[Pax Renaissance] retours et discussions

Pax Renaissance est un jeu de Phil Eklund paru en 2016, et qui a connu une 2ème édition remaniée, financée sur Kickstarter par Sierra Madre Games, et localisée en français par l’association 500 nuances de geek.

2 parties faites avec ma compagne, je ne vais pas trop m’étendre sur les parties elles-mêmes pour plusieurs raisons.
Notamment, nous n’y avions plus joué depuis un moment (on attendait la V2 :sweat_smile: ), donc il a fallu se remettre dans les règles… et intégrer toutes les modifications par rapport à la V1 (dit autrement, on a joué comme des quiches, ça ne mérite même pas un petit CR ^^)
Je viens de me prendre une belle victoire de la Mondialisation dans les dents par ma compagne, c’est l’info majeure ^^

L’édition est plus belle et attrayante que la V1. Les règles sont aussi bien mieux présentées, ce qui facilite leur intégration.
Mais ça reste difficile de clairement appréhender les implications que peut avoir chaque action à plusieurs termes. Je pense que la difficulté majeure du jeu réside là, ça nécessite un certain investissement et de multiplier les parties (c’est aussi ce qui le rend si particulier, il faut avoir l’œil partout).

Si tu as un peu suivi les “ralages”, je ne peux que confirmer le peu de lisibilité de certaines icônes (comme celles petites et dorées sur fond blanc ou gris clair sur fond blanc), qu’il est pourtant nécessaire de pouvoir voir de l’autre bout de la table. Je pense qu’avec l’habitude ça devrait mieux aller, mais ça reste à mon sens une faute d’édition (et ce n’est pas dû à la VF, c’est pareil pour la VO).

En réalité, je suis très content de profiter de Pax Renaissance dans cette belle édition en VF (d’autant que je ne suis pas pour rien dans la traduction des cartes :yum: ). Les modifications de règles me semblent bien vues, elles ont le mérite d’obliger à revoir certaines façons de jouer. Pour quelqu’un qui veut se mettre à Pax Ren, je conseille sans problème cette édition.

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Bon ben moi, il est arrivé hier. Je suis assez stupéfait de la qualité de rédaction des règles et de la clarté/organisation pour de l’Eklund (plein d’exemples detaillés notamment). La qualité de la VF me semble absolument irréprochable ce qui est un exploit vu le monstre que ça représente en terme de travail de trad sur plusieurs niveaux. Merci à tous ceux qui ont contribué et à 500NDG sans qui rien de tout ça ne serait d’actualité…

Après, ça reste de l’Eklund (cad touffu mais pas aussi compliqué que ça en terme de déroulement/dynamique, mais avec ici moult actions aux diverses nuances qui auront évidemment des implications diverses, retorses et/ou pas évidentes à cerner surtout sur des premières parties).

Je recommande cette vidéo qui détaille assez bien les règles:
Pax Ren Fr

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Chez Eklund, plusieurs points font que ses jeux paraissent plus compliqués qu’ils ne le sont en réalité :

  • des règles un peu absconses de par leur organisation (un gros effort a effectivement été fait sur ce PR V2). Le glossaire contient des règles essentielles, il faut le lire au même titre que le cœur des règles.
  • le fait de tout nommer, chaque point de règle ou exception (Liberté dorée, Diète de Worms…) : ça rend l’assimilation plus compliquée d’un point de vue ludique, mais c’est excellent pour le rendu du thème. Thème et règles sont étroitement liés y compris dans la rédaction des règles elles-mêmes.

La réelle complexité du jeu vient de son interaction à tout-va, et donc de l’analyse permanente à faire de tous les éléments de jeu : cartes présentes au marché, cartes des tableaux (le sien et ceux des adversaires) et incidences possibles sur le plateau. Tout est mouvant, rien n’est acquis, on possède tout et rien à la fois ^^

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Oui! J’ai fait un début de partie en jouant 2 banquiers (parfaitement jouable vu qu’il y a 0 informations cachées à ce jeu et du coup, assez idéal pour découvrir et assimiler tranquillement) et effectivement, j’ai été surpris par l’immédiateté, la multiplicité et la violence de l’interaction. Cela me semble bien supérieur à Pamir de ce point de vue et l’aspect géographique, toujours par rapport à Pamir, y est également bien plus signifiant et complexe. Maintenant, Pamir me semble aussi plus accessible et très probablement moins long et moins ardu quant à l’assimilation des principaux tenants et aboutissants.

Et le truc de «tout est à tout le monde» est évidemment une mécanique géniale et pas si courante (Impérial, etc.) tant elle implique de facto une interaction surmultipliée…

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Tu as probablement raison concernant P.Pamir auquel je n’ai pas eu l’occasion de jouer. Je tiens à souligner que P.Renaissance n’est pas un jeu long quand tout le monde connaît les règles. C’est même pour moi une de ses forces : proposer autant de richesse dans un temps aussi contenu. La densité ludique (intimement liée à l’arc narratif) est juste dingue.

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Oui. Quand je parlais de longueur, c’était en rapport à l’assimilation des tenants et aboutissants et autres implications retorses des divers choix et possibilités auxquels on est confronté.

Sinon, PaxRen me laissait un goût en bouche que je ne parvenais à identifier et j’ai trouvé: il me rappelle certaines sensations de Byzantium de Wallace. Byzantium nous invite à une gestion machiavélique de destinées antagonistes et nous confronte à une mécanique ultra originale de flux et circuits de cubes. Et au-delà de l’aspect «rien n’est à personne/tout est à tout le monde» que j’adore, PaxRen joue aussi avec les déplacements des pièces et leurs réutilisations potentielles en fonction de leurs circuits de réaffectation qui ne se limitent pas au plateau de jeu (le circuit parallèle des réprimés notamment).

J’ai un peu honte de dire que mes seules expériences wallaciennes sont A few acres of snow et Way out west (pas le plus connu ^^)… J’avais lu les retours sur Byzantium à l’époque, tu ravives mon intérêt :slight_smile:

Très grand jeu mais ultra clivant lui aussi…

J’avais pondu quelques (vieux…) pavetons ICI et un autre justement sur la gestion des flux de cubes à Byzantium mais qui a semble-t-il disparu de TT.

Tout à fait d’accord, j’ai lu les règles hier soir et bien que le déroulé de chaque action en 6 étapes soit un peu effrayant, une fois qu’on arrive au bout de l’une d’elles c’est très clair. Les exemples aident beaucoup (et je pense que la familiarité du système globale que je tiens de Pax Pamir 2E n’y est pas pour rien non plus, ça rend le “tout est à tout le monde” moins déstabilisant).

La VF est excellente, je tire mon chapeau aux traducteurs/relecteurs, travailler à plusieurs sur un corpus pareil avec la nécessité de rester constant sur les termes techniques n’a pas du être de la tarte. Alors oui, il y a bien le malheureux “paon” qui vient nous tirer un sourire à chaque fois, mais c’est une poussière comparée au travail abattu !

Une remarque pour ceux qui ne s’y sont pas encore attaqués : même en connaissant la réputation de l’auteur et en ayant déjà lu certaines de ses opinions dans les règles d’autres jeux qu’il a édité, les notes de bas de page décoiffent : on oscille entre information, opinion et vision déformée par des oeillières monumentales.

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Il y a eu pas mal de discussions là-dessus, le choix a été fait pour distinguer le pion (pièce spécifique des échecs) du pion (généraliste) et donc éviter les confusions (paon est un équivalent étymologique de péon, pion en ancien français).
Dans la V1, il n’y avait pas de problème, les “pions” (les concessions) étaient de simples cubes.
J’avoue que je n’ai pas été convaincu par ce choix, mais c’est effectivement un détail.

(wikipedia)

Et roys, et fox, et Paonnés,
Et chevaliers au gieu perdirent,
Et hors de l’eschequier saillirent.
Ou li rois perdit comme fos
Roys, chevaliers, paons et fos.

« PEDONES », dans Charles du Fresne du Cange, Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, L. Favre, Niort, 1883-1887

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Sans compter qu’on est dans ce schéma dès la première action du jeu !

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Ah mince, je pensais que c’était une gaffe ! Je n’avais pas pensé à ‘péon’, de mon côté ça aurait fait sens (mais le choix fait me convient)

Si je comprends bien quand on parle de ‘pion’ il s’agit des pièces (pions des échecs) aux couleurs des joueurs, tandis que ‘paon’ désigne cette même pièce une fois placée pour symboliser une concession ? Je sens qu’il me manque un détail mais je n’arrive pas à trouver ce que c’est…

Je vois que “paon” (= pion du jeu d’échecs) n’a pas été repris partout.

Normalement, paon = pion = Agent dessiné sur la carte avant qu’elle soit jouée. Puis une fois jouée :

  • le pion devient une Concession (entre 2 frontières)
  • s’il est réprimé, le pion/paon devient un Serf

C’est une de ces particularités des jeux d’Eklund dont je parlais plus haut. Tout est thématiquement nommé et une même pièce prend un nom différent selon son emploi/emplacement.

Bon. J’ai fait 3 parties en config 2 joueurs.

Effectivement la précocité des agressions potentielles est assez stupéfiante et ce d’autant plus qu’on peut se retrouver en fonction des répartitions de cartes très tôt à la fois en position de remplir une condition de victoire et d’avoir une comète en jeu!!! C’est définitivement plus dynamique que Pamir (que je connais bien et apprécie beaucoup) mais aussi bien plus complexe et surtout, bien plus immédiatement tendu (points qui peuvent être vus comme des qualités ou des défauts en fonction des sensibilités et/ou humeurs: par exemple, je viens juste de prendre conscience au cours de ma dernière partie du côté ultra vicelard et potentiellement très important voire fondamental de l’action taxe…).

De plus (classiquement Eklundien mais toujours aussi surprenant), les orientations de parties, la diversité des problématiques, les forces en présence, les moyens d’influer et au final, la configuration géopolitique peuvent être d’une différence absolument hallucinante d’une partie à l’autre et ici aussi, apparaître spectaculairement dès le tout début de partie.

Comme souvent avec Eklund, grand jeu à ne pas mettre entre toutes les mains.

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Et que dire du vote, on ne s’en méfie jamais assez ^^ (et donc des concessions, au-delà des revenus qu’elles peuvent procurer).

Oui, les parties seront très différentes en fonction des cartes présentes au marché. Des parties sans évêques, des décapitations à foison, les capacités spéciales, présence ou non de couronnements, présence ou non d’apostasies, le cumul de cartes d’un même empire, etc, etc…

Oui, les concessions sont typiquement le genre de machin qu’on cantonne basiquement à du revenu alors que ça va bien au-delà, je m’en suis vite aperçu…

Victoire religieuse de Medici à la Réforme sans un seul roi sous son contrôle… Jacques Cœur avec 3 rois sous sa coupe l’aurait emporté à son tour dans la foulée (victoire impériale).

Ce jeu commence à me hanter: je ne pense qu’à des guerres commerciales, à des mariages arrangés, à lever des croyants contre d’autres, à réprimer ceux qui font de l’ombre à mes projets, à renverser ceux que j’avais pris sous ma protection, à mener des inquisitions. Machiavel incarné dans un jeu…

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