Eric dit:J'avoue être assez sceptique sur l'idée de consommateur militant (pour des raisons que je ne peux pas évoquer ici sans repartir dans un pourrissement du sujet) et carrément convaincu que, de toute façon, cela ne suffit pas.
Je suis personnellement convaincu qu'être "consommacteur" (ça fait vachement militant comme terme et ça doit regonfler l'égo des gens* qui dégainent la carte bleue

), ça ne peut fonctionner qu'à un petit niveau et encore, sous réserve d'être organisé en association de consommateur.
Et comme cela apparait dans certaines interventions très intéressantes, le "problème de la viande" ne concerne pas que la viande. Pour lui trouver une "réponse" efficace, il faut changer beaucoup de choses en même temps (les surfaces dédiées, les subventions, les mentalités, les discours, etc.). Il faut une action globale qui va bien au delà des simples habitudes d'achat.
Mais je vais tenter un parallèle pour illustrer ma motivation :
Dans le bâtiment, pour construire une maison qui répond à une réglementation type RT2012 ou BBC (Réglementation Thermique 2012 ou Bâtiment à Basse Consommation), il faut réfléchir la maison dans sa globalité : l'isolation, la production d'énergie, la consommation d'eau, etc. C'est en ajustant, au cas par cas, certains paramètres que l'on rentre dans la bonne case. C'est presque une alchimie et c'est parce que c'est réfléchi au global depuis la conception que c'est possible.
L'objectif de ces normes, c'est à terme de construire des maisons "développement durable" qui prennent en compte non seulement leur empreinte écologique pendant leur utilisation mais aussi lors de leur construction et de leur démolition. Ce sont des normes qui s'appliquent à quiconque souhaite se placer sous l'un de ces labels.
Néanmoins, nous avons un parc de maisons existantes qui ne répondent pas du tout à ces normes et qu'il est impossible de détruire pour construire "bien" (économiquement et humainement). Donc des avantages fiscaux ont été proposés pour inciter les gens à améliorer l'existant. En attendant que tous ces logements arrivent en fin de vie, l'idée est de les rendre "moins pire" (à défaut de mieux...). Et des valeurs sont fixées pour définir ce "moins pire" : la valeur de la résistance thermique des isolants ou des menuiseries posées, les performances de la chaudière, etc.
Donc voilà, en attendant que les lois aillent dans le sens d'une réflexion écologique globale sur l'agriculture et l'élevage, j'essaie de faire "moins pire" dans mon coin. Mais là, il n'y a pas de valeur, pas d'indice, pas d'échelle pour savoir à partir de quand on diminue sensiblement notre empreinte.
Comme il me semble l'avoir déjà écrit avant, je cherche à "commencer quelque part". Même si globalement, le "écolo bobo" général a des effets bénéfiques (puisque quand même "écolo"), je souhaite pour ma part savoir comment je dois agir pour ne pas juste prendre une posture. J'achète mes produits frais au marché local, des produits de saison proposés par des producteurs locaux. Mais ne faire que ça, ça me semble un peu facile et ça peut dédouaner un peu trop certaines pratiques (dont celle de sortir facilement la carte bleue pour d'autres choses). Je sais que la viande que je consomme pèse le plus lourd parmi mes aliments frais. Vu que je ne compte pas arrêter d'en acheter, je cherche le seuil.
J'étais conscient en lançant le sujet d'être très auto-centré. Et je sais que la réponse ne sera qu'une base personnelle et ne sera pas the piste pour mettre le monde de l'agriculture sur la bonne voie.
* je rappelle que je suis un gens comme tant d'autres.
Eric dit:quels seraient nos réels moyens de pression sur la sphère économique/politique pour arriver à cette production raisonnée ?
C'est une très bonne question qui prend le problème dans l'autre sens (les maisons neuves BBC et les anciennes améliorées, tout ça). ça m'intéresse fortement mais comme TricTrac est un forum ludique avant tout, plutôt que de lancer un débat qui aurait plus sa place sur des sites dédiés, je cherche d'abord à connaître une réponse à mon échelle.
Mais en fin de compte, s'il y a des gens qui ont des éléments de réponse, je suis votre premier lecteur (des réponses aux moyens de pression, pas sur des idéologies qui ne m'intéressent pas).
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A force de me relire (ça fait 30 minutes que je suis sur le message, que je l'écris et le reprends), j'ai peur de m'embrouiller et de faire apparaître le but initial du sujet en simple posture pour se donner bonne conscience...
Bref, s'il y a encore des gens de bonne volonté qui ont des pistes sur le petit sujet de la quantité raisonnable de viande ou le grand sujet de la pression sur la politique pour l'adoption d'une agriculture responsable, j'en suis.
Cordialement,
Benoît
PS : Xan, merci pour les interventions hors allaitement