Espinha de Bacalhau dit:
Personne ne cherche à t’imposer ses vues. C’est symptomatique combien l’altérité (l’autre dans sa différence) est perçue, de manière récurrente, dans ton discours, comme une forme de domination.
.
Je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que tu veux dire par là.
Espinha de Bacalhau dit:
En revanche, ce que, toi, tu nous imposes depuis le début de cette discussion, c’est le terrain sur lequel elle a lieu.
Pour moi, le terrain a été mis en place par la manière dont Banane a parlé de moi sur un sujet où je n'intervenais pas.
Espinha de Bacalhau dit:
Mais le fait est là, par l’exposé de tes petites contrariétés avec les végétariens et tes histoires de gamelle, tu as procédé à une inversion.
Je pense ne pas être le premier à en avoir parlé. Mais admettons.
Dans ce cas, remettons les choses à l'endroit, je n'ai rien contre.
Espinha de Bacalhau dit:
Mettre au centre de la discussion le désagrément d’un carnivore dans son commerce humain avec les végétariens et tirer de ces considérations, somme toute, assez nombrilistes, le motif principal de toutes ses interventions : leur mode de vie est radical et donc attentatoire à ma liberté.
Tu extrémises ma pensée. En effet, leur mode de vie est radical (enfin sur le plan alimentaire s'entend), mais je ne dis pas qu'il est, en soit, attentatoire à ma liberté. Je ne pense pas avoir parlé de liberté. BananeDC en parle en disant que les non-végétariens attentent à sa liberté en de nombreuses occasions. Là, c'est toi qui procède à une inversion.
Espinha de Bacalhau dit:
L’inversion est là.
Si je parlais de liberté des non-végétariens face aux végétariens, ce serait le cas, mais je n'en parle pas. Je parle juste d'un comportement des végétariens face aux non-végétariens. Je base, en effet, mon commentaire sur des observations personnelles (qu'elle soit directe ou indirects, des "témoignages" entendu ici où là, lectures personnelles, articles de journaux...). Certes, comme dit BananeDC, il y a une forme de généralisation, mais, à mon avis, dès que l'on parle de groupes humains dans leur ensemble, on généralise. Sinon, ça veut dire qu'on parle de cas-par-cas, mais dans ce cas, on ne va pas loin. Dès qu'on parle d'une population dans son ensemble, on opère une généralisation. Tout le monde fait ça tous les jours. C'est indispensable. Maintenant, ça ne veux pas dire qu'on attribue à chaque individu du groupe dont on parle, tout ce qu'on dit sur le groupe en général. Dire ça, c'est vouloir couper court au débat et rester dans une simple discussion "entre potes" sur nos expériences personnelles. Ca peut être intéressant, mais quand on parle du gaspillage à l'échelle planétaire (sujet du premier fil qui a dérivé sur le végétarisme), ça a peu de sens.
Espinha de Bacalhau dit:
La réalité de toute minorité qu’elle soit alimentaire, religieuse, sexuelle, linguistique et j’en oublie, est de subir une « violence » sociétale du seul fait que l’organisation de celle-ci est structurée avant tout sur la norme du groupe majoritaire. Je mets des guillemets parce que cette violence est multiforme. Elle est de nature physique, bien-sûr, lorsque les victimes subissent des passages à tabac comme les homosexuels. Mais elle est, surtout, beaucoup plus diffuse que les seuls sévices à la personne. Elle est là, au détour d’une phrase, sous la forme de sarcasmes, d’un regard, ou d’un questionnement permanent sur sa différence, qui vous met en demeure à chaque instant de devoir vous justifier sur la raison de vos choix personnels. Alors que, dans le même temps, la majorité n’est pas sollicitée avec autant d’insistance sur ces choix à elle. Puisque la société y répond collectivement par le poids des traditions et des habitudes.
OK
Espinha de Bacalhau dit:
L’inversion est constituée quand, dans le débat, la majorité focalise sur l’agression dont elle serait l’objet ( la seule visibilité de la minorité sur le plan vestimentaire est déjà vécue comme telle, voyez avec l’Islam) et le fantasme d’une contagion des idées de la minorité qui menacerait à terme la survie du groupe majoritaire et son identité.
La première partie est vraie. Mais seulement en partie. Car en effet, j'ai dit qu'il y avait une forme "d'agression" dans la manière dont les végétariens (donc pas tous hein) portaient leur conviction sur la place publique. Cependant, je n'ai pas nié que l'inverse existait. J'ai dit que l'agression dans l'autre sens était, à mon avis, amplifié par le fait qu'il existe un prosélytisme végétarien souvent mal vu. On retrouve ça dans la religion. Il existe, de la part des non-croyants, un rejet du catholicisme car il existe un prosélytisme catholique souvent mal vu. Est-ce que ça veut dire pour autant que tous les non-catholiques ou que tous les non-végétariens subissent ce prosélytisme ? Non.
Est-ce que ça veut dire que tous les catholiques ou que tous les végétariens sont prosélytes ? Non.
Mais, à mon avis, nier le fait que le prosélytisme végétarien ou catholique existe est une mauvaise chose pour les deux populations concernées. Car il exacerbe le ressenti de la population majoritaire face à la minoritaire. Et je pense qu'il existe plein de nuances entre vivre sa différence et tenter de la porter vers les autres (ce n'est pas une situation binaire).
Espinha de Bacalhau dit:
Enfin, l’inversion est constituée quand, se plaçant devant, la place qu’elle a toujours occupée, la majorité rejette à l’arrière-plan, la «violence » subie par la minorité.
Ce que je ne fais pas, comme je l'explique juste au-dessus.
Espinha de Bacalhau dit:
Cette mécanique d’inversion est la pierre angulaire du discours du FN. Discours autocentré sur la survie de l’éthnie « française». Sa manifestation, dans le champ de la laïcité, a été récemment remise en avant, avec une conception encore plus radicale limitant la place du religieux dans notre société à la seule sphère privée, et abolissant sa visibilité dans l’espace public. C’est, mot pour mot, la conception qui a été exposée par Loïc, je la cite : « quand tu sors de ton logis, tes convictions s'effacent. Tu n'es plus un musulman, un catho ».
C’est en ce sens que je dis que la position de Loïc est lepénisée et non pas lepéniste comme référent à une adhésion doctrinale à un programme politique.
La fin de ma citation est "il est un citoyen du monde". Derrière ce mot citoyen, je n'entends pas une disparition totale de ce qu'il est. Juste le fait qu'appartenir à la société passe avant ce qu'il est, mais qu'il doit effacer ce qu'il est. Ce qui veut dire que quand il se présente à la société, il est, par exemple, Marcel Duras. Eventuellement, son âge, sa situation de famille et professionnelle. Le reste, ses convictions (qu'elle quelle soit, religieuse, politique ou quoi ce soit), viennent ensuite. Mais évidemment qu'elles viennent, tu ne changes pas de personnalité. Juste que pour moi, vouloir mettre en avant sa différence avant ce qui nous unis, ça n'aide pas à avancer. Alors que mettre en avant ce qui nous unis avant ce qui nous différencie, ça aide à accepter ces différences, toutes les différences. Evidemment, entre pote, dans un cercle de personnes qu'on connait, il n'y a pas de problème, moi je parle d'un vivre ensemble à nombreux. Affirmer qu'il faut qu'on porte tous notre différence face à tous, sans discernement, je pense que c'est dangereux. On apprend à vivre ensemble, à nous accepter les uns autres en apprenant à se connaitre. La tolérance nait de la connaissance.
Espinha de Bacalhau dit:
Lepénisé, je m’explique sur ce mot. Contaminé à un certain degré par les idées malsaines qui polluent notre débat dans la période présente. Par-dessus les clivages et les allégeances politiques qui ne forment pas des tampons contre la porosité de cette infestation.
Tu n'es pas très clair. J'ai l'impression que tu cherches à justifier l'utilisation d'un terme qui n'avait pas sa place dans la discussion.
Entre autre, la définition d'une idée malsain est un concept qui ne peut être que personnel. Et définir quelles sont les idées malsaines reste une forme de censure sur les idées qu'il ne faut pas avoir. Tu sembles vouloir être le garant des "bonnes" ou des "mauvaises" idées en disant cela.