Vicen dit :@beri: J'ai du mal avec l'affirmation, que la souffrance serait quelque chose à éviter à tout prix.
On peut le développer selon un raisonnement utilitariste, c'est une approche intéressante. Cela dit maximiser ou minimiser une donnée peut facilement mener à des solutions dystopiques.
Pour éviter la souffrance dans l'absolu, la solution qui pare toute éventualité est de ne pas faire naître les entités susceptibles de souffrir.
Mais par contre ce n'est pas généralisable. Et tu comprends bien que non, tout propos pour atteindre l'objectif du moins de souffrance possible n'est pas défendable. Tu défendrais, toi, la non-reproduction de tout être sentients pour que ne subsiste plus que les êtres non-sentient qui ne risquent pas de souffrir ? Donc viser l'extinction des êtres sentients pour éviter qu'ils souffrent.
Effectivement je me place du point de vue utilitariste (je pensais que c’était évident depuis quelques interventions). Et par abus de langage peut-être, par "diminuer les souffrances" je voulais dire "optimiser le læ bonheur/souffrance", bref le truc utilitariste, là, quoi. Je ne vois aucun défaut à un système où on chercherait à diminuer les souffrances dans l’absolu et augmenter le bonheur des êtres sentients existants.
Quant à défendre la non-reproduction / l’extinction de tout être sentient, je me suis exprimé là-dessus il y a quelques pages déjà, il me semble que tu étais là.
Quand à l'occasion d'un reportage, je vois des gamins qui ne ressentent pas la douleur (analgésie congénitale, c'est une maladie), qui se blessent à longueur de temps. (Se ronger les ongles jusqu'à l'os, ce n'est pas qu'une expression)
Je peux vous garantir que personne ne les envies. La souffrance ne se résume pas qu'à la simple réception de son signale.
Ne pas ressentir la douleur n'est pas un argument suffisant pour tolérer l'affliction.
La plante a beau n'avoir aucun système nerveux, quand elle est déshydratée, je peine à croire qu'elle ne souffre pas.
La douleur physique est l’une des composantes de la souffrance. Là aussi je pense qu’on mélange souvent ces deux termes. Et j’espère avoir bien utilisé le bon terme au bon moment dans ces échanges.
Le cas que tu cites existe mais je le pense hors-sujet dans le cas de l’élevage, du véganisme. D’autant que l’analgésie, si elle dispense de douleur physique, ne dispense pas d’autres problèmes (conséquences des blessures, souffrance psychologique) donc elle cause bien de la souffrance, qui est le problème.
Quant à la souffrance d’une plante déshydratée, on ne sait pas et là encore, je flaire le hors-sujet. Mais admettons —> je pense que tu connais par cœur la réponse à l’argument de la souffrance des plantes pour défendre la consommation d’animaux.
@beri: par ailleurs, la douleur est un avantage évolutionniste. On ne souffre pas pour le plaisir, on souffre pour être en mesure de réagir.
Tu fais très bien de le souligner. C’est aussi ça qui me pousse à penser qu’on peut rejeter (par inférence si je me goure pas) l’existence chez les végétaux de la douleur telle qu’on la ressent en tant qu’homo sapiens et telle qu’on l’observe chez les autres animaux.
Chez ces derniers et chez nous, elle appelle une réaction très vive tellement elle est désagréable (fuite, retrait du membre…). Si les végétaux ressentaient une douleur aussi vive, ils réagiraient de façon aussi vive que nous face à elle. Or ce n’est pas le cas : pas de fuite, pas de riposte, pas de retrait du membre attaqué, etc. Il semble donc impossible qu’ils ressentent la douleur comme nous.