jmguiche dit:Heu... Non, c'est l'observation du monde tel qu'il est.
Je ne pense pas que cela soit "naturel".
L'adjectif naturel est de toi, pas dans ce que tu cites.
Euh, t'as pas du comprendre, j'ai pas dit "naturel" dans le sens c'est ce à quoi la nature va aboutir. Je dis juste que ça lui parait logique à lui de placer l'homme comme dominant et la femme comme dominée. Tu peux alors me rétorquer que c'est en effet une observation du monde tel qu'il est. Il n'empêche que l'auteur véhicule là les idées qu'il réprouve.
Si jamais une blague sexiste alimente le sexisme, tu ne crois pas qu'utiliser les termes "dominant/dominée" dans un texte sérieux sur le sujet alimente encore plus le sexisme ?
Bref, un mec fait la moral sur l'humour sexiste, mais dans le même texte, il utilise, comme si c'était logique, le terme dominant pour parler de l'homme et le terme dominée pour parler de la femme.
Il aurait très bien pu formuler sa phrase avec d'autres mots, mais c'est ces deux là qu'il a choisi, c'est très révélateur, je pense.
Et là, ta citation est celle de quelqu'un qui décrit le cheminement intellectuel de son interlocuteur. Celui que tu cites ne dit pas que la différence implique ou permet de démontrer une inégalité, il dit que son interlocuteur a ce discours.
Il n'y a pas d'interlocuteur, c'est un texte écrit par une seule et même personne, et cette personne fait visiblement la transition entre différence et supériorité/infériorité très directement, s'il voulait dire que c'est ce que l'interlocuteur pense, que ce lien est automatique pour ce dernier, il aurait du le dire explicitement, là le texte me laisse penser que l'auteur, et non pas un de ses deux personnages, considère que toute différence amène inéluctablement à un rapport de force à l'avantage des hommes.
Il dit d'ailleurs plus loin que véhiculer la différence amène à une ségrégation (pas avec ces mots, mais c'est l'idée), ce qui est encore une fois erroné, ce n'est pas parce qu'on est différent qu'on s'évite, la différence ne sépare pas les gens, c'est une bêtise de dire et de penser ça.
C'est ce que signifie "on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui" ou "il y a des rires qui gênent". La même blague, dite par un sympathisant du FN ou par Desproges n'a pas la même intention. Ne porte pas le même sens et les même valeurs. Ne porte pas la même généralisation. Ne cherche pas à faire rire de la même chose.
Oui, et ? On va faire quoi ? Commencer à catégoriser les gens entre ceux qui ont le droit et ceux qui ne l'ont pas ?
Le FN est un parti, et qu'on le veuille ou pas, il est légal. Si Le Pen fait une blague sur les juifs, soit on considère qu'il a le droit, soit on considère que c'est interdit, mais alors on l'interdit à tout le monde et même Semoun n'aura plus le droit de faire une blague sur les juifs. Sinon on va à l'encontre de l'égalité des droits en considérant que certains ont le droit de faire de l'humour sur tel sujet et pas d'autres.
Bref, ta vision du "on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui" reste purement morale, et n'amène pas à réfléchir sur un plan légal.
C'est peut-être chiant, mais il ne faut pas oublier que tout le monde à le droit d'être un connard.
L'humour est fédérateur et clivant à la fois.
Très jolie phrase.
La sociologie, dont se pare l'auteur, si elle a sa place dans ce débat, serait de savoir de quoi rit le groupe : de la supposée bêtise des femmes ou de la supposée bêtise de quelqu'un qui accorde crédit à de tels propos ?
Une blague sur les femmes, c'est pas nécessairement une blague sur la bêtise des femmes. Si je me moque par exemple du temps qu'une femme passe dans la salle de bain le matin (cliché et généralité, on est bien d'accord), je ne me moque pas de la bêtise des femmes (d'ailleurs, il est rarement drôle de se moquer de la bêtise de quelqu'un, c'est plus souvent une expression de colère que d'humour).
Pour la suite de ton message, je ne suis pas arrivé jusque là dans le texte.