Aaaah, maintenant qu’ils se sont torché avec leur propre loi de la bioéthique, j’ai vraiment hâte d’avoir une puce RFID implantée dans la peau… En effet, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
Maintenant que la politique de surveillance bigbrotheresque a mis le pied dans la porte (pourtant fermée) de la technologie génétique pour justifier ses mésactions, ils vont pouvoir entrer tout entier. Aaaah, la joie des nano-bugs, des puces intradermiques, des lecteurs de phases cérébrale, satellites de surveillance capables de remplacer toutes les caméras CCTV d’une ville… On a juste à attendre que des gens développent ces téchnologies (certaines existent ou sont juste le rêve de quelques scientifiques ou sont en cours de création). Après, il suffit qu’on les justifie sur la peur de l’autre, sur le porte monnaie d’épicerie, whatever…
L’immigration n’a jamais fait de mal tant que les immigrants peuvent travailler. A NY, ils sont un demi million en situation irrégulière et la vie va très bien. Même s’ils en chient pour des salaires de misère, ils se sentent mieux là que chez eux.
Mais, vous comprenez, la baisse du pouvoir d’achat pour acheter des gadgets débiles dont on a pas besoin, c’est évidemment la faute des immigrés, des nonistes, des grévistes, de la faible croissance*, des [insérez le groupe pointé du doigt par l’oligarchie] et pas du tout des gens fortunés qui rabotent tout ce qu’ils peuvent pour s’en mettre encore plus dans les fouilles, vous demandant à vous de vous serrer la ceinture pour qu’ils puissent continuer, parce que “la société est ainsi”, “les marchés sont comme ça”, “impossible d’imaginer autre chose”, “on a les mains liés”, “c’est pas du tout de notre faute”.
Marrant, comme c’est quand même eux dont les salaires augmentent régulièrement alors que pour augmenter les notres, on doit renoncer à tout, manger du riz et des nouilles.
De toutes, façons, accompagné de la propagande du quotidien, alimenté par la Ligua Quintae Republicae (qui ne nous est pas unique), on a été formés à accepter la situation, à ce que ce soit inaliénable, à croire “qu’il n’y a pas d’argent”, à croire que ce système est le seul que l’humanité peut concevoir, à croire que “la satisfaction de desseins privés mène à la réalisation des besoins publics”, etc.
On nous nourrit de conneries, mais éduqués d’individualisme dans une société dont la qualité mise en exergue est la cupidité, nous sommes résignés de naissance, heureux quand les puissants membres du club “Le Siiècle” nous laissent des miettes, parce qu’un iPod, vous comprenez, j’en ai plus besoin qu’une sécurité sociale puisque là tout de suite, je suis pas malade…
Regardez comme ils justifient les retraites : “vous comprenez, il faut que tout le monde soit égal au niveau de la retraite”. Oui, ok. Why not. Mais pourquoi alors niveler vers le bas ? Je suis sûr que tout le monde serait heureux d’une retraite à 40 ans. “Oui, mais vous comprenez, il n’y a pas d’argent”. Ah ? Avec les patrons du CAC40 qui ont augmenté en moyenne leur salaire de 10% là où la fameuse croissance était de 1.6% (2004 ou 2005) ?
Avoir un chef qui a prôné toute sa campagne sur la valeur travail alors que tout le monde sait depuis 1970 que seul la finance permet d’atteindre la richesse, que l’ascenseur social n’existe plus et que seul l’individualisme forcené permet d’augmenter son salaire à la façon d’un mercenaire ?
Et il faudrait se battre pour cette société ? Mais les valeurs défendues par tous ces gens sont puantes. Qu’ils soient PS, UMP, UDF, LCR ou whatever, c’est toujours le même chant qui revient : individualisme, cupidité, suppression de la solidarité. Bien sur, ils prônent le contraire pour se faire élire, ils prétendent le contraire pour vendre au rabais notre travail. Les règles de fonctionnement de la société au niveau mondial sont basées sur la cupidité. L’euphémisme sert juste à le faire accepter. Toutes les guerres sont “défensives”. Qu’elles soient réelles ou économiques, tous les camps en conflit prétendre toujours se défendre (même si la guerre est “préventive” voire, l’horrible néologisme, “préemptive”). Mais on accepte tous ces mensonges. Béni soit les gens qui n’ont pas percé à jour la novlangue néolibérale, au moins ils ont pas le sentiment de se faire avoir à chaque fois qu’ils lisent une dépèche AFP.
Bref, je suis bien forcé d’y vivre, mais pas de l’aimer, cette société. Et encore moins de croire en tous les mensonges dont on nous gave. Une société basée sur la cupidité ne peut que s’autodétruire à long terme. J’espère être encore en vie ce jour là pour le voir. Mais c’est pas gagné, l’abîme appelle l’abîme.
greuh, marre de toutes ce conneries.
* : “croissance”, la source de toutes les félicités, de tous les drames, dont personne est capable de prédire les fluctuations, mais dont tous les experts prétendent qu’ils le sont. “Relancer la croissance par telle ou telle mesure” ? Mais comment y croire ? Personne n’est capable d’en prédire les fluctuations. Quand dans les journaux, ils se trompent sur une fluctuation, les experts disent “je vous l’avais prédit” et personne n’ose leur sortir leurs précédentes prédictions pour leur montrer leur foutage de gueule. Lire les archives de journaux, c’est une bonne chose pour prendre en main l’ampleur du mensonge, mais comme personne ne le fait et que les gens ont des sujets plus intéressants à étudier (qui à gagné à la starac) - et je les comprends sur ce point, on s’est déjà qu’on est niqués - personne ne réagit. De toutes façons, si on en parlait, ce serait en langue de bois, comme les mots “réforme” et “crise”, vidés de leur sens. “problème”, curieusement absent, tout comme “profit” (on parle de “retour d’investissement”), “patron” (“entrepreneur”), “pauvre” (“revenus modestes”), etc.
Edit : j’oubliais un point. Il va de soi que personne ne se révoltera vraiment. Le peuple n’a besoin que d’espoir pour vivre**. Du pain et des jeux. Donc des iPod et des reportages sur Marcel, qui fait des chaussures en bois dans la Drôme. Sans oublier de transformer les politiques en people, nos nouvelles têtes couronnées, de droit financier.
Et quand bien même il y aurait révolution, ça ne changerait rien : comme le dit si bien Orwell, une révolution sert à remplacer les gens de catégorie A (gouvernants) par ceux de la catégorie B (bourgeois) avec l’aide de la catégorie C (travailleurs). On remarque que la seule à ne pas changer de statut sont les C, qui sont passés du statut de serf à celui d’ouvrier spécialisé (euphémisme signifiant exactement le contraire) à celui de “revenu modeste”.
De toutes façons, “les chefs d’entreprise” discutent avec les “partenaires syndicaux”, ce qui devrait normalement vouloir dire que les deux sont du même côté de la barrière, supprimant l’idée de lutte. Les conflits, ce n’est bon que quand c’est les grands qui en font : “attaquer le marché”, “tracer la feuille de route”, etc.
Ou alors, prendre un terme négatif et y coller social, histoire que “social” (depuis longtemps disparu du vocabulaire) soit un peu plus noirci.
** : je n’en ai plus.