[Pax Renaissance] retours et discussions

Oui! J’ai fait un début de partie en jouant 2 banquiers (parfaitement jouable vu qu’il y a 0 informations cachées à ce jeu et du coup, assez idéal pour découvrir et assimiler tranquillement) et effectivement, j’ai été surpris par l’immédiateté, la multiplicité et la violence de l’interaction. Cela me semble bien supérieur à Pamir de ce point de vue et l’aspect géographique, toujours par rapport à Pamir, y est également bien plus signifiant et complexe. Maintenant, Pamir me semble aussi plus accessible et très probablement moins long et moins ardu quant à l’assimilation des principaux tenants et aboutissants.

Et le truc de «tout est à tout le monde» est évidemment une mécanique géniale et pas si courante (Impérial, etc.) tant elle implique de facto une interaction surmultipliée…

4 « J'aime »

Tu as probablement raison concernant P.Pamir auquel je n’ai pas eu l’occasion de jouer. Je tiens à souligner que P.Renaissance n’est pas un jeu long quand tout le monde connaît les règles. C’est même pour moi une de ses forces : proposer autant de richesse dans un temps aussi contenu. La densité ludique (intimement liée à l’arc narratif) est juste dingue.

3 « J'aime »

Oui. Quand je parlais de longueur, c’était en rapport à l’assimilation des tenants et aboutissants et autres implications retorses des divers choix et possibilités auxquels on est confronté.

Sinon, PaxRen me laissait un goût en bouche que je ne parvenais à identifier et j’ai trouvé: il me rappelle certaines sensations de Byzantium de Wallace. Byzantium nous invite à une gestion machiavélique de destinées antagonistes et nous confronte à une mécanique ultra originale de flux et circuits de cubes. Et au-delà de l’aspect «rien n’est à personne/tout est à tout le monde» que j’adore, PaxRen joue aussi avec les déplacements des pièces et leurs réutilisations potentielles en fonction de leurs circuits de réaffectation qui ne se limitent pas au plateau de jeu (le circuit parallèle des réprimés notamment).

J’ai un peu honte de dire que mes seules expériences wallaciennes sont A few acres of snow et Way out west (pas le plus connu ^^)… J’avais lu les retours sur Byzantium à l’époque, tu ravives mon intérêt :slight_smile:

Très grand jeu mais ultra clivant lui aussi…

J’avais pondu quelques (vieux…) pavetons ICI et un autre justement sur la gestion des flux de cubes à Byzantium mais qui a semble-t-il disparu de TT.

Tout à fait d’accord, j’ai lu les règles hier soir et bien que le déroulé de chaque action en 6 étapes soit un peu effrayant, une fois qu’on arrive au bout de l’une d’elles c’est très clair. Les exemples aident beaucoup (et je pense que la familiarité du système globale que je tiens de Pax Pamir 2E n’y est pas pour rien non plus, ça rend le “tout est à tout le monde” moins déstabilisant).

La VF est excellente, je tire mon chapeau aux traducteurs/relecteurs, travailler à plusieurs sur un corpus pareil avec la nécessité de rester constant sur les termes techniques n’a pas du être de la tarte. Alors oui, il y a bien le malheureux “paon” qui vient nous tirer un sourire à chaque fois, mais c’est une poussière comparée au travail abattu !

Une remarque pour ceux qui ne s’y sont pas encore attaqués : même en connaissant la réputation de l’auteur et en ayant déjà lu certaines de ses opinions dans les règles d’autres jeux qu’il a édité, les notes de bas de page décoiffent : on oscille entre information, opinion et vision déformée par des oeillières monumentales.

1 « J'aime »

Il y a eu pas mal de discussions là-dessus, le choix a été fait pour distinguer le pion (pièce spécifique des échecs) du pion (généraliste) et donc éviter les confusions (paon est un équivalent étymologique de péon, pion en ancien français).
Dans la V1, il n’y avait pas de problème, les “pions” (les concessions) étaient de simples cubes.
J’avoue que je n’ai pas été convaincu par ce choix, mais c’est effectivement un détail.

(wikipedia)

Et roys, et fox, et Paonnés,
Et chevaliers au gieu perdirent,
Et hors de l’eschequier saillirent.
Ou li rois perdit comme fos
Roys, chevaliers, paons et fos.

« PEDONES », dans Charles du Fresne du Cange, Glossarium mediæ et infimæ latinitatis, L. Favre, Niort, 1883-1887

1 « J'aime »

Sans compter qu’on est dans ce schéma dès la première action du jeu !

1 « J'aime »

Ah mince, je pensais que c’était une gaffe ! Je n’avais pas pensé à ‘péon’, de mon côté ça aurait fait sens (mais le choix fait me convient)

Si je comprends bien quand on parle de ‘pion’ il s’agit des pièces (pions des échecs) aux couleurs des joueurs, tandis que ‘paon’ désigne cette même pièce une fois placée pour symboliser une concession ? Je sens qu’il me manque un détail mais je n’arrive pas à trouver ce que c’est…

Je vois que “paon” (= pion du jeu d’échecs) n’a pas été repris partout.

Normalement, paon = pion = Agent dessiné sur la carte avant qu’elle soit jouée. Puis une fois jouée :

  • le pion devient une Concession (entre 2 frontières)
  • s’il est réprimé, le pion/paon devient un Serf

C’est une de ces particularités des jeux d’Eklund dont je parlais plus haut. Tout est thématiquement nommé et une même pièce prend un nom différent selon son emploi/emplacement.

Bon. J’ai fait 3 parties en config 2 joueurs.

Effectivement la précocité des agressions potentielles est assez stupéfiante et ce d’autant plus qu’on peut se retrouver en fonction des répartitions de cartes très tôt à la fois en position de remplir une condition de victoire et d’avoir une comète en jeu!!! C’est définitivement plus dynamique que Pamir (que je connais bien et apprécie beaucoup) mais aussi bien plus complexe et surtout, bien plus immédiatement tendu (points qui peuvent être vus comme des qualités ou des défauts en fonction des sensibilités et/ou humeurs: par exemple, je viens juste de prendre conscience au cours de ma dernière partie du côté ultra vicelard et potentiellement très important voire fondamental de l’action taxe…).

De plus (classiquement Eklundien mais toujours aussi surprenant), les orientations de parties, la diversité des problématiques, les forces en présence, les moyens d’influer et au final, la configuration géopolitique peuvent être d’une différence absolument hallucinante d’une partie à l’autre et ici aussi, apparaître spectaculairement dès le tout début de partie.

Comme souvent avec Eklund, grand jeu à ne pas mettre entre toutes les mains.

5 « J'aime »

Et que dire du vote, on ne s’en méfie jamais assez ^^ (et donc des concessions, au-delà des revenus qu’elles peuvent procurer).

Oui, les parties seront très différentes en fonction des cartes présentes au marché. Des parties sans évêques, des décapitations à foison, les capacités spéciales, présence ou non de couronnements, présence ou non d’apostasies, le cumul de cartes d’un même empire, etc, etc…

Oui, les concessions sont typiquement le genre de machin qu’on cantonne basiquement à du revenu alors que ça va bien au-delà, je m’en suis vite aperçu…

Victoire religieuse de Medici à la Réforme sans un seul roi sous son contrôle… Jacques Cœur avec 3 rois sous sa coupe l’aurait emporté à son tour dans la foulée (victoire impériale).

Ce jeu commence à me hanter: je ne pense qu’à des guerres commerciales, à des mariages arrangés, à lever des croyants contre d’autres, à réprimer ceux qui font de l’ombre à mes projets, à renverser ceux que j’avais pris sous ma protection, à mener des inquisitions. Machiavel incarné dans un jeu…

5 « J'aime »

Une petite remarque ergonomique.
La V1 était plus compacte et transportable (petite boîte) car elle ne comportait aucun plateau (la carte d’Europe était uniquement composée de cartes). On plaçait les marchés où bon nous semblait.

La V2 intègre un plateau assez énorme et oblige à accepter l’ergonomie “tout en un bloc”. Mais tous les états religieux de chaque empire sont disponibles en cartes, et on peut donc jouer sans le plateau tout comme dans la V1, que ce soit pour disposer les éléments de jeu comme il nous convient (lisibilité, place sur la table) ou emporter son Pax Renaissance V2 dans une petite boîte du format RFTG/Gosu (hors règles).

Tu veux dire la mise en place alternative ? On ne l’a jouée qu’une fois et c’était effectivement très sympa. J’ai depuis récupéré la mini-extension, elle est dans la VF ?

Si tu parles de celle-ci (Age of Reformation), elle n’y figure pas.

Si tu parles de l’équivalent de l’extension de la V1, ou des cartes promo BGG, elles sont directement intégrées à la V2.

Remarque (oui, c’est ma journée remarques) : dans la V1 de base, il n’y avait pas d’apostasie ni les “polymaths” par exemple. Une modification assez notable dans la V2, c’est la disparition des Torches qui permettaient… de désactiver une condition de victoire ^^ (ext. V1).

1 « J'aime »