Philippe dit:Pour le coup, ta définition me semble beaucoup trop extensive
parce que tu as un point de vue très religieux de la question. Pour tes futurs oraux je te recommande vivement de l'élargir.

Philippe dit:un peu fumeuse,
...le genre de truc qui fait toujours avancer le débat. On pourrait considérer que tu as l'esprit aussi un peu enfumé, ca se vaudrait et ce serait du même niveau. Mais bref, passons...
Philippe dit:notamment dans sa dernière partie - séparation en chacun d'entre nous (bonne chance !) entre les valeurs universelles, etc. Tu places la religion dans la catégorie "valeurs universelles" ou "ce qui fait chacun de nous un individu" ?
c'est évidemment un choix individuel (même s'il est mâtiné par ta situation sociale, etc.). Une valeur universelle, c'est par exemple l'égalité de tous devant la loi, la non-discrimination hommes/femmes, l'impôt, la liberté d'aller et de venir, etc. Après que tu ailles et viennes entre chez toi et la mosquée, le temple, ou le supermarché, c'est un choix individuel.
Philippe dit:Tu parles de la laïcité comme institution, pas de la façon dont elle marque les comportements (je te renvoie au post d'Eric...).
Effectivement, vu que le sujet porte sur le président de la République, le chanoine, etc., j'en parle effectivement comme une institution. Comme on peut évoquer le fait religieux sans parler des pratiques personnelles. Maintenant on peut élargir le débat, mais on risque de retomber dans la singularité indépassable des exemples.
Philippe dit:Si la laïcité était négative, l'État ne financerait pas les écoles privées religieuses,
Elles ne sont pas financées en tant qu'elles sont religieuses mais parce qu'elles rendent un service à la population.
Reste qu'elles dispensent un enseignement religieux dans un cadre scolaire, ce qui n'est pas très en ligne avec le principe de laïcité dans la République francaise, et que ce sont les impôts de tous, croyants et incroyants, bigots et bouffe-curés, qui payent ce genre de fantaisies. Pourquoi pas une séparation stricte ? Ce d'autant plus que si la France avait du mal à implanter des écoles partout, comme c'est souvent le cas dans le tiers-monde, on pourrait comprendre la substitution d'entreprises privées, religieuse ou pas. Mais là ce n'est pas vraiment le cas.
Philippe dit:ni l'entretien des lieux de culte,
Les lieux de culte catholiques entretenus par l'Etat le sont parce qu'ils appartiennent à l'Etat. Ils le sont très mal d'ailleurs (compare avec la Bavière). Les églises construites depuis 1905 sont entretenues par l'Eglise.
Merci pour le rappel de cours. Encore une fois, reste que l'Etat finance des lieux de culte d'une religion avec nos impôts à tous, on est donc loin d'une laïcité répressive. Qu'est-ce qui s'opposerait (à part peut-être une politique d'histoire patrimoniale, honorable en soi) à ce que cette charge financière soit redonnée aux institutions qui en profitent - et qui d'ailleurs les entretiendrait probablement bien mieux, pour la plus grande joie des croyants inspirés par le modèle bavarois ?
Philippe dit: pas plus que l'on autoriserait les activités paroissiales au sein des lycées publics (l'existence d'aumôneries dans les lycées publics que j'ai fréquentés m'a toujours surpris), etc.
Simple tolérance... les aumôneries ont intérêt à être très discrètes !
Soit, je ne dis pas le contraire. Mais les lycées étant censés être des lieux neutres, pourquoi ne pas dire "merci messieurs, mais allez voir un local avec la mairie, comme toute association, ou réunissez-vous dans votre lieu de culte". Là encore, il y a tolérance; c'est très bien, ca ne m'empêche pas de dormir, même si je comprends que les lycés soient un lieu idéal pour toucher la jeunesse en formation (et qui justement pour cette raison devrait à mon avis rester en dehors d'atteinte des dogmatismes, quels qu'ils soient, dans les lieux d'enseignement).
Mais alors qu'on ne m'abreuve pas d'arguments sur la laïcité francaise liberticide (il y a quelque années, les gringos avaient fait une démarche officielle au Quai d'Orsay en ce sens...

).
Philippe dit:En ces temps de désaffection certaine pour le religieux organisé, les Églises seraient les premières à perdre à vouloir toucher à la laïcité telle qu'elle est construite actuellement.
Tout dépend du régime de substitution ! On pourrait être beaucoup plus ouvert au fait religieux.
Certes, on peut toujours passer les bornes. Baptiser les présidents à Reims, emmener tout le gouvernement aux messes officielles à chaque fête religieuse, instaurer des cours de catéchisme à l'école. Sauf que non merci. Tu crois, tu pratiques, très bien, je m'en réjouis sincèrement pour toi, mais c'est du ressort de la sphère privée. C'est justement le principe de la laïcité, qui va aussi protéger ton droit à l'exercer individuellement dans la cadre d'une collectivité dédiée.
Philippe dit:Sur le discours même de Sarkozy, ce qui m'inquiète c'est d'abord qu'il remette le sujet sur le tapis, ce qui ne tendra qu'au débordement des passions, qu'il assume des attitudes très pro-vaticanes là où les anciens présidents de la Vème ont été beaucoup plus neutre,
Tu reprends le terme de neutralité, finalement... dans un sens aussi général que je l'avais fait : pour dire que l'on ne doit n'y s'opposer aux religions ni s'en faire le propagandiste.
Tu l'appliquais au principe de laïcité, que je percois plutôt comme une tension. Je l'applique ici à une politique. Principe / politique, Théorie / praxis, pommes / poires,... Dommage, en t'attaquant de manière erronée à la forme, tu esquives le fond.
Philippe dit:chrétien-démocrate, qui est le premier à dire haut et fort que sa foi n'a aucune influence sur sa vie politique. A quoi bon alors être croyant ??
C'est d'abord un enrichissement personnel, une voie, un mode de vie, non ? Pourquoi s'en faire un oriflamme dans la vie publique ? Evidemment ce ne sera pas l'avis des opus déistes, mais je connais suffisamment de cathos qui pensent effectivement comme ca pour croire que c'est une vision assez partagée. Et ne l'occurrence je trouve la position de Bayrou plus responsable que celle de Boutin (et de son directeur de cabinet, catho convaincu et militant à l'âme un peu noircie...).