[Ystari] Spyrium - W. Attia

En parlant d’illustrations: le vert fluo sur le bleu ciel… pourquoi??
Perso, je trouve qu’en ce qui concerne les arrière-plans et le plateau, c’est-à-dire l’essentiel de ce qu’on voit, Spyrium est une rétrogradation vers le design terne des premiers Ystari.

beri dit:Perso, je trouve qu'en ce qui concerne les arrière-plans et le plateau, c'est-à-dire l'essentiel de ce qu'on voit, Spyrium est une rétrogradation vers le design terne des premiers Ystari.

Pour moi, il y a une ligne de conduite dans la durée, donc pas forcément de rétrogradation. Quand je vois les fonds des tuiles d'objectifs dans Myrmes, ben comment dire en restant positif ? Peu importe le flacon, et heureusement que l'ivresse est (presque toujours) au rendez-vous.

Dans Myrmes, les tuiles Objectif sont 10% de ce qu’on a sous les yeux. Et encore, elles sont de couleurs plutôt vives.
Là, les arrière-plans et le plateau sont 90% de la surface visible.

On est dans l’univers de la mine au début de la révolution industrielle. Ca ne nous a pas donné envie de travailler sur des choses ultra colorées. Myrmes est largement plus “gai” c’est vrai, mais c’est le thème de la nature et un jardin.
Bref, les directions graphiques changent en fonction du thème plus qu’en fonction du temps…

une partie à 2 que je gagne 79-69 :
Comme dit précédemment dans ce topic, je voulais accumuler un max d’argent pour tout acheter au dernier tour, mais ma copine m’a volé la technique “capitalisation” au 1er tour !
Voyant que la stratégie “résidence” aurait du mal à se mettre en place (aucune carte au 1er tour, puis la technique + 1 batiment “résidence” parmi les 3 cartes A non-jouées), j’ai dû me résigner à jouer sans technique, ce qui est devenu mon nouveau défi …
J’ai foncé sur les mines qui produisent beaucoup de Spyrium (2 pour 1 ouvrier, puis écrasée par celle qui donne 3 Spyrium pour 1 ouvrier) et accumulé un max avant de pouvoir acquérir au tour 5 la super-usine qui donne 15PV contre 2 ouvrier + 5 Spyrium.
Au dernier tour, l’événement était celui qui permet de réactiver un bâtiment pour 1£ : autant dire que mon tour était dédié à faire tourner l’usine à plein régime => 30PV dans le tour. Pour cela j’ai dû passer en Phase 2 assez tôt et ma copine s’est gavée au niveau des bâtiments (le Palais à 12PV + celui à 6PV, en remplacement de mine/université après activations de ces dernières évidemment, puisqu’elles ne fournissent pas de PV en fin de partie).
Je réussis à faire 45PV avec la grosse usine, dommage que je n’avais pas la technique pour marquer qq PV de +. Ma copine était un peu fatiguée, elle n’a pas super bien optimisé la capitalisation, mais au final la différence de score reste honnête.
Je n’avais pas encore tenté la stratégie “j’accumule du Spyrium et je score tout à la fin”, je pense qu’elle est encore + exploitable avec le taylorisme, mais il ne faut pas que le taylorisme+la grosse usine sortent pendant le même tour, ou alors il faut avoir bcp de £ en réserve :stuck_out_tongue:
De ce que je pense exploitable :
- stratégie sans Spyrium (utiliser les Universités en priorité, techniques Négoce/Taylorisme) OK
- stratégie résidence (technique Lobbying/Négoce) OK
- stratégie Spyrium (grosse usine, techniques Taylorisme/Automatisation/Ingénierie) OK
- stratégie bâtiments (technique Grue) A FAIRE
- stratégie full £ (technique Capitalisation/Négoce/Lobbying) A FAIRE
+ évidemment pas mal de mix entre plusieurs voies de développement. Ca fait beaucoup de possibilités pour 57 cartes (ça me rappelle RFTG dans la multiplicité des stratégies par rapport au nombre de cartes).
Bref, ce jeu entre directement au panthéon des jeu Ystari “pur jus” avec Caylus (je ne compte pas RFTG, Agricola et Sherlock Holmes). Curieusement c’est le même auteur et j’aurais même envie de me replonger dans Caylus Magna Carta (ma copine n’aimant pas Caylus) car le format me semble identique (gros jeu dans une petite boite). Le format est vraiment bien trouvé et correspond tout à fait à notre profil : jeu profond mais rapide à jouer quand on rentre du travail et qu’on n’a pas envie de déballer Tzolkin/Puerto Rico/autres joyeusetés…
BRAVO !

Bon, je n’en remets qu’une couche et je retourne tondre ma pelouse…

beri dit:Dans Myrmes, les tuiles Objectif sont 10% de ce qu’on a sous les yeux. Et encore, elles sont de couleurs plutôt vives.
Là, les arrière-plans et le plateau sont 90% de la surface visible.

Quelle honte, quel scandale. Toute personne sensée verra bien que nous nous calons plutôt sur un pourcentage de 11% / 89%. Bref, j’avais l’impression que nous sommes d’accord mais quand tu évoquais une rétrogradation, je comprenais sur la ligne éditoriale dans le temps et tu pensais apparemment au pourcentage de matériel dans le jeu.
Karis dit:On est dans l’univers de la mine au début de la révolution industrielle. Ca ne nous a pas donné envie de travailler sur des choses ultra colorées. Myrmes est largement plus “gai” c’est vrai, mais c’est le thème de la nature et un jardin.
Bref, les directions graphiques changent en fonction du thème plus qu’en fonction du temps…

Encore une fois, le flacon m’importe moins que l’ivresse, et je remarque aussi que l’ambiance graphique générale de Spyrium est différente de celle évoquée par Myrmes. Donc tout va bien dans le meilleur des mondes. Cependant, et c’était mon propos du départ, il y a une ligne graphique générale dans les jeux Ystari (quel que soit le thème), en particulier pour les fonds de cartes et tuiles.







P.S. Bref, place à Spyrium, je suis déjà reparti.

Tu mets des photos de Ys, Caylus, Amyitis, Caylus Magna Carta, qui datent pour moi de l’“avant”. L’“après” commençant pour moi à Metropolys, où une recherche d’esthétique a été plus évidente (Sylla, Bombay, Olympos, Mousquetaires, Asteroyds, Myrmes).
A part ça, comme dit par ailleurs, en faisant un débriefing de fin de partie hier soir, je me suis rendu compte d’à quel point ce jeu était bien étudié : je disais que je ne voyais pas bien le lien entre l’effet du lobbying et le critère des points de victoire qu’il rapporte (le niveau de résidence). Or il s’avère qu’à peu de joueurs, son effet est moindre (peu d’ouvriers, donc réduction peu intéressante), mais pour les mêmes raisons, on a peu d’argent, donc on a tendance à plus grimper sur la piste de résidence, ce qui rend sa source de PV rentable. A beaucoup de joueurs, les intérêts sont inversés : effet plus intéressant, résidence moins utile donc PV réduits. Pas con, Jean-Pierre.

Je viens de terminer sur BGA une partie d’école (cliquez-moi).
J’ai l’impression qu’il y a à peu près tout dans cette partie :
- pourquoi il ne faut pas laisser quelqu’un trop seul sur les résidences
- commencer par acheter une carte, même au prix fort, plutôt que de prendre des thunes
- les écrasements efficaces de bâtiments
- l’impact très important des événements “réutiliser un bâtiment” et “poser un péon en phase II” sur le tempo
- l’intérêt des mines pour le tempo
- le placement en fonction de ses intérêts et de ceux des autres
- …
C’est la première fois que j’ai l’impression de faire une partie parfaite. Si c’était à refaire, je ne changerais pas la moindre décision. Malgré tout, je perds d’un point (90 à 89) face à la mule résidentielle, pas suffisamment concurrencée (notamment par jaune, qui y avait clairement intérêt). Le Taylorisme me rapporte 28 points à lui seul…
C’est pas du tout pour me la péter, hein - j’ai perdu en plus :skullpouic:
Je veux vraiment faire partager cette partie pour que chacun puisse se rendre compte de la richesse et de la technicité du jeu.

Docky dit:Quelle honte, quel scandale. Toute personne sensée verra bien que nous nous calons plutôt sur un Encore une fois, le flacon m'importe moins que l'ivresse, et je remarque aussi que l'ambiance graphique générale de Spyrium est différente de celle évoquée par Myrmes. Donc tout va bien dans le meilleur des mondes. Cependant, et c'était mon propos du départ, il y a une ligne graphique générale dans les jeux Ystari (quel que soit le thème), en particulier pour les fonds de cartes et tuiles.

Oh la vache, j'avais jamais remarqué que dans la plupart des jeux Ystari, les cartes ont une bordure similaire avec un effet de relief, bordure qu'on retrouve aussi sur le logo d'ailleur.
Foussa dit:très intéressant tout ça !
Je sais pas vous, mais un jeu tout frais sorti dont on parle autant des stratégies, qui s'avèrent très variées et intéressantes à jouer, c'est assez rare.
Et c'est très bon signe, je pense, sur la qualité du jeu.

C'est un jeu Ystari.
On est sur Tric Trac.
Rien de plus "normal".

Y as tu joué seulement ?
Après, tu pourras peut être venir discuter (ou troller) en connaissance de cause.
Il y en pour tout le monde sur TricTrac hein : il y a même un fil sur l’ameritrash. :clownpouic:

Il ne troll pas, il explique juste que c’est pas étonnant qu’on parle stratégie au sujet d’un nouveau jeu Ystari sur Tric Trac.
Il est vrai que les jeux Ystari sont très appréciés ici, on ne peut dire le contraire, après chacun peut juger où ce sentiment se situe entre objectivité et subjectivité.
Toujours est-il qu’il n’y a rien d’étonnant à ce que cette discussion prenne cette tournure.

Je me trompe où une bonne part de la stratégie est qu’on fait beaucoup de paris sur ce que vont faire les adversaires ?
edit : en gros pas mal de double guessing ?

Non, le double-guessing, c’est quand on se demande aussi ce qu’a fait l’adversaire avant soi ou en même temps que soi, et pas seulement ce qu’il va faire après soi.

Belle partie à 3 hier soir sur BGA. Je m’impose 80-75-63 avec une stratégie “extrème” :
- aucune technique
- aucune progression sur la piste de résidence
- seulement 5 bâtiments construits (1 usine/2 universités/1 palais/1 cité ouvrière)
- 7 peones
J’ai rushé les PVs pour avoir les bonus le plus tôt possible (j’aurais activé un max de personnages, notamment ceux à PV comme le bureaucrate et le financier). J’ai construit les 2 universités que j’ai activé à chaque tour pour éduquer mes peones (je ne suis pas esclavagiste moi :mrgreen:). Je crois que j’ai dû activer celle qui rapporte 6 PV pour 2 peones 4 fois. Et pourtant, on m’a bien fait chier en me piquant le Taylorisme.
J’avais donc besoin de 3+ peones pour activer mes bâtiments : j’ai donc passé assez tôt en phase activation, ce qui m’a permis d’acheter le palais avant les autres mais surtout de temporiser le retrait de mes peones positionnés au marché de façon à faire grimper les prix.

Non, le double-guessing, c'est quand on se demande aussi ce qu'a fait l'adversaire avant soi ou en même temps que soi, et pas seulement ce qu'il va faire après soi.

Oui pardon c'est vrai, mais la question tient quand même !

Déjà, cet aspect du jeu se joue à l’échelle tactique plutôt que stratégique. La stratégie, c’est plutôt de savoir si tu vas partir sur une voie d’accumulation de ressources pour de gros gains en fin de jeu ou une voie de montée sur la piste de Résidence, par exemple.
Et je ne parlerais pas de double-guessing, ce n’est pas du tout une problématique à la Princess Bride “je pense que tu penses que je pense…”.
La pose/retrait de meeple me ferait plutôt penser à un quitte ou double compétitif, où le premier à quitter remporte la plus grosse somme. Puis, à partir du moment où un joueur quitte et où d’autres l’imitent, ça déclenche une espèce d’enchère décroissante sur l’achat éventuel de la carte (plus on temporise, moins c’est cher mais plus on risque de se faire barboter la carte).
Ce que ces deux situations ont en commun, c’est la recherche du bon moment pour passer à l’action, où plus on attend, plus c’est potentiellement rentable à moins de se faire griller la priorité. Il y a vraiment une notion de tempo qui me semble prédominante, alors qu’elle est absente des situations habituelles de double guessing.

Oui d’accord le terme était mal choisi, mais c’est un peu ce à quoi je pensais quand je parlais de paris.
En fait, j’ai rarement été fan de jeu d’enchères (qui sont aussi des paris à court terme), donc j’hésite un peu…

Je ne cours pas spécialement après les jeux d’enchères, mais c’est un mécanisme qui revient souvent dans les jeux compétitifs que j’apprécie le plus (Dune, Premières Etincelles, Game of Thrones…).
Et c’est peut-être ce qui explique au moins en partie le plaisir que j’ai à jouer à Spyrium.
Si c’est quelque chose qui te fait hésiter, le mieux serait sans doute de voir ce qu’il donne sur BoardGameArena (très facile à prendre en main, soit dit en passant) et les sensations qu’il te procure.

Je ne suis clairement pas un fan de jeux d’enchères (je déteste Art Moderne par exemple) et le double-guessing ne passe bien que dans les jeux d’ambiance ou particulièrement courts.
Ici, je ferais plutôt le rapprochement (un peu osé, certes) avec Shogun ou Dungeon Lords.
Il faut certes évaluer les possibilités des autres joueurs. Mais ensuite, tout le jeu consiste à te placer et te retirer du marché de telle sorte que tu auras une porte de sortie acceptable dans 99% des cas. Et à assurer les cartes essentielles. Risquer le double-guessing est particulièrement dangereux, parce que les autres joueurs n’hésiteront pas à baisser un peu la rentabilité de leurs coups si ça peut te mettre dans la mouise.
Pour résumer, on n’est pas plus dans le double-guessing dans Spyrium que dans Dungeon Lords. Je trouve qu’on est plus dans un jeu de programmation avec recherche du meilleur compromis gain/risque, comme dans les jeux cités.
Les cartes “personnage” sont d’ailleurs des points d’ancrage essentiels dans cette perspective.
Autre chose que j’aime beaucoup dans ce jeu : plus de péons ne veut pas forcément dire mieux.