stam48 dit:14 pages pour débattre sur un sujet aussi existentiel? Vous me faites peur
Quand je pense qu'en plus l'auteur de ce sujet nous faisait la morale pas plus loin que dimanche dernier sur la stérilité de la polémique sur l'article de RTL... La lidja c'est plus ce que c'était
Je connais des joueurs “occasionnels”, des joueurs “débutants”, des joueurs “novices”, des joueurs “hardcore”, et oui, je connais aussi des “non-joueurs”, qu’on pourrait aussi appeler “ludophobes” des gens à qui la seule idée d’écouter une règle de jeu pendant plus de 5 minutes et de s’asseoir autour d’une table à tripoter des pions fait fuir à toute jambe. Alors, non vraiment, cette expression ne me choque pas du tout. Proposer une soirée jeux à ces personnes reviendrait à proposer de la viande à un végétarien ou une cigarette à un non-fumeur : ça ne sert à rien.
C’est vrai que ces mêmes personnes qui arborent un petit sourire aux lèvres en cherchant un complice du regard quand tu parles de jeux devant eux, genre “wouah l’autre, hé, j’y crois pas il joue encore au Monopoly à son âge, le naze !!” ce n’est absolument ni péjoratif ni condescendant.
Oui, c’est pour ça que ça me fait bien rigoler quand on parle d’élitisme “nous” concernant. Je me sens les deux pieds dans la vie, j’ai conscience de la société qui m’entoure, et je ne me prends pas pour un homme meilleur que mon prochain. “Nous” sommes un microcosme, et au lieu de serrer les coudes tout en savourant notre passion commune, nous arrivons encore à pinailler sur nos maigres différences, si tant est qu’elles existent vraiment (vu de la lune). J’ai bien essayé de discuter avec ma voisine de la probabilité de faire 00 avec 1d100, ou avec un collègue du taux de change d’un cube bleu contre 2 verts. Et bien, ils étaient loin de me prendre pour une élite ! Relativisez, relativisons…
Docky dit:J'ai bien essayé de discuter avec ma voisine de la probabilité de faire 00 avec un D100, ou avec un collègue du taux de change d'un cube bleu contre 2 verts.
Les non-joueurs, on pourrait peut-être les appeler les "Terriens", vu que les joueurs, ils ont l'air de vivre sur une autre planète.
prince-baron dit: La je pense qu'il y a une petite erreur. Il a été prouvé pas des expériences et des études que ce qui est négatif nous marque plus que ce qui est positif. le négatif aurait un impact entre 5 et 10 fois plus important que le positif. C'est cela qui explique qu'une personne désagréable croisé dans la journée nous marquera plus que toutes celles qui ont été sympa.
100% en phase, c'est bien pour ça que les politiques passent bcp plus de temps à démonter les idées et programmes des autres, qu'à développer les leurs...
tom vuarchex dit: "- Tu fais des jeux pour non-joueurs" ou "- Tu fais des jeux grand public"
(bon, j'aurais pu citer d'autres trucs...) Alors déjà moi je l'emploie rarement dans ce sens là... dans cherche un jeu pour non-joueur, j'associe le non-joueur à chercher et pas à jeu. Comme pour cherche un jeu pour ma femme, est-ce qu'on va aller dire à un éditeur qu'il fais des jeux pour ma femme ? Un "jeu pour non-joueur" est un jeu qui peut plaire à des gens qui ne sont pas encore piqués par le jeu de société moderne à la trictrac (ce que sont les joueurs occasionnels d'après moi). Ca ne veut pas forcément dire que c'est le public cible, de une, et quand bien même oui le terme pour désogner un public en général n'est pas le même. Mais si je dis "cherche un jeu pour grand public" a priori je cherche un jeu pour une asso, pour un évènement... Pas pour une personne en particulier.
Oui, en confondant les deux il peut potentiellement y avoir une petite touche de mépris selon le contexte.
Ensuite, je repète que non-joueur peut être quelqu'un qui ne joue pas parce qu'il deteste ça (et dans ce cas, généralement on en parle pas sur trictrac) ou parce qu'il ne connait pas de jeu qui lui plaise, et a quasiment jamais eu l'occasion d'en essayer. Dans ce cas, un jeu pour "non-joueur" c'est un jeu bien pour faire découvrir les jeux de société modernes (même si perso j'aurais besoin de plus d'info sur les goûts de la personne pour en conseiller). Ca ne réduit pas forcément le jeu à ce seul usage.
Je pense que bien souvent quant un TTcien use du terme “non-joueur” sur un forum, il n’y a vraiment rien de péjoratif qui mérite que le terme soit banni dans une perspective très novlinguiste. Au contraire, il s’agit en général d’une demande d’aide à la communauté pleine de sollicitude: quel jeu me conseillez-vous pour qu’un non-joueur passe un bon moment avec nous, et nous avec lui? Je ne vois là rien de condescendant. Et un non-joueur qui, grâce à un jeu bien choisi, entouré de gens qui savent que le train du jeu contemporain peut présenter des marches élevées, et qui donc font la démarche de l’accompagner, et bien ce non-joueur sera bientôt un joueur comme les autres. Etre non-joueur n’est ni une marque d’infamie ni une tache indélébile. Rares sont les non-joueurs qui le resteront toujours bien qu’il fassent une partie de temps en temps. Mon pater est de cette catégorie. Il joue entre autres à Mégawatts, son favori, mais il est définitivement pourtant un pur non-joueur. Paradoxal? Peut-être mais authentique! Et quand je lui propose un jeu, j’en tiens compte!
Enpassant dit:Ah si seulement les non-joueurs savaient le mal que vous vous donnez pour eux...
Je t'enverrai bien mon père pour que tu essaies de lui expliquer Caylus ou Dungeon Quest Je me demande toujours comment il peut apprécier Megawatts (aimer étant un mot trop fort). Donc oui, je choisis mes jeux en fonction du public et comme d'autres je demande parfois conseil pour un non-joueur histoire de renouveler un peu! Donc ta condescendance à l'égard de ceux qui prennent soin de leurs hôtes occasionnels...
Ah oui quand on se casse la nenette à expliquer une règle de jeu simple du genre : C’est moi qui remporte le tour. Quand on remporte le tour à Sloubi, on a quatorze solutions possibles : soit on annule le tour ; soit on passe ; soit on change de sens ; soit on recalcule les points ; soit on compte ; soit on divise par six ; soit on jette les bouts de bois de quinze pouces, ça c’est quand on joue avec les bouts de bois ; soit on se couche ; soit on joue sans atouts. Et après y’a les appels : plus un ; plus deux ; attrape oiseaux ; régoudon ; ou chante Sloubi. […] Comme vous êtes second, vous avez plus que dix-neuf solutions possibles : soit vous passez ; soit vous sciez en deux les cinquante poutrelles de trente pieds, mais ça c’est quand on joue avec les bouts de bois. Sinon c’est les relances : doublette ; jeu carré ; jeu de piste ; jeu gagnant ; jeu moulin ; jeu-jeu ; joue-jeu ; joue-joue ; joue-jié ; joue-ganou ; gagnar ; catakt ; tacat ; cacatac ; cagat-cata et ratacat-mic. Ou : chante Sloubi. Nous, on va faire que chante Sloubi. C’est simple pourtant non ?
C’est très mal expliqué comme règle, c’est encore pas assez terrifiant. Il faut commencer par “Le jeu dure 9 tours, divisés en 14 phases, elle-même subdivisée en 7 parties.” Là,ça fait envie moi je dis!
beleg26 dit:Je t'enverrai bien mon père pour que tu essaies de lui expliquer Caylus ou Dungeon Quest Je me demande toujours comment il peut apprécier Megawatts (aimer étant un mot trop fort).
Peut-être parce que c'est pas tant le jeu qu'il n'apprécie pas que son apprentissage. Peut-être qu'il pourrait apprécier Caylus mais qu'apprendre à y jouer lui parait fastidieux. Pour Megawatts, l'apprentissage est déjà fait, c'est plus facile.
moi je connais des non joueurs qui ne joueront jamais quelle que soit l’épaisseur de la règle. Ceux là , ils me prennent un attardé qui a oublié de grandir et qui fait mumuse encore à son âge ! Croyez moi, les non joueurs, je les hais et ils me le rendent bien… et s’ils savaient ce que je pense d’eux, ils n’auraient plus ce regard condescendant. Donc plutôt que de remettre en cause mon opinion sur eux en cherchant vainement des termes “acceptables” pour une bande de bobos bien pensants, je profite de ma passion et je les ignore. Le plus marrant c’est qu’avant ce topic je n’avais jamais employé ce terme de non joueur, maintenant je l’utilise tous les jours. Voilà à quoi ça mène de remuer la bouze…
Et qu’en est-il aussi du “non-travailleur” , du “non-bricoleur”, du “non-cuisineur”, du “non-jardineur” … ? C’est une dichotomie entre la raison et la passion. Une étiquette. Une frontière franchie ou pas. Un “non-quelquechose” , comme un “non-joueur” serait une personne qui peut pratiquer cette activité de manière contrôlée et raisonnable, entre le rejet: “non merci jamais de la vie” et l’occasionel : “moui pourquoi pas, quand çá se présente…” . Le “quelquechose”, ici le “joueur”, il y pense tous les jours, et varie du simple hobby: " C’est ce que je préfère faire pour me détendre", au maniaco-compulsif: " J’ai vendu un rein pour m’acheter la guerre de l’anneau collector édition unique signée par Tolkien lui même"
L’exemple du non-cuisinier me semble particulièrement bon. Au quotidient, je cuisine peut (je fais réchauffer de la soupe, je cuis des steak, je me fais des pates…) et je fais occasionnelement quelques gâteaux, voir très rarement je cuisine unj vrai plat où ya plus de 10 minutes de préparation. Je n’aime pas ça, mais il arrive que de temps en temps je le fasse avec plaisir. Bah si des gens de forum de super recettes avec grandes astuces de cuisine pour les pros disent que je suis une non-cuisinière, je serais assez d’accord avec eux et n’y verrais rien de méprisant.