[Serie TV] Moi c'est .... que j'préfère !

Cowboy Georges dit:Cet aprem, épisodes 4-5-6 de la saison 3 de Breaking Bad
Je peux pas vraiment dire que je les ai regardé :lol:
Je crois que je suis en train de craquer, je fais autre chose en même temps tellement je m'emmerde et quand j'ai fini je saute des passages en accéléré :lol:
Le pire c'est que c'est même pas de la provoc, au stade où j'en suis j'ai jamais vu une telle purge à la télé ...

La saison 4 relève beaucoup le niveau je trouve. M'enfin bon, des fois faut pas s'acharner hein

Ben oui je ne vois pas de raison de continuer non plus, il y a trop de séries à voir pour se taper 5 saisons d’une qui ne nous plaît pas…
Personellement, je trouve que chaque saison de Breaking bad est supérieure à la précédente, mais j’avais accroché comme un dingue dès la saison 1. Je ne comprends pas qu’on dise “ça devient bien à partir de telle saison”, franchement tout est là dès le début.
Que tu n’accroches pas, je comprends, mais “jamais vu une telle purge à la télé” ? Sérieusement ? Tu ne vois pas du tout un soin particulier apporté à l’écriture et à la mise en scène ? “J’me fais chier”, oui, bon, c’est un argument contre lequel on ne peut pas vraiment répliquer, c’est tout à fait valable, mais totalement subjectif aussi.
(personnellement je me faisais chier devant Mad Men et j’ai arrêté les frais, mais c’est loin d’être une purge)

Si tu veux des arguments contre Breaking Bad, je suis ton homme!
Avant la saison 4, la plupart des personnages secondaires sont totalement inintéressants (Skyler, Hank, sa femme, le gamin handicappé, les potes à Jessie qui se contentent d’être “rigolos”, sa copine tox, …), sans relief.
Ca s’arrange un peu après (saison 4 je dirais)
Pendant longtemps la mise en scèné se contente de foutre la caméra dans des objets et balancer de la bonne zik pour faire cool (et c’est selon les cas, parfois réussi). A partir de la saison 4 il y a un énorme effort, avec des séquences réellement pleines de pesanteur (je me souviens d’une entrevue entre l’homme de main de Frings et Walter dans un diner, waw). La saison se termine même sur un mouvement de caméra qui vient nous révéler un élément clé, c’est très beau.
Je trouve que la transformation de Walter en gros enculé est un peu ratée : dès le début il fait des horreurs, puis on nous fait chialer avec son cancer ou son gosse boiteux (encore lui, je le déteste), puis il fait des horreurs, puis…
C’est assez raté finalement, puisque la métamorphose en fils de pute est actée dès la saison 2 et ce qui se passe avec la gonzesse de Jessie.
Il ne reste plus que la fascination pour un personnage qui devient de plus en plus efficace, spectaculaire et machiavélique, mais pas de réelle ambiguité morale. Et c’est bien dommage quand on tente ce genre de film. (Pensez aux Parrain 1 et 2 pour voir ce que je veux dire en termes de trajectoire de personnage).
Tavu.

viking dit:Si tu veux des arguments contre Breaking Bad, je suis ton homme!
Avant la saison 4, la plupart des personnages secondaires sont totalement inintéressants (Skyler, Hank, sa femme, le gamin handicappé, les potes à Jessie qui se contentent d'être "rigolos", sa copine tox, ...), sans relief.
Ca s'arrange un peu après (saison 4 je dirais)
Pendant longtemps la mise en scèné se contente de foutre la caméra dans des objets et balancer de la bonne zik pour faire cool (et c'est selon les cas, parfois réussi). A partir de la saison 4 il y a un énorme effort, avec des séquences réellement pleines de pesanteur (je me souviens d'une entrevue entre l'homme de main de Frings et Walter dans un diner, waw). La saison se termine même sur un mouvement de caméra qui vient nous révéler un élément clé, c'est très beau.
Je trouve que la transformation de Walter en gros enculé est un peu ratée : dès le début il fait des horreurs, puis on nous fait chialer avec son cancer ou son gosse boiteux (encore lui, je le déteste), puis il fait des horreurs, puis....
C'est assez raté finalement, puisque la métamorphose en fils de pute est actée dès la saison 2 et ce qui se passe avec la gonzesse de Jessie.
Il ne reste plus que la fascination pour un personnage qui devient de plus en plus efficace, spectaculaire et machiavélique, mais pas de réelle ambiguité morale. Et c'est bien dommage quand on tente ce genre de film. (Pensez aux Parrain 1 et 2 pour voir ce que je veux dire en termes de trajectoire de personnage).
Tavu.

100% d'accord avec ça, j'ai déjà du poster une bonne partie de ces arguments d'ailleurs. Mais la vision que l'on retient de la série change quand même beaucoup avec les 2 dernières saisons. Pour autant, je n'encourage pas forcément à se taper les purges que sont certains épisodes des 3 premières saisons...y'a tellement de choix en série, on a pas toujours le temps ni l'envie de s'emmerder!
A dit:Et vu que je ne trouve pas la balise spoiler
Un petit coup de couleur, code #EEEEEE et le tour est joué.

Pareil que Chakado. Je suis tombé amoureux de Breaking Bad dès le premier épisode. J’aime tout dans cette série même si je reconnais un petit creux à un moment (je ne me rappels plus quand). Il y a une montée en pression que j’ai trouvé passionnante. Les saisons 4 et 5 sont des chefs d’oeuvre :pouiclove:

Ben oui, si je m’acharne c’est que ça commence à faire quelques années que j’entends très souvent que c’est une des meilleures séries du monde et que si le “tout” est bien, y’a une réelle montée en puissance avec un final exceptionnel.
Du coup j’y crois encore, j’ai envie de voir ce que ça donne mais y’a quand même réellement de vraies purges, je confirme.
Non pas que ça soit mal filmé, bien au contraire, par contre j’ai commencé à passer les épisodes en accéléré et j’ai pas l’impression de louper grand chose, encore moins lors des trèèèèès looooonnnnnnngues scènes en espagnol qui ne sont pas sous-titrées (la faute aux fichiers que j’ai récupéré ?).
Pi y’a vraiment trop trop de trucs incohérents comme l’histoire de la piscine avec cette mise en scène énigmatique, teasée sur 2 saisons avec 3 ou 4x les mêmes images ou même directement le comportement de Walt comme l’a très bien expliqué Viking.
[/SPOILER]
(oui, on peut juste le faire comme ça aussi, libre à ceux qui veulent être spoilés de lire la suite :lol: )
Mon père est mort d’un cancer , de ce que j’ai vu de la série pour le moment il a suivi un peu le même parcours “thérapeutique” que Walt (diagnostic tardif / opération / retour “à la normale” … sans le côté “je deviens dealer” :lol: ). Je dois bien avouer que ça doit aussi me “motiver” à regarder et contribuer à ce que la série me déçoive à ce point jusqu’ici. Et je suis désolé, quand on te dit que t’es sauvé et que tu repars, même en sursis, t’as pas le droit, il n’est pas possible ni imaginable, que tu te comportes comme Walt le fait.
Surtout que l’argument “il a fait des trucs horribles pour sa famille et il va devoir vivre avec” ne tient pas une seconde, déjà par qu’il a fabriqué de la drogue, je considère peut-être à tord que c’est pas ce qu’il y a de plus grave au monde, surtout qu’il a fait ce qui lui semblait juste sur le coup, et même si c’est mal il sait à priori de toute façon qu’il n’aura pas à vivre avec très longtemps.
D’autant que s’il avait eu un comportement “normal” après son opération et son retour à la maison, sa famille n’aurait pas explosé. Lui, qui soit disant y tient tant, a tout fait pour que ça pète. Mais vraiment tout, seconde après seconde, en insistant lourdement et en finissant par lâcher le morceau au moment où ça sert plus à rien. C’est incohérent et raté à un point …
[/SPOILER]

Donc oui Chakado, je reconnais volontiers le soin apporté à la mise en scène, même si les ficelles sont parfois une peu grosses, par contre au niveau de l’écriture, pour moi c’est comme n’importe quelle série américaine avec des retournements de situation totalement aberrants, juste pour soutenir voir essayer de relancer l’intrigue.
Et je concède volontiers que “je me fais chier” est totalement subjectif :lol:

Cowboy Georges dit:
[/SPOILER]
Surtout que l'argument "il a fait des trucs horribles pour sa famille et il va devoir vivre avec" ne tient pas une seconde, déjà par qu'il a fabriqué de la drogue, je considère peut-être à tord que c'est pas ce qu'il y a de plus grave au monde, surtout qu'il a fait ce qui lui semblait juste sur le coup, et même si c'est mal il sait à priori de toute façon qu'il n'aura pas à vivre avec très longtemps.
D'autant que s'il avait eu un comportement "normal" après son opération et son retour à la maison, sa famille n'aurait pas explosé. Lui, qui soit disant y tient tant, a tout fait pour que ça pète. Mais vraiment tout, seconde après seconde, en insistant lourdement et en finissant par lâcher le morceau au moment où ça sert plus à rien. C'est incohérent et raté à un point ...
[/SPOILER]

[SPOILER] (petit spoiler sur la fin de la série en invisible)
Il dit à la fin de la série qu'il a surtout fait ça pour LUI parce que ça lui plaisait de devenir puissant.
[SPOILER]

J’avais demarré avec ma femme, j’ai calé en cours de saison 1, ma femme a continué et adoré les 5 saisons.

hornak dit:
Cowboy Georges dit:
[/SPOILER]
....
[/SPOILER]

[SPOILER] (petit spoiler sur la fin de la série en invisible)
Il dit à la fin de la série qu'il a surtout fait ça pour LUI parce que ça lui plaisait de devenir puissant.
[SPOILER]


Pour moi, il n'y a absolument rien d'incohérent dans l'écriture de la série, bien au contraire : c'est WW qui l'est, pas les auteurs.
Du coup le spoil d'hornak n'en ai pas vraiment un.
Le Walter nous fait une bonne crise de la cinquantaine : un fils handicapé, un job à la con (va essayer de transmettre ta passion pour la chimie à des ados qui s'en branlent pour des cacahuètes => je n'ai rien contre les profs, je vous aime) alors qu'il aurait pu être richissime et être à la pointe de la recherche à la codirection de Gray matter, tout ça parce qu'il est resté "réglo". Bref, il pense avoir raté sa vie, il est frustré, etc.
Et boum, cerise sur le gâteau : le cancer, il pète son plomb, et pas qu'un peu, avec comme excuse le bien-être et l'avenir de sa famille.
Et justement, je trouve que la série développe tout en finesse son cheminement, ses hypocrisies, ses contradiction, il se ment à lui-même, mais pour moi il est clair que dès le début il veut simplement prouver au monde entier de quoi il est capable, même s'il prend le pire des chemins pour y parvenir. Et au plus il essaie de se dépétrer de ça, au pire ça évolue.
Là où tu y vois de l'incohérence, j'y vois le parcours d'un être humain à la dérive dépeint avec justesse et intelligence.

Pour les passages de purge et les longueurs, je dois bien reconnaître que la série prend son temps, ça peut ne pas plaire, moi ça m'a convenu. :wink:
Arthas Anté dit:
Et boum, cerise sur le gâteau : le cancer, il pète son plomb, et pas qu'un peu, avec comme excuse le bien-être et l'avenir de sa famille.

Justement, quand on pète les plombs on ne cherche pas d'excuse.
Parce que si on en cherche on n'en trouve pas. S'il y en a, c'est pas vraiment un pétage de plomb.
Et Walter est bien trop intelligent pour réellement péter les plombs, il le démontre à chaque épisode, il perd jamais son sang froid.
Arthas Anté dit:
Pour les passages de purge et les longueurs, je dois bien reconnaître que la série prend son temps, ça peut ne pas plaire, moi ça m'a convenu. :wink:

En parlant de purge, je viens de voir l'épisode de la mouche dont vous parliez plus tôt.
Sans aucun doute un des épisodes les plus cultes que j'ai jamais vu, quelle que soit la série ... :roll:
Cowboy Georges dit:
Arthas Anté dit:
Et boum, cerise sur le gâteau : le cancer, il pète son plomb, et pas qu'un peu, avec comme excuse le bien-être et l'avenir de sa famille.

Justement, quand on pète les plombs on ne cherche pas d'excuse.
Parce que si on en cherche on n'en trouve pas. S'il y en a, c'est pas vraiment un pétage de plomb.
Et Walter est bien trop intelligent pour réellement péter les plombs, il le démontre à chaque épisode, il perd jamais son sang froid.
Arthas Anté dit:
Pour les passages de purge et les longueurs, je dois bien reconnaître que la série prend son temps, ça peut ne pas plaire, moi ça m'a convenu. :wink:

En parlant de purge, je viens de voir l'épisode de la mouche dont vous parliez plus tôt.
Sans aucun doute un des épisodes les plus cultes que j'ai jamais vu, quelle que soit la série ... :roll:

A mon sens, il ne cherche pas des excuses à un pétage de plomb mais pour justifier ses mauvaises actions, il se ment à lui-même aussi.
Et son sang-froid, il le perd plus d'une fois, mais ça reste contenu et il arrive toujours à se reprendre et à improviser si nécessaire. Mais là je pense que nous ne devons pas avoir la même vision de ce qu'est perdre son sang-froid.
La mouche... j'ai failli te dire de le zappé celui-là aussi ! Non pas parce que je ne l'ai pas aimé, mais bien parce que c'est probablement la cristallisation de tout ce que tu n'aimes pas dans cette série. :D
Si tu arrives à aller au bout de la série, chapeau, j'espère au moins tu apprécieras la saison 4, je pense que c'est celle que tu pourrais le moins détester, a priori.
Dis-moi au moins que tu aimes bien Saul. :wink:
Le Walter nous fait une bonne crise de la cinquantaine : un fils handicapé, un job à la con (va essayer de transmettre ta passion pour la chimie à des ados qui s'en branlent pour des cacahuètes => je n'ai rien contre les profs, je vous aime) alors qu'il aurait pu être richissime et être à la pointe de la recherche à la codirection de Gray matter, tout ça parce qu'il est resté "réglo". Bref, il pense avoir raté sa vie, il est frustré, etc.
Et boum, cerise sur le gâteau : le cancer, il pète son plomb, et pas qu'un peu, avec comme excuse le bien-être et l'avenir de sa famille.

Oui Arthas Anté, sauf que tout ce que tu décris là, on l'a compris au bout d'une saison quasiment. Il n'y a pas de trajectoire intéressante ensuite, simplement une espèce d'escalade badass (plutôt cool d'ailleurs).
Je laisse de côté le débat sur la cohérence ou non du personnage, parce qu'à mon avis on s'en fout en fait :x
viking dit:
Le Walter nous fait une bonne crise de la cinquantaine : un fils handicapé, un job à la con (va essayer de transmettre ta passion pour la chimie à des ados qui s'en branlent pour des cacahuètes => je n'ai rien contre les profs, je vous aime) alors qu'il aurait pu être richissime et être à la pointe de la recherche à la codirection de Gray matter, tout ça parce qu'il est resté "réglo". Bref, il pense avoir raté sa vie, il est frustré, etc.
Et boum, cerise sur le gâteau : le cancer, il pète son plomb, et pas qu'un peu, avec comme excuse le bien-être et l'avenir de sa famille.

Oui Arthas Anté, sauf que tout ce que tu décris là, on l'a compris au bout d'une saison quasiment. Il n'y a pas de trajectoire intéressante ensuite, simplement une espèce d'escalade badass (plutôt cool d'ailleurs).
Je laisse de côté le débat sur la cohérence ou non du personnage, parce qu'à mon avis on s'en fout en fait :x

Ok, si tu n'as pas apprécié de suivre l'évolution du personnage, je comprend que tu aies trouvé le temps long au fil des 5 saisons du coup.

Peut-être que le souci c’est que toute l’histoire tourne autour d’un seul personnage. Ce n’est pas très varié.

Après je trouve ça assez cool comme série hein.
Mais loin d’être génial et important.

viking dit:Si tu veux des arguments contre Breaking Bad, je suis ton homme!

Tavu.

Nan mais j'entends bien ces arguments, et j'ai du mal à y répondre... C'est une question de réceptivité aussi, Breaking Bad me parle à chaque épisode comme peu d'autres séries. C'est comme le "j'me fais chier", c'est difficile à contrer... Une longue scène de dialogue pourra assommer certaines personnes, et complètement captiver d'autres, si on arrive à se laisser happer.
Par exemple, sur les personnages, je les trouve tous à peu près inoubliables (oui bon, passons peut-être sur Walt Jr.) Tous les "méchants" ont une dégaine, une gueule, quelque chose qui les rend cultes dès leur apparition. Hank il déboîte dès le début, on voit bien que c'est un gros beauf content de lui et bas du front, mais malgré tout un flic né qui va pas mal emmerder son monde.
En terme de mise en scène, je vois beaucoup plus d'inventivité que ce que tu décris (il y a aussi les plans accélérés sur les paysages arides du Nouveau-Mexique comme effet récurrent :D )
Dans la saison 2, je note, comme ça : l'ouverture du 2x08, un long plan fixe de plus de 4 min sur deux types sur un banc avec un dialogue à la Tarantino ; la chanson Negro y Azul en ouverture du 2x07, avec les mariachi en choeur de tragédie antique ; le huis-clos halluciné du 2x06 chez les junkies, et sa conclusion qui m'a mis un gros coup de poing de la ventre et m'a fait bondir de ma chaise ; la scène de défonce à la fin du 2x11...
Y a largement de quoi manger avant la saison 4. :D
Et je vois ce que tu veux dire si la trajectoire du personnage principal... mais Breaking Bad n'est pas vraiment la transformation d'un personnage, c'est plutôt l'histoire de la révélation d'un enculé. Walt est un enfoiré de première dès le début, un petit prof de chimie avec une haute opinion de lui, persuadé qu'il vaut mieux que ça, que son entourage le plombe (v'là le mépris qu'il a pour son beauf etc.) Donc moralement, le personnage n'évolue pas tant que ça, mais il y a quand même une belle montée en puissance, très jouissive, un sentiment de fuite en avant vers le crime, sans pouvoir situer précisément où est le point de non-retour.
Et la réalisation, in fine, de son propre égoïsme, du fait qu'il n'était attiré que par la puissance (je ne dirais même pas l'argent), que toutes ses tentatives de rationalisation étaient du flan, qui le mène à une sorte de semi rédemption très belle.
J'avais lu quelque part : "c'est comme si les frères Coen avaient fait une série télé". Je trouve ça très juste.
Nan mais j'entends bien ces arguments, et j'ai du mal à y répondre... C'est une question de réceptivité aussi, Breaking Bad me parle à chaque épisode comme peu d'autres séries. C'est comme le "j'me fais chier", c'est difficile à contrer... Une longue scène de dialogue pourra assommer certaines personnes, et complètement captiver d'autres, si on arrive à se laisser happer.
Par exemple, sur les personnages, je les trouve tous à peu près inoubliables (oui bon, passons peut-être sur Walt Jr.) Tous les "méchants" ont une dégaine, une gueule, quelque chose qui les rend cultes dès leur apparition. Hank il déboîte dès le début, on voit bien que c'est un gros beauf content de lui et bas du front, mais malgré tout un flic né qui va pas mal emmerder son monde.

Ben c'est ça oui : ils se limitent à une gueule, une dégaine ou un trait de caractère. Ils manquent un peu de complexité. Je peux faire avec lorsqu'il est évident que les personnages sont des archétypes, qu'ils représentent une idée (Lost, Battlestar... The 100). Mais ici c'est plutôt un manque de talent d'écriture.
En terme de mise en scène, je vois beaucoup plus d'inventivité que ce que tu décris (il y a aussi les plans accélérés sur les paysages arides du Nouveau-Mexique comme effet récurrent :D )
Dans la saison 2, je note, comme ça : l'ouverture du 2x08, un long plan fixe de plus de 4 min sur deux types sur un banc avec un dialogue à la Tarantino ; la chanson Negro y Azul en ouverture du 2x07, avec les mariachi en choeur de tragédie antique ; le huis-clos halluciné du 2x06 chez les junkies, et sa conclusion qui m'a mis un gros coup de poing de la ventre et m'a fait bondir de ma chaise ; la scène de défonce à la fin du 2x11...
Y a largement de quoi manger avant la saison 4. :D

Oui c'est vrai, j'aime tout ça. A part les plans accélérés pour montrer que le temps passe, qu'est-ce que c'est moche ça. Dans 10 ans on rigolera bien.
Et je vois ce que tu veux dire si la trajectoire du personnage principal... mais Breaking Bad n'est pas vraiment la transformation d'un personnage, c'est plutôt l'histoire de la révélation d'un enculé. Walt est un enfoiré de première dès le début, un petit prof de chimie avec une haute opinion de lui, persuadé qu'il vaut mieux que ça, que son entourage le plombe (v'là le mépris qu'il a pour son beauf etc.) Donc moralement, le personnage n'évolue pas tant que ça, mais il y a quand même une belle montée en puissance, très jouissive, un sentiment de fuite en avant vers le crime, sans pouvoir situer précisément où est le point de non-retour.
Et la réalisation, in fine, de son propre égoïsme, du fait qu'il n'était attiré que par la puissance (je ne dirais même pas l'argent), que toutes ses tentatives de rationalisation étaient du flan, qui le mène à une sorte de semi rédemption très belle.

Moi ce que je n'aime pas, c'est qu'en effet c'est un bel enculé dès le début, mais qu'on essaie de te faire passer pour autre chose à coups d'apitoiement. Procédé que j'aime vraiment pas ( en tout cas, quand je le décèle à ce point ).
J'avais lu quelque part : "c'est comme si les frères Coen avaient fait une série télé". Je trouve ça très juste.

Hum. Y'a des années lumières. T'as vu la série Fargo? :)
viking dit:
Ben c'est ça oui : ils se limitent à une gueule, une dégaine ou un trait de caractère. Ils manquent un peu de complexité. Je peux faire avec lorsqu'il est évident que les personnages sont des archétypes, qu'ils représentent une idée (Lost, Battlestar... The 100). Mais ici c'est plutôt un manque de talent d'écriture.

Mouais, encore une fois, je ne l'ai pas ressenti comme ça. Il y a une volonté d'avoir une galerie de personnages un peu over the top, particulièrement dans les méchants, et pour produire cet effet il ne faut surtout pas de caractérisation réaliste justement. Ca fait partie de l'humour et du ton assez spécial de la série. Pour les personnages "normaux", je comprends le reproche, mais ça ne m'a jamais dérangé. L'écriture fait épouser les points de vue de Walt et Jesse, on n'est pas dans une série chorale à la Lost. Les personnages ne font que graviter autour de ces deux-là. Développer davantage les autres persos déplacerait le centre de gravité du show.
Oui c'est vrai, j'aime tout ça. A part les plans accélérés pour montrer que le temps passe, qu'est-ce que c'est moche ça. Dans 10 ans on rigolera bien.

Je te concède sans problème le point sur les plans accélérés, moi aussi ça me saoûle 4 fois sur 5.

Moi ce que je n'aime pas, c'est qu'en effet c'est un bel enculé dès le début, mais qu'on essaie de te faire passer pour autre chose à coups d'apitoiement. Procédé que j'aime vraiment pas ( en tout cas, quand je le décèle à ce point ).

Encore une fois, on a un ressenti très différent. Jamais je n'ai réussi à m'apitoyer sur Walt. Il y a un procédé d'identfication qui fait qu'on tremble pour lui quand il est en danger, mais pour tout ce qui a trait à sa maladie, non. Là comme ça je n'ai pas de scène tire-larme qui me vienne en tête. Au contraire j'ai toujours trouvé le personnage ultra cynique, chaque occasion de "tire-larmes" est une opportunité d'exploiter l'amour que les autres ont pour lui (comme l'appel aux dons du site web du fiston). Je ne vois pas de scène où on le fait passer pour un "bon gars", il y a toujours ambiguité (j'ai souvent l'impression qu'il aime davantage le contrôle qu'il a sur sa famille que sa famille elle-même).
Pour Jesse par contre, oui il y a des vrais moments d'apitoiement sincère, mais ça marche parce que c'est un personnage que je trouve très touchant (et qui pour le coup a une vraie trajectoire).
Hum. Y'a des années lumières. T'as vu la série Fargo? :)

Ah non toujours pas (alors que j'adore le film). Je consomme beaucoup moins de série qu'avant faut dire... Mais j'ai entendu dire qu'elle était dans le tout haut du panier des séries récentes. Je suppose que tu confirmes ? :D
(Après, je ne considère pas Breaking Bad comme la meilleure série du monde, mais quand même... En gros j'ai un trio de tête constitué de Twin Peaks, The Wire, et les Sopranos, à peu près à égalité. Breaking Bad est un cran en dessous de ces monuments. Mais juste en dessous. :wink: )

Ce trio de tête d’honore. :china: