Bon… Pas eu le courage de lire tout le topic donc attention, risque de redite… Comment peut-on mettre autant de moyens, de savoir-faire et éventuellement de talent au service du vide… ? Raconter sempiternellement la même histoire, comment peuvent-ils s’y complaire ? Voilà juste une industrie qui tourne et qui vise des coeurs de cible, c’est navrant. Je suis un vieux fan des épisode 4, 5 et 6, du début, quoi, où c’était cheap et nouveau… Mais les 1, 2 et 3 n’apportent rien et celui là encore moins… je me permets d’autant plus de le dézinguer que je n’ai jamais voulu le voir, j’en attendais rien, je m’y suis fait tracter par la famille sur le mode “allez, viens avec nous, c’est sympa pour les gosses…”. Même mon fils de neuf ans l’a trouvé médiocre.
Eh bien j’ai pourtant mordu pendant les 20 premières minutes : oui, c’était beau, presque esthétique, avec les vaisseaux en ruine dans le désert, le quotidien de cette sympathique héroïne, et le stormtrooper qui veut s’échapper… Bon début… Et puis… L’effondrement ! La copie des scénars d’il y a plus de quarante ans ! Mais nom de dieu ! Les histoires d’héritage, de lien générationnel, de père de substitution, sur un fond binaire de la lutte du bien et du mal… depuis l’antiquité jusqu’à hollywood c’est battu et rebattu, et ils ne font même pas l’effort de reformuler un peu la sauce ??
Les jeunes premiers (Anakin ou le nouveau) sont de plus en plus pathétiques, on dirait un concours (de permanentes capillaire, notamment) ! Un jeu (ou une direction d’acteur) stéréotypé (des plans fixes tragiques sur des visages qui sont sensés exprimer… On sait pas quoi… Du trouble ?), un texte famélique (c’est la même tambouille avec les adaptation de Tolkien : on appauvrit le texte pour le spectateur con-con, et on accentue le drame en fixant sur les yeux tourmentés du perso, c’est nul ! aucune comédie là dedans, aucune écriture, c’est de la recette valable pour des centaines de films à recette, justement).
Comment le jeune Mark Hamil des débuts, acteur si approximatif, peut-il me paraître aussi talentueux, vivant et frais aujourd’hui ? Grâce à une déliquescence permanente du jeu d’acteur d’aujourd’hui sur ce type de prod… Ce qui compte c’est les images, l’esbrouffe, les décors, la camelote, quoi… Le storytelling : zero !
Ma femme m’a donné une clef qui permet de piger tout ça : c’est pas du cinéma, c’est de la “pop culture” ! Le public satisfait est celui qui VEUT qu’on lui resserve la même cuisine, il veut revivre ses sept ans et demi, il veut rester bercé dans le rêve ressuscité de son enfance. Je trouve ça extrêmement régressif… J’aurais préféré un film tout aussi merdique mais qui aurait pris le risque d’essayer de me raconter une nouvelle histoire. Une énième mise en scène de la difficulté de la transmission père/fils, de la difficulté de faire avec son héritage familial, en plus avec les même persos ??? Quelle pauvreté et à la fois quelle obsession !! Est-ce Lucas ou bien toute l’équipe ou encore l’occident tout entier qui ne savent plus où ils habitent au point d’interroger en boucle cette vieille question oedipienne d’adolescent inquiet de sa valeur, inquiet de son pouvoir… Sans vouloir exagérer le trait psy, sans déconner les mères sont tragiquement absentes de toute l’oeuvre, et les pères des espèces de surprésences en échec, de mauvais rois, de mauvais protecteurs, de mauvais enseignants… C’est quoi l’histoire familiale des auteurs ? J’ai l’impression qu’ils ressassent leurs symptômes et leurs fantasmes de boutonneux, et il m’emmerde !
Star wars, c’était un bon moment quand j’étais petit. Depuis j’ai grandi. Bien ou mal, je ne sais pas. Mais cette histoire, elle, n’a accompli aucun voyage.