[politique] bonjour tristesse

VU HAI dit:Bonne nouvelle, l'amendement sur l'ADN a ete refusé
http://www.liberation.fr/actualite/poli ... 898.FR.php


Non, ce n'est pas un refus définitif. L'amendement va repartir à l'Assemblée Nationale pour être modifié, puis pourra être représenté au Sénat, ce qui est différent.

Don Lopertuis

Déclaration des évêques de France

En ces jours où les parlementaires sont appelés à se prononcer une fois encore au sujet d’un projet de loi sur l’immigration, nous éprouvons l’urgence de faire entendre notre voix.
« L’Eglise se sent le devoir d’être proche, comme le bon samaritain, du clandestin et du réfugié, icône contemporaine du voyageur dépouillé, roué de coups et abandonné sur le bord de la route. (1) » Cette parole de Jean-Paul II n’a rien perdu de son actualité. Elle justifie à elle seule, par sa référence à l’Evangile, que les chrétiens refusent par principe de choisir entre bons et mauvais migrants, entre clandestins et réguliers, entre citoyens pourvus de papiers et d’autres sans papier.
Quels qu’ils soient, ils sont nos frères et soeurs en humanité.
Il ne s’agit pas de contester la responsabilité propre des pouvoirs publics dans la régulation des flux migratoires, pourvu qu’elle s’exerce en conformité avec le droit européen et international. Nous apprécions d’être reçus et écoutés parmi d’autres par les autorités dans le dialogue démocratique. Lorsqu’à Pâques 2006, le Ministère de l’Intérieur a accepté d’entendre notre point de vue sur le co- développement, comme volet essentiel du problème migratoire, nous ne nous doutions pas que le nouveau ministère créé après les élections comporterait cette mention, à côté de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale.
Mais c’est bien cet horizon-là qui ne s’éclaircit pas, celui d’une perspective réelle de partenariat méditerranéen, tel que le Président de la République l’a annoncé au soir de son élection. Tant que cette vision solidaire ne sera pas clairement perçue et mise en oeuvre, les mesures toujours plus restrictives prises à l’encontre des migrants apparaîtront comme des concessions à une opinion dominée par la peur plutôt que par les chances de la mondialisation.
Le 14 janvier dernier, évoquant « les difficultés de chaque famille de migrants, les privations, les humiliations, les restrictions et la fragilité de millions et de millions de migrants, de déplacés internes et de réfugiés » (2), le pape Benoît XVI déclarait : « L’Eglise encourage la ratification des instruments internationaux légaux visant à défendre les droits des migrants, des réfugiés et de leurs familles. » (3) Nous nous réjouissons que des élus d’appartenances politiques variées, à l’Assemblée nationale comme au Sénat, se soient opposés à l’imposition de tests génétiques pour vérifier les liens de parenté. Il y aurait là le risque d’une grave dérive sur le sens de l’homme et la dignité de la famille. Nous nous inquiétons cependant des conditions toujours plus restrictives mises au regroupement familial qui est un droit toujours à respecter (4).
Il est par ailleurs souhaitable que les immigrés puissent, en France, être initiés convenablement à notre langue et notre culture. Il y va à la fois de leur projet de réussite familiale et de l’harmonie sociale. Nous saluons les inflexions apportées sur ce point au projet initial qui, en imposant des règles trop strictes avant le départ, risquaient de produire l’inégalité selon les conditions des pays d’origine. Enfin, nous tenons à souligner l’exigence de maintenir un délai de recours suffisant pour le droit d’asile, composante inaliénable de l’héritage républicain.
† Mgr Olivier de Berranger
Evêque de Saint-Denis
Président de la Commission épiscopale pour la mission universelle de l’Eglise
† Mgr Claude Schockert
Evêque de Belfort-Montbéliard
Membre de la Commission épiscopale pour la mission universelle de l’Eglise, en
responsabilité pour la pastorale des migrants
Le 1er Octobre 2007
***
(1) : Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié,
15 janvier 1997
(2) : Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié
14 janvier 2007
(3) : Idem
(4) : Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise n°298

Déclaration de la Fédération protestante de France
Les questions que soulèvent les migrations interrogent une fois de plus nos sociétés à l’occasion de la discussion d’un nouveau projet de loi présenté au Parlement.
Dans son esprit, comme dans son contenu, le texte qui vient d’être adopté ces derniers jours à l’Assemblée nationale et qui sera présenté dans les tout prochains jours au Sénat soulève plusieurs questions de principe qui ne peuvent laisser les Églises indifférentes :
C’est tout d’abord la volonté affirmée par le ministre de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité nationale, comme par les membres de sa majorité, de réduire l’immigration familiale au profit d’une immigration économique. Si nous comprenons le souhait du gouvernement de mieux adapter l’immigration aux besoins et à la capacité d’accueil du pays, il ne nous paraît ni convenable ni conforme à nos valeurs chrétiennes de vouloir contingenter l’exercice du droit des étrangers à vivre avec leur famille. Nous craignons que les mesures envisagées viennent encore plus fragiliser des milliers de familles déjà en difficulté.
C’est l’instauration d’un test génétique aux fins de vérification ou d’authentification des membres d’une famille. Cette intrusion dans la vie privée et l’intimité des familles nous choque, tout comme il est choquant de constater que la représentation nationale accepterait une telle intrusion dans la vie des familles étrangères alors qu’elle le prohibe à l’égard des familles françaises.
C’est aussi la réduction de moitié du délai pour que les demandeurs d’asile puissent saisir la commission des recours des réfugiés, mesure dont la portée concrète risque fort de réduire à bien peu ce droit d’appel essentiel pour des réfugiés qui ont fui et sollicitent la protection de la France. Nous ne pouvons oublier, à cet égard, la promesse que l’État nous avait faite, en avril 2006, de ne pas modifier négativement ce délai.
C’est encore l’amendement qui prévoit d’exclure les personnes sans papiers de la possibilité de se maintenir dans les structures d’hébergement d’urgence. Pour nos Églises, la protection et l’assistance à apporter aux plus pauvres ne peuvent tolérer aucune discrimination.
Les risques de fragilisation accrue des familles étrangères et des demandeurs d’asile ne peuvent laisser les chrétiens sans réaction. C’est pourquoi nous invitons les parlementaires à porter dans leurs débats et votes à venir la plus grande attention au respect et à l’attention que chaque personne et chaque famille pourront, ou non, recevoir du fait des mesures qu’ils s’apprêtent à adopter.
La Fédération protestante de France invite, quant à elle, les Églises membres de la Fédération protestante et les mouvements qui leur sont proches à veiller aux conditions d’accueil, de protection et d’accompagnement des migrants. Elle s’attachera à ce que, dans un contexte souvent marqué par la méfiance, les valeurs d’humanité, de confiance et d’intégration, prédominent dans notre pays.
Fédération protestante de France
Avec
Le Centre d’Action Sociale Protestant – CASP
La Cimade
La Fédération de l’Entraide Protestante
La Fondation de l’Armée du Salut
La Mission Populaire Évangélique de France

On s’apercoit aujourd’hui qu’outre la gauche, de nombreuses personnalités de droite rejettent l’idée de faire usage de tests génétiques pour traiter la problématique du regroupement famillial. La réponse unanime est que la notion de famille ne se limite pas à la génétique.

Le seul et unique parti qui soutient unanimement et sans l’ombre d’un doute le gouvernement et Sarkozy sur le sujet est … le Front National.

Aujourd’hui dans ma boite aux lettres est arrivé le mensuel du Conseil Général
et devinez quoi …
un article sur une entreprise toute jeune installée dans les locaux d’ALCATEL qui “innove sur le Gel et l’ADN” wahhhh c’est pas beau ça …
Un marché qui croit de 10 % par an, des créations d’emplois etc…en plus ils palpent pas mal de fric et ils viennent de rentrer en bourse

et ben…on est mal barré, le jour ou je palpe de la tune à monter des projets ludiques c’est sûre j’investi en bourse…peut etre je pourrai fusionner avec Hasbro…

Regroupement familial : le Sénat a adopté l’amendement modifié sur les tests ADN
LEMONDE.FR avec Reuters et AFP | 04.10.07 | 06h31 • Mis à jour le 04.10.07 | 08h26

Les sénateurs ont adopté, dans la nuit de mercredi 3 à jeudi 4 octobre, la nouvelle version de l’amendement autorisant le recours à des tests ADN pour contrôler le regroupement familial en France, en dépit de la grogne provoquée par ce dispositif, y compris à droite. Le Sénat en effet adopté par 176 voix (l’UMP représente 159 voix, y compris celle du président de séance qui, traditionnellement, ne participe pas au vote) contre 138 (PS, PCF et radicaux de gauche en représentent 125) le texte de compromis proposé par le président UMP de la commission des lois du Sénat, Jean-Jacques Hyest, en liaison avec le ministre de l’immigration, Brice Hortefeux. Il y a eu 323 votants et 314 suffrages exprimés.
Le texte voté prévoit, pour éviter qu’un chef de famille ne découvre à cette occasion qu’il n’est pas le père biologique de son enfant, que le test recherche “une filiation déclarée avec la mère du demandeur”. En outre, il demande aux agents diplomatiques ou consulaires de saisir le tribunal de grande instance de Nantes, “pour qu’il statue (…) sur la nécessité de faire procéder à une telle identification”. Le gouvernement, qui a prévu d’inscrire ce dispositif dans un cadre expérimental d’une durée maximum de dix-huit mois, a fait adopter un sous-amendement précisant que ces analyses génétiques sont réalisées, à la demande du candidat au regroupement familial, “aux frais de l’Etat”.

Dès que le projet de loi sur la maîtrise de l’immigration discuté au Sénat sera adopté dans son ensemble, une commission mixte paritaire (CMP Assemblée-Sénat) sera convoquée afin de mettre au point un texte commun aux deux assemblées. Celui-ci sera ensuite soumis aux députés et sénateurs pour son adoption définitive.
MESURE “DISCRIMINATOIRE ET INUTILE”
Tandis que des personnalités de tous horizons exprimaient leur refus d’un texte contraire, selon eux, à l’esprit de la République, la gauche a bataillé en vain au Sénat. Ses élus ont fait valoir que même retouché et “habillé”, l’article 5 bis conservait le mot ADN et restait une mesure “discriminatoire et inutile”.

Le socialiste Jean-Pierre Sueur a dénoncé “l’acharnement” d’une partie de la droite pour “introduire les trois lettres ADN”, faisant référence aux propos de Nicolas Sarkozy pendant la campagne électorale sur une origine génétique de la pédophilie. “Le déterminisme génétique est le contraire de l’humanisme”, a-t-il lancé. Bernard Frimat (PS) a estimé que le dispositif voté par le Sénat, “même meilleur” que celui qu’avaient adopté les députés, restait “détestable”. Son collègue Pierre-Yves Collombat a dénoncé “une disposition parfaitement inapplicable”, “une usine à gaz”, qui “permet au gouvernement de sauver la face”. “Ce que nous faisons là est une erreur (…). Le retentissement que ce texte aura en Afrique et dans d’autres pays sera totalement négatif”, a plaidé Robert Badinter.

Eliane Assassi (PCF) a résumé l’ensemble du projet de loi à “une déclaration de guerre faite aux étrangers qui sont régulièrement installés sur notre territoire et qui veulent faire venir leur famille en France”.
A droite, des voix se sont également élevées contre ce texte, à l’image de l’UMP Hugues Portelli, soulignant qu’il existait d’autres moyens juridiques pour établir une filiation.
Côté associatif, le premier à réagir après le vote des sénateurs a été le président du MRAP, Mouloud Aounit. Il a estimé que ce vote est “une faute éthique, morale”. Dans un communiqué, il qualifie ce scrutin de “régression, une tache qui souille la page de l’histoire des droits et des libertés fondamentales”. “Il représente une humiliation à l’endroit d’hommes, de femmes, d’enfants en quête d’une vie digne”. Il dénonce un amendement “révélateur de l’autisme et de l’acharnement obsessionnel [du] gouvernement contre l’immigration”. “Le MRAP, qui encourage la mobilisation citoyenne, attend que tous les moyens soient mis en œuvre, y compris la saisine du Conseil constitutionnel, pour faire barrage à ce projet qui structure de manière racisante la société française.”

merci kouyn pour l’info…

encore une info : on dépasse quand même largement les clivages politiques, dans cette affaire

“Charlie Hebdo” et SOS-Racisme lancent une pétition contre les tests ADN
LEMONDE.FR | 03.10.07 | 10h17 • Mis à jour le 03.10.07 | 10h33

“Touche pas à mon ADN” : c’est la pétition lancée par l’hebdomadaire satirique Charlie-Hebdo et l’association SOS-Racisme qu’ont déjà signée l’actrice Isabelle Adjani, l’ancien résistant Raymond Aubrac, le président du Modem, François Bayrou, le premier secrétaire du PS, François Hollande, le généticien Axel Kahn ou encore le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault. Plus surprenant, l’ancien premier ministre UMP Dominique de Villepin y a également apporté son paraphe.

Les auteurs de la pétition, dont l’hebdomadaire publie les premiers signataires dans son édition du 3 octobre, appellent le président de la République, Nicolas Sarkozy, et le gouvernement “à retirer cette disposition, sous peine de contribuer, en introduisant l’idée que l’on pourrait apporter une réponse biologique à une question politique, à briser durablement les conditions d’un débat démocratique, serein et constructif sur les questions liées à l’immigration”.

Pour signer, c’est par là :

http://www.touchepasamonadn.com/index.php

Signé.

Fred. dit:Signé.

moi aussi
Girafe dit:...peut etre je pourrai fusionner avec Hasbro...

vivement les photos :clownpouic:



EDIT : oups, c'est un sujet sérieux. Désolé.

Bon, à quand une manif "Nous sommes tous des enfants d'immigrés" ?
El comandante dit:
Bon, à quand une manif "Nous sommes tous des enfants d'immigrés" ?


Et une chanson!

Il n'y a pas à dire américan land a plus de gueule que sarkoland:

What is this land of America, so many travel there
I'm going now while I'm still young, my darling meet me there
Wish me luck my lovely, I'll send for you when I can
And we'll make our home in the American land

Over there all the woman wear silk and satin to their knees
And children dear, the sweets, I hear, are growing on the trees
Gold comes rushing out the river straight into your hands
If you make your home in the American land

There's diamonds in the sidewalks, there's gutters lined in song
Dear I hear that beer flows through the faucets all night long
There's treasure for the taking, for any hard working man
Who will make his home in the American land

I docked at Ellis Island in a city of light and spire
I wandered to the valley of red-hot steel and fireWe made the steel that built the cities with the sweat of our two hands
And I made my home in the American land

There's diamonds in the sidewalk, there's gutters lined in song
Dear I hear that beer flows through the faucets all night long
There's treasure for the taking, for any hard working man
Who will make his home in the American land

The McNicholas, the Posalski's, the Smiths, Zerillis too
The Blacks, the Irish, the Italians, the Germans and the Jews
The Puerto Ricans, illegals, the Asians, Arabs miles from home
Come across the water with a fire down below

They died building the railroads, worked to bones and skin
They died in the fields and factories, names scattered in the wind
They died to get here a hundred years ago, they're dyin' now
The hands that built the country we're all trying to keep down

There's diamonds in the sidewalk, there's gutters lined in song
Dear I hear that beer flows through the faucets all night long
There's treasure for the taking, for any hard working man
Who will make his home in the American land
Who will make his home in the American land
Who will make his home in the American land

Bonsoir ;
+ 1 /C’est signé

Poivre

Signé.

Signé

La secrétaire d’Etat à la politique de la Ville a jugé «dégueulasse d’instrumentaliser l’immigration». Réponse de l’UMP: quand on est au gouvernement, on est solidaire.

Fadela Amara dit non à l’amendement ADN. La secrétaire d’Etat à la politique de la Ville, a jugé mardi sur France Inter «dégueulasse» qu’on «instrumentalise l’immigration», dénonçant l’amendement sur les tests ADN au projet de loi sur l’immigration.
«L’ADN je ne suis pas d’accord parce que je pense qu’on touche à quelque chose qui n’est pas bon pour notre pays, a déclaré Fadela Amara. Je le dis aussi en tant que fille d’immigrés: y en a marre qu’on instrumentalise à chaque fois l’immigration, pour des raisons très précises. Je trouve ça dégueulasse!».

( Sources: Libé.fr)

bon, dsl si ca a ete dit precedement, mais bon, j’ai eu un coup de cafard ce matin en relisant les news de la semaine.

bisarement pour moi, le “liberté, egalité, fraternité” redevient de plus en plus " travail, famille, patrie"…

:?

Un musée qui ouvre “sous le silence” du pouvoir. Est ce un musée honteux ?. Je vous invite à voir le film que son site propose, il est vraiment bien fait.

Le film : http://www.histoire-immigration.fr/main … sequence=0


Le site du musée: http://www.histoire-immigration.fr/

bertrand dit: Fadela Amara dit non à l'amendement ADN. La secrétaire d'Etat à la politique de la Ville, a jugé mardi sur France Inter «dégueulasse» qu'on «instrumentalise l'immigration», dénonçant l'amendement sur les tests ADN au projet de loi sur l'immigration.
«L'ADN je ne suis pas d'accord parce que je pense qu'on touche à quelque chose qui n'est pas bon pour notre pays, a déclaré Fadela Amara. Je le dis aussi en tant que fille d'immigrés: y en a marre qu'on instrumentalise à chaque fois l'immigration, pour des raisons très précises. Je trouve ça dégueulasse!».


on peut en sourire mais c'est pourtant sincère : Enrico Macias aussi a fait part de son désaccord sur cette mesure, affirmant qu'on ne devait pas empêcher des gens qui viennent travailler pour nous en France de faire venir leur famille ou de les soumettre à des mesures indignes.

En outre, les délégués UMP, dans leurs premières réactions, se disaient "insultés" par Fadela Amara. depuis, ça s'est calmé.

à noter que Martin Hirsch aussi a pris position très rapidement contre l'amendement Mariani.

Dans le Figaro, Je ne signerai pas les pétitions
Par Richard Prasquier*

Des pétitions contre l’utilisation de l’ADN circulent sur Internet signées par des milliers de noms, parmi lesquels des amis de combats communs qui sont mes modèles dans le domaine professionnel ou moral. Ces pétitions, je ne les signerai pas.

Inscrit à ma naissance en 1945 à Gdansk sous le faux nom de Ryszard Myhalczyk, arrivé enfant en France avec des papiers d’identité empruntés, je sais ce que doit ma famille de Juifs polonais aux failles des méthodes d’identification de l’époque de la guerre : la vie. Mon histoire personnelle m’obligerait-elle à m’opposer à « l’amendement Mariani » ? Je ne le crois pas.

L’un des appels à retirer le texte incriminé se conclut par le risque que cette loi ouvre la porte au « fichage génétique de certaines catégories de la population » et rappelle que « les peuples qui acceptent de rogner leurs principes éthiques s’exposent à banaliser l’inacceptable ». L’allusion à un terrible passé est claire. Mais c’est cette allusion elle-même, et non l’amendement en question, qui conduit à « banaliser l’inacceptable ».

Car la protestation contre l’usage de l’ADN à des fins d’identité joue sur trois types d’amalgames. Le test génétique assimilerait la personne examinée à un délinquant, puisque ces examens sont particulièrement utilisés dans les affaires criminelles.

La détermination génétique conduirait à la détermination et à la discrimination raciale, puisque la génétique a servi dans le passé à la différentiation en races, sans compter que ce test sera proposé le plus souvent à des Africains si souvent qualifiés de « races inférieures ». Enfin, le terme de fichier génétique connote le « fichier juif » de sinistre mémoire. Criminalisation, racisme, antisémitisme, rien ne manque à la panoplie de l’horreur.

Ce n’est pas parce que les procédures d’identification des individus ont facilité les crimes lorsque le gouvernement qui les a institués était un gouvernement criminel que toute procédure d’identification transforme le gouvernement démocratique qui l’institue en régime criminel.

Il fut un temps où l’idée même d’une carte d’identité, d’un repérage par empreintes digitales, voire la photographie d’un visage étaient considérés par certains comme attentatoires aux libertés personnelles. Qui le penserait aujourd’hui ?

Cette loi sur le regroupement familial, d’inspiration humaniste, repose sur des rapports de filiation menacés par l’éventualité de fausses déclarations. Pourquoi alors ne pas utiliser une procédure fiable et sans danger ? Les tests ADN sont en France, plus qu’ailleurs, strictement encadrés par la loi, ce qui ne signifie pas que de nouvelles indications légales soient a priori interdites.
En ce qui concerne l’aspect potentiellement raciste qui participe de façon subliminale à la protestation, la recherche génétique a confirmé l’inanité des divisions et des hiérarchies raciales. L’ADN est une arme contre le racisme.

Quant à l’évocation d’un « fichage » sur le modèle du fichage des juifs, elle relève de ce mécanisme confortable de l’assimilation outrancière qui détruit la réflexion et abolit les distinctions, mécanisme dans lequel prospère une certaine bien-pensance. Tout établissement de fichiers s’effectue dans un cadre juridique étroit et contraignant. Considérer que ce nouveau fichier serait à la base d’une chasse au faciès, voire d’une « première étape vers l’irréparable » nécessite mauvaise foi ou méfiance singulière vis-à-vis de la solidité de nos institutions républicaines.
Certaines précautions complémentaires ont été prises comme la mise des frais à la charge de l’État et la limitation de la recherche à la filiation maternelle. Le développement des tests ADN posera dans notre société de difficiles questions d’eugénisme et de choix parental à analyser sans préjugés, nombrilisme ou imprécations. Ces dernières ne sont pas absentes du débat actuel qu’elles affaiblissent.
L’opinion que j’exprime est personnelle, et dans ce domaine chaque membre du CRIF a évidemment sa liberté. Mais, moi qui garde la honte d’avoir défilé, étudiant, aux cris de « CRS, SS », je me dois de lutter contre les amalgames.

* Président du CRIF