Il ne faut pas se leurrer, en pratique, les productions en campagne sont transportées vers des centrales avant d’être réimportées vers les points de distribution. Le marché local est malheureusement encore anecdotique.
Et comme le dit El co, en milieu rural, tu as un habitat généralement plus grand et individuel. Au niveau du chauffage, ça joue beaucoup. Si tu ajoutes à ça une dispersion habitat/lieu de travail et la faiblesse globale des transports collectifs en milieu rural, le bilan carbone des ruraux ne doit pas être joli à voir.
En même temps, être un rural où un citadin est un choix de vie. Dans les deux cas, les marges de progrès pour limiter les pollutions de tous ordres sont énormes.
Pour Bertrand, il est clair que vu ce qui se dit sur la taxe carbone, les importations risquent d’être favorisées…
(Par contre, je suis toujours sceptique concernant le problème des ruminants et du méthane… Est-ce qu’un cochon gavé aux céréales brésiliennes a vraiment un bilan carbone meilleur qu’une vache qui est nourrie à l’herbe? Et au-delà du bilan carbone, les ruminants ont, initialement, un rôle de collecte de l’herbe sur des terres souvent non cultivables.)
Je trouve un peu trop facile de tout foutre sur le dos des libéralismes. (pourtant je ne serais jamais tendre avec eux)
Certes les clathrates qui s’échappent c’est pas rassurant, voir carrément flippant, mais de là à en déduire de suite que … POUF … c’est les méchants libéraux, je trouve ça un peu rapide.
Après tout, il n’est pas sûr que l’état actuel de la biosphère n’aurait pas pu être obtenu avec n’importe quel autre système politique ou économique. Nanar compris.
Les causes sont supposées être la trop grande consommation, mais quoi au juste,
grande ? consommation ? ou les deux ?
Tous à bouffer du bio, confort minimal, émission carbone minimale, toilettes sèches généralisées, recyclage obligatoire, longueur des filières optimales, éoliennes, solaire, empreinte eco minimale, etc …
… mais 650 milliards à le faire, et je pense que la biosphère en aurait pris plein la gueule aussi.
Je sais que ça la fou mal, et que ça peut choquer, mais penser en premier lieu aux générations futures, c’est peut être penser à quelque chose qui a de plus en plus de chance de ne pas exister.
Si nous “polluons” autant, c’est peut être avant tout, parce que nous sommes beaucoup à polluer, et non pas parce que chacun pollue beaucoup.
D’accord pour la flippe, mais pas d’accord pour la culpabilisation.
kaklou dit:
Je sais que ça la fou mal, et que ça peut choquer, mais penser en premier lieu aux générations futures, c'est peut être penser à quelque chose qui a de plus en plus de chance de ne pas exister.
Si nous "polluons" autant, c'est peut être avant tout, parce que nous sommes beaucoup à polluer, et non pas parce que chacun pollue beaucoup.
Oui.
Mais si je relance le débat sur la limitation des naissances, les briques vont encore pleuvoir...
Pourtant je reste persuadé que l'avenir de l'être humain (et de la planète), c'est justement moins d'êtres humains.
Dod dit: Mais si je relance le débat sur la limitation des naissances, les briques vont encore pleuvoir...![]()
ah, l'évolution est en marche !
on est passé des chasseurs cueilleurs armés de pierres et de bûches, aux briques du néolithique...
prochaine étape, planquez-vous : le parpaing...
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Kouynemum dit:Dod dit: Mais si je relance le débat sur la limitation des naissances, les briques vont encore pleuvoir...![]()
ah, l'évolution est en marche !
on est passé des chasseurs cueilleurs armés de pierres et de bûches, aux briques du néolithique...![]()
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Vivement l'âge de bronze.
Boulicomtois dit:tupak amaru dit:
OK commençons par les premiers pollueurs, mais même dans nos sociétés indus. les différences de niveau de vie sont là... Pour certaines/beaucoup de personnes le combat pour vivre dignement est quotidien, alors se projeter dans le moyen terme et reporter l'effort sur eux, bof...
C'est étrange, mais quand je lis ce paragraphe, j'ai l'impression que tu associe comportement écologique et dégradation du niveau de vie...
oui je suis d'accord et j'essaye de pratiquer moi même : mais je pense que cela ne suffit plus et qu'il faut passer un levier au dessus sans toucher directement les plus modestes même si il le faudra bien un jour.
Je me suis sans doute mal exprimé : ce que je voulais dire c'est que pour l'instant les plus gros pollueurs ne sont pas frappés au portefeuille, ce sont les pays indus on est d'accord. Mais dans ces pays amha il convient de distinguer les couches sociales de la population qui sont très fragile économiquement, et le modèle productif en général.
1º l'effort est déjà fournit à leur niveau (tri des déchets, transport en commun, pas de voyages lointains, pas d'achats boulimiques...) par les couches défavorisés, voir médianes peut on leur en demander plus? Je serai curieux d'avoir des chiffres par rapport à leurs empreintes éco et celle des couches plus favorisés... Il faudrait passer à une étape supérieur : la taxe carbone est une bonne idée, mais telle qu'elle pourrait être appliqué ce n'est pas bon.
Exemple : tu es un ménage très modeste : tu dois louer en hlm c'est la société d'hlm qui peut agir sur l'isolation/ les économies d'énergies, pas toi.
Tu es un ménage médian pourquoi se sont les technologies les plus efficaces en matières d'économies d'énergies qui coutent les plus chers?
(chauffage à pellets/ LED/isolation liège/laine de mouton/récupérateur filtreur d'eau etc...)
On ne favorise pas non plus les comportement vertueux en matière d'économie d'énergie : cf politique tarifaire d'EDF(mais je suis un naïf idéaliste cf spleen)
Les AMAP cela reste une excellente idée, mais réservé à ceux qui peuvent ce le permettre : ne parlait-t-on pas il n'y a pas si longtemps d'une aide financière pour les ménages parisien, pour pouvoir s'acheter des légumes... D'ailleurs saturé faute de terrain dispo autour de Paris ( on préfère un circuit de formule 1...sic)
2º Il faut toucher/légiférer de manière mondiale et c'est là que réside le coeur du problème, car je ne suis pas naïf c'est quasi impossible. Enfin si, on va voir à Copenhague un immense consensus mondial émerger
Pour pouvoir toucher toutes les industries polluantes au portefeuille et éviter le phénomène de délocalisation pour contourner les législations contraignantes en matière d'environnement : il nous faut des gardes fous mondiaux. Empêcher la spéculation sur le marché du carbone,pas de compensation!
Exemple : les bateaux qui dégazent dans les eaux internationales... Les usines papetières de rio plata uruguay
Il y a plein de choses à faire, qui n'ont pas nécessairement d'incidence sur ton niveau de vie. Par exemple, si tu te mets à acheter ton alimentation en local, directement chez les producteurs, où via une Amap, tu vas réduire ton emprunte écologique (mais si ça n'empêchera peut-être pas la libération des hydrates de méthane...) et tu ne paieras pas tes légumes plus chers.
J'ai l'impression que ce sentiment "écologie = baisse du niveau de vie" est ancrée chez beaucoup de gens, alors qu'elle n'est pas forcément fondée...
Non mais le chemin qu'elle peut prendre peut le signifier pour certain : taxe carbone sur les ménages...
Caricaturons : j'ai peur que l'écologie "active" reste un luxe pour bobo dans le vent ou pour un YAB qui vient faire la leçon aux autres du haut de son hélico avec son pote de LVMH
Pour Loic, de toutes façons, la taxe carbone, tout le monde demande à en être exonéré, alors...
Kouynemum dit:ah, l'évolution est en marche !
on est passé des chasseurs cueilleurs armés de pierres et de bûches, aux briques du néolithique...![]()
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Je préfère le parpaing, au moins c'est creux
kaklou dit:Si nous "polluons" autant, c'est peut être avant tout, parce que nous sommes beaucoup à polluer, et non pas parce que chacun pollue beaucoup.
Donc - si tu permets que je t'emprunte ton raisonnement - vu qu'on est beaucoup, si chacun pollue moins, on polluera beaucoup moins.
Dod dit:Mais si je relance le débat sur la limitation des naissances, les briques vont encore pleuvoir...![]()
aucun problème, companero. Chacun son utopie.
Selon Mediapart
La taxe carbone, une injustice sociale? C’est vite dit
…
Régression sociale? Non, si cette taxe est assortie de sévères conditions de restitution, et si l’on prend en compte ses effets potentiels sur le reste de l’économie. Notamment l’anticipation de la hausse du coût des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), conséquence annoncée de l’épuisement des ressources naturelles accessibles à un prix acceptable. Rien ne rendrait les agents économiques plus vulnérables qu’une hausse du prix du carburant et des énergies domestiques sans mécanismes de compensation. Or de quelle marge de manœuvre budgétaire disposeront à l’avenir les pouvoirs publics pour subventionner les consommations des ménages et des entreprises ? Et pendant combien de temps ? Ponction fiscale, la contribution climat énergie est aussi une recette, un encouragement aux investissements verts, le signal que le temps du carbone bon marché est résolu. Ce qui paraît plus équitable aujourd’hui le sera-t-il demain ? Pas sûr.
Ce qui semble a priori socialement injuste peut-il devenir acceptable ? Sans doute, si l’on déploie la réflexion sur le partage des richesses sur une plus longue durée que le temps qui nous sépare de la prochaine élection présidentielle: depuis 50 ans, le bas prix de l’énergie a dicté notre modèle de développement en le rendant dépendant du pétrole, et a piégé les classes moyennes dans des banlieues pavillonnaires de plus en plus éloignées des centres-villes. C’est ce mode de vie et de travail qui entre aujourd’hui en crise, même sans la taxe carbone. Urbanisme, architecture, mobilité, aménagement du territoire, marché de l’immobilier, endettement public sont à repenser avec la même exigence d’équité que pour le développement de la fiscalité écologique. Cela passe par le renversement de quelques idées reçues.
* Les riches consomment plus de CO2 que les pauvres
Consommation des ménages par décile de la population (Insee)
C’est flagrant en matière de transports : la consommation énergétique des ménages augmente avec les revenus. Les riches dépensent plus d’énergies que les pauvres. Et c’est essentiellement dû à la voiture. C’est aussi vrai en grande partie lorsque l’on regarde non plus le volume des consommations mais la part des dépenses de carburant dans les consommations totales des ménages : le pourcentage augmente avec le niveau de vie jusqu’à un certain point – le huitième décile – à partir duquel il décroît.
Les dépenses énergétiques des ménages (Insée, Budget des familles, 2006)
Or les transports sont le premier secteur émetteur de CO2 en France (presque 35% en 2007), devant l’industrie (presque 25%), le résidentiel et le tertiaire (un peu plus de 20%) et enfin l’énergie (autour de 17%).
Les émissions de CO2 en France (CITEPA)
Pour Philippe Quirion, économiste au centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired) et membre du réseau action-climat (Rac), «on ne peut pas juger de la justice d’une taxe carbone sans discuter de ce qu’on fait des recettes. Si on redistribue les recettes aux ménages avec un montant forfaitaire, c’est progressif car les plus pauvres gagneront de l’argent et les plus riches y perdront». Ce sont en particulier les urbains pauvres qui y gagneront le plus, car ce sont ceux qui consomment le moins en transport et en logement.
En revanche, et c’est bien sûr là que réside le risque inégalitaire de la CCE, la part des dépenses budgétaires consacrée aux énergies domestiques par les ménages baisse au fur et à mesure que le revenu augmente. Plus on est pauvre, plus elles pèsent dans les dépenses.
Les ménages exposés au renchérissement des carburants, par répartition territoriale (Insee, Budget des familles, 2006)
Par ailleurs, l’inégalité territoriale face à la taxe carbone est très forte, comme le montrent les travaux de l’Insee. Il y a des populations qui y perdent plus que d’autres en fonction de là où elles habitent: ce sont les ruraux et les périurbains.
L’Insee a distingué des cas types de ménages d’où il ressort qu’une famille monoparentale de niveau de vie modeste habitant en banlieue ou en province serait moins touchée par une taxe carbone qu’un couple de retraités sans enfant au niveau de vie élevé en milieu rural ou périurbain, ou même qu’une famille de deux parents avec enfants de niveau de vie intermédiaire en milieu rural ou périurbain.
Comme l’expliquait Vincent Marcus (de l’Insee) lors de la conférence d’experts sur la contribution climat énergie: «L’approche par niveau de vie est insuffisante pour identifier les ménages les plus exposés.» Il faut tenir compte «de la dépendance à la voiture, de la localisation, du type de logement», et analyser l’offre alternative à disposition ou non des ménages les plus impactés: transports, logement, performance énergétique.
Néanmoins, cette pénalisation des ruraux et périurbains est à mesurer à l’aune de l’avantage dont ils ont bénéficié dans le temps: ils sortent en effet d’une période bénie de presque 50 ans où les prix de l’énergie ont globalement baissé.
* Le prix de l’énergie a baissé pour le consommateur
En 2007 le coût du carburant pour 100 km parcourus a diminué de 8% par rapport à 1975, alors que celui de la carte orange «2 zones» en Ile-de-France a plus que doublé.
Evolution du coût réel pour 100 km parcourus en automobile et du prix réel du coupon menuel de carte orange (zones 1-2) (Cired)
Pendant ce temps, le prix d’achat d’un logement ancien – plutôt en centre-ville – a augmenté de 146,3%, prix qui incite les ménages à rechercher un domicile en banlieue, et en banlieue de plus en plus éloignée. Si l’on fait partir cette courbe de 1960, le prix moyen du carburant pour les voitures individuelles a même baissé de 9% en 2007 (hors inflation). Alors que sur la même période, le revenu disponible brut des ménages est multiplié par plus de 3 (selon l’Insee), les loyers par presque deux et le prix de l’ancien par plus de 5 (selon le Cired).
Evolution 1960-2007 en euros constants, base 1 en 1960 (Cired)
La conjonction d’un bas prix de l’énergie et d’un haut niveau des loyers a créé une incitation à la mobilité et donc un recours accru à l’automobile.
La baisse du coût du carburant pour les automobilistes s’explique par l’évolution du prix du carburant: selon les estimations du Cired, en euros constants de 2000, le prix annuel moyen des carburants pour les automobilistes français est passé de 1,22 euro par litre en 1960 à 0,84 en 1972, monte à 1,01 en 1974 après le choc pétrolier, retombe autour de 0,82 entre 1988 et 1998, et retrouve en 2007 son niveau de… 1963.
Cette dynamique a été encouragée, et c’est là que se fait directement le lien avec l’actuelle discussion autour de la taxe carbone, par l’évolution de la fiscalité: le poids de la fiscalité par litre de carburant a baissé – légèrement – entre 1960 et 2006. Or, Tipp et TVA représentent 71% du prix des carburants. Cette inflexion est due au report de la demande sur l’essence sans plomb et le diesel – passé de 7,2% du volume des carburants en 1978 à 60%, qui bénéficient d’une plus faible Tipp. Si le montant des taxes par tonne de carburant est resté globalement stable depuis 1960, les cotisations sociales par journée de travail ont été multipliées par plus de 6 entre 1960 et 2006.
Evolution de la taxation réelle du carburant et du poids des cotisations sociales dans le coût saarial unitaire réel (Cired)
Or, la même évolution s’observe pour les dépenses d’énergie du secteur résidentiel: le prix de l’électricité, du gaz naturel et du fuel domestique entre 1983 et 2007 ont baissé respectivement de 37%, 25%, 6%.
Evolution 1983-2007 en euros constants (Cired)
* L’effet redistributif de la taxe carbone dépend de ce qu’on fait de ses recettes
C’est là que l’attaque de Ségolène Royal contre la taxe carbone est un peu courte: en dénonçant un «impôt absurde et injuste», elle ne prend en compte que l’aspect prélèvement d’un dispositif conçu en deux temps: la taxation et puis l’usage de ces recettes. Or, comme l’expliquent les chercheurs Emmanuel Combet, Frédéric Ghersi et Jean-Charles Hourcade du Cired: «L’impact réel sur les écarts de revenu entre ménages n’est pas mécaniquement déterminé par les budgets énergie de départ et leur degré de flexibilité», c’est-à-dire ne dépend pas uniquement de la consommation énergétique des familles et de leur pouvoir d’achat, mais «dépend des modalités de recyclage du produit des taxes et de leurs effets macro-économiques». Ce laboratoire très en pointe sur les recherches concernant la fiscalité écologique a élaboré cinq scénarios de recyclages possibles des recettes de la taxe carbone.
Cinq modèles d’implémentation et de recyclage de la taxe carbone (Cired)
Il en ressort que l’impact distributif de la taxe est fortement progressif dans l’hypothèse d’une redistribution forfaitaire du produit fiscal (ce que la fondation Nicolas-Hulot mais aussi le ministre de l’environnement Jean-Louis Borloo appelaient de leurs vœux sous l’appellation de «chèques verts»). L’effet est à l’inverse fortement régressif si les recettes de la taxe carbone servent à alléger les charges sur le travail. Or c’est ce dernier scénario qui profiterait le plus à l’économie dans son ensemble, selon leur projection. La puissance publique, expliquent les chercheurs, se trouve ainsi «confrontée à un arbitrage entre équité (contrôle des impacts distributifs) et efficacité». Le meilleur compromis, mélange un peu des deux hypothèses précédentes, est le suivant : aux ménages les produits de leur taxation, aux entreprises une baisse des charges.
Ce qui rend la question de la taxation du carbone aussi épineuse et lourde, c’est que les carburants jouent aujourd’hui un rôle plus important dans nos économies que dans les années 60. «D’où notre sensibilité à des niveaux de prix avec lesquels nous vivions auparavant sans trop de problèmes», constatent les économistes Franck Nadaud et Jean-Charles Hourcade. Selon les deux économistes, nos besoins actuels en énergie et notre capacité de réaction à la hausse des prix dépendent de notre «stock d’équipements», c’est-à-dire du modèle de développement qui a été le nôtre depuis les années 60. Au-delà même de la révision de nos modèles macro-économiques, ils en appellent à repenser les «mécanismes de formation des croyances individuelles et collectives». Autrement dit, notre imaginaire.
Eh eh, j’adore la conclusion où le loup s’avance masqué…
L’effet est à l’inverse fortement régressif si les recettes de la taxe carbone servent à alléger les charges sur le travail. Or c’est ce dernier scénario qui profiterait le plus à l’économie dans son ensemble, selon leur projection. La puissance publique, expliquent les chercheurs, se trouve ainsi «confrontée à un arbitrage entre équité (contrôle des impacts distributifs) et efficacité». Le meilleur compromis, mélange un peu des deux hypothèses précédentes, est le suivant : aux ménages les produits de leur taxation, aux entreprises une baisse des charges.
Déjà, quand des gens (et encore plus des gensjournalistes) appellent “charges” ce que la loi et l’histoire appellent “cotisations sociales”, c’est un bon indice de quel côté va partir le coup de fusil (le pire c’est que ça nous semble normal, c’est complètement passé dans le discours ambiant).
Et là, blam, après nous avoir enfumé dans des projections fiscales, on nous refait le coup classique : il faut choisir entre “équité” (pas égalité, hein, beurk caca) et efficacité (remarquez, on a échappé au très laid “efficience”).
Alors, hein, vous voulez un truc d’égoïste ou un truc qui profite à tout le monde - bon, après un petit détour par les baisses des “charges” du patronat, hein, une poire pour la soif comme on dit.
Histoire d’avoir une autre vision,on peut aussi prendre en compte :
- que ça ne touche pas les entreprises les plus émettrices, qui sont soumises à des quotas de CO2 - les “droits à polluer” - qui ont été tellement bien négociés par l’Europe que pour l’instant, ils sont en grande partie gratos et que leur prix s’est effondré. Donc le gros pollueur payera moins que la PME ou que le particulier.
- évidemment ça exclue l’énergie nucléaire. Donc risque de report sur l’électricité pour se chauffer, ce qui est peu efficace. Ca tombe bien, EDF vient d’augmenter ses tarifs pour les particuliers. Ce qui s’appelle se faire prendre en ciseau. En plus pour la sortie du nucléaire, c’est toujours ça de repoussé.
- c’est ignorer que la plupart des consommations des particuliers sont contraintes : bagnole, logement, etc., et pas forcément les moyens de réhabiliter leur logement. Ca n’a aucun sens si on ne change pas les infrastructures. Or dans le même temps le gouvernement étend les surfaces accessibles aux hypermarchés et promeut le travail du dimanche dans ces mêmes zones éloignées de tout. Complètement contradictoire. Merci pour la vaseline.
- et alors le pompon, c’est quand on entend les “propositions” selon lesquelles la taxe carbone devrait être compensée par un allègement des dites “charges”. Genre continuons à plomber la sécu, ça fera plaisir aux boîtes d’assurances.
M’est avis que la gentille journaliste de Mediapart, elle aurait dû un peu mieux creuser son sujet…
C´est en train de partir en sucette cette taxe carbone, personne ne veut la payer, ni les industriels, ni les agriculteurs, ni les particuliers.
Et le comble de tout cela, je viens de voir que le prix de la tonne est fixée á seulement…14 euros
quasi que dalle…á ce prix tout seul je peux m´en acheter 4 tonnes facile (soit le prix de mon abonnement mensuel de train…)
Quand est-ce qu´un jour on fera de l´écologie intelligente ??
Loran dit:
Quand est-ce qu´un jour on fera de l´écologie intelligente ??
Oxymore?
bertrand dit:Loran dit:
Quand est-ce qu´un jour on fera de l´écologie intelligente ??
Oxymore?
Garcimore ?
Loran dit:bertrand dit:Loran dit:
Quand est-ce qu´un jour on fera de l´écologie intelligente ??
Oxymore?
Garcimore ?
ça marse pas
Loran dit:C´est en train de partir en sucette cette taxe carbone, personne ne veut la payer, ni les industriels, ni les agriculteurs, ni les particuliers.
Et le comble de tout cela, je viens de voir que le prix de la tonne est fixée á seulement...14 eurosquasi que dalle...á ce prix tout seul je peux m´en acheter 4 tonnes facile (soit le prix de mon abonnement mensuel de train...)
Quand est-ce qu´un jour on fera de l´écologie intelligente ??
Ben, la taxe carbone n'est pas une manière de faire de l'écologie intelligente : les gros pollueurs payent peu, les ménages à faible revenu, petits pollueurs, s'en prennent plein la gueule. Je ne vois pas bien comment cette taxe peut être envisagé.
A l´origine de cette taxe carbone, l´idée vient de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean dans leur livre “le plein s´il vous plait”.
Autant j´ai une admiration sans bornes pour les idées et les dossiers de Jean-Marc, autant quand j´ai lu ces arguments la-dessus, j´ai été dubitatif.
Je ne suis pas sûr qu´une taxe soit le remede á nos problemes de pollution carbonée et á notre demande energivore d´hydrocarbures.
Je ne pretends pas detenir la solution mais il y a d´autres pistes plus prometteuse que cette imposition (au sens propre et figuré).
Apres cette idée de taxe carbone a été reprise par N.Hulot dans son pacte écologique, puis par Sarko qui l´a filé á l´etude á M.Rocard puisque il s´était “engagé” á suivre l´esprit du pacte.
Encore une fois, dans une monde mondialisé, si tout le monde n´est pas soumis aux memes impots et memes regles, on voit ou ça mene… ![]()
Ban Ki-Moon, dangereux gauchiste écolo (donc caudillo aussi, comme le dit un de nos contributeurs constructifs au débat) :
“Nous fonçons vers l’abîme”
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est alarmé jeudi 3 septembre à Genève de l’accélération du réchauffement climatique. “Nous avons le pied collé sur l’accélérateur et nous fonçons vers l’abîme”, a lancé M. Ban devant la 3e Conférence de l’ONU sur le climat, réunie à Genève depuis le début de la semaine. Le secrétaire général des Nations Unies, qui revient de l’Arctique où il a constaté les ravages du changement climatique, a averti que “ce qui se produit maintenant” devait arriver bien plus tard, selon les prédictions des scientifiques. “Les scientifiques ont été accusés pendant des années d’être des alarmistes. Mais les vrais alarmistes, ce sont ceux qui disent que l’on ne peut engager une action pour le climat car cela ralentirait la croissance économique”, a-t-il déclaré.
Un entretien dans le Monde sur les données collectées par le WWF :
Elise Buckle, coordinatrice du programme énergie climat du WWF
“La fonte des glaces pourrait menacer un quart de la population mondiale”
LEMONDE.FR | 03.09.09 | 11h35 • Mis à jour le 03.09.09 | 14h16
lors que se tient, jusqu’au 4 septembre, à Genève, la Conférence mondiale sur le climat, le WWF a publié, mercredi 2 septembre, une étude sur les conséquences du réchauffement de l’Arctique.
L’étude conduite par le WWF s’est penchée sur le rôle de l’Arctique en matière de changement climatique. En quoi l’Arctique est-il déterminant pour le climat ?
L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la Terre. C’est quelque chose qui est observé aujourd’hui et à propos duquel on n’a pas forcément tous les éléments d’explication. On sait néanmoins que du fait de l’inclinaison de la Terre, c’est une zone particulièrement exposée au Soleil, surtout pendant la période d’été. Elle se réchauffe plus vite parce que, jusqu’à présent, les glaces avaient un rôle de miroir et réfléchissaient les rayons solaires. Or maintenant que la glace se réduit comme peau de chagrin au profit de l’océan Arctique, ce dernier, de par sa couleur plus sombre, n’a plus ce rôle de réflexion des rayons solaires. De plus, la raréfaction des glaces, du permafrost et des glaces sous-marines provoque un rejet accéléré du méthane et du gaz carbonique qu’ils contiennent. Cela joue aussi comme un accélérateur du changement climatique.
Enfin, l’océan Arctique a lui aussi un rôle de régulateur climatique, qui est remis en cause dès lors que la fonte des glaces modifie sa salinisation, parce qu’il contient de plus en plus d’eau douce. Cela perturbe complètement le fonctionnement des écosystèmes et les grands courants marins, comme le Gulf Stream, qui permet notamment d’adoucir le climat en Europe. Si le Gulf Stream ralentit de 25 à 30 %, comme cela se profile, les hivers pourraient devenir beaucoup plus froids en Europe.
Les données scientifiques que le WWF a collectées indiquent qu’une hausse des océans de plus d’un mètre est à craindre. Quelles en seraient les conséquences ?
Sous une hypothèse de hausse des températures de quatre degrés d’ici à la fin du siècle, les océans pourraient monter de plus d’un mètre et menacer jusqu’à un quart de la population mondiale. Une hausse des températures de quatre degrés est le pire des scénarios envisagé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC) en 2007. Tout montre que c’est ce scénario qui se profile si rien n’est fait. L’augmentation du niveau de la mer ne sera pas la même partout à la surface du globe mais variera d’un continent à l’autre, d’une ville côtière à l’autre. Seront particulièrement menacées les populations des grandes mégalopoles des zones côtières, sur le sous-continent indien – le Bangladesh étant l’exemple le plus connu –, en Asie du Sud-Est, en Chine, en Indonésie, mais aussi en Amérique latine, où une grande partie de la population vit sur les côtes, en Amérique centrale. Or ces grandes mégalopoles ne sont pas forcément préparées comme en Europe, où, par exemple aux Pays-Bas, on a les moyens et la technologie nécessaires pour construire des digues afin de protéger la population. De plus, dans les grandes mégalopoles des pays pauvres, beaucoup de gens vivent dans les bidonvilles. Ces populations seront les plus vulnérables aux inondations.
Un autre phénomène à prendre en compte est qu’il y a des terres qui ont tendance à s’enfoncer, ce qui accentue les risques d’innondations dans les zones côtières. C’est notamment le cas dans les îles du Pacifique comme Tuvalu ou Vanuatu, où les populations locales vont devoir quitter leur pays d’origine pour s’installer ailleurs. L’eau salée commence déjà à s’infiltrer à l’intérieur des terres, les rendant de plus en plus difficiles
à cultiver.
Comment empêcher cette “spirale du réchauffement” ?
Le WWF a revu ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Nous demandons aujourd’hui des objectifs beaucoup plus ambitieux pour le sommet de Copenhague [qui, en décembre, doit parvenir à un accord sur la suite à donner au protocole de Kyoto, qui prend fin en 2012], à savoir une baisse de 80 % des émissions d’ici à 2050, au niveau mondial, pour tous les pays. Les pays industrialisés ayant une responsabilité historique, il faut qu’ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2020 et qu’ils stoppent la croissance de ces émissions dès 2015. De toute façon, le réchauffement climatique a déjà lieu. Il y a une forte concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et le CO2 qui y est stocké va y rester pendant plusieurs années. L’objectif, désormais, est de limiter l’ampleur du réchauffement climatique à deux degrés sur l’ensemble du siècle. Car au-delà, il risque d’y avoir des impacts irréversibles.
La France s’est engagée à une réduction de ses émissions d’au moins 30 % d’ici à 2020. Nous estimons donc que ce n’est pas assez. D’autant que cet objectif, comme celui que s’est fixé l’Union européenne, est conditionnel : il est lié à l’obtention d’un accord jugé satisfaisant lors du prochain sommet de Copenhague. Un des critères étant que la Chine s’engage elle aussi à une baisse de ses émissions chiffrée et ambitieuse. Sinon, l’objectif de réduction des gaz à effet de serre d’ici à 2020 ne sera plus que de 20 %.
Propos recueillis par Hugo Lattard
Dod dit:J'ai posé à peu près la même question il y a quelques mois, je me suis pris 3 bûches et 12 pierres...
Oui je me souviens. En même temps, les plus véhéments sont souvent les moins aptes à lever le petit doigt. Ca leur sert d'excuse.
El comandante dit:.....
Bien réveillé? Chicorée?
Sur Rue 89
Climat : "Un risque de perte de contrôle du réchauffement"
L'embardée médiatique a démarré. A trois mois du sommet sur le climat de Copenhague, le WWF publie un rapport [1] totalement alarmiste où il est écrit qu'« un quart de la population mondiale est menacée par les eaux » [2]. Est-ce aussi grave et aussi imminent que l'ONG le présente ? Décryptage avec Jacques Masurel, président de Sauvons Le Climat [3], association indépendante regroupant parmi les plus grands experts.
Rue89 : Que sait-on des effets en chaîne du réchauffement de l'Arctique que le WWF (World Wild Fund for nature) décrit comme deux fois plus rapide que celui du reste de la terre ?
L'Arctique est un lieu privilégié d'observation du réchauffement de la planète car ce qui se joue aux pôles permet de vérifier le bien fondé des alertes lancées par la communauté scientifique, qui constate en effet avec effroi que le phénomène est plus rapide que ce qu'elle avait prévu notamment dans le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) de 2007 [4].
Mais ce qui inquiète le plus les scientifiques c'est le risque de perte de contrôle du réchauffement climatique rendant vains tous les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui pourraient être accomplis.
Si la température de la planète se réchauffait de 5 degrés, scénario envisagé en 2100 (si l'on ne réduit pas drastiquement nos consommations de carburants fossiles), alors surviendraient des rétroactions [5], c'est-à-dire que des effets amplificateurs s'accéléreront ou s'enclencheront, pour transformer la planète en poêle à frire. Citons quelques uns de ces effets :
* la diminution du pouvoir réfléchissant des pôles (autrement appelé l'effet d'albédo [6]) ;
* la disparition définitive des forêts ;
* le dégazage du permafrost (également appelé pergélisol [7], un sol gelé en permanence) qui va libérer des quantités considérables de méthane [8], un gaz à effet de serre 24 fois plus puissant que le CO2 ;
* le réchauffement des océans qui alors cesseront d'absorber, comme ils le font aujourd'hui, près de la moitié du CO2 que nous émettons…
Est-il vrai que le niveau des océans aura monté de plus d'un mètre en 2100 et provoquera l'inondation d'une partie de la planète ?
Pour le moment la montée des océans résulte d'abord de la dilatation des eaux suite à l'élévation constatée de leur température. Pour l'instant, le niveau moyen global mesuré est de l'ordre de trois milimètres par an sur la dernière décennie.
Le phénomène touche plus gravement les pays constitués de plaines maritimes, comme le Bangladesh ou la Hollande. Plus riches, les Hollandais commencent déjà à rehausser leurs digues…
Mais l'essentiel de la hausse du niveau de la mer proviendra, au delà de 2100, de la fonte des glaciers qui recouvrent les continents polaires, notamment le Groenland [9].
Cette hausse potentielle du niveau des mers pourra atteindre plusieurs dizaines de mètres, à échelle de plusieurs siècles et à condition que les températures moyennes atteignent cinq degrés. Il est donc exagéré d'affirmer que le quart de la population mondiale sera prochainement noyée.
Quelles sont les marges d'incertitude ? Les préconisations du WWF de réduire de 40% les émissions de CO2 d'ici 2020 dans les pays industrialisés suffiront-elles ?
Les incertitudes portent essentiellement sur les conséquences régionales du phénomène. On est encore incapable de prévoir avec précision les conséquences par régions du réchauffement climatique.
Dans les grandes lignes les modèles climatiques montrent que le pourtour méditerranéen va souffrir tandis que le climat de la Sibérie va devenir bien moins rude.
Effectivement si l'on parvenait à réduire de 40% les émissions de CO2 d'ici à 2020, on peut penser que l'on atteindrait les 75 % requis en 2050 !
Mais le plus probable est que cet objectif soit irréalisable. Comme le prévoit le « paquet climat » de l'Union européenne [10] on sera autour de 20% en 2020, ce qui n'interdit cependant pas d'aller beaucoup plus loin en 2050 si les bonnes structures ont été mises en place dans les années qui viennent, années qui seront cruciales.
Le gaz hilarant, une menace pas drôle pour la couche d'ozone [12]
Tous nos articles sur l'écologie [13]
Le rapport complet du WWF (en anglais) [14]
Le blog de Sauvons le climat [15]
Le site Copenhague 2009 L'ultimatum climatique [16]
Le site gouvernemental sur les négociations de Copenhague [17]
URL source: http://www.rue89.com/2009/09/03/climat- ... hauffement
Links:
[1] http://www.wwf.ch/fr/newsservice/nouveautes/?1209
[2] http://tempsreel.nouvelobs.com/actualit ... _eaux.html
[3] http://www.sauvonsleclimat.org/
[4] http://www.ecologie.gouv.fr/Rapport-de- ... -Giec.html
[5] http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim/ ... ctions.htm
[6] http://fr.wikipedia.org/wiki/Albédo
[7] http://fr.wikipedia.org/wiki/Pergélisol
[8] http://fr.wikipedia.org/wiki/Méthane
[9] http://fr.wikipedia.org/wiki/Groenland
[10] http://www.pacte-ecologique.org/pdf/PFU ... nergie.pdf
[11] http://www.flickr.com/photos/84454514@N00/
[12] http://www.rue89.com/american-ecolo/200 ... che-dozone
[13] http://www.rue89.com/tag/ecologie
[14] http://assets.wwf.ch/downloads/wwf_arct ... exesum.pdf
[15] http://sauvonsleclimat.typepad.fr/
[16] http://www.copenhague-2009.com/
[17] http://www.copenhague.developpement-dur ... openhague/
Juste un mot sur les élevages bovins (c’est le domaine dans lequel je dirai le moins de bêtises
).
Avant tout, je précise que je suis vétérinaire mixte (canine/bovine), que j’habite à la campagne et que je ne déblatèrerai pas de vérités toutes faites, seulement des constatations faites sur le terrain…
- Export des broutards vers l’Italie : cela ne se fait que dans les régions où les sols sont pauvres et donc où les animaux ne peuvent pas rester indéfiniment (sans quoi ils détruiraient les sols et tout l’écosystème avec). Pour être engraissé, un bovins doit être nourri à l’herbe (fibres) et aux céréales (énergie). Hors, les céréales ne peuvent être produites n’importe où! La bourgogne et le Limousin, par exemple, terres d’élevage par excellence, ont des sols trop pauvres pour produire les quantités suffisantes de céréales pour alimenter les mères et les broutards. Plutôt que de faire venir des concentrés de céréales (granulés, ensilage, enrubannage…) sur place (ce qui engendrerai des coûts financiers et écologiques énormes), on préfère faire partir les veaux en Italie, où les sols sont plus propices à l’engraissement.
- Le bio. Pour moi, c’est la plus grosse escroquerie du siècle. C’est du n’importe quoi, et je pèse mes mots!!! Je suis absolument contre le bio tel qu’il est mené aujourd’hui!!! Je m’explique : je ne vous apprendrai rien en vous disant que le bio n’est pas une agriculture dans laquelle aucun produit chimique n’est autorisé, mais seulement quelques uns. par exemple, dans le limousin, un cultivateur de pommes bio n’a pas le droit d’utiliser la plupart des insecticides modernes. En revanche, il peut utiliser à loisir des produits traditionnels, comme la bouillie bordelaise… et ne s’en prive pas! Résultat, les pommes sont bio mais avec un taux de cuivre hallucinant, sans compter que les terres cultivées ainsi traitées sont empoisonnées au cuivre. Ce qui y est y reste, mais si un jour un autre agriculteur souhaite y faire pousser quelque chose, je lui souhaite bien du plaisir : rien ne repoussera!!! Un éleveur de bovins bio n’a pas le droit d’utiliser d’antibiotiques et autres traitements. Donc pas de problèmes de résidus dans la viande. Tant que l’animal va bien, tout pour le mieux dans le meilleur des mondes. En revanche, quand ça ne va plus… Soit l’éleveur croit en ce qu’il fait et n’utilise aucun traitement interdit (et dans le cas d’un problème grave la vache meurt 2 fois sur 3), soit il n’y crois pas et demande des produits à un voisin qui ne fait pas dans le bio pour traiter sa bête (ni vu ni connu, j’t’embrouille!). Si tout se passe bien, la bête fini par partir à l’abattoir un jour ou l’autre (c’est quand même pour ça qu’on l’élève…) et bonjour les taux de saisie de carcasse! Mettez côte à côte une vache d’un élevage bio et une autre, vous verrez tout de suite la différence. Depuis que j’ai vu un certain nombre d’élevages bio, je vous garanti que jamais je ne mangerai de viande portant ce label!! Seul 1 élevage bio sur 5 est vraiment sincère et net! Le reste, je ne trouve pas d’épithète vraiment approprié.
Non, ni bio ni agriculture intensive. La seule voie d’avenir est l’Agriculture Raisonnée (je vous laisse chercher les liens, je n’ai pas le temps, mais vous apprécierez tout l’intérêt de la démarche agricole), dans laquelle on adapte la chimie aux besoins.
La chimie n’est pas néfaste en soit. “La chimie est ce qui sépare la pauvreté et la famine de l’abondance” disait je ne sais plus quel scientifique (Jefferson?) et je suis d’accord avec lui! Tout est question de modération (là encore, je ne vous apprends rien!)
- La pollution : on demande sans cesse aux éleveurs d’améliorer ce point. On taxe, on oblige à reconstruire aux normes, à utiliser moins d’engrais etc, etc… Ce qu’ils font!!! Bien sûr, puisqu’ils y sont obligés… Mais on leur accorde pour ce faire des moyens financiers dérisoires. De plus, une fois que tout est fait, l’éleveur apprend que la viande ne se vend pas bien et donc on diminue le prix d’achat. L’éleveur y a perdu sur les 2 tableaux! Son élevage est tout beau tout propre, mais il ne peut plus rembourser. Et la viande que l’on achète à bas prix en supermarché (façon de parler “bas prix”) vient à 80% de Nouvelle Zélande (mouton) et d’Argentine (bovin) où de telles mesures environnementales n’ont pas cours, sans parler du transport… Cherchez l’erreur! (Achetez chez votre boucher, pas au supermarché!)
Alors vous parliez de la vente directe. Oui, à condition d’avoir un abattoir pas loin! Car aucun éleveur n’a le droit d’abattre un animal destiné à la consommation humaine!!! Hors, centralisation oblige, les abattoirs locaux ferment les uns après les autres ( et hop! encore du coût de transport, fascinant, non?). La plupart ne demandent pas mieux que de vendre directement au consommateur, encore faut-il le pouvoir…
Entendons-nous bien, tout n’est pas rose dans l’agriculture française. Il y a encore beaucoup à faire pour respecter notre environnement. Mais nul n’en n’est plus convaincu que les agriculteurs eux-mêmes. Seulement, à travailler 7 jours sur 7, 24h/24 et 365 jours par ans pour gagner (avec les primes!!!) moins de 900 euros par mois, vous comprendrez qu’ils ne peuvent faire de miracles! Un éleveur qui travaille plus de 80 heures par semaines ne touche même pas le smig!! Trouvez une autre profession dont les membres accepteraient de telles conditions!
Allez, je vous laisse digérer ce pavé, pas forcément bien construit, je vous l’accorde, mais qui vous dévoile le ressenti d’un homme qui en a marre de voir des hommes et des femmes aussi investi dans leur amour de la Terre aussi bafoués par les pouvoirs politiques (Bruxelles et cette “chère Europe” en tête) et les bobos bien pensants.
Un amoureux du terroir et de la ruralité.