / les jeux videos pour composer une réalité contrôlable et qui ne le terrifie pas, parce qu'elle est moins complexe et qu'elle ne fait pas mal.
Pourquoi cette idée de "peur" ? Moins joli, moins intéressant, moins drôle, plus fade à la limite, mais de là à avoir peur ...
Aëlwyn dit:Pourquoi cette idée de "peur" ? Moins joli, moins intéressant, moins drôle, plus fade à la limite, mais de là à avoir peur ...
Bah. J'imagine que les habitants des Royaumes Oubliés doivent en avoir ras-le-bol de ces manifestations magiques incessantes et de ces razzias gobelines. Eux aussi sont engoncés dans une routine pourrie

Ce que tu dis, les mots que tu choisis, concernent tous le potentiel dramatique, ou narratif, du monde. Donner du sens à peu de frais, en ajoutant à la vie de grosses louches de Destin, c'est une des choses que fait la Fantasy. Ce n'est pas un problème pour moi, et j'aime une grande partie de cette littérature. Mais c'est avant tout une littérature rassurante.
Le geek ayant (ou ayant eu dans sa jeunesse) des problèmes pour trouver sa place dans le groupe, il s'est réfugié dans un système aux règles plus abordables pour lui, constitué d'autres geeks se hiérarchisant selon des critères de geeks. Ensemble, ils peuvent cultiver un élitisme qui leur est propre, consistant à regarder avec pitié les gens à qui les portes du fantastique n'ont été qu'entrouvertes, car eux savent que le commun des mortels vit dans un monde fade, triste, laid et inintéressant.
Tiens, je pense qu’on touche un point important là. Le geek est un membre d’une culture qui a tendance à prendre de haut tous les pauvres “noobs” qui suivant le “domaine de geekitude”
- jouent au monopoly et à Risk au lieu de découvrir les subtilités de Brass, Agricola ou SH.
- ne savent pas faire les mouvement correct de Tektonik (les pauvres gens),
- ne savent pas recompiler un noyau linux,
- ne savent pas monter un siège baquet et une sono 3MW dans leur coffre
- ne savent pas que Duinhir de Morthond a envoyé des archers à la bataille des champs du Pelenor.
Et ça les rassure,
Il se réjouissent souvent que en vrac:
- linux se répende au détriment de windows,
- que les films d’auteurs deviennent plus populaires,
- que les grands médias parlent de jeu de société.
Mais en même temps, une fois vulgarisé, une fois popularisé, ils en perdent la maîtrise, il se mettent alors à la recherche de concepts plus abscons, plus hors de portée du grand public qui leur permettra de se définir.
Ce sont des grands prêtres des mystères, qui tout en se réjouissant de la propagation de leur religion, craignent de perdre leur statut (imaginaire souvent) d’“expert en la matière”
Je pense que de nombreux trictraciens, dont moi, en font parti.
100% d’accord avec les 2 derniers posts de X Bug Pirate.
Ceci dit il y a d’autres formes de geeks. Certains peuvent très bien vivre dans le “monde adulte” en alternance avec leur royaume geek.
Je fais plutôt partie de la première catégorie…
Duinhir dit:Tiens, je pense qu'on touche un point important là. Le geek est un membre d'une culture qui a tendance à prendre de haut tous les pauvres "noobs" qui suivant le "domaine de geekitude"
- jouent au monopoly et à Risk au lieu de découvrir les subtilités de Brass, Agricola ou SH.
- ne savent pas faire les mouvement correct de Tektonik (les pauvres gens),
- ne savent pas recompiler un noyau linux,
- ne savent pas monter un siège baquet et une sono 3MW dans leur coffre
- ne savent pas que Duinhir de Morthond a envoyé des archers à la bataille des champs du Pelenor.
Et ça les rassure,
Il se réjouissent souvent que en vrac:
- linux se répende au détriment de windows,
- que les films d'auteurs deviennent plus populaires,
- que les grands médias parlent de jeu de société.
Mais en même temps, une fois vulgarisé, une fois popularisé, ils en perdent la maîtrise, il se mettent alors à la recherche de concepts plus abscons, plus hors de portée du grand public qui leur permettra de se définir.
Ce sont des grands prêtres des mystères, qui tout en se réjouissant de la propagation de leur religion, craignent de perdre leur statut (imaginaire souvent) d'"expert en la matière"
Je pense que de nombreux trictraciens, dont moi, en font parti.



Voilà une chute qui m'a bien fait rire.
Ouais il y a des geeks pour (presque) tout. Mais il faut faire attention à pas adopter cette tendance récente à confondre geek et passionné (je pense qu'on en a débattu plus haut dans ce thread). Clairement, il y a consensus pour dire que dans les mots-clefs qui permettent de définir le geek il y a sectarisme. J'y ajoute peur, qui va avec assez naturellement.
Le passionné est souvent dans le partage, et ne démordra pas de sa passion, même si elle se démocratise. Au contraire.
Tout bien réfléchi ne suis pas sûr que le jds soit une discipline geek. Elle implique des gens beaucoup trop différents à table, elle n'a pas de racines occultes, elle recouvre un champ trop large. On se sent peut-être comme ça, comme les gros collectionneurs de BD des années 80-90, à cause du regard des gens, quand ils voient toutes nos boîtes. Et il est moins fatigant de profiter de la valorisation récente du terme "geek" que d'expliquer avec force gesticulations que ce terme est galvaudé, et que, non, il ne s'applique pas à nous, que ça n'a rien à voir avec une passion immodérée pour Goldorak car le jds n'est pas un loisir régressif.
Tiens, d'ailleurs j'ajoute régressif dans les mots-clefs, et toc.
Mirmo dit:
Tout à fait, la subtilité de Brass !! Ma cop' veut plus jouer à Brass à cause de Birkenhead et son point de règle lol
[HS/]
c'est marrant ça la mienne rechigne à jouer à Starcraft à cause du splash damage et de la règle qui va avec...

[/HS]
Ce sujet est passionnant... on a tous un peu de geek en nous.
J'ai beacoup aimé le passage des règles dans les toilettes; j'ai moi même à l'heure actuelle les règles de Starcraft et Vienna dans mes toilettes

Pour info, sur l'aspect négatif du mot "Geek" ici en espagne on ne dit pas Geek mais Friki (de l'anglais freak = monstre)... c'est pour dire... Geek au final c'est presque gentil

Duinhir dit:(...)
Mais en même temps, une fois vulgarisé, une fois popularisé, ils en perdent la maîtrise, il se mettent alors à la recherche de concepts plus abscons, plus hors de portée du grand public qui leur permettra de se définir.
(...)
Je pense qu'il faut que je tourne ça à ma façon, ça devrait m'aider dans ma thérapie :
Je me lance...
Jeux de rôles / société, jeux vidéos / PC, Comics / Mangas...
Toutes ces passions étaient dans ma jeunesse (80's) assez mal vues (Dumas, Club Dorothé (Ken..)), du coup, ces "passionné(e)s" se sont regroupés pour vivre leures passions loins des critiques.
Et ils ont développés leurs univers entre eux, soudés par la solidarité "dans l'adversité" si je puis dire.
(Note perso : J'ai suivi un parcours "parallèle" (geek soft), pour m'en rapprocher de plus en plus dangeuresement. Aujourd'hui, je VEUX être geek (j'ai pas joué à Space Hulk (mais j'ai lu les règles), j'ai pas (encore) lu Conan, par contre, linux, j'ai encore du mal)).
Et ce qui fait mal au cul, c'est que la """majorité""" qui nous (même si je ne l'ai pas vécu personnellement, ma "culture geek" s'est faite dans dans cet état d'esprit) a jeté des cailloux pendant 10 ans s'approprie aujourd'hui NOS passions, et le plus souvent pour faire du fric.
Xbug-pirate dit:...
Le passionné est souvent dans le partage, et ne démordra pas de sa passion, même si elle se démocratise. Au contraire.
Tout bien réfléchi ne suis pas sûr que le jds soit une discipline geek. Elle implique des gens beaucoup trop différents à table, elle n'a pas de racines occultes, elle recouvre un champ trop large...
Je te rejoins, quand je faisait du jdr, on me classait plus volontiers au rang des geeks (même si personne ne connaissait le terme) alors qu'aujourd'hui on me considère comme un mordu, un passionné, un joueur et non plus comme un schizophrène en puissance (tu vas dans l'mur, bien sûr !)
Triz dit:Duinhir dit:(...)
Mais en même temps, une fois vulgarisé, une fois popularisé, ils en perdent la maîtrise, il se mettent alors à la recherche de concepts plus abscons, plus hors de portée du grand public qui leur permettra de se définir.
(...)
Je pense qu'il faut que je tourne ça à ma façon, ça devrait m'aider dans ma thérapie :
Je me lance...
Jeux de rôles / société, jeux vidéos / PC, Comics / Mangas...
Toutes ces passions étaient dans ma jeunesse (80's) assez mal vues (Dumas, Club Dorothé (Ken..)), du coup, ces "passionné(e)s" se sont regroupés pour vivre leures passions loins des critiques.
Et ils ont développés leurs univers entre eux, soudés par la solidarité "dans l'adversité" si je puis dire.
(Note perso : J'ai suivi un parcours "parallèle" (geek soft), pour m'en rapprocher de plus en plus dangeuresement. Aujourd'hui, je VEUX être geek (j'ai pas joué à Space Hulk (mais j'ai lu les règles), j'ai pas (encore) lu Conan, par contre, linux, j'ai encore du mal)).
Et ce qui fait mal au cul, c'est que la """majorité""" qui nous (même si je ne l'ai pas vécu personnellement, ma "culture geek" s'est faite dans dans cet état d'esprit) a jeté des cailloux pendant 10 ans s'approprie aujourd'hui NOS passions, et le plus souvent pour faire du fric.
Pas d'accord sur nos passions d'enfance, car tu mets le jdr dedans. Lorsque la presse intello catho de gauche comme la presse poubelle cassaient du dorothée ou stigmatisaient la bédé US, ça n'a fait que finir de convaincre (presque) TOUS les gosses que tout ça c'était cool. Comme l'effet Les Crados, il y avait des débat télévisés et tout pour savoir si ça faisait de nous des Freaks, et c'est cette adversité même qui a achevé de faire des enfants une catégorie de consommateurs à part entière, sur de leur fait, en gentil conflit avec le monde adulte, mais finalement, fédérés.
Le jdr a une autre histoire. Des gosses qui ont appris très tôt a jouer tous seuls, issus souvent de familles qui portaient haut les valeurs scolaires et donnaient un large accès aux livres, ont un jour rencontré ce loisir. Un petit groupe se forme dans la cours de récré, parlant de la session de la veille, un fantastique mercredi après-midi, en termes hermétiques. Ce n'étaient déjà pas les gamins les plus en vue, et voilà qu'ils s'octroient le luxe d'exclure les autres, avec toute la violence que permet un imaginaire vif et fougueux. Je pense que la société a détesté/méprisé les rôlistes bien avant les médias.
Concernant le reste de ton post, je vois parfaitement ce que tu veux dire. "ils nous ont volé nos univers!" et surtout, faut voir ce qu'ils en ont fait! Ils ont donné le hobbit et le troll en pâture au grand public! Maintenant, dans l'imaginaire collectif, un elfe ne sera plus jamais un petit esprit sylvestre des mythes nordiques (?) mais bien une grande folle aux oreilles pointues qui vit longtemps. Et quelle horreur ce fut d'entendre Gimli expliquer à un parterre hilare que "non, pas la barbe!" vu qu'il est un fier nain barbu...
Sauf que cette appropriation des mondes fantastiques par le grand public m'a permis de faire deux ou trois constats, qui ne sont peut-être liés, je l'accorde, qu'au cercle spécifique des geeks que je fréquente :
Buffy, Supernatural, Stargate SG1, Poltergeist, X-files, Battlestar Galactica, Le Seigneur des Anneaux (le film), La nouvelle trilogie Star Wars, l'ancienne trilogie... pour beaucoup de geeks (oui, oui, des vrais (selon ma précédente définition)) tout se vaut du moment que la composante fantastique/merveilleux/scientisme/évasion onirique est présente, dans une absence navrante de sens critique. Beaucoup te parlent de Lovecraft comme s'ils le connaissaient, quand on creuse on s'aperçoit qu'une demi-nouvelle a été lue, au maximum : écriture ardue, narration trop lente, trop proche de celle d'Edgar Poe. Fans de SF autoproclamés, mais n'ayant jamais ouvert un Bradbury, un Wells, un Huxley ou un Jules Vernes, ni vu Alphaville ou Soleil Vert*, jugés sans intérêts car trop... anciens?
Ajoutons à cela l'oeil pétillant de mon camarade A. me lisant les caractéristiques AD&D d'Elminster pour bien m'en faire mesurer la puissance, en parlant comme du plus sérieux et du plus réel des sujets, vivant ces informations chiffrées comme des données issues d'un inaccessible monde parallèle ; oublieux d'un fait tout simple : c'est un type, un jour, une vraie personne comme vous et moi qui, à sa table de travail, s'est plus ou moins arbitrairement dit que, ouais, à telle carac, Elminster méritait bien un 19. Le tout est en suite figé, fixé dans un livre broché par un imprimeur mystique et le livre devient un incontestable artefact, car c'est un objet, et qu'on peut (doit!) l'acheter.
Bon, c'est tout. Je pense que beaucoup de geeks sont des gens très malins, plus curieux que la moyenne, plus portés vers l'underground, mais ils vieillissent mal, et se "figent" très vite. Et d'autres sont juste les touristes très cons de mondes inventés par d'autres, mais qu'il leur faut malgré tout posséder exhaustivement. Avoir vu Star Wars ne suffit pas, encore faut-il s'être envoyé toutes les bédés, tous les romans, et connaître tout ça par coeur, pour ensuite péter les couilles au MJ avec des histoires d'holocrons. Ceci était un message personnel.
*Ceci n'est pas une leçon de culture. Juste, j'ai été fréquemment atterré par le manque d'intérêt de certains lecteurs passionnés des romans Forgotten Realms pour tout ce qui a été filmé, écrit, réalisé avant leur naissance.
Xbug-pirate dit:JdR / Autres
Merci, ma thérapie a bien avancé...
Xbug-pirate dit:Geek / Touristes
Ca va, je suis pas encore touriste.
Xbug-pirate dit:ouais, à telle carac, Elminster méritait bien un 19
Vas-y, fait toi plaiz', ils sont en plein dedans :


EDIT : Lovecraft, j'ai lu la moitier du premier "intégrale" (après quelques recueil), le problème, c'est surtout que c'est TOUJOURS pareil ! Et que ça te flingue le suspense d'une force (olala c'est bizarre comment depuis son dernier voyage il ressemble de plus en plus à son ancètre nécromant) !
Sicander dit:...non plus comme un schizophrène en puissance (tu vas dans l'mur, bien sûr !)

J’suis assez d’accord avec Xbug-pirate sur son constat de l’approche culturelle de certain geek, qui ne cherchent pas à connaître les maîtres du genre, et se limite à s’enfiler 10 cycles quelconques de fantasy ou de SF.
Mais je voudrais surtout faire une remarque. Pour l’instant, vous n’avez parlé que du club Dorothée et de Mireille D… mais bon, la vraie culture geek a commencé bien avant. Y avait déjà des freaks & geeks dans les années 60-70 aux USA (mais si voyons, c’est toujours l’intello à lunette, qui fait partie du club d’échec, qui a de l’asthme et qui fait des maquettes de fusées).
De plus, si la culture geek s’est démocratisée, c’est à mon sens grâce à Star Wars, le SDA et Matrix. Que des films américains qui puisent leur inspiration dans la littérature SF ou Fantasy des années 40-50-60 (période durant laquelle sont nés les réalisateurs des-dits films).
Et pour finir, un vrai test pour geek : http://www.innergeek.us/francais.html
DarkBeber dit:J'suis assez d'accord avec Xbug-pirate sur son constat de l'approche culturelle de certain geek, qui ne cherchent pas à connaître les maîtres du genre, et se limite à s'enfiler 10 cycles quelconques de fantasy ou de SF.
Mais je voudrais surtout faire une remarque. Pour l'instant, vous n'avez parlé que du club Dorothée et de Mireille D... mais bon, la vraie culture geek a commencé bien avant. Y avait déjà des freaks & geeks dans les années 60-70 aux USA (mais si voyons, c'est toujours l'intello à lunette, qui fait partie du club d'échec, qui a de l'asthme et qui fait des maquettes de fusées).
De plus, si la culture geek s'est démocratisée, c'est à mon sens grâce à Star Wars, le SDA et Matrix. Que des films américains qui puisent leur inspiration dans la littérature SF ou Fantasy des années 40-50-60 (période durant laquelle sont nés les réalisateurs des-dits films).
Et pour finir, un vrai test pour geek : http://www.innergeek.us/francais.html
23.29545% => je suis un geek

31.62879 % pour moi !
DarkBeber dit:31.62879 % pour moi !
Je pense qu'on pouvait s'en douter en regardant ta signature

(no offense, hein, juste le plaisir de la blague)
Pas de soucis, j’assume à mort !
14,58 %, seulement des tendances.
Je ne suis pas un vrai geek (même si de justesse), mais je le savais déjà.
Quel sujet passionnant, quoique je trouve qu’il est trop intellectualisé ici.
Geek or not Geek ? Les deux peut-être. Je vois que beaucoup d’entre nous ont en eux ce côté geek. Je ne peut que me retrouver dans tout ce que vous dites mais il y a un facteur, qui me semble important dont on a peu parlé ici : l’âge. Etre Geek à 16 piges c’est peut-être normal, on est tous plus ou moins enfermés dans nos clans, que l’on soit geek, intellos, sportifs ou simplets.
Etre geek à plus de trente piges ça devient une vocation. Mais en général on s’ouvre aux autres et aux différences plus facilement entre 20 et 30 ans. Faut avoir suivi le topic pour piger (côté antisocial du geek).
Bon, ok, je ne suis pas très clair, l’idée c’est, à votre avis, est-ce que le geek ado est le même que le geek adulte ? Quels que soient les centres d’intérêts des gens, il y en a toujours qui sont excessifs et peu curieux de ce qui sort de ce centre là. Le geek, c’est une référence, une étiquette, mais il y en a tant d’autres, n’est-il pas ?
Désolé pour le peu de clarté.
PS : mes règles sont disséminées : Conquest Of Empire II dans les toilettes, Marvel Heroes dans la salle, TI3 à côté de mon lit…
Le geek ayant (ou ayant eu dans sa jeunesse) des problèmes pour trouver sa place dans le groupe, il s'est réfugié dans un système aux règles plus abordables pour lui, constitué d'autres geeks se hiérarchisant selon des critères de geeks. Ensemble, ils peuvent cultiver un élitisme qui leur est propre, consistant à regarder avec pitié les gens à qui les portes du fantastique n'ont été qu'entrouvertes, car eux savent que le commun des mortels vit dans un monde fade, triste, laid et inintéressant.
J'ai beaucoup de mal avec cette vision psychopathologique des gens et du monde. D'autant qu'on pourrait appliquer ce que tu dis à presque n'importe quel microcosme culturel, qui a ses codes et ses hiérarchies propres. Je ne crois pas que les Geeks essayent de fuir la réalité plus que n'importe quel occidental "normal" qui a choisi une culture différente. Les fans de foot ont leurs codes, pendant un match ou quand ils en parlent, ils s'échappent tout autant du réel - mais leur microcosme à eux est bien mieux accepté socialement. Dire que les geeks sont des spécialistes de l'évasion dans l'imaginaire contribue à continuer de leur coller cette image immature et régressive. Bon nombre de geeks que je connais (et pas des léger, des vrais) sont très lucides sur le monde qui les entoure et sur eux même; ils ont juste choisi d'appartenir à une culture en décalage avec la société "normale"... mais est ce vraiment parce qu'ils en sont (ou en ont été) exclus, ou qu'ils restent de grands êtres hypersensibles qui souhaitent se protéger du réel ? je ne crois pas. Comme tout choix culturel, c'est une part d'éducation et une part de feeling, ils apprécient ces cultures alternatives pour ce qu'elles sont, comme un amateur d'art contemporain préfère les cubistes, ou un supporter l'équipe de St-Etienne.