kenjin dit :
en réalité, cela me choquerait d'être invité à un mariage auquel on ne me demanderait pas si j'ai des restrictions alimentaires.
J'imagine que tu n'es pas restaurateur. Le temps et les coûts ne sont pas pour le couple avec leur petit questionnaire, mais pour le restaurateur qui se farcit ensuite la mise en oeuvre du schmilblick. En gros, pour simplifier, le couple achète 100 vélos rouges produits à un moment T (et oui, la production dans la restauration est difficile reléguable en amont sur le plan chronologique). Ce même couple obtient / demande un prix unitaire préférentiel en fonction du volume requis, ça se respecte, tout va bien jusque là.
Puis vient la demande (quelques jours avant ? Juste au moment de passer à table ? J'ai déjà tout vu, mais dans l'absolu ça ne change pas tant les choses) d'une voiture bleue, puis celle d'une trotinette verte, etc... Le prix unitaire ne bouge évidemment pas d'un millimètre. Ta chaîne de production (matériel et personnel) est la même, logique, et elle est déjà saturée par la production de tes 100 - X vélos rouges et tu nages (avec le sourire). Au lieu de véhicules, j'aurais pu citer quelqu'un qui va à un spectacle et demande un peu de Shakespeare en plein Vaudeville.
Je précise que je me contente de relater les péripéties abordées précédemment plusieurs fois, mais en complétant ceci du regard du restaurateur. Il va sans dire que cela ne s'applique pas qu'aux personnes s'alimentant avec une plus ou moins grande proportion de végétaux. Mais il est à noter que tous les souhaits particuliers ne corèlent en général pas, ce serait trop beau, ce qui complique encore la tâche. Et je précise que nous faisons toujours notre possible pour contenter et satisfaire - toute - notre clientèle, je veux juste rappeler ce que cela implique...
Et j'ai une tendance personnelle à avoir plus de compréhension pour celui qui me dit à l'avance qu'il est allergique aux arachides, avec complications potentielles graves, que pour celui qui m'annonce juste après l'entrée que la sauce Grand Veneur du plat de résistance, il en veut évidemment, mais sans échalottes parce qu'il n'aime pas. Euh, comment dire ? C'est la base de ma sauce qui est finalisée et si tu ne veux pas manger ton plat en même que les autres mangent leur dessert, ça va être compliqué.
MasterMindM dit :Par contre meme ainsi, dire que rajouter une personne ne change rien c’est quand meme étrange. Plus tu as de gens plus tu as de quantité.
Et bien c'est pour ça que dans certains buffets, on propose justement des plats avec émincés en sauce, du style blanquette (de veau) ou encore boeuf (bourguigon), curry (d'agneau). On reste bien plus flexible que si on propose des portions individuelles du style un merlan à l'anglaise par personne (ou un steak ou une courgette farcie). Dans ce dernier cas, si ça coince, on l'a dans le baba.
Cependant, là encore, c'est à double tranchant pour le restaurateur. Proposer des plats en sauce implique aussi souvent que les clients en prennent plus en se servant au buffet, espérons qu'au moins ils le mangent. Donc, je vous épargne les complications pour des coûts de matière première en hausse, sans réajustement conséquent du chiffre d'affaires. Mais au moins, le client est content et passe un agréable moment.
D'ailleurs, là encore pour mettre de côté une mauvaise croyance, quand on propose un buffet (nous proposons de base un plat de viande, un plat de poisson, un plat végétarien, différentes sauces et garnitures), il serait illusoire de croire qu'on planifie parfaitement, du style : pour 100 personnes, 40 viandes 40 poissons 20 végétariens. Effectivement, les gens vont picorer de ci de là, en reprendre, et l'idée est quand même que le dernier client qui passe au buffet ait encore du choix, même si la majorité avant lui a tapé dans un des trois plats (donnée non connue à l'avance).
Donc ce choix que tu proposes, il va de paire avec des quantités à planifier en hausse par rapport à ce qu'il serait "raisonnable" d'imaginer. Pour l'anecdote, comme en Allemagne, la législation impose de n'en aucun cas réutiliser les denrées exposées à l'air libre au public une fois le repas terminé (je comprends bien mais vous laisse imaginer le gâchis incommensurable), nous proposons à notre client au lendemain de sa fête de tout récupérer plutôt que de le jeter. Je vous laisse donc imaginer notre tête quand la veille, il se pointe à 90 au lieu de 100 (sans avoir prévenu) et rechigne à payer pour le nombre de convives convenu et pour lequel nous avons tout prévu / organisé (personnel de salle, cuisine, plonge, denrées, production, etc...).