[sondage] C'est une quenelle de combien ?

Étant donné que ça m’a l’air de s’être un peu dépassionné par ici - ouf, au demeurant -, je voulais partager avec vous un débat très intéressant sur (et avec !) Dieudonné. Ça date de 2007, je crois, à l’époque de la liste antisioniste. Pour une fois, les gens s’écoutent parler, lui laissent la parole et parviennent à le mettre face à certaines de ses contradictions : http://www.dailymotion.com/video/x10tvq … nce-o_news
Perso, c’est l’une des vidéos les plus intéressantes sur le “cas” Dieudonné avant le bouzin qu’on a traversé ces derniers temps.
La bise et bon jeu à tous (on est quand même là pour ça)

En tout cas toute cette affaire pue quand même très fort la rancœur du “Mussolini à moitié trisomique”…

Eric dit:
Par exemple sur le sketch "Les juifs" de Desproges, si je ne sais pas qu'il est écrit par un humoriste, c'est un texte abject qu'il convient d'interdire.

Bon, ça commence à dater, mais ça m'a pas mal fait réfléchir. Et j'avoue que dire que "Les juifs" est un texte anti-sémite, abject, mais que le fait qu'il soit de Desporges en fait quelque chose de drôle me gêne en effet au plus haut point. Dire que la personne qui écrit le texte est plus importante que le texte en lui-même me semble être la négation même de la critique et du libre-arbitre. Vouloir savoir qui en est l'auteur peut avoir de l'intérêt, mais ce que tu sais de l'auteur provient aussi d'une source, qui te parle de l'auteur avec son prisme à lui. Par exemple, dire que "Voyage au bout de la nuit" était un texte magnifique et qu'il est devenu une merde parce que tu as su que son auteur était anti-sémite me parait en effet poser problème, comme de dire que "Les juifs" est un texte anti-sémite et qu'il en devient drôle parce qu'il est écrit par Desproges, ça me pose problème. Ca se trouve, le gars est anti-sémite et il le cachait bien (ça s'est déjà vu). Et donc, son sketch drôle deviendrait un pamphlet. Je ne crois pas qu'un texte puisse à ce point se résumait à son auteur, et ça me parait même dangereux, car tu te mets alors à dépendre des sources qui te parle de l'auteur.
Certes, on a le droit de s'informer des sources, et ça peut permettre de mettre des choses en perspective, mais ça ne fait pas tout et ton libre-arbitre et ton propre esprit critique doit déjà pouvoir déméler la puissance du texte en dehors de toutes interventions extérieures, tes a-priori sur l'auteur étant les premiers.

Ce n’est pas le seul critère à prendre en compte
_ le style de Desproges assez littéraire, impose de la distance et, il me semble de l’ironie (bien que je ne saurais pas vraiment dire si c’est l’écriture qui fait ça)
_ le ton (voix, rythme, jeu), pour le coup très ironique
Mais je dois dire que la même chose racontée par un nazi ne me ferait pas rire (peut-être parce qu’il n’y mettrai pas l’ironie qu’y met desproges), mais surtout parce que :

Deuxième question : peut-on rire avec tout le monde ?
C’est dur… Personnellement, il m’arrive de renâcler à l’idée d’inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C’est quelquefois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains : la compagnie d’un stalinien pratiquant me met rarement en joie. Près d’un terroriste hystérique, je pouffe à peine et, la présence, à mes côtés, d’un militant d’extrême droite assombrit couramment la jovialité monacale de cette mine réjouie dont je déplore en passant, mesdames et messieurs les jurés, de vous imposer quotidiennement la présence inopportune au-dessus de la robe austère de la justice sous laquelle je ne vous raconte pas

loic dit:
Eric dit:
Par exemple sur le sketch "Les juifs" de Desproges, si je ne sais pas qu'il est écrit par un humoriste, c'est un texte abject qu'il convient d'interdire.

Bon, ça commence à dater, mais ça m'a pas mal fait réfléchir. Et j'avoue que dire que "Les juifs" est un texte anti-sémite, abject, mais que le fait qu'il soit de Desporges en fait quelque chose de drôle me gêne en effet au plus haut point. Dire que la personne qui écrit le texte est plus importante que le texte en lui-même me semble être la négation même de la critique et du libre-arbitre. Vouloir savoir qui en est l'auteur peut avoir de l'intérêt, mais ce que tu sais de l'auteur provient aussi d'une source, qui te parle de l'auteur avec son prisme à lui. Par exemple, dire que "Voyage au bout de la nuit" était un texte magnifique et qu'il est devenu une merde parce que tu as su que son auteur était anti-sémite me parait en effet poser problème, comme de dire que "Les juifs" est un texte anti-sémite et qu'il en devient drôle parce qu'il est écrit par Desproges, ça me pose problème. Ca se trouve, le gars est anti-sémite et il le cachait bien (ça s'est déjà vu). Et donc, son sketch drôle deviendrait un pamphlet. Je ne crois pas qu'un texte puisse à ce point se résumait à son auteur, et ça me parait même dangereux, car tu te mets alors à dépendre des sources qui te parle de l'auteur.
Certes, on a le droit de s'informer des sources, et ça peut permettre de mettre des choses en perspective, mais ça ne fait pas tout et ton libre-arbitre et ton propre esprit critique doit déjà pouvoir déméler la puissance du texte en dehors de toutes interventions extérieures, tes a-priori sur l'auteur étant les premiers.

Mais le texte "Les juifs" ne devient pas drôle parce qu'il est écrit par Desproges :shock: (Pas plus que le Voyage au bout de la nuit ne devient une merde parce que je sais que Céline était anti-sémite) Simplement, ce que je sais de Desproges me permet d'établir que le texte est à mettre sur le registre de l'ironie. Le même texte utilisé par la suite dans un meeting de l'association des jeunes néonazis ne me ferait pas rire. De même que certaines blagues de Coluche dans certaines bouches ne me font pas rire du tout. Ca s'appelle le contexte.
C'est d'ailleurs toujours le risque de l'ironie, quand elle est prise au sérieux, elle tombe à plat (au sens où elle rate le but recherché), c'est donc à l'auteur de s'assurer qu'elle ne sera pas prise au sérieux.
Eric dit:
C'est d'ailleurs toujours le risque de l'ironie, quand elle est prise au sérieux, elle tombe à plat (au sens où elle rate le but recherché), c'est donc à l'auteur de s'assurer qu'elle ne sera pas prise au sérieux.

C'est vrai, et c'est peut-être là qu'est toute la différence : Desproges avait sans doute toute confiance en ses capacités à démontrer si nécessaire ce en quoi c'était avant tout de la blague, et ce en quoi il n'était pas lui-même antisémite. Ce qu'il a sûrement du faire d'ailleurs, car ça m'étonnerait qu'il n'ait jamais eu à répondre aux critiques durant sa carrière, ce qu'il a sûrement fait avec succès du reste, puisque personne ne le soupçonne de racisme ou d'antisémitisme aujourd'hui.
Même si je pense, personnellement, que Dieudonné n'a pas le talent de Desproges (100% subjectif), je crois qu'il est largement assez intelligent pour se livrer avec succès aux exercices de clarification que pourrait légitimer le syle d'humour qu'il pratique et les discours tenus par ailleurs. Donc, la seule conclusion logique serait qu'il n'en a pas l'envie, qu'il soit vraiment antisémite ou non.
Finalement, la différence de fond entre Desproges et Dieudonné serait dans la nature du fond de commerce : l'un exploitant l'humour, quitte à prouver qu'il est sans ambiguité; et l'autre l'ambiguité, sans vouloir prouver que c'est que de l'humour.

Visiblement le président du CRIF retourne sa veste : http://www.youtube.com/watch?v=WK_CF-ZCDac

allez pour rire
ici le communiquer plein d’amour dune association de defense juive
http://www.sosantisemitisme.org/communique.asp?ID=665
noter l’appel au on en bas :roll:
pour rire aussi comment on déforme les propos preuve a l’appui ( je suis rarement fan d’agoravox )

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/ar … our-146344
et
http://www.agoravox.fr/actualites/media … nne-146149

juste un édito amusant aussi
http://www.dreuz.info/2012/07/quelques- … n-de-lump/
pour finir juste un truc ayant assisté de manière regulière au meeting antisemite de dieudonné , et les seules agression que j’ai pu voir sont celle des membre de la lycra
allez a plus

YoshiRyu dit:Visiblement le président du CRIF retourne sa veste : http://www.youtube.com/watch?v=WK_CF-ZCDac

wow :shock:

Sûrement un coup du lobby des non-juifs :clownpouic:

viking dit:Sûrement un coup du lobby des non-juifs :clownpouic:

Disons que l'attaque était tellement ridicule qu'ils sont obligés de rectifier le tir au vu du retour de batons des gens ,mais c'est trop tard.
viking dit:Sûrement un coup du lobby des non-juifs :clownpouic:

Tu peux clownpouiquer tant que tu veux, c'est la même personne qui soutenait auparavant que la quenelle était "exactement la même chose qu'un salut nazi".
Il perd à tous les coups là, soit il était hypocryte alors et on peut donc se poser des questions sur le fonctionnement du crif qui est près à diffamer les gens pour atteindre ses objectifs, soit il l'a sincèrement pensé auquel cas il démontre qu'il est un idiot fini. Quelque soit l'explication, elle est pas glorieuse pour lui.
Pour ma part, j'ai un avis bien tranché sur cette personne, et après ça il sera difficile de me convaincre qu'il n'utilise pas l'antisémitisme comme prétexte facile pour discréditer ses détracteurs que cela soit pertinent ou pas...

Comme le disait Lénine, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

J’appelle pas ça changer d’avis.
J’appelle ça passer d’un extrême à l’autre, c’est un retournement de veste en bonne et due forme.
Voilà ce qu’il en disait il n’y a pas si longtemps :

Roger Cukierman dit:On entend souvent dire que c’est un geste antisystème, alors que c’est un salut hitlérien inversé, ce n’est pas une surinterprétation.

Le clown pouic ça veut dire que c’est une blague. Tu vas interdire mon spectacle aussi? re- :clownpouic:

Je suis contre la censure, même celles des clowns pouics…

Voilà. On se détend tranquillou.

YoshiRyu dit:J'appelle pas ça changer d'avis.
J'appelle ça passer d'un extrême à l'autre, c'est un retournement de veste en bonne et due forme.

Quel sens de la mesure. Il ne dit pas non plus que c'est un geste super cool qui va être enseigné dans les yeshivot pour amuser les gens pendant les bar-mitzvah. Ca, ce serait passer d'un extrême à l'autre.

Cher Monsieur Jer,
Certes, mais il brise un peu la logique qui consiste à dire que vu que 500 photos sur 100000 sont antisémites, toutes sont antisémites. Ce qui était un peu l’argument développé un peu plus au dessus… Ce qui, lorsque par exemple je défendais ce point de vue, celui que le président du Crif annonce donc et qui est ce que je disais il y a quelques jours, juste pas loin au dessus donc, m’a fait fleureter avec l’étiquette du gars nauséabond un peu stupide qui ne se rendait pas bien compte… :roll:
Désolé, je ne voulais plus intervenir dans ce sujet, mais là c’est plus fort que moi… :oops:
Bien à vous de cordialement
Monsieur Phal

Cher monsieur Phal,
Ne vous méprenez pas, je suis plutôt d’accord avec vous en ce qu’il ne faut pas généraliser. Le Crif n’est pas l’organe le plus modéré et sa propension à hurler au loup au moindre soupçon est parfois contre-productive lorsqu’il s’agit dénoncer de l’antisémitisme avéré.
C’est plus l’outrance des propos de monsieur Yoshi que je déplore. Il se comporte comme le Crif en fait : à exagérer pour donner plus de poids à son “argumentation”.