bertrand dit:Je vais faire semblant de croire que tu n'es pas ironique pour cette citation et te remercier de te rendre compte de ma démarche...
Si en effet ta démarche est de sincèrement chercher des sources variées pour forger ton opinion je t'en félicite.
Je relève ce qui m'arrange ? Mais je n'affirme rien d'autre que la chose suivante :
Il faut évaluer les OGM d'un point de vue environnemental, sanitaire et économique avant de les mettre sur le marché. Si quelques éléments font croire que des indices de danger à ces différents niveaux existent, je pense que l'ensemble de la thèse qui consiste à dire que les OGM sont d'une totale innocuité est fausse. Je ne dis rien d'autre. Partages-tu ce point de vue ?
Maintenant voilà quelques précisions sur certaines affirmations du site
pseudo-sciences.org que tu avais cité comme référence (
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article832)
Je précise que n'ayant pas vu le docu
Le Monde selon Monsanto je ne prétends pas qu'il est exempt de toute critique. Mais je ne peux pas non plus mesurer la bonne foi de certains arguments de pseudosciences.org, c'est à dire vérifier :
- Qu'on ne fait pas dire ce que la journaliste n'a pas dit.
- Qu'on n'omet pas d'évoquer ce qui ne va pas dans le sens des auteurs.
Ces deux points sont très importants, mais je me borne donc à vérifier ce qu'affirme cet article.
Voilà déjà ce que je relève sur l'introduction et sur les points 1 et 2 :
Elle a atteint la notoriété avec la réalisation en 1995 du reportage controversé « Voleurs d’yeux » sur la légende urbaine des trafics d’enfants afin de réaliser des prélèvements illégaux d’organes "
Ils ne précisent pas, tout d'abord, que MM Robin a reçu
le prix Albert Londres pour ce film. D'autre part voilà ce que je relève dans wikipedia :
Ce reportage met notamment en lumière un enfant malade, dont la mère pense que ses cornées ont été volées lors de l'une de ses hospitalisation. Ce vol a toujours été nié par les scientifiques impliqués. Les autorités colombiennes et certains scientifiques français ont alors critiqué ce film ou attaqué le sérieux de ses conclusions. La journaliste a alors porté plainte pour diffamation et conteste les méthodes de ses détracteurs, notamment leur focalisation sur un unique cas d'un long reportage. À ce jour cependant la justice a donné raison à Marie-Monique Robin, il apparaît devant le tribunal que le reportage n'est pas attaquable pour diffusion d'informations erronées.
source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Voleurs_d%27yeuxMais ça c'est de l'anecdote. Ensuite pseudo-sciences.org évoque le principe d'
équivalence substantielle qui serait selon eux un gage de garantie :
La réalisatrice du film a, quant à elle, compris qu’il s’agissait d’un principe dispensant l’OGM d’études ! Il s’agit donc d’un contre-sens complet.
Ce principe a évolué depuis l’origine : il est aujourd’hui considéré comme une étape (impliquant des analyses vérifiant expérimentalement la composition équivalente en substances chimiques) vers d’autres études (tests toxicologiques sur rongeurs par exemple), si nécessaire.
Contre-sens complet ? Pas tout à fait. Le principe tel qu'il est appliqué est vigoureusement critiqué puisqu'il permet de mettre en circulation des OGM très insuffisamment testés. Le site terresacree.org fait d'ailleurs référence à une étude du
magazine Nature, 7 octobre 1999, vol. 401, numéro 6753 :
Dans un article récent de Nature, des scientifiques britanniques ont sérieusement remis en cause les tests "d'équivalence substantielle". Pour Erik Millestone, de l'Université du Sussex, "C'est un concept vague dont on se sert comme d'une excuse pour ne pas mener des tests appropriés". La notion d'équivalence substantielle, définie, entre autres, par l'OCDE en 1993, est utilisée, depuis 1996, par la FAO (l'Organisation de l'Agriculture et de l'Alimentation) et l’OMS (l'Organisation Mondiale de la Santé) et par la plupart des autorités réglementaires pour juger les demandes d’autorisation d’OGM. Cette notion consiste à considérer qu'un produit transgénique est équivalent à son homologue conventionnel dès lors que les analyses chimiques sont identiques. Or, "la toxicité de la nourriture génétiquement modifiée ne peut pas être prédite à partir de sa composition chimique. (...) Cette approche devrait être abandonnée au profit d’une autre qui incluerait des tests biologiques, toxicologiques et immunologiques plutôt que simplement chimiques". Cette critique, si elle est retenue, modifiera considérablement les dossiers d’autorisation d’OGM.
source :
http://terresacree.org/infogm2.htmPseudosciences.org prétend que "ce principe a évolué depuis l’origine". J'en doute fort à la lecture des articles que tu nous a fournis précédemment puisque à propos du MON810 j'y lis que "un certain nombre de faits scientifiques nouveaux négatifs pour la flore et la faune" ont été onservés, et que le comité d'experts du Grenelle regrette le "manque de temps qui ne leur a pas permis de réaliser une expertise plus complète selon les critères de l'expertise collective". Par conséquent en 2007 le principe d'équivalence substantielle n'a en rien dissuadé de mettre en vente un OGM insuffisamment testé, et à propos duquel des effets ont été observés.
Troisième point, pseudosciences.org dit à propos du chercheur
Pusztai :
Ce dernier n’a d’ailleurs jamais publié dans un journal scientifique ses affirmations médiatiques (sa publication d’octobre 1999 ne reprend pas la plupart de ses allégations de 1998)
Je ne connais pas la différence entre ce qu'a prétendu Pusztai sur un plan médiatique et ce qu'il a écrit dans des revues scientifiques. Cependant,
dans un article de The Lancet, Vol 354, October 16, 1999, voilà ce qu'écrit Pusztai en conclusion :
In conclusion, the stimulatory effect of GNA-GM potatoes on the stomach was mainly due to the expression of the GNA transgene in the potato.
Je te laisse lire l'article au complet, accessible au format PDF sur
http://www.leopold.iastate.edu/news/pas ... usztai.htmIl détaille l'ensemble des effets de la consommation d'une patate OGM sur le rat.
Dans le même article, ce site, en évoquant les attaques menées contre Pusztai et Chapela, précise que :
What is the impact of these cases?
The experiences of Drs. Chapela and Pusztai are extreme cases. Other scientists have conducted and published research that could be interpreted as potentially critical of GMOs in agriculture without losing their jobs, and research on the effects of GMOs continues. However, it seems very likely that Pusztai and Chapela’s experiences have influenced how scientists (and journals) handle their findings.
Voilà, je te laisse mener l'étude critique de l'article de pseudosciences.org jusqu'au bout car mon courage a des limites.