un gros coup de main

Yep…

Stéphane dit:Pour Gilles, s’était un coup de sang vraiment très risqué. Une suspension c’est difficilement chiffrable. De même qu’un changement d’office d’école. C’est pour cela que c’est la seule sanction qu’un gars comme Réfalo n’a pas eu. Mais bon, comme ils sont coupables mais pas responsable, ils ne risque rien non plus sauf si leur hiérarchie leur demande des comptes.

Détrompe toi ! Il risque pas mal en fait… Enfin, disons que ça touche le portefeuille et c’est là que le bas blesse.

Concrètement, pour passer d’un échelon à un autre, t’as une période de temps (donc en gros un temps mini et un temps maxi). Pour bloquer un prof, il suffit donc de s’arranger pour que les passages au prochain échelon soit à chaque fois le maxi.

Alors certes si au lieu de mettre 1 an tu mets 1 an et demi, tu me diras que ce n’est QUE 6 mois… Mais multiplié par 10, tu arrives vite à perdre 5 ans d’avancement. Et je ne te parle que du changement d’échelon, après t’as les grades, là c’est une autre paire de manche… Bref. Jouer avec le feu à l’EN, fait que tu es rarement gagnant.

Pour info.

C’est pas le but de mon propos. Je me contentais de dire que seuls les sanctions financière et chiffrable étaient appliquées. Pour les autres (suspension, déplacement d’office), ils ne s’y risquent pas car comme elles sont souvent illégales les tribunaux administratifs leur demande de rétablir les profs dans leur droit. lorsque c’est chiffrable on sait à l’avance ce que l’on risque, lorsque cela n’est pas on est soumis au bon vouloir des juges et là le risque est trop gros.

STéphane

Pour aller plus loin, il y a l’ensemble de la réforme qui vise l’éducation nationale sur laquelle les parents devraient se pencher activement :

l’idée est pour l’heure de recruter à présent les enseignants au niveau bac+5… et de les lancer sur le terrain sans aucune formation!!! C’est un peu du même ordre que si on vous disait que votre dentiste était remplacé par un ingénieur en aéronautique… Enseigner, c’est un métier qui s’apprend…

Pour info, prof des école, je viens d’apprendre que je partais en stage en mars (ça arrive, les stages où les volontaires sont désigné d’office, ce n’est pas une première, ni une dernière)… et je serai remplacé dans ma classe par un étudiant niveau bac+5 désireux de passer le concours cette année… un simple étudiant, sans formation, qui n’a réussi aucun concours à ce jour et qui n’a donc aucune compétences pédagogiques ou didactiques validée, va donc se retrouver seul devant une classe, avec tout ce que cela sous entend… Je trouve pour ma part cela passablement dévalorisant de mettre en place un système sous entendant que tout le monde peut, assumer la fonction d’enseignant, pour peu qu’il ai fait quelques études…

Pour les parents qui se sentent concernés par l’avenir de l’éducation nationale, une pétition a été mise en ligne pour défendre la formation des enseignants et le maintien de lieux et temps spécifiques pour cela…Nous ne pouvons accepter l’abandon de la dimension pédagogique dans l’apprentissage du métier . Il y va de l’avenir des enfants…

http://www.100000voixpourlaformation.org/

Le Korrigan dit:Enseigner, c'est un métier qui s'apprend...

oui et non ;)
- nombre d'enseignant ne sont pas pédagogue pour un sous
- plus ce que l'on enseigne est pointu moins cela nécessite de formation d'enseignant ; par exemple dans le cadre de formation d'entreprise, universitaire
donc je te rejoins tout à fait que plus l'élève est jeune, plus cela nécessite une formation d'enseignant (un bac +5 littéraire serait bien à mal à apprendre à lire à quelqu'un)
Le Korrigan dit:et je serai remplacé dans ma classe par un étudiant niveau bac+5 désireux de passer le concours cette année... un simple étudiant, sans formation, qui n'a réussi aucun concours à ce jour

si il passe le concours c'est bien qu'il a suivi le cursus non ?
Fabrice dit:- plus ce que l'on enseigne est pointu moins cela nécessite de formation d'enseignant ; par exemple dans le cadre de formation d'entreprise, universitaire


Alors là, en tant qu'universitaire, je réfute complètement cette affirmation. Par rapport à la formation primaire et secondaire, on peut tout au plus attendre d'un étudiant du supérieur plus de maturité, et de responsabilité (compensée, normalement, par les parents en primaire et secondaire). En gros, il devrait, théoriquement, pouvoir travailler tout seul, et ce d'autant plus qu'il faut compenser la carence pédagogique d'un enseignant. Sauf que la carence est toujours là, surtout que les profs d'université ont très peu de formation pédagogique, et que ce n'est absolument pas un critère de recrutement. Je connais nombre Bac +15 en informatique incapables d'apprendre à programmer à des étudiants. Pour info, la pédagogie dans le supérieur commence à pointer son nez dans les pays dits « nordiques » (pays scandinaves, Canada, mais aussi en Suisse et en Belgique), et en France dans certaines écoles d'ingénieur.

En entreprise pas mieux, sauf que les formateurs peu pédagogues ont rarement droit à une seconde chance.
Fabrice dit:si il passe le concours c'est bien qu'il a suivi le cursus non ?


Ben non, il a juste fait des études à Bac +5 à la fac, ni plus ni moins... donc pas de cursus spécifique à l'enseignement!

La création de masters de pédagogie n’est pas déjà prévue pour remplacer les IUFM ?

Non, ce n’est pas prévu. Tout juste des modules rajoutés. Et encore, ce sont aux université de créer leurs maquettes et qui décident de ce qu’elles y mettent.
Cette réforme est basée sur le fait que le métier s’apprendra sur le tas, avec les collègues qui sont déjà titularisés.
Il est vrai que l’IUFM était loin, très loin d’être optimal. Mais là … ça va vraiment être pire.

Oui, il y a une philosophie derrières certaines réforme qui m’interpelle un peu:

La carte scolaire est détournée, et bien on la supprime. Je propose d’ailleurs de faire de même avec les impôts. :mrgreen:

Les élèves ont des difficultés (avérée ou fantasmées) à l’entrée en 6è et bien on va leur retirer 2H00 d’enseignement en élémentaire. :pouicboulet:

Les iufm assurent mal leur fonction, on les supprimes. :shock:

J’avoue que la logique des choses m’échappe de temps en temps. Disons que j’ai du mal à faire le lien entre les causes et les conséquences :mrgreen:

Stéphane

Stéphane dit:Oui, il y a une philosophie derrières certaines réforme qui m'interpelle un peu:
La carte scolaire est détournée, et bien on la supprime. Je propose d'ailleurs de faire de même avec les impôts. :mrgreen:
Les élèves ont des difficultés (avérée ou fantasmées) à l'entrée en 6è et bien on va leur retirer 2H00 d'enseignement en élémentaire. :pouicboulet:
Les iufm assurent mal leur fonction, on les supprimes. :shock:
J'avoue que la logique des choses m'échappe de temps en temps. Disons que j'ai du mal à faire le lien entre les causes et les conséquences :mrgreen:
Stéphane


Il n'y a qu'une seule logique à retenir : faire des économies.

Tss… tss… Faire des économies, c’est ce qu’on voudrait faire croire, c’est facile comme explication, mais en fait ce n’est que de la façade. La vraie raison est simple : des masses moins éduquées sont moins susceptibles de se révolter.

Keiyan, à l’essentiel

Keiyan dit:Tss.. tss.. Faire des économies, c'est ce qu'on voudrait faire croire, c'est facile comme explication, mais en fait ce n'est que de la façade. La vraie raison est simple : des masses moins éduquées sont moins susceptibles de se révolter.
Keiyan, à l'essentiel


Et sont surtout plus facilement manipulables. Mais ça peut vite se retourner contre l'instigateur :roll:
Stéphane dit:Oui, il y a une philosophie derrières certaines réforme qui m'interpelle un peu:
La carte scolaire est détournée, et bien on la supprime. Je propose d'ailleurs de faire de même avec les impôts. :mrgreen:
Les élèves ont des difficultés (avérée ou fantasmées) à l'entrée en 6è et bien on va leur retirer 2H00 d'enseignement en élémentaire. :pouicboulet:
Les iufm assurent mal leur fonction, on les supprimes. :shock:
J'avoue que la logique des choses m'échappe de temps en temps. Disons que j'ai du mal à faire le lien entre les causes et les conséquences :mrgreen:
Stéphane

oui, et vu cette semaine, pour les plus grands, et leur permettre d'être "plus en prise avec leur environnement économique et social", on ne parlera plus de chômage ni de pouvoir d'achat dans les programmes de "sciences économiques et sociales" ! :lol:

:arrow: ici par exemple

:kingboulet:
loic dit:
Keiyan dit:Tss.. tss.. Faire des économies, c'est ce qu'on voudrait faire croire, c'est facile comme explication, mais en fait ce n'est que de la façade. La vraie raison est simple : des masses moins éduquées sont moins susceptibles de se révolter.
Keiyan, à l'essentiel

Et sont surtout plus facilement manipulables. Mais ça peut vite se retourner contre l'instigateur :roll:


Effectivement, je doute fortement que les sans-culottes avaient un niveau ne fut-ce que proche du brevet des collèges…
Le Korrigan dit:
Fabrice dit:si il passe le concours c'est bien qu'il a suivi le cursus non ?

Ben non, il a juste fait des études à Bac +5 à la fac, ni plus ni moins... donc pas de cursus spécifique à l'enseignement!


donc on peut passer le concours pour être professeur en candidat libre ?

Oui, après la supressions de l’histoire en terminale scientifique (et puis ça sert à quoi l’histoire, je vous le demande :mrgreen: ), cette modification des programmes d’économie est pour le moins hallucinante…

Je me demande ced qui préside à de tels choix… politique? idéologique? purement économique (il fallait jusqu’alors payer les profs d’IUFM, les locaux, les enseignants en formation… alors que la, plus rien, la fac et rien que la fac)?

En tous cas, c’est inquiétant…

Mais pour ma part, c’est vraiment la non formation des futurs prof des écoles qui m’inquiète. Je trouve cela révoltant de supprimer une formation, qui certes avait ses défauts, mais qui remplissait tout de même globalement son rôle… et au lieu de supprimer les IUFM, il aurait été préférabvle de rendre la première année obligatoire, pour faire une formation efficace sur deux ans et non sur un seul comme c’est le cas encore aujourd’hui…

Ce qui m’étonne, c’est que globalement, les parents d’élèves semblent s’en tamponner le popotin de savoir que leurs enfants vont être confiés à des enseignants formés sur le tas… Bien sûr, l’expérience d’un enseignant se paufine avec le temps, mais il y a tout de même une base pédagogique et didactique indispensable! Personellement, cela m’inquiéte énormémment… A se demander d’ailleurs si ce n’est pas une étape visant au final à faire en sorte que les eneignants soient des contractuels et non plus des fonctionnaires… Si l’état se désengage àce point de l’éducation, c’est vraiment inquiétant…

Fabrice dit:donc on peut passer le concours pour être professeur en candidat libre ?


Qu'entends tu par passer le concours en candidat libre?
N'importe qui ayant un diplôme poura semble t il le passer...

Mais c'est globalement le cas aujourd'hui (enfin hier) : il suffisait d'avoir une licence pour passer le concours... mais le concours ouvrait sur une formation dispensée en IUFM, ce qui ne sera plus le cas ici...

A priori, ils réfléchissent à commencer l'année post concours par une immersion dans une classe avec un autre enseignant jusqu'à la toussaint... Mais un enseignant est il qualifié pour former un futur collègue (qui, ironie du système, gagnera plus que lui puisque recruté avec un diplôme plus élevé... ou comment on reconnait une compétence (de formation), sans la rétribuer) et ce d'autant plus qu'il y a une complémentarité évidente entre théorie (jusque là dispensée par l'IUFM) et pratique sur le terrain, l'un allant AMHA de paire avec l'autre...

La pratique sans l'éclairage de la théorie ne peut qu'appauvrir le travail d'un enseignant, et réciproquement... En supprimant les IUFM, c'est tout le pan théorique qui est amputé à la hache... :pouicnul:
Le Korrigan dit:
Je me demande ced qui préside à de tels choix... politique? idéologique? purement économique (il fallait jusqu'alors payer les profs d'IUFM, les locaux, les enseignants en formation... alors que la, plus rien, la fac et rien que la fac)?
.


A mon avis, faut même pas chercher aussi loin. C'est juste une réponse très populiste au bon vieux "Dans l'Education Nationale, y a plein de prof qui sont payé à rien faire puisqu'ils en sont pas chargé d'une classe fixe".
Le problème c'est que quand on sacrifie au bon sens populaire en supprimant les remplaçants, ben faut bien trouver une autre manière de remplacer les absents...

Et puis is le remplaçant a pu faire sans iufm, alors ça devrait pas poser de problème non plus pour les profs réguliers...

Pour finalement en arriver à l'essentiel : la théorie, c'est bien connu, ça sert à rien, ce qui compte c'est la pratique.
Pas de complot, juste du bricolage à partir du bon sens populaire

A cela s’ajoute la croyance (populaire ?) que plus tu es qualifié, plus tu es compétent, reprise du privé et du secteur de la production vers le secteur de l’éducation : en recrutant des personnes de plus en plus diplomées, on aura des profs de + en + compétents…
Ben oui, si tu parles couramment anglais ou que tu es une bête en physique théorique, tu ne peux être qu’un prof génial et enseigner le francais, les maths, l’histoire géo, le dessin, la musique, le sport, la biolo (SVT pardon !), la techno à nos chères têtes blondes, et tout cela sans formation !!!

Le Korrigan dit:...
Pour info, prof des école, je viens d'apprendre que je partais en stage en mars (ça arrive, les stages où les volontaires sont désigné d'office, ce n'est pas une première, ni une dernière)... et je serai remplacé dans ma classe par un étudiant niveau bac+5 désireux de passer le concours cette année... un simple étudiant, sans formation, qui n'a réussi aucun concours à ce jour et qui n'a donc aucune compétences pédagogiques ou didactiques validée, va donc se retrouver seul devant une classe, avec tout ce que cela sous entend... Je trouve pour ma part cela passablement dévalorisant de mettre en place un système sous entendant que tout le monde peut, assumer la fonction d'enseignant, pour peu qu'il ai fait quelques études...
...

Moi ce qui m'étonne aussi la-dedans, c'est le problème des responsabilités, au-delà bien sur de celui (évident) des compétences.
En effet, si on peut imaginer que l'EN se contrefout des compétences des étudiants placés dans les classes, je suis sidéré que ces fonctionnaires adeptes du parapluie et de la réglementation à tout-va autorisent des personnes ne faisant pas partie de l'institution (pas de concours, pas de contrat de travail -cela pose aussi le pb de la rémunération-) à prendre en charge une classe sans chaperon : quid des responsabilités en cas de gros pépin ? je ne comprends pas que cela ait pu leur échapper....