Eric dit:Sur l'utilité et la nécessité, je n'ai rien à redire. Sur ce point en revanche j'aimerai assez que tu explicites ce plaisir de la chasse qui ne se trouve pas dans la cueillette des champignons, dans la randonnée ou dans le safari photo et qui ne réside pas dans le frisson d'enlever une vie... où simplement d'avoir le pouvoir de le faire.
banane ne lis pas ça, ça va te rendre malade...
Bon je précise que là on entre dans le subjectif et que le plaisir pris à la chasse est subjectif et à mon avis plutôt différent selon les chasseurs (et surement les générations).
Quelques points de repères
1- J'ai toujours été à la chasse cela fait partie des trucs que j'ai toujours vu et fait en hiver (ça doit faire partie de ma "culture" et donc les inhibitions ou questionnements moraux ont peut-être été atténués par cette pratique, ce que je ne considère pas comme une excuse ou une justification au demeurant)
2- Je ne chasse quasiment que le gros gibier et (quasiment) jamais en plaine.
3- j'ai passé le permis assez tardivement c'est à dire que j'ai déjà eu tout le volet sécurité et autres
4- je chasse avec les mêmes personnes depuis des années dans une chasse "familiale" qui ne fonctionne pas par actionnariat avec une politique assez marqué coté gestion et sécurité. (et pas très loin de chez Eric ce qui fait que la chasse me coute une fortune et que je chasse peu)
Bon, ce que j'aime dans la chasse c'est quand on a découplé les chiens et qu'il prenne la voie d'un sanglier ou d'un chevreuil. Bref quand après avoir passé une heure en poste (le plaisir de la battue est différent), à attendre, scruter, entendre (ne rien entendre), ne rien voir, tu as tout un coup une meute qui donne de la voix au loin... Bref à ce moment, je pense qu'il y a un truc effectivement assez primaire / animal dans le début de la traque et dans l'excitation perceptible dans la voix des chiens . Il y a aussi un autre sentiment, le fait que le groupe a bien bossé en amont (ce n'est pas que du pipeau), bref tu as entretenu les layons, curé les mares, pas tiré sur les laies suitées, l'année d'avant, bien fait le pied le matin et récompense le gibier est là (et plus nombreux que l'année d'avant).Notons que je chasse sur d'assez grandes parcelles avec peu de chasseurs donc les distances entre chasseurs sont élevées ce qui laisse de grandes chances aux animaux (1 animal tué pour 9 balles ne moyenne)
Après l'acte de chasse et la mise à mort en découle mais pas aussi facilement que cela... parce qu'il faut repérer, identifier, se souvenir des consignes (pas de chevrettes, cochons entre telle ou telle taille), re-vérifier, tir fichant, horizon dégagé... l'acte de tir est plutôt réfléchi et assez peu éclatant (p'être pour cela que je suis aussi peu efficace)... ce qui, triomphe, te donneras le droit au transport de la bête (c'est lourd et ca pue ([Bambi sent très très mauvais]), sans parler du dépecage... Accessoirement sur une bête blessé il faut aller "servir" ce qui est plutôt dangereux et pas marrant... Bref la partie plaisante de la chasse est plutôt en amont.
Après il y a aussi un aspect convivial dans le casse-croute (post chasse uniquement chez nous) ou on raconte les histoires de chasse faites à part égale de "succès" et de buissons creux, d'animaux mythiques et de "farceurs"....
Je me demande si Kouynemum me fera encore la bise, je vais être tout triste...