Docteur Mops dit:
Maintenant si nous écartons les faits que JMGuiche est un punk notoire et les tous les joueurs de wargames des nazis frustrés (et je ne parle même pas de l'autre gauchiste qui refuse de repasser mes chemises), j'aimerais bien que le gars Guiche nous en apprenne un peu plus sur ce qu'il entend par le concept de simulation.
La simulation, ce n'est pas que "faire comme si", d'ailleurs souvent, ce n'est pas faire comme si du tout. Dans le sens "on fait comme si qu'on dirait que je suis Montgomery et toi Rommel".
Simuler un phénomène, c'est mettre en place une expérience qui permette d'apprendre des choses sur le phénomène en faisant varier des paramètres ou en répétant l’expérience de nombreuse fois si elle n’est pas déterministe ou simplement en faisant tourner le modèle plus vite que le réel pour prévoir le futur (cela s’appelle la météo).
Cela passe donc avant tout par l'élaboration d'un modèle, pas forcément d'un modèle réduit, d'un modèle.
Exemple de modèle trivial : je veux jouer à pile ou face, je n'ai qu'un dé. Mon modèle est "à la place de lancer une pièce que je n'ai pas, je lance un dé. Si ne nombre tiré est pair, je dis que c'est pile, si le nombre tiré est impair, c'est face".
Je suis tout à fait capable de d'expliquer que, globalement, mon modèle est bon et jouant sur les probabilités de tirer pair ou pile etc. Je suis même capable de donner des limites du modèle : "il est plus probable que ma pièce roule et que je la perde ou qu'on me la fauche que le dé", mais, pour mon expérimentation, ce n’est pas grave.
Maintenant, si je fais tourner mon modèle, si je lance le dé, je peux vérifier expérimentalement des trucs comme si je lançais la pièce. Par exemple qu'il n'y a pas de corrélation entre deux tirages. (Les matheux vont me reprocher d'être parti de là d'une certaine façon, ben c'est vrai, un modèle est une théorisation d'un phénomène, il contient donc les résultats qu'il va apporter, même si je suis incapable de les déceler à première vue. C'est d'ailleurs ça l'intérêt d'un modèle et de la simulation).
Pour simuler, il faut un modèle, il faut le valider, soit théoriquement, soit expérimentalement. Une fois le modèle validé, il est possible de le faire tourner dans des conditions diverses non expérimentées dans le réel. On espère que les évolutions du modèle dans ces conditions non experimentées soient conformes à ce qui se passerait avec les même conditions dans le réel.
Ce qui manque dans les wargames, c’est la phase « validation du modèle ». On construit un modèle et on le fait tourner, sans le valider. Donc, amha, on ne fait pas de simulation, on joue.
Cela ne signifie pas :
Que ce sont des jeux sans intérêt
Que la réflexion à avoir n’est pas proche de celle que devrait avoir un chef militaire (j’en sais foutre rien, j‘ai appris à tirer, à placer une mitrailleuse devant un glacis que l’ennemi va bien sûr emprunter plutôt que le bois encaissé ‘à coté, cela ne fait pas de moi un expert). Mais on doit pouvoir dire ça des échecs, du go et d tout les jeux de tactique, de stratégie, de négociation …
Que ceux qui y joue sont des crétins congénitaux.
Cela signifie que, sans modèle validé, il n’y a pas de simulation qui tienne. Je ne pense donc pas que, quand j’achète une boite de wargame, j’achète un outil de simulation, mais j’achète un jeu et rien de plus.