bertrand dit:Pure posture politique? Des vilains gauchistes seulement? Ou de ceux qui veulent faire voter cette loi et cet amendement à des fins politiciennes?
Je vais répondre sur la citation de Bertrand à tout le monde.
D'abord je ne parlais pas des intervenants de Trictrac, mais de ceux du grand cirque politique (désolé, je n'ai pas été assez clair sur ce point).
Posture politique de tous les élus français sans exception. C'est comme si chacun participait à un jeu de rôle. Les élus de droites jouent les sévères qui luttent contre l'immigration (avec un texte inutile). Ceux de gauche jouent les gentils pourfendeurs de méchants (avec des envolées lyriques et des trémolos dans la voix). Ceux de droite mais plus vraiment se disent que c'est une bonne occaze de marquer sa différence donc sont contre.
Tout le monde saisit la partie du texte concernant l'identification par tests ADN parce que c'est médiatique, c'est "sailllant", et oublie tout le reste du texte.
Sur le texte lui-même, je l'ai déjà écrit, je pense que lutter contre le risque de fraude au regroupement familial d'enfants provenant de pays où les probabilités de faux états-civils est importante, c'est ridicule, ça ne représente rien en proportion de l'immigration totale.
Cette loi est donc une "pignolade".
Maintenant quand je vois à quel point c'est la partie "tests ADN" qui cristallise les réactions (encore une fois, pas forcément ici, mais dans les médias en général), je n'ai pas l'impression de faire un amalgame avec d'autres manifestations d'oppositions (au nucléaire, etc.), mais il me semble que de manière sous-jacente, il y a une méfiance, voire un rejet du "progrès".
C'est sur ce point que j'essayais "d'élargir le débat".
L'identification ADN c'est une technique.
Une technique par définition est neutre.
C'est qui l'utilise et pourquoi qui rend les résultats de cette technique "bons" ou "mauvais".
En l'occurrence, le qui c'est l'état français, et le quoi est defini très précisément (et encadré) dans la loi (identification du lien de filiation avec la mère sur ordonnace d'un juge).
ça devrait suffire pour nous rassurer (à considérer qu'on a confiance dans nos institutions).
Or certains expriment des craintes qui vont très au-delà de ce qui est défini aujourd'hui, on parle de fichage, d'eugénisme, etc.
C'est là que je fais le lien avec le rejet du nucléaire ou des OGM.
Comme les luddites au début du XXe siècle qui pensaient que les machines étaient mauvaises pour l'homme, il me semble qu'il y a aujourd'hui un retour d'un discours (mâtiné de conspirationnisme = "on ne nous dit pas tout") où le progrès est un danger.
En tant que scientifique de formation, la prise de ce discours dans les opinions m'étonne et en poussant un peu m'inquiète : Je me dis qu'à force de rendre la recherche et le progrès systématiquement suspects, à force de se dire que le statu-quo ne présente pas de risque, et que pas de risque c'est bien (principe de précaution), on risque la sclérose.
Alors je vous l'accorde, on s'éloigne un peu de "l'amendement ADN", mais pas tant que ça.