Tellement de choses à dire… je vais essayer d’en avoir le courage.
D’abord pour Béri, je résume mon avis et ma pensée au sujet du veganisme et de la souffrance/douleur :
1) Tout d’abord je pense qu’être vegan est quelque chose de louable et vertueux uniquement dans l’optique de réguler les dérives actuelles de l’être humain et de sa surpopulation (bien que je sois convaincu en absolu qu’on puisse encore vivre à 8 milliards d’humains comme on vivait plus ou moins en 1600 avec certains progrès d’aujourd’hui sans nicker la planète mais le demi-tour est définitivement impossible) c’est à dire pour des domaines écologiques et éthiques.
La nature n’a jamais aimé les changements brutaux, c’est pourquoi je n’encouragerai personne à changer radicalement un régime alimentaire qui date de plusieurs millions d’années (aussi contradictoire que cela puisse paraître, j’ai moi même changer assez radicalement mon alimentation lorsque j’ai du l’étudier mais pour d’autres raisons, ainsi j’ai quand même été par périodes de 6-8 mois parfois vegeta*iens). Rappelons que nous mangions déjà au Miocène (il y a 7 millions d’années) entre 0 et 10 % de viande. Cela n’a cessé d’augmenter pour atteindre un pique de 80% d’alimentation carné dans les régions les plus froides pendant le Paléolithique Moyen et Supérieur (il y a 350 000 ans) pour ensuite diminuer et redescendre autour de 30% au Néolithique (il y a 10 000 ans).
Ainsi on ne modifie pas toute une mécanique physiologique héritée aussi vieille sans conséquences: on ne choisit pas de naître avec tel ou tel microbiote et entérotype ; c’est pourquoi certains vegans ont du revenir à une alimentation carnée pour se sentir à nouveau dans leur bottes. La majeure partie des “nouveaux” vegans sont en fait des pionniers : je dis nouveaux car cela fait des milliers d’années qu’il existe des tribus et autres familles d’individus +ou- “égarées” de civilisations qui n’ont pas eu le choix que d’être végétaliens ; je dis pionniers car contrairement à tous ces peuples “égarés” ou le changement alimentaire s’est fait sur des siècles, chez nous il s’opère brutalement, quasi instantanément. Je ne dis pas que c’est bien ou mauvais, personne n’est d’ailleurs censé pouvoir le dire car nous n’avons pas assez de recul en terme de temps et d’études de populations pour statuer scientifiquement honnêtement là dessus. Je dis simplement que la nature n’aime pas les changements brutaux. Ce dernier argument va également dans le sens des vegans : En dehors des biais cognitifs, pourquoi autant de gens se sentent bien quand ils arrêtent un type d’alimentation (viande, poisson, pain etc…) ?? La réponse tient du fait qu’aujourd’hui s’alimenter, c’est s’empoisonner à +ou- petites doses (dioxines, PCB, métaux lourds, HAP, antibiotiques, pesticides, additifs alimentaires, mécanisation des procédés (gluten notamment)… choisissez votre menu ! ) et tout le monde ne réagit pas pareil à ces cocktails; ainsi se limiter à certains aliments c’est aussi protéger son corps de toxines variées et devenir vegan, c’est limiter grandement la pluralité des toxines (pas systématiquement la quantité malheureusement, notamment pour l’ALU). Bref, toutes ces merdes sont apparues en l’espace de quelques dizaines d’années, ce qui en fait un changement brutal pour l’organisme humain.
2) En revanche pour moi, être vegan et anti-spéciste, c’est se foutre de la gueule du monde sauf si on vit en ermitage à l’autre bout du monde : si je suis anti-spéciste, alors je me dois de mettre ma congruence d’équerre ou alors je ne reproche pas aux gens de manger carné (toute éthique écologique et éthique du bien être animal mis à part puisque l’homme pourrait faire bien mieux de ce côté). En effet, si je suis anti-spéciste avec congruence, je ne dois plus utiliser aucun médicament (en dehors d’extraits de plantes), je ne dois pas avoir d’animaux de compagnie comme les chiens & chats ou toute espèce mangeant du carné, etc… et je n’ai évidemment pas besoin de dire pourquoi… si je suis anti-spéciste avec un des comportement cité ci-avant alors, je ne fais que comme mon homologue carné : placer un curseur qui sied à mes croyances/convictions/morales/moeurs/coutumes/habitudes sur la ligne du bien-être animal; aussi “mieux” placé que soit ce curseur comparé aux carnistes.
3)Sur la souffrance/douleur végétale, j’avais déjà résumé :
Je crois fortement que les animaux( tout du moins, une grande partie des vertébrés, soyons précis, pour le reste, c’est déjà plus compliqué…), comme nous sont capables d’éprouver de la douleur, qu’une partie encore plus petite est capable comme nous d’éprouver de la souffrance.
Je crois/pense fortement que les végétaux ne ressentent pas de douleur et donc encore moins de souffrance MAIS contrairement à jm, je garde cette croyance/pensée en tant que telle : ce n’est pas une vérité, ce n’est pas LA vérité (j’y reviendrai une autre fois là dessus jm) ; la seule chose qu’on a démontré scientifiquement jusque là c’est que selon les “mêmes” protocoles qu’appliqués aux animaux/hommes, les végétaux ne ressentent pas de douleur et souffrance comme les animaux/hommes, rien de plus, rien de moins.
Ainsi je me contente des faits et je ne peux donc pas affirmer que les végétaux ne ressentent de douleur ou souffrance en absolue; c’est simple, je laisse simplement la porte ouverte à la possibilité qu’il y ait quelque chose qui nous échappe totalement; après tout ils ont tellement de points communs avec la faune… et si ?..
Je ne sais pas quel est votre cursus mais quand on étudie la biologie, la physique et le monde merveilleux et hallucinant de la physique quantique, la dualité onde/corpuscule… il y a dans ces sciences, particulièrement la dernière des montagnes de choses qui nous rappellent d’être humble face à nos certitudes et cela ne coûte absolument rien de laisser la porte ouverte.
Je vais arrêter là, j’aurais bien aimer aussi causer du “libre arbitre” que l’on croit avoir et du “je pense donc je suis”. Je vous renvois juste aux dernières neurosciences et notamment à la révolution Damasio couplée aux travaux de Libet et Haggard sur les “sensations non conscientisées” ainsi que sur les neurones mirroirs qui montre que la célèbre citation de Descartes et aujourd’hui une hérésie et qu’on s’aide de cela d’ailleurs en Psychologie/psychiatrie pour sauver des gens. C’est Spinoza qui avait raison en fait, pas Descartes.