[politique] taux d'abstention pour illégitimer un scrutin ?

MrGirafe dit:
Batteran dit:Une abstention trop forte qui traduit, elle, une perte de confiance voire un rejet des institutions qui, a partir du moment ou elles ne sont plus explicitement ou implicitement acceptées par la majorité de la populations perdent leur caractère démocratique.

Tu nous parles révolution là, nous sommes bien loin des urnes, de l'abstention et du vote blanc.
Nos institutions permettent d'être changées, encore faut il qu'une majorité se dégage autour d'un changement d'institutions.
Avant ton énorme clash démocratique, il y aura des partis (ou une large entente nationale) qui auront proposé de nouvelles institutions qui ramèneront la paix sociale.
Et d'ici là, les partis en place auront eu le temps de faire de nombreuses fois ce en quoi ils croient, de mettre en oeuvre leurs convictions pour le peuple français, avec la légitimité délivrée par les voix des français dans le cadre des institutions françaises.


Je ne vois pas les choses de façon aussi manichéenes. Il n'y a pas d'un coté la révolution, de l'autre une légitimité parfaites des institutions et de leur fonctionnement.

Les choses sont plus nuancées. et a mon avis, le taux d'abtention montre une certaine nuance de couleur pas saine à mon gout.
Stéphane dit:Son ironie signifie juste que ce ne sont pas les votes ni les élections qui font une démocratie ;)
Stéphane

merci
El comandante dit:
maester dit:
Wasabi dit:
La seule chose qui est idiote, c'est d'obliger les gens a aller faire la queue a un endroit precis un jour donne pour aller voter. Le systeme qui marche, c'est de permettre de voter par courrier pendant le mois avant la date d'echeance. Comme ca voter ne devient plus une contrainte.


Ah bon ? Et ça marche où, ça, comme système ?

Aux Etats-Unis notamment pour le vote des résidents à l'étranger.
On l'utilise en France dans le même cas. Et ça sert pas mal à bourrer les urnes. :mrgreen:


Oui, voilà, c'est bien ce que je me disais aussi...
adel10 dit:
Stéphane dit:Son ironie signifie juste que ce ne sont pas les votes ni les élections qui font une démocratie ;)
Stéphane

merci


Non c'est l'inverse justement, et il faut en profiter.
shix dit:
Stéphane dit:Son ironie signifie juste que ce ne sont pas les votes ni les élections qui font une démocratie ;)
Stéphane

Évidement celui qui va voter et qui se frotte les mains de savoir comment vit la démocratie entre deux scrutins n'est pas vraiment malin non plus.
S'investir (la démocratie locale commence bien souvent dans une association locale), s'informer (agir sur son environnement sans le connaître, difficile), utiliser son droit de consommation en bonne intelligence (la carte bancaire, celle qui pèse de plus en plus lourd face à la carte électorale), manifester, pétitionner, se réunir, échanger (comme on le fait ici), créer du lien entre nous, surveiller les pouvoirs et les contre-pouvoirs, militer (quel qu'en soit la cause) ne pas arriver à 2 jours d'un scrutin en se disant "c'est compliqué je comprends rien", la connaissance politique se fait au quotidien. Je déplore moi aussi que cela ne fasse pas l'objet de cours obligatoires (avant d'arriver au lycée et surtout en fac, on aborde quasiment pas les grandes idéologies et leur application concrète dans les programmes des grands courants politiques d'aujourd'hui, combien de gamins je vois arriver qui savent pas ce que sont la gauche et la droite alors qu'ils dissèquent le capitalisme et le communisme en classe de 3e).
Il y a tant de moyens d'œuvrer en tant que citoyen, réduire cela à un vote ce serait réducteur. Mais je ne vois pas comment, on ne peut s'intéresser à ces sujets et choisir de vivre dans une société démocratique, en compromis donc, sur laquelle on n'a pas d'avis, sur laquelle on essaie pas d'agir ?!


nous vivons dans un société qui fait travailler , des enfants, qui vole aux pays les plus pauvres des ressources vitales ,qui fait travailler des personnes a 1 dollars par jour , justement dans des pays appelé dictatures le plus souvent

en l'état actuel pour moi voter signifie , merci de cautionner ma politique d'esclavagiste et vaguement xénophobe, ce qui vous laisse tout le temps d'utiliser plein de grand mots comme liberté , démocratie ou autre
El comandante dit:
maester dit:
Wasabi dit:
La seule chose qui est idiote, c'est d'obliger les gens a aller faire la queue a un endroit precis un jour donne pour aller voter. Le systeme qui marche, c'est de permettre de voter par courrier pendant le mois avant la date d'echeance. Comme ca voter ne devient plus une contrainte.


Ah bon ? Et ça marche où, ça, comme système ?

Aux Etats-Unis notamment pour le vote des résidents à l'étranger.
On l'utilise en France dans le même cas. Et ça sert pas mal à bourrer les urnes. :mrgreen:


C'est utilise aux U.S. pour le vote tout court, pas besoin de resider a l'etranger. Dans mon secteur, les 2/3 (sinon plus) des votes se font par courrier. Il y a meme des elections ou le vote est uniquement par courrier (en general il s'agit de propositions de lois).
Ca marche sans probleme, en tous cas ici.
Quant a 'bourrer les urnes', c'est facile de verifier si il y a de la fraude a grande echelle. Il suffit d'echantilloner des votes et de les verifier. Bref ca n'est pas une excuse.
adel10 dit:
en l'état actuel pour moi voter signifie , merci de cautionner ma politique d'esclavagiste et vaguement xénophobe, ce qui vous laisse tout le temps d'utiliser plein de grand mots comme liberté , démocratie ou autre


C'est drôle, pour moi c'est ne pas voter qui signife cautionner tout en se cachant derrière une digne révolte.

Ne pas voter, c'est refuser de s'exprimer alors même que j'en ai le droit. Greuh, je crois, a dressé une liste des responsables de l'abstention, il a oublié de mentionner les abstentionnistes eux-même. Je ne sais plus qui disait "c'est à croire que l'abstention arrange bien les politiques", c'est évident et il serait temps de s'en rendre compte : La démocratie c'est le pouvoir du peuple quand il s'exprime, quand il ne s'exprime pas, personne ne peut savoir ce qu'il a voulu dire, et donc chacun est libre de lui faire dire ce qu'il veut. A la rigueur, il dit "la démocratie c'est nul je ne veux pas participer au gouvernement de mon pays"

La seule chose qui puisse pousser un parti politique a changer son discours ou ses têtes, c'est une déculotée électorale (ça s'est vu pour la droite, ça se voit aujourd'hui pour la gauche), l'abstention rend cette déculotée beaucoup plus floue.

Quant à évoquer le référendum sur le TGE pour s'expliquer, c'est à mon avis un non sens, il n'y a aucune comparaison possible entre un référendum qui me demande de répondre par "oui" ou par "non" à une question terriblement complexe et une élection où l'on me demande d'aller voter pour des députés qui présentent un programme et dont l'action est par la suite vérifiable.

NB : Je différencie le vote blanc de l'abstention et même si je ne vois pas comment il pourrait être pris en compte dans le résultat final, je pense qu'il devrait être distinct du vote nul ou de l'abstention. (suffrage dépouillé tant, suffrages exprimés tant, résultats tant)
Wasabi dit:
El comandante dit:
maester dit:
Wasabi dit:
La seule chose qui est idiote, c'est d'obliger les gens a aller faire la queue a un endroit precis un jour donne pour aller voter. Le systeme qui marche, c'est de permettre de voter par courrier pendant le mois avant la date d'echeance. Comme ca voter ne devient plus une contrainte.


Ah bon ? Et ça marche où, ça, comme système ?

Aux Etats-Unis notamment pour le vote des résidents à l'étranger.
On l'utilise en France dans le même cas. Et ça sert pas mal à bourrer les urnes. :mrgreen:

C'est utilise aux U.S. pour le vote tout court, pas besoin de resider a l'etranger. Dans mon secteur, les 2/3 (sinon plus) des votes se font par courrier. Il y a meme des elections ou le vote est uniquement par courrier (en general il s'agit de propositions de lois).
Ca marche sans probleme, en tous cas ici.
Quant a 'bourrer les urnes', c'est facile de verifier si il y a de la fraude a grande echelle. Il suffit d'echantilloner des votes et de les verifier. Bref ca n'est pas une excuse.


Ah oui, aux Etats-Unis ? Le pays où ils ont passé deux semaines à recompter les voies pour une présidentielle ? Le pays où en fait c'est celui qui a perdu qui a été élu ? Ah ouais, ça a l'air vachement bien comme système ! Putain, j'suis dégouté, on aurait un gouvernement de gauche à l'heure qu'il est.

Mais évidement que nos démocraties sont imparfaite (et pas que dans leurs scrutins). Mais n’est-ce pas aussi la déresponsabilisation des citoyens qui fait que la démocratie pourrit ?

Quand on met sous tutelle l’audiovisuel public, qui s’insurge ?
Quand on présidentialise à 53% un régime en réduisant le parlement à une cour de récré remplie de godillots d’un bord et d’opposants stériles de l’autre, qui s’en inquiète ?
Quand on sécurise un pays, non pas pour combattre la délinquance, le grand banditisme ou le trafic d’influence en toutes sortes (qui oppresse toujours un peu plus la démocratie) mais bien pour mettre sous contrôle ceux qui pensent différemment et qui veulent matérialiser cette pensée dans la cité, qui s’alarment ?
Quand on bafoue toutes nos valeurs républicaines jusqu’à celles qui forment notre devise, pourquoi continue-t-on de les enseigner hypocritement au lieu de les réaffirmer face aux pourfendeurs d’Histoire ?

Ceci étant dit sur ces droits/devoirs du citoyen qui ne doivent pas toujours chercher le mal ailleurs que dans leurs responsabilités (mais pas uniquement non plus on est d’accord), juste pour en revenir au vote et à l’importance qu’on y accord …

Personnellement, je sais qu’au niveau local, là où j’arrive à saisir l’implication de mon vote sur des éléments très concret de ma vie quotidienne, je suis convaincu que voter pour tel ou tel parti ce n’est pas la même chose. Je sais que je peux encore demander des comptes. Même si évidement je trouverais toujours des raisons qui alimenteront ce sentiment de trahison par rapport à cette voix que j’ai donné. Je commence à intégrer le principe de concession dans une société démocratique.

Maintenant plus l’élection est nationale ou supra-nationale, moins on sent l’emprise de notre vote sur la politique menée. Surtout en ce qui concerne l’Europe où personne ne comprend rien, où nos représentants sont inconnus et lointains, où certains partis semblent voter les mêmes choses PSE/PPE, où tout s’embrouille (socialisme français, socialisme des pays de l’est, ça veut dire quoi ?).

Ce qui manque comme d’habitude c’est le manque d’emprise du citoyen sur son environnement (c’est d’ailleurs vrai pour l’homme tout court, qui a besoin d’agir sur son environnement, de se l’approprier). Tant que le vote semblera si flou dans son utilité, l’abstention règnera. Comment rendre lisible notre vote ? Par de la communication, par une identification de ces partis pour lesquels on vote et les actions sur lesquelles ils se positionnent.

Identifier cela demande en plus à ces partis de dégager quelques grandes orientations pour l’Europe, des projets auxquels on a envie d’adhérer. Que l’on nous parle réellement d’Europe sociale par exemple (mais est-ce que ce terme a un sens pour tous les européens ou juste pour les français ?)

Ce qu’un élu local en campagne arrive concrètement à nous promettre (après tenir sa promesse c’est autre chose, mais au moins vous avez voté ^^) comme un nouveau gymnase, un accompagnement envers les personnes âges, de nouveaux transports en communs, une promotion touristique sur un site défini etc … il faut que nos élus nationaux d’une part et européens d’autres part, arrivent à nous le rendre apparent pour que nous ayons l’impression que nos votes aient une incidence lorsque la réalisation de ces projets arrivent.

On voit bien que le vote a une utilité : Europe Ecologie a cartonné et depuis trois jours, chez les hommes et femmes politiques, c’est le concours de celui qui sera le plus vert ! Sarkozy se présente désormais comme le champion du développement durable ! :lol:

S’il est aussi efficace en monsieur écologie qu’il l’a été en monsieur sécurité et en monsieur pouvoir d’achat, la planète est mal barrée ! :|

Mathias dit:...

+1. Comme quoi l'écologie est soluble dans le capitalisme. C'est le billet Vert.

Autre double-effet kiss cool du vote : on a eu le ballon d'essai-amendement Lefebvre sur les malades qui pouvaient travailler à la maison. Puis Sarko qui a annoncé l'élargissement du rôle des mutuelles (après leur avoir vendu les informations médicales privées l'an passé). Aujourd'hui c'est la dénonciation des "fraudes" de l'assurance maladie. Ca déroule, c'est efficace, et pui ils ont "gagné" les élections.


Abstention, piège à cons.
El comandante dit:
Mathias dit:...

+1. Comme quoi l'écologie est soluble dans le capitalisme. C'est le billet Vert.


Celle-là, je l'ai comprise. :lol:

Ceci dit, les écologistes ne se présentent pas forcément comme des anti-capitalistes. Ils ne veulent pas remettre en cause l'économie de marché mais l'orienter différemment. Après tout, le commerce équitable, c'est toujours du commerce.
Mathias dit:On voit bien que le vote a une utilité : Europe Ecologie a cartonné et depuis trois jours, chez les hommes et femmes politiques, c'est le concours de celui qui sera le plus vert ! Sarkozy se présente désormais comme le champion du développement durable ! :lol:


Ouaip champion dans le discours !
On peut parler de Sarko, mais cela est valable pour de nombreux politiques (quelque soit leur bord). L'écologie revient dans les discours après en avoir été écartée par la crise.
Durant la campagne des présidentielles, l'écologie a été l'un des thèmes majeurs. Conséquence, organisation d'un grenelle qui presque 2 ans après n'a abouti sur presque rien si ce n'est des discours.
Montée des vers, les discours reviennent, j'espère que les actes aussi, mais j'en doute. L'écologie n'est pas bien compatible avec une politique productiviste et libérale.

Pour en venir au commerce équitable, attention, commerce n'équivaut pas à capitalisme. Actuellement les tenants du capitalisme (centrales d'achats notamment) oeuvre à faire rentrer le commerce équitable dans le modèle capitaliste... et ils y arrivent plutôt bien.
LeChef dit:L'écologie n'est pas bien compatible avec une politique productiviste et libérale.

Le productivisme et la société de consommation sont en effet peu compatibles avec l'écologie.

Mais le libéralisme est possible. On peut envisager la production d'énergie par chacun, sur les mètres carrés dont on dispose (toit, cour etc.) pour en faire profiter ses voisins (contre paiement) sans passer par une société centrale.
Idem pour le traitement de l'eau, la récupération des eaux pluviales, le co-voiturage, les paniers bio, les jardins d'ouvriers, la collecte des déchets.. Tout cela peut être très libéral et enrichissant pour tous.

j’aime beaucoup le dessin :lol:

MrGirafe dit:
LeChef dit:L'écologie n'est pas bien compatible avec une politique productiviste et libérale.

Le productivisme et la société de consommation sont en effet peu compatibles avec l'écologie.
Mais le libéralisme est possible. On peut envisager la production d'énergie par chacun, sur les mètres carrés dont on dispose (toit, cour etc.) pour en faire profiter ses voisins (contre paiement) sans passer par une société centrale.
Idem pour le traitement de l'eau, la récupération des eaux pluviales, le co-voiturage, les paniers bio, les jardins d'ouvriers, la collecte des déchets.. Tout cela peut être très libéral et enrichissant pour tous.


Ta vision du libéralisme est un peu angélique tout de même.
Lorsque le libéralisme se résume à : "la concurrence libre et non faussée" + "la loi du marché", ça ne permet pas la liberté de s'organiser, mais ça devient la loi de la jungle où seules les plus forts s'en sortent ; ça amène également à des crises telles que celles que nous connaissons actuellement.

Je ne dis pas qu'à la place, il faut en revenir au dirigisme et au collectivisme, loin de là. Simplement la liberté, ça s'organise.
LeChef dit:Ta vision du libéralisme est un peu angélique tout de même.

J'ai juste fait remarquer que écologie et libéralisme pouvaient aller sans problème ensemble. Je n'ai absolument pas porté de jugement de valeur ni sur l'un ni sur l'autre.
Il y a d'ailleurs pas mal d'écolos-libéraux, pas forcément issus des verts, mais écolos tout de même.

De nombreux modèles économiques sont écolo-compatibles. C'est surtout la société de consommation qui ne va pas bien avec.
MrGirafe dit:
LeChef dit:Ta vision du libéralisme est un peu angélique tout de même.

J'ai juste fait remarquer que écologie et libéralisme pouvaient aller sans problème ensemble.

3Sans problème", je ne pense pas. Le libéralisme étant basé sur une logique de profit, il nécessite un certain nombre de régulations pour être écolo-compatible. Ca ne va pas de soi.

Peut-être que Girafe parle plus du libéralisme en tant que modèle de société politique ala XIXème (et pas tellement de sa composante économique, au sens très chargé) ?