CHRONIQUE N°10: Marquise, mise en place et configurations
Cela fait un moment que je réfléchis à une mise en place “optimale” chez la marquise (ou tout du moins qui s’en rapproche), de nombreux critères et facteurs devant à mon sens être pris en compte afin d’effectuer un bon départ avec la marquise.
Tous ces facteurs ne pourront cependant pas être considérés dans une partie en “temps réel” où vous serez limités par le chrono, il me parait donc intéressant de relever les critères qui me paraissent les plus pertinents lorsque vous devrez choisir votre clairière de départ.
Je me concentrerai cependant ici uniquement sur des considérations liées à la configuration (présence des factions adverses, espace disponible) et non celles relatives à vos moyens et à vos intentions de départ (cartes en main, fabrication, domination), afin de ne pas vous submerger d’informations.
J’utilise personnellement une “méthode” (oui, ça fait prétentieux…) qui me permet de traiter ces informations sans m’emmêler les pinceaux, en privilégiant notamment un raisonnement déductif, du général (la configuration justement) au particulier (la carte que je vais fabriquer au 1er tour par exemple).
En ce qui concerne la configuration, les questions que je me pose par ordre d’importance sont:
- La canopée est-elle présente?
- Si oui, y a t-il des “emmerdeurs” en plus, comme l’alliance et le culte?
- Y a t-il un vagabond pour nettoyer les ruines?
- Est-ce une partie avec ou sans compagnie?
La présence ou l’absence de la canopée est sans aucun doute l’élément le plus important à considérer, car elle induit le fait que la marquise et l’oiseau devront se partager la carte, la notion de “territoire” devenant alors centrale dans l’équilibre de la partie.
En effet, la canopée constitue une faction de “mouvement” et devra généralement empiéter sur le territoire de la marquise pour y poser toujours plus de nids et venir l’inquiéter.
Le chat, à l’inverse, constitue davantage une faction de “position” concentrant ses efforts sur la défense de ses clairières et la construction de ses bâtiments pour marquer des points.
Cette notion de territoire me parait essentielle concernant le choix pertinent d’une clairière de départ en présence de la canopée et ce, pour de nombreuses raisons:
Si vous voulez gagner avec la marquise il faudra généralement vous accaparer un plus grand nombre de clairières que la canopée.
Pour vous donner une idée, il y a 12 clairières sur la carte automne (comme sur la carte hiver d’ailleurs), mais à partir du moment où l’oiseau n’est pas ralenti et parvient à poser 6 nids, vous êtes cuit, tout simplement (cui cui!).
Cette considération est essentielle car elle démontre qu’il ne suffit pas de “couper la carte en deux”, à rapport égal (en terme de “clairières contrôlées”) la canopée est très largement supérieure à la marquise.
Le territoire de la marquise pourrait ainsi s’apparenter à sa “zone de contrôle”, c’est à dire aux clairières qu’elle pourrait défendre efficacement, ou sans être contrainte de se déplacer (disposition stratégique des recruteurs) ou en se déplaçant à partir de son donjon avec les guerriers récupérés par l’hôpital sur des clairières situés à 2 clairières maximum (pour 1 action de mouvement).
Cependant, et les joueurs de marquise le savent, même en occupant tous les espaces constructibles sur les 6/7 clairières situées à “2 mouvements du donjon”, le chat sera toujours assez loin des 30 PV.
Ainsi, une politique “d’expansion” (capitaliste…) devra souvent être envisagée dès la mise en place, selon notamment l’ordre de tour de jeu (important ici!) et la disposition de ses 1er et 2ème recruteurs (mise en place et 1er tour).
Si vous jouez avant la canopée, une mise en place en “souris nord-est” parait en ce sens indiquée car vous pourrez par exemple bloquer très tôt son éventuelle invasion en disposant un “recruteur” sur la clairière renard adjacente à son nid de départ, l’obligeant ainsi à le contourner et à privilégier des clairières avec peu de ramifications, en bordure du plateau de jeu (technique de Bap, ou “Baptec”, au choix).
La disposition nord-est a également un autre avantage peu connu des joueurs: elle oblige l’oiseau à démarrer sur une clairière lapin et bien souvent à placer une carte à cette couleur dans la partie “recrutement” du décret, fragilisant ainsi grandement ce dernier dans la mesure où la canopée aura des difficultés à s’approprier un 2ème nid à cette couleur par la suite.
Toutefois, et si vous jouez après l’oiseau, cette mise en place me parait plus discutable (ah?)…
En effet, si le volatile ouvre avec un dirigeant “combattant” et se déplace sur la clairière renard adjacente (ce qu’il fera à coup sûr), ses guerriers se retrouveront alors à 2 clairières de votre donjon, alors que vous n’avez même pas encore joué (et que vous avez une toute petite bistouquette…).
En y regardant de plus près, un placement du donjon au sud-ouest (clairière lapin) présente également le même problème, un joueur agressif qui joue avant vous pourrait venir investir directement la clairière lapin avec jeton ruine, et se retrouver en position menaçante sur votre clairière “centrale” (généralement avec recruteur) mais aussi (et surtout!) sur votre donjon.
Les clairières nord-ouest et sud-est sont en ce sens plus “confortables” car la canopée devra effectuer un mouvement supplémentaire pour atteindre les clairières adjacentes à votre donjon (3 au lieu de 2).
Cette considération pourrait paraitre futile ou “secondaire” mais sur steam, elle ne l’est pas…
Beaucoup de joueurs ouvriront avec le charismatique et le commandant et viendront s’en prendre à la marquise le plus tôt possible et ça, vous ne pourrez pas le savoir tant que vous n’avez pas effectué votre mise en place, car votre adversaire n’aura pas encore choisi son dirigeant.
Dans le cas d’un dirigeant agressif (généralement choisi en adéquation avec le “style” du joueur concerné…), et si vous ajoutez un lézard collant, un vg sans scrupule ou une alliance peu soucieuse de l’équilibre de la partie, votre mise en place “tranquille” et “optimale” au nord-est se transformera rapidement en cauchemar psychédélique.
Cependant, si vous jouez en 1er, que la canopée ouvre avec le despote et que le vg est un voleur (pacifiste…), vous pourrez bien sûr opter pour cette mise en place les yeux fermés et même inverser les rapports de force, en prenant la canopée directement à la gorge avec votre fameux “avant-poste” en renard.
Si la canopée est absente c’est encore mieux, vous aurez alors énormément d’espace pour construire et la notion de “territoire” jouera alors un rôle moindre, il faudra par contre veiller à défendre votre arrière-garde du vg et de la compagnie, ainsi qu’à repousser la sympathie de l’alliance.
Pour en revenir à la mise en place il faudra également prendre en compte les présences du culte et du vg.
Si le lézard est de la partie en plus de la canopée, j’ai trouvé une astuce: un “lapin refusé” (hahaaa!).
L’idée est d’installer son donjon au sud de la carte (et non au nord) sur une clairière lapin à 1 emplacement et d’y mettre sa 1ère scierie.
Le lézard s’installera très souvent au nord pour bénéficier des 2 clairières lapins adjacentes et même s’il ne le fait pas, il révélera de toutes manières ses cartes “lapins” pour recruter massivement dans ces clairières.
Cela veut dire que si vous vous installez au sud, vous éviterez cet énervant reptile toute la partie (mmmh oui, en lapin tout du moins…) et même encore mieux, vous pourrez vous-même utiliser vos propres cartes lapins pour surmener votre scierie principale, et donc orienter la couleur des parias.
En incitant ainsi (fortement) le lézard à recruter et à utiliser ses conspirations en lapin, devinez qui il risque d’emmerder toute la partie? La canopée!!! (Intéressant n’est-ce pas?).
Imaginez par contre l’inverse, si vous vous installez au nord-est et que le culte (comme souvent…) choisit la clairière nord-ouest pour “profiter” des lapins (et fabriquer à tout prix sa carte “banque des terriers”). Oui, ça ne sera pas la même histoire…
En présence du lézard ET de la canopée, j’ai ainsi tendance à opter pour le coin sud-est, que je trouve qui plus est facile et agréable à défendre (2 grosses clairières souris adjacentes au donjon avec jusqu’à 5 espaces constructibles si les ruines sont nettoyées), et qui me donne en plus l’option de jouer la domination souris si le lézard ne s’installe pas au nord-est mais au sud-ouest (on peut toujours rêver…).
Par contre, je fais une croix totale sur les ateliers lapins (c’est le principe de la démarche), et j’utilise mes cartes pour surmener régulièrement ma scierie, les défausser en fin de tour ou faire jouer l’hôpital si on s’en prenait à mon donjon.
Concernant le coin nord-ouest, il ressemble finalement beaucoup au nord-est, à ceci près que votre donjon ne sera pas disposé sur une clairière à 2 emplacements souris (c’est donc moins bien…) mais que la canopée, une fois encore, devra effectuer un mouvement supplémentaire pour atteindre votre recruteur et par extension, votre donjon.
Dans cette disposition la clairière renard à 5 ramifications doit cependant absolument être défendue très tôt dans la partie, considérez-la comme faisant partie de votre “territoire”, et non comme une clairière “neutre” ou comme un “avant-poste” situé en terrain ennemi.
Si vous la laissez “vacante”, vous pourriez prendre la flotte très rapidement…
Enfin, et concernant le coin sud-ouest, il vous donnera de l’air quant à la compagnie, qui s’installera généralement sur la clairière souris “centrale” (avec jeton ruine), et qui ne vous disputera donc pas le contrôle de vos clairières au départ.
Ce coin est aussi intéressant en présence du culte (“lapin refusé” cité plus haut) et vous offre pas mal de choix de fabrication (double souris à gauche, double renard au sud).
Le problème sera ici de consolider votre “grosse” clairière renard adjacente à votre donjon, ce qui est peu évident à faire en cas de canopée agressive et d’alliance insistante, le coin sud-ouest étant donc celui que je choisis le moins souvent dans la configuration “de base” (j’en ai marre de me faire trouer…).
Voilà quelques idées pour réfléchir à votre mise en place, il y en a évidemment beaucoup d’autres mais si vous pouvez déjà prendre ces quelques “critères” en considération, ça me semble déjà pas mal.
Aussi, j’évoquerais probablement la disposition des 1er bâtiments et la fabrication dans une autre chronique. En attendant, bon entrainement!