[société] Monsanto, l'émission sur arte

moonboots dit:
C'est inexact : Le maïs mon810 est interdit de culture et ce refus a été motivé par plusieurs recherches. Il y a eu d'autres recherches prouvant les impacts sur la santé des rats, notamment les effets hépatiques et rénaux (Gilles-Eric Séralini).

Je ne connais pas les publications qui montrent que le maïs mon810 est dangereux. Ca m'intéresse beaucoup si tu as les références.
Pour les problèmes rénaux, il me semble (mais je me trompe peut être) que leur reproductibilité à été mis en défaut.
moonboots dit:
Il y a d'autres pb posés par les OGM : brevetisation du vivant, inadaptation des semences aux milieux, utilisation massive de pesticide, modification de l'équilibre écologique, apauvrissement de la diversité, etc... je ne suis pas spécialiste mais il m'est arrivé d'entendre des gens comme Christian Vélot ou Jacques Testard en parler, ce sont des scientifiques indépendants.

La brevetisation du vivant est un vrai problème mais qui ne concerne pas les dangers ou l'absence de dangers des OGM. Il est effectivement choquant que l'on puisse toucher de l'argent sur l'utilisation d'un gène sous prétexte qu'on a compris à quoi il servait. C'est tout simplement une découverte et non une invention. Mais on peut breveter des gènes sans faire de plantes génétiquement modifiés avec.
L'inadaptation des semences aux milieux, l'utilisation massive de pesticides, l'appauvrissement de la diversité, les déséquilibres écologiques ne sont pas dut aux OGM mais aux méthodes du culture.
C'est cet amalgame qui me pose problème dans l'argumentation anti-OGM et qui pollue, à mon sens, le débat. La culture intensive d'une unique variété de plantes (qu'elle soit OGM ou non) sur de grandes surfaces entraine très rapidement tous les désordres ci-dessus.
moonboots dit:
Les OGM n'ont été que très rarement étudiés par des labos indépendants car cela demande un certain investissement. Que penser de résultats issus de recherches financées par des industriels ? Encore une fois la finalité des entreprises est de faire des profits, ce ne sera pas la première fois qu'elles le feront au dépens de la santé des citoyens, avec la complaisance des hommes politiques.


Beaucoup de laboratoires travaillent sur ces aspects. C'est au contraire un sujet chaud qui motive beaucoup d'équipes de recherche (Les chercheurs mangent comme tout le monde et n'ont pas grand intérêt à voir leurs aliments quotidiens leur ruiner la santé). Je ne dis pas que tout ce qui porte l'étiquette "Scientist proof" est à accepter les yeux fermés mais il ne faut pas mettre en doute la communauté scientifique travaillant sur ces aspects.
On peut, comme tu le soulignes, se poser des questions quand les financements sont d'origine privée mais comme tu pointes aussi la complaisance des hommes politiques, on peut alors se dire que les fonds publics ne valent pas mieux. Si effectivement on pense que tout le monde est malhonnête (scientifiques, industriels et politiques), la discussion est difficile.
Sebast dit:Si effectivement on pense que tout le monde est malhonnête (scientifiques, industriels et politiques), la discussion est difficile.

Je ne pars pas du principe que les scientifiques ou les hommes politiques sont malhonnêtes, mais de la nécessité d'avoir des contrepouvoirs pour garantir leur honnêteté. Les contrepouvoirs sont à la base de la démocratie. Or en ce moment il me semble que les impératifs économiques et financiers sont mieux défendus que les impératifs de santé et d'écologie. C'est un simple rapport de force qui ne se joue pas en faveur du citoyen en ce moment et qui incite donc à la vigilance. D'ailleurs ce qui est incroyable sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres c'est qu'il n'y ait pas de débat contradictoire important, soit à la télévision soit à l'assemblée nationale. Cela permettrait de clarifier beaucoup de points dont on parle par exemple dans ce topic, aux yeux des citoyens et des hommes politiques.

Pour le rapport sur le mon810 qui a motivé son interdiction j'ai un résumé en pdf, je pense que tu peux le trouver sur le site de Greenpeace. Une quinzaine d'études sont citées dans la bibliographie. Beaucoup d'études sont faites sur les OGM, mais je ne pense pas que beaucoup aient été faites sur les effets secondaires. Quel en serait l'intérêt pour les firmes ?
D'autre part les OGM posent bien des pb dans les domaines que j'ai cités, je ne peux pas développer car je ne suis pas spécialiste, mais je pense que tu peux trouver des infos sur les sites du CRIIGEN, de Greenpeace ou autre.
Je ne dis pas que ces rapports alarmistes ne sont pas critiquables, mais encore une fois le plus sain serait que les points de vue se confrontent face aux citoyens, ce qui n'est pas le cas.
moonboots dit:
Je ne pars pas du principe que les scientifiques ou les hommes politiques sont malhonnêtes, mais de la nécessité d'avoir des contrepouvoirs pour garantir leur honnêteté. Les contrepouvoirs sont à la base de la démocratie. Or en ce moment il me semble que les impératifs économiques et financiers sont mieux défendus que les impératifs de santé et d'écologie. C'est un simple rapport de force qui ne se joue pas en faveur du citoyen en ce moment et qui incite donc à la vigilance. D'ailleurs ce qui est incroyable sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres c'est qu'il n'y ait pas de débat contradictoire important, soit à la télévision soit à l'assemblée nationale. Cela permettrait de clarifier beaucoup de points dont on parle par exemple dans ce topic, aux yeux des citoyens et des hommes politiques.


Tout à fait d'accord avec toi sur ces points. Et ce sont les plus importants puisqu'ils permettraient d'y voir plus clair sur les points de désaccord.
moonboots dit:....(Gilles-Eric Séralini).
.....

M. Seralini est plus un militant anti OGM dans la lignée Lepage q'un scientifique indépendant et reconnu comme un exemble de rigueur.
Pour l'anecdote, quelques commentaires sur les études Seralini :
« L’analyse des courbes de croissance proposée dans l’article de Séralini et al., 2007 ne prend pas en compte la variabilité entre individus et repose sur des hypothèses inappropriées concernant les erreurs résiduelles. En conséquence, elle n’est pas valide. »

« un diagnostic de toxicologie s’effectue sur un faisceau de preuves qui permet de mettre en évidence une action toxique et jamais sur une anomalie isolée, même statistiquement significative. [...] La variation même statistiquement significative d’un paramètre isolé, non confrontée à celle d’autres paramètres biologiques et à des données cliniques, fonctionnelles et histologiques, n’a en soi aucune valeur. ».

http://www.agriculture-environnement.fr/AENEW/article.php3?id_article=220

Je dédramatise :D

Histoire d’une tarte aux cerises, trouvée sur la Toile (la recette)

Précision apportée par Dominique : ce texte se trouve pages 174 et 175 du livre de Claude BOURGUIGNON « le sol, la terre et les champs » éditions Sang de la terre - Paris - 2002.

Elle est belle !

Les grains de blé ont été enrobés d’un fongicide avant semis. Pendant sa culture, le blé a reçu de deux à six traitements de pesticides selon les années, un traitement aux hormones pour raccourcir les tiges afin d’éviter la verse et une dose importante d’engrais : 240kg d’azote, 100kg de phosphore et 100kg de potassium à l’hectare. Dans le silo, après récolte, les grains sont fumigés au tétrachlorure de carbone et au bisulfite de carbone puis arrosés au chlopyriphosméthyl. Pour la mouture, ma farine reçoit du chlorure de notrosytel. Puis de l’acide ascorbique, de la farine de fève, du gluten et de l’amylase.

La Poudre Levante est traitée au silicate de calcium et l’amidon est blanchi au permanganate de potassium. Les Corps Gras reçoivent un antioxydant comme l’hydroxytoluène de butyle et un émulsifiant type lécithine. Les œufs proviennent d’un élevage industriel où les poules sont nourries aux granulés contenant des antioxydants (E300 à E311), des arômes, des émulsifiants comme alginate de calcium, des conservateurs comme l’acide formique, des colorants comme la capsanthéine, des agents liants comme le lignosulfate et enfin des appétants pour qu ’elles puissent avaler tout ça comme l’acide cholique et une enzyme pour retirer le sucre du blanc.

Le lait provient d’un élevage industriel où les vaches reçoivent une alimentation riche en produits chimiques : des antibiotiques comme le flavophospholipol (E212) ou le monensin-sodium (E714), des antioxydants comme l’ascorbate de sodium (E301), l’alpha-tocophérol de synthèse (E307), le buthyl-hydrox-toluène (E321) ou l’éthoxyquine (E324), des émulsifiants comme l’alginate de propylène-glycol (E405) ou le polyèthylène glycol (E496), des conservateurs comme l’acide acétique, l’acide tartrique (E334), l’acide propionique (E280) et ses dérivés (E281 à 284), des composés azotés chimiques comme l’urée E801), ou le diurédo-isobutane(E803), des agents liants comme le stéarate de soduim, des colorants comme le E131 ou 142 et enfin des appétants pour que les vaches puissent manger tout cela comme le glutamate de sodium.

Les huiles ont été extraites par des solvants comme l’acétone puis raffinés par l’action de l’acide sulfurique, puis lavage à chaud, neutralisées à la lessive de soude, décolorées au bioxyde de chlore ou au bicarbonate de potassium et désodorisées à 160°C avec du chlorure de zinc. Enfin, elles ont été recolorées à la curcumine.Une fois obtenue, La crème reçoit des arômes et des stabilisants comme l’acide alganique (E400)

Enfin les cerises : les cerisiers, ont reçu pendant la saison entre 10 et 40 traitements de pesticides selon les années. Les cerises sont décolorées à l’anhydride sulfureux et recolorées de façon uniforme à l’acide carminique ou à l’érythrosine. Elles sont plongées dans la saumure contenant du sulfate d’aluminium et à la sortie elles reçoivent un conservateur comme le sorbate de potassium (E202). Elles sont enfin enduites d’un sucre qui provient de betteraves qui, comme le blé, ont reçu leur dose d’engrais et de pesticides. Le sucre extrait par décantation à la chaux et à l’anhydride sulfureux puis décoloré au sulfoxylate de sodium, puis raffiné au norite et à l’alcool isopropylique. Il est enfin azuré au bleu anthraquinonique.

Maintenant vous êtes informé, vous savez dans quoi vous marchez.

Bon Appétit !

Sebast dit:
Il me parait vraiment important de faire la part des choses : quels sont les vrais problèmes dus aux OGM et quels sont ceux qui s'expliquent par les pratiques agricoles modernes. Si on fait l'exercice avec honnêteté, il ne reste plus grand chose contre les OGM.


Euh... Ben si, quand même, il reste pas mal de chose contre les OGM, par exemple, dans le cas du MON810 (puisque c'est celui qui nous concerne en France):
- Le fait que la dispersion des gènes à d'autres espèces existe, et que de ce fait, quand on insère un gène comme pour le MON810, on risque de le retrouver chez les plantes indigènes...
- Le fait que le pollen de MON810 peut potentiellement se diffuser dans les parcelles voisines. Si un agriculteur bio est voisin d'un agriculteur utilisant du MON810 et qu'il réalise des semences fermières, il risque de se retrouver avec le gène Bt du MON810 dans sa population de maïs qui, du coup, ne sera plus bio. Et dans ce cas, on prive une partie des agriculteurs de la possibilité d'exercer leur profession selon les principes du bio. Je ne suis pas pro-bio, mais je trouve ça inadmissible. (En passant, c'est valable aussi pour les agriculteurs conventionnels aussi qui réalisent leurs semences fermières)
- Le fait que le MON810 produit une molécule anti-pyrale, et ce, quelque soit la population de pyrale présente. Le consommateur est alors sûr de bouffer de l'insecticide, mais il n'est pas sûr que la présence de cet insecticide soit justifié. Si aujourd'hui un agriculteur fait des passage de pesticides injustifiés, il risque fort de se faire taper sur les doigts. Mais pour le MON810, on s'en contrefiche.
- Le fait que le MON810, par une production constante d'insecticide (là encore, quelque soit la population de pyrale), conduise à une augmentation de l'intensité de sélection sur les pyrales Bt résistantes, mettant de fait en péril l'efficacité des techniques conventionnelles.

Pour moi, ces raisons sont largement suffisantes pour refuser le MON810, et elles sont liées au MON810, pas aux pratiques culturales(après, c'est à chacun de se faire son avis). Et en l'occurrence, un OGM tel que le MON810 pourrait bien être produit par n'importe qui, même par une société bien sous tous rapports, l'argumentaire resterait le même.

Bonjour

De mon point de vue agricolo agricole et en tant que représente des agriculteurs bios de mon département… l’analyse que j’ai fait sur la bio
c’est que puisque la profession n’y croyait pas, puisque les politiques suivaient… c’est vers la société qu l’on s’est tournée… et le grenelle a montré qu’après des années ça payait et que la société pouvait influer sur les politiques et finalement la profession… (bon surtout parce qu’il y a un marché non satisfait par la production française mlais ça fait partie de lk’action de la société via sa consommation et merci tout le monde )

Les vendeurs de produits phytosanitaires eux ne s’adressent pas à la société ils ciblent les utlisateurs premiers, les agriculteurs, leur propose ddes simplifications de travail ou des multiplicateurs de rendement…forcément c’est vendeur…C’est clair la chimie remplace la main d’oeuvre dans les campagnes

Pour les OGM c’est un peu la même chose…on dit aux professionnels… il va y avoir une reglemntation sur l’utilisation de produits chimiques de + en + contraignante alors on a trouvé LE truc pour s’en sortir…

C’set pour ça que souvent il n’y a pas de débat contradictoire pour la société civile, les pros de la chimie et des OGM n’ont pas grand chose à vendre à ce public là, les arguments ne sont pas en leur faveur…Il n’y a que ceux qui sont contre qui veulent entrainer la société civile derrriere eux

Je comprends qu’on s’irrite de l’absence de contradiction mais ces documents sont des révélations de ce qui se passe dans le dos de tous et il faut le faire savoir …et l’analyser comme tel

Sur le dossier OGM moi même je ne suis pas pour des actions "illégales (j’ai un passé de juriste qui me colle à la peau excusez moi) et le fauchage me genait mais force est de constater que sans ça il n’y aurait pas eu de débat et la société n’aurait pas été informée…alors qu’elle est concernée.
Et c’est grace au refus de la société que des commissions cette fois contradictoires sont crées pour éclairer nos décideurs…

Réjouisssons nous de ce pouvoir que nous reprenons ainsi

tom-le-termite dit:
Sebast dit:
tom-le-termite dit:
donc ta vision, on est POUR ou CONTRE est completement reductrice, ce qui a le don d'enerver.

c'est pour abraxar que je dis ca... pas pour toi :roll:
par rapport a ca:
abraxar dit:des scientifiques ou autres activistes passéistes dénoncent les OGM ? rhoooo, faut pas délirer, les OGM c'est pas dangereux, y a plein d'études qui le prouvent (en particulier celles menées par monsanto)


bon alors je vais répondre en nuançant mes propos en plus :D

le fond de ma pensée, ce n'est pas de classer les gens en POUR ou CONTRE les OGM. Donc si mes propos le laissent à penser, c'est que je me suis maladroitement exprimé, emporté par ma fougue. Mais Je suis quand même surpris de voir que ce reportage, malgré les défauts qu'on peut lui reprocher, n'ébranle pas un tant soit peu la conviction de certains qui sont intervenus ici sur ce sujet (attention je ne parle pas de toi)

Sur les OGM, je considère qu'ils sont dangereux quand ils s'attaquent à l'alimentaire et aux semences et qu'une entreprise tend vers un monopole sur ce domaine. Comme le dit Shapiro, l'ancien patron de mossanto, dans ce reportage, les biotechnologies ne sont pas bien ou mal en tant que telles, c'est l'utilisation qui en est faite qui peut être bonne ou mauvaise. Lui soutenait que monsanto se rangeait dans la 1ère catégorie moi je pense que non. Ce qui me gêne dans cette histoire, c'est comme plusieurs l'ont déjà dit, le fait qu'on privilégie l'interet économique privé au détriment de l'interet collectif en matière de santé. Je comprends très bien que monsanto, avec les milliards de dollars investis là-dedans, attende un retour sur investissements le plus rapide possible. Où ça bloque, c'est qu'ils puissent arriver à faire pression sur des gouvernements pour avoir gain de cause alors que la logique serait de leur dire "désolé les gars mais vos produits on n'en connait pas les effets à long terme, donc on vous demande une 10aine d'années de recul et de tests avant d'autoriser la mise sur le marché".
L'autre point qui m'inquiète c'est la contamination (volontaire ou non, moi j'ai mon opinion paranoïaque sur ce point :D ) des variétés non-OGM par les variétés OGM et la menace sur la biodiversité (une fois que la plupart des semenciers seront rachetés par monsanto ou équivalent, ne seront vendues que quelques variétés les plus rentables et pas forcément les mieux adaptées aux conditions locales de certains pays les plus pauvres notamment)
L'utilisation des OGM en laboratoire, à titre de recherches notamment en vue d'application dans la médecine, me parait en revanche interessante.
abraxar dit:
un point de vue nuancé et équilibré


que je partage

Très bonne synthèse..merci

bonjour a tous
je viens de lire tout le sujet (les 6 pages c’est long mais intéressant !) et comme d’habitude ce sujet divise.
la ou il y aurait un consensus c’est sur le fait qu il faut faire des etudes indépendantes et plus poussées.

pour ceux qui n’ont pas vu le reportage d’arte il est dispo ici
www.ogmpda.com/forum/viewtopic.php?t=203

je trouve l’investigation assez bien menée

le débat qui a suivi est assez intéressant ; pourquoi sommes nous obligé de stocker des graines “saines” dans un bunker sous la banquise ? … ils doivent bien avoir un doute quand même
qui vivra verra ? …

il me semble que le reportage repasse ce soir, minuit et quelques, sur Arte

Et le point de vue développé par le reportage selon lequel, de toutes manières, les OGM alimentaires ne seraient pas la question primordiales puisque de toutes manières, on a déjà de quoi nourrir tout le monde, et que ce n’est qu’une question de répartition des richesses.
Vous en pensez quoi?

Pierre2.0 dit:Vous en pensez quoi?

que du bien
Pierre2.0 dit:les OGM alimentaires ne seraient pas la question primordiales puisque de toutes manières, on a déjà de quoi nourrir tout le monde, et que ce n'est qu'une question de répartition des richesses.
Vous en pensez quoi?


Je ne sais pas si on a vraiment de quoi nourrir la population mondiale (je n'ai jamais lu aucune estimation de ça) mais je suis totalement d'accord sur le fait que mettre en avant cet argument pour vendre des OGM est une fumisterie. Ce n'est pas les OGM qui vont régler les problèmes de famine dans les pays pauvres. Par sélection classique, les semenciers ont multiplié les rendements céréaliers par 5 depuis 40 ans (europe et amérique)... et on a brûlé (à une époque) des centaines de milliers de tonnes de blé et de maïs pour ne pas que les prix s'effondrent. C'est effectivement avant tout un problème de répartition des richesses, de volonté politique et de moyen pour le faire.
Sebast dit:Je ne sais pas si on a vraiment de quoi nourrir la population mondiale

La FAO a déclaré il y a qq mois qu'on pouvait nourrir la population mondiale avec une production 100% bio. Bon perso je m'en doutais mais avec la FAO c'est + facile à dire.
Boulicomtois dit:
- Le fait que la dispersion des gènes à d'autres espèces existe, et que de ce fait, quand on insère un gène comme pour le MON810, on risque de le retrouver chez les plantes indigènes...
- Le fait que le pollen de MON810 peut potentiellement se diffuser dans les parcelles voisines. Si un agriculteur bio est voisin d'un agriculteur utilisant du MON810 et qu'il réalise des semences fermières, il risque de se retrouver avec le gène Bt du MON810 dans sa population de maïs qui, du coup, ne sera plus bio. Et dans ce cas, on prive une partie des agriculteurs de la possibilité d'exercer leur profession selon les principes du bio. Je ne suis pas pro-bio, mais je trouve ça inadmissible. (En passant, c'est valable aussi pour les agriculteurs conventionnels aussi qui réalisent leurs semences fermières)

Là encore, ce problème n'est pas un argument sur la dangerosité d'un OGM. Par contre c'est effectivement un problème capital. Q'un OGM soit dangereux ou non, on est en droit de savoir ce qu'on mange et l'agriculteur (bio ou pas) est en droit de savoir ce qu'il y a dans son champ.
La dissémination des génes (via le pollen) est une réalité depuis toujours.
Les hybridations entre espèces proches ont lieu depuis toujours et jusqu'à l'apparition des OGM, ça ne gênait personne. Ce que je veux dire c'est qu'un agriculteur qui reseme une partie de sa production a toutes les chances d'avoir une plante légèrement différente à la génération suivante (c'est à dire avec des gènes en plus ou en moins, avec des mutations naturelles supplémentaires) et tout ça sans aucun contrôle (c'est naturellement impossible). C'est un fait, depuis toujours.
Avec les OGM, cette situation apparait inacceptable. On peut le comprendre si l'OGM est dangereux. Alors là, sa dissémination est un vrai problème. Mais si l'OGM est dangereux, c'est un vrai problème même sans dissémination.
Je ne sais pas si je suis très claire mais je veux dire que la dissémination est totalement indépendante de la nocivité potentiel d'un OGM. On l'accepte depuis l'origine de l'agriculture avec des plantes que l'on a rendu résistantes ou plus productive par sélection classique (ou par les hasards de l'évolution).
Mais je le répète, ce n'est pas pour ça qu'il ne faut pas se soucier de la dissémination. J'essaie juste d'expliquer que 95% du débat sur les OGM ne concerne pas réellement les OGM mais ce qu'il y autour en particulier les pratiques agricoles modernes et les politiques sans scrupule de grands groupes comme Monsanto.

Boulicomtois dit:
- Le fait que le MON810 produit une molécule anti-pyrale, et ce, quelque soit la population de pyrale présente. Le consommateur est alors sûr de bouffer de l'insecticide, mais il n'est pas sûr que la présence de cet insecticide soit justifié. Si aujourd'hui un agriculteur fait des passage de pesticides injustifiés, il risque fort de se faire taper sur les doigts. Mais pour le MON810, on s'en contrefiche.
- Le fait que le MON810, par une production constante d'insecticide (là encore, quelque soit la population de pyrale), conduise à une augmentation de l'intensité de sélection sur les pyrales Bt résistantes, mettant de fait en péril l'efficacité des techniques conventionnelles.


Jette un coup d'oeil au post de 8757Stephane sur la page précédente: les traitements phytosanitaires sont gigantesques et systématiques puisqu'ils sont tous préventifs. Aucun agriculteur n'attend de savoir si sa récolte est attaquée pour traiter (ça serait trop tard). Pour le traitement contre la pyrale, les analyses sont formelles et les quantités d'insecticides produits par la plante sont ridicules par rapport à ce que pulvérisait l'agriculteur (même s'il en pulvérise toujours malheureusement puisque la toxine Bt n'est pas toujours 100% efficace). De plus, ce qui est produit par la plante ne se retrouve pas, contrairement à 80% des insecticides pulvérisés, dans les sols et les nappes phréatiques.

Ta remarque sur la sélection des pyrales les plus résistantes est totalement justifiée : elle est vrai pour le maïs OGM Bt et pour le maïs traditionnel qui subit des traitements insecticides (qui augmentent donc régulièrement d'année en année). Ce n'est pas un problème lié aux OGM.
La seule solution à ça (et elle est partielle), c'est la rotation des cultures. Ce qui n'est pratiquement jamais fait où alors à des échelles assez réduites (certains producteurs bio intelligents le font).

Pour ma part j’ai trouvé le reportage sur Monsanto, ainsi que le débat qui a suivi très intéressants… encore plus le débat je crois.

Pour ma part, je me range dans la catégorie, altermondialiste/verts, autant dire qu’a priori je ne suis pas un ami de Monsanto. Ce que j’ai trouvé intéressant dans ce reportage c’est le décryptage des pratiques ou plutôt de la stratégie du géant américain de la merde en barre :
- Objectif faire de l’argent sans aucune éthique.
- Ce qui compte, ce n’est pas le produit, son utilité, son intérêt, mais de le vendre.
- Dominer le marché (et donc d’assurer de faire bcp d’argent), ça passe par écraser les autres par tous les moyens (publicité, mensonge, influence, annihilation des contrepouvoirs et de la sphère politique), imposer un système en le rendant soit disant incontournable (communication, brevets, surveillance des pratiques, interdiction de re-planter, contrôle des semenciers, semences + produits qui vont avec dont le Round Up).

Voir les politiques fermer les yeux pour des raisons purement économiques et/ou de copinage (les Bush notamment) est également intéressant, notamment lorsqu’on voit dans le début une député européenne assez molle et dépassée par l’enjeu.

Pour ce qui est de la question des OGM dans la sphère agricole, je suis contre pour le moment pour plusieurs raisons :
- A quoi ça sert ? Personne n’a encore réussie à m’expliquer l’intérêt des OGM pour nourrir la planète.
- Parce que la commercialisation des semences OGM et l’innovation sur ces produits sont actuellement contrôlées par des entreprises comme Monsanto ?
- Est-ce dangereux ? Personne n’a actuellement les moyens de le dire. Aussi mieux vaut ne pas prendre de risque et étudier les OGM. Lors du débat, le scientifique présent dont j’ai oublié le nom a dit quelque chose que j’ai trouvé très intéressant, je le cite de tête “Tous les jours en France, les OGM sont utilisés par les chercheurs dans les labos. Gelées les champs OGM n’interdit pas la recherche, loin de là. Recherche et Innovation sont deux choses différentes”.


Maintenant je rebondis sur le site “pseudoscience” donné en lien précédemment. Je m’étonne que ceux qui décrie le plus le reportage sur Monsanto (et non les OGM) colle un article signé par Marcel Kuntz. Ce monsieur est un pro OGM convaincu et défend régulièrement le parti des utilisateurs d’OGM. En gros, il constitue lui aussi une caricature, mais du côté des pro-ogm.

Enfin, je le refis, ce qui je trouve réellement intéressant dans ce reportage, c’est bien l’exposé du “système Monsato” et de la passivité des politiques. C’est pourtant là et sur ce type de questions que se jouent le fameux courage politique tant revendiqué par les uns et les autres.

http://www.roundup.fr/index.php/fr

A surfer.
Extrait:

Quelques exemples de toxicité comparée (DL50, mg/kg) :

Nicotine 53 Très toxique
Caféine 192
Vitamine A 2000
Sel de cuisine 3000
Glyphosate 5000 Peu toxique

Et ça:


http://www.barenbrug.lu/download/Roundup_Ultra.pdf


Extrait:
La société MONSANTO ne garantit ni la complétude ni l’exactitude des informations et
recommandations présentées ici (et ci-après dénommées “informations”) même si celles-ci sont
établies de bonne foi et supposées justes à la date citée. Ces informations sont fournies à la condition
que les destinataires déterminent eux-mêmes si elles conviennent à l’usage souhaité. La société
MONSANTO ne pourra en aucun cas être rendue responsable de quelque dommage que ce soit qui
résulterait de l’utilisation des informations ou de toute action basée sur ces informations. AUCUNE
DÉCLARATION NI GARANTIE, EXPRESSE OU IMPLICITE, N’A ÉTÉ ÉTABLIE QUANT A LA
COMMERCIABILITÉ, L’APTITUDE POUR UNE UTILISATION SPÉCIFIQUE OU AUTRE DES
INFORMATIONS OU DU PRODUIT AUXQUELLES IL SE RÉFÈRE.

Et pour finir, ça:
http://www.jac.cerdacc.uha.fr/internet/recherche/Jcerdacc.nsf/NomUnique/9A9153471EA4C866C12572DB00357423/$file/TGILyon.pdf

Et sans rire (jaune)

Il faut savoir vivre dangeureusement , non ?

Faites leur confiance… :kwak:

moonboots dit:
Sebast dit:Je ne sais pas si on a vraiment de quoi nourrir la population mondiale

La FAO a déclaré il y a qq mois qu'on pouvait nourrir la population mondiale avec une production 100% bio. Bon perso je m'en doutais mais avec la FAO c'est + facile à dire.

Pas de sources évidemment,ni de recherche sur la véracité de la citation...

En fait
la FAO dit:
L’agriculture biologique peut contribuer à la lutte contre la faim
Mais il faut utiliser des engrais chimiques pour nourrir le monde
10 décembre 2007, Rome – Le Directeur général de la FAO, M. Jacques Diouf, a déclaré aujourd’hui que la FAO n’avait aucune raison de croire que l’agriculture biologique puisse remplacer les systèmes agricoles traditionnels pour garantir la sécurité alimentaire mondiale.
M. Diouf commentait des informations parues récemment dans la presse et les médias indiquant que la FAO approuvait l’agriculture biologique en tant que solution à la faim dans le monde.
“Nous devons recourir à l’agriculture biologique et l’encourager”, a déclaré M. Diouf. “Elle produit des aliments sains et nutritifs et représente une source croissante de revenus, pour les pays développés comme pour les pays en développement. Mais il n’est pas possible de nourrir aujourd’hui six milliards de personnes, et neuf milliards en 2050, sans une utilisation judicieuse d’engrais chimiques”.
En règle générale, l’agriculture biologique interdit l’utilisation de tout produit chimique. Près de 31 millions d’hectares, soit environ deux pour cent des terres agricoles mondiales, ont été cultivées en agriculture biologique en 2005, produisant des ventes qui, en 2006, se chiffraient à environ 24 milliards de dollars EU, dans l’Union européenne, aux États-Unis, au Canada et en Asie.
En mai de cette année, la FAO a accueilli une Conférence internationale sur l’agriculture biologique. Selon l’un des documents présentés à cette occasion – mais il ne s’agissait pas d’un document de la FAO – l’agriculture biologique devrait pouvoir produire suffisamment d’aliments pour nourrir la population mondiale actuelle.
Potentiel insuffisant
Il n’empêche que, selon la FAO, compte tenu des données et des modèles concernant la productivité de l’agriculture biologique par comparaison à l’agriculture traditionnelle, le potentiel de l’agriculture biologique n’est pas suffisant, loin s’en faut, pour nourrir le monde.
Par ailleurs, si les produits biologiques se vendent en général à des prix plus élevés que les produits traditionnels et peuvent donc constituer une bonne source de revenu pour les agriculteurs, ces produits doivent toutefois répondre à certaines normes plus rigoureuses.
Ils exigent aussi un bon niveau technique des producteurs, des investissements importants et une organisation efficace de toute la filière de production et de commercialisation, ce qui les place hors d’atteinte de la plupart des agriculteurs des pays en développement qui sont dotés de faibles ressources.
Utilisation judicieuse
Une utilisation judicieuse d’intrants chimiques, notamment d’engrais, permettrait d’accroître sensiblement la production vivrière en Afrique subsaharienne où les agriculteurs utilisent moins d’un dixième des engrais appliqués par leurs collègues asiatiques, a déclaré M. Diouf. Une bonne partie des sols africains, qui souffrent de problèmes tels que l’acidité et la baisse de fertilité, ont grandement besoin d’amendements et d’éléments nutritifs.
Dans son rapport annuel sur le développement dans le monde, la Banque mondiale notait cette année que “le faible taux d’utilisation d’engrais est l’un des principaux obstacles à l’augmentation de la productivité agricole en Afrique subsaharienne”.
Récemment, le Malawi, qui a reçu pendant des années une aide alimentaire, a accru fortement sa production de maïs après avoir adopté une politique visant à fournir des semences et des engrais aux petits agriculteurs.
“Les intrants agricoles doivent, toutefois, être utilisés avec prudence”, a ajouté M. Diouf. “Il faut choisir les bons intrants et le bon dosage, les appliquer selon les règles et au moment voulu”. Il a ajouté qu’il était possible d’augmenter la productivité en réduisant les intrants grâce à des systèmes comme la lutte biologique intégrée et l’agriculture de conservation.
La lutte biologique intégrée permet de réduire l’utilisation de pesticides de 50 pour cent dans le cas du coton et de la production maraîchère et jusqu’à 100 pour cent dans le cas du riz.
L’agriculture de conservation et le labour zéro réduisent les besoins en main-d’oeuvre en éliminant le labourage et permettent d’employer 30 pour cent d’engrais et 20 pour cent de pesticides en moins.
Les principaux éléments nécessaires pour nourrir le monde aujourd’hui et à l’avenir sont les suivants: une augmentation des investissements publics et privés dans l’agriculture, le bon choix des politiques et des technologies et le renforcement des connaissances et des capacités, dans le cadre d’une gestion rationnelle des écosystèmes. Il n’y a pas de solution unique au problème de l’alimentation des victimes de la faim et des pauvres de la planète”, a conclu M. Diouf.
Des dirigeants mondiaux, des personnalités internationales et d’éminents chercheurs et universitaires examineront ces questions l’an prochain lorsque la FAO accueillera une réunion de haut niveau sur le thème “Nourrir le monde en 2050”.
Contact:
Christopher Matthews
Relations médias, FAO
christopher.matthews@fao.org
(+39) 06 570 53762


Souligné par mes soins, pour ceux qui ne sont pas intéressés par la lecture compléte...

Sources: FAO

Débat qui revient toujours …la bio peut elle nourrir le monde

Déclrations, puis revirements…

Si on se base sur l’alimentation occidentale: très carnée et beaucoup trop riche…je ne sais même pas si l’agriculture intensive peut nourrir la planete à ce régime !!

Pour réduire les rendements artificiels qui appauvrissent la planete il faut que TOUS nous soyions moins énergivores dans notre alimentation

Si on pouvait savoir comment on veut nourrir la planete dans les études peut être qu’on y verrait plus clair dans les affirmations et contre affirmations

Quant au F.A.O. le dernier extrait est paru après notamment l’émission de Yann Arthus Bertrand à la télé qui avait fait grand bruit…
.de là à penser qu’il y avait des pressions…