J’ai lu avec attention le premier message du topic puis, de façon éparse, une dizaine de messages par ci, par là sur les 1192 que me proposaient le sujet… lol.
Je pense que mon avis risque d’être davantage dans l’opposition que dans la continuité alors j’ai pas mal hésité à l’écrire ou non. Avant de considérer qu’en fin de compte, qu’est-ce qu’un forum si on y voit que ce qui nous plaît.
J’ai vu dans les nombreux messages qui ont suivi, notamment concernant l’auteur, que la ludothèque avait drastiquement baissé et je trouve que c’est là un très bon point.
En revanche, les mots employés dans le premier post m’ont quelques peu surpris dans le contexte. En effet, parler d’une quête spirituelle du être plutôt que du avoir me semblait inopportun tant les chiffres sont énormes… partir à la recherche du être en opposition du avoir quand on possède déjà tant… enfin j’ai peut-être mal compris.
Ce qui est sûr c’est que l’industrie du JdS à rejoint l’industrie de façon générale, à savoir l’excès de consommation et la croissance sans limite.
À voir la suite qui nous sera proposé… dans mon cas personnel j’ai toujours beaucoup de mal à acheter un jeu. J’hésite toujours énormément quand à savoir si je vais réellement y passer le temps espéré et s’il ne va pas faire doublon avec les jeux que je possède déjà.
Je passe souvent quelques heures à lire, règles, forums ainsi qu’à voir des vidéos avant de me décider où non et c’est souvent le non qui l’emporte … lol.
Enfin, mon message est quand même à relativiser et à prendre pour ce qu’il est car s’il n’y avait pas autant d’achats “compulsif” de JdS, aurai-je autant d’avis différents pour m’aider à faire mes choix ? Et, dans ce cas, ne serait-ce pas moi qui consommerait davantage … Je ne le saurai probablement jamais.
Tout ça pour dire que je met également en perspective mon propre message quant à sa cohérence lol.
Peut-être que ma réponse va t’aider à mieux cerner mon propos d’il y a 4 ans.
Il y a 4 ans lorsque j’ai commencé à réduire le nombre de boîtes dans ma ludothèque je n’avais pas vraiment une idée de “quête spirituelle” en tête. J’avais plutôt envie de stopper ce sentiment d’un côté de submersion d’envies ludiques liées aux nouveautés, et de l’autre de frustration de ne pas pouvoir rejouer aux jeux que j’aime tant par manque de temps.
C’est vrai que de lire “être et ne plus avoir” en lisant plus loin que j’avais 71 jeux ça peut faire dilater les pupilles. Il faut aussi remettre cela en contexte, c’était il y a 4 ans, le début d’une “quête” (je reprends tes mots car ce ne sont pas les miens). Si je suis à la recherche de quelque chose de meilleur pour moi il faut bien que ma situation au point de démarrage soit différente que celle que je souhaite atteindre. L’envie de changer, de passer de l’avoir au être sous-entend qu’au moment du départ “j’ai” et qu’à mon arrivée je tende vers le “je suis”. Alors je n’ai pas la prétention de dire que “je suis” mais objectivement la jauge de l’avoir a été plus que divisée par 2.
Aujourd’hui 40 jeux paraîtront une grande quantité pour certains, une hauteur de cheville pour d’autres. L’idée n’est pas de se comparer, juste de se sentir bien et à sa place là où l’on est.
Puisque ce sujet devient une sorte de thérapie psy, je vais aussi poster mon témoignage, merci de ne pas me juger .
Voilà tout à commencé il y a un temps que les moins de 35 ans ne peuvent pas connaitre, ou j’ai découvert que les jeux de société c’était autre chose que la bonne paye et le monopoly et qu’il fallait parler Allemand pour bien en profiter…
Ou du moins savoir coller des stickers en français sur du matériel de jeu Allemand .
Ce fut une période de découverte et d’achat compulsif . Je voulais toujours en découvrir plus.
Puis avec le temps et la vieillesse j’ai appris à être plus sage et un soir, après un bière (je crois que c’était une Leffe ), devant une grosse pile de jeu dans le salon, je me suis posé la question:
“mais putain ça prend de la place tout cela et en ai-je vraiment besoin de collectionner les jeux alors que je n’ai pas le temps de jouer à ceux que j’adore? ”
A partir de cette période de prise de conscience, je me suis mis à acheter beaucoup moins mais mieux
C’est aussi vers cette période que l’artiste de la goodification est né …
Ben oui, si je ne dois jouer qu’à des jeux que j’aime autant que cela soit dans des conditions optimales avec un plaisir ludique exacerbé .
Aujourd’hui, environ 8 ans plus tard, je suis en paix avec moi même et je me fais plaisir avec les jeux que j’aime en les ponçant et en les goodifiant .
Ok il me reste du chemin à faire car il faudrait que je vende certains jeux dans le grenier pour être complétement serein mais je suis sur le bon chemin .
Je vous souhaites à tous de trouver votre voie car on peut poncer ou butiner mais le plus important c’est d’être en harmonie (NDG1… non je déconne ) avec soi même et de bien vivre sa passion .
Je trouve le sujet super intéressant.
Ayant beaucoup (trop) de jeux, et n’en ayant pas revendu depuis… voilà… je me suis dit que l’exercice de référencer ce que j’ai acheté sur une année glissante serait intéressant.
Je suis donc sur myludo qui permet (et c’est bien pratique dans ce cadre) de trier ses entrées par date de saisie.
Depuis début septembre 2023 donc :
34 nouvelles “références”
14 “cadeaux” (jeux offerts perso ou pro, ou gains de concours… oui, j’ai un peu honte )
20 nouvelles entrées dont 6 extensions (j’étais persuadé d’avoir réduit mes achats dans ce domaine car elles servent rarement au final ).
Sur les 14 jeux “réellement” achetés :
10 ont été achetés en soldes ou à tarifs très préférentiels (tous ont été joués sauf 1, il ne s’agissait pas “d’acheter pour acheter”, on se rassure comme on peut)
1 d’occasion trouvé dans mon asso
“seulement” 3 à plein tarif. Et encore l’un des 3 c’est uniquement la réception d’un jeu commandé par financement participatif quelques mois avant - Obsession). Les 2 autres sont Kites et Marvel Remix.
Quand j’ai vu le nombre d’entrées j’ai trouvé ça presque flippant, mais finalement j’ai l’impression de ne pas avoir trop craqué non plus. Mon crémier me disait d’ailleurs samedi dernier qu’il était content de me voir que je lui achetais jamais rien Il a pas tout à fait tort…
Suis tombé sur ce post via la “Semaines du Pouic”. J’ai lu uniquement tes interventions, et c’était très intéressant.
Me suis aussi lancé dans un défi ludique, mais très TRÈS différent : ici.
Néanmoins, un point commun, peut-être.
N’est ce pas de la règle que le bonheur né?
J’entends :
L’ état de liberté et de choix absolu initial n’est il pas frustrant?
Ce n’est pas la règle que tu t’imposes qui engendre l’équilibre et la sérénité?
La règle (et donc la limite) au lieu de restreindre ne libère-t-elle pas?
Je prends la liberté de répondre avant @antoinette mais nous sommes des joueurs. Alors le coup de s’épanouir en ayant des contraintes, à priori, on aime plutôt ça.
Hello !
J’avais vu passé ton fil sur les jeux primés, j’trouve l’idée sympa d’autant que souvent ces jeux restent des valeurs sûres malgré le temps qui passe.
Les questions sont un peu plus philosophiques que la vision factuelle que j’ai sur l’expérience mais à y réfléchir certainement que oui.
Cette contrainte permet de mieux cibler les jeux vraiment faits pour moi et finalement d’avoir des temps de jeux plus qualitatif.
Mais tout ça reste du jeu dans le jeu et comme l’a dit @franck_pouget on semble prédisposés à ça ^^
C’est intéressant ce que tu dis parce que je passe aussi par cette étape. Je m’étais calmée mais les compulsions reviennent par le biais de « Kickstarter » alléchants et évidemment d’amélioration de jeux, upgrade, goodification lol. Mais Goodifier n’est-il pas une façon de transformer nos compulsions ? Je n’ai plus de place j’améliore. Je ne veux pas acheter j’améliore ce que j’ai déjà ? lol.
Nous sommes en mutations, quelle étape après ?
Je serai curieuse de savoir s’il y a des gens qui ont tout arrêté d’un coup et tout vendu brutalement pour mettre un stop. Comme un alcoolique cesserait de boire, ne serait-ce qu’une goutte pour éviter une rechute.
Finalement les achats compulsifs ne sont-ils pas de l’ordre de l’addiction ?
Dans le cas de Goodies qui a l’air de sélectionner ses achats, qui achète, j’ai l’impression, de façon raisonnable et qui de surcroît ponce ses jeux, je ne sais pas si on peut parler de compulsion et d’addiction par le biais de la goodification. D’autant que parfois il semblerait qu’il ne touche pas à un jeu tant qu’il n’est pas pimpé, ce qui peut prendre parfois beaucoup de temps, et j’ai l’impression que cette attente, ce temps long, fait clairement partie du plaisir de la “goodification”.
Il y a à la fois un geste de consommateur (surproduire un jeu) et à la fois quelque chose proche de la méditation, du jouer en pleine conscience.
Je trouve aussi que notre @mister-goodies national, au delà de son obsession pour les “NDGXX ” dont il parsème un peu trop ses posts, reste un bon exemple par ici en matière d’achat mesuré et de ponçage de jeu.
Attention aux lectures en diagonales, je n’ai pas parlé de “compulsion et d’addiction par le biais de la goodification” mais d’une transformation de nos compulsions par ce biais la, pour calmer l’achat irraisonné.
L’analogie avec l’addiction de l’alcool concerne, mon propos de départ sur l’achat compulsif et non sur le fait d’upgrader son jeu. (On m’a déjà fait remarqué sur le forum que je faisait partie de ces adeptes de la goodifications et Mister Goodies connaît mon appétence à cela, lol)…
Et je ne doute pas de notre Mister Goodies sur son ponçage, remettant aux goût du jour les jeux à la patine surannée !
C’est intéressant ce que tu dis là …
En effet, malgré les années, j’ai toujours en moi ce petit diable qui me dit d’acheter des nouveautés et le coquin a toujours une bonne raison:
“allez vas-y c’est pas cher, tient il est en promo, si tu le prends pas maintenant il va couter une fortune plus tard, etc…”
Oui on peut toujours se trouver une bonne raison d’acheter mais avec l’âge on apprend à contrôler ses pulsions primitives.
Alors comment je fais ?
Hé bien je butine beaucoup par procuration en regardant des videos ou en lisant des critiques des jeux qui sortent pour me faire un avis et je me projette dans le futur en me posant les questions suivantes:
Ok j’ai le jeu, va t-il plaire à madame Goodies ou à mon cercle de joueur familial ?
Est ce que je me vois le sortir plus souvent qu’un autre jeu que j’ai déjà ?
Si la réponse est OUI aux 2 questions ci-dessus, alors le jeu a de grande chance d’être acheté…
Puis vient la question essentielle:
Le jeu, en l’état, pourra t-il me procurer un plaisir ludique exacerbé?
Si la réponse à cette question est non, c’est alors que se déclenche en moi une envie irrésistible de goodification … l’artiste en moi sort alors de sa boite et je ne pense plus qu’à ça
Selon le niveau de goodification, celle-ci pourra se faire par étapes mais c’est vrai qu’en général je préfère directement jouer avec un jeu goodifié lorsque c’est possible.
Alors oui, la goodification est certainement un palliatif à mes pulsions d’achats car cela me permet de ne pas céder à cette tentation… pour mieux succomber à une autre
Étonnamment, sur ce coup là j’ai plutôt un avis opposé.
Si je prends comme échantillon les comptes rendus du sujet Hier j’ai joué…, on voit certes les mêmes jeux revenir régulièrement, mais les textes accompagnant la photo sont quasiment systématiquement les mêmes :
mème enchaînement des phrases
phrase générique sur le jeu qui ne détaillent pas ou très peu la partie spécifiquement (en gros tu peux prends un bout du texte de la partie 7 pour décrire la partie 3 et ça passerait sans problème)
(petits tics de langage qui renforcent ce sentiment d’uniformisation du CR )
Bien sûr, l’exercice est fortement biaisé, car la « pauvreté » du CR n’implique en rien la « pauvreté » des parties réellement effectuées.
Mais cette démarche de partager une forme quasiment identique avec un fonds très peu développé, rend difficile les échanges centrés sur le jeu. Et cela correspond à mon sens plus à de l’exposition façon « réseau sociaux », partage superficiel (dans le sens léger, mais sans sens péjoratif derrière).
Mais ce type de partage (« j’ai joué à ça, ohlalalala encore une fois c’est trop trop bien) c’est paradoxalement le symbole de la génération de la « hype » qui encourage l’achat compulsif et/ou dans ce cas précis l’incitation à pimper non ?
Donc j’arrive à un paradoxe entre la réalité et ce qui en transparaît sur les messages ?
Il y a aussi ce côté systématique, uniformisé qui fait apparaître cette fois ci non pas le jeu mais les parties comme de la consommation de masse (et je me reconnais dans cette description, quand j’enchaîne 20 partie de Race for the Galaxy sur BGA a 3h du mat’ au lieu d’aller dormir, à la fin je le dis que j’ai juste « consommer » mes parties sans rien en avoir retiré - et pourtant j’ai rien acheté…)
Remarque : il n’y a de mon message pas de critique envers les messages de ll’ara goodificatus, qui a bien raison de profiter de ses jeux de la manière qui lui convient le mieux et de partager ses parties sur le sujet Hier j’ai joué…. Mais ce n’est pas cet exemple qui illustre pour moi « le ponçage » - terme qui pour moi implique nécessaire de gratter plus loin que la surface du jeu pour faire ressortir le contenu moins évident, moins directement accessible, et pas juste d’enchaîner un nombre conséquent de parties.
Finalement c’est donc certainement une question de sémantique derrière les termes de ponçage, et le biais induit par la vision limitée aux messages du forum.
C’est effectivement vrai pour les jeux en cours de ponçage donc déjà discutés plus en détails lors de précédentes parties ou parfois sur le topic dédié au jeu en question…
Il est certainement plus facile de développer et écrire sur son ressenti lorsqu’on butine plus que ce que l’on ponce.
Après plus de 20 parties, je pourrais certes plus rentrer dans des détails stratégiques et pondre de longues tirades mais je l’avoue… j’ai la flemme
Donc oui lorsqu’on joue presque tous les weekends au même jeu, parce qu’on l’estime excellent,il est difficile de se renouveler à l’écriture mais heureusement que les photos montrant des parties en court de jeux goodifiés sur différent angles immortalises l’instant et le plaisir ludique procuré à l’instant T
Ne te justifie pas ! Qui peut prétendre gratter plus loin que la surface d’un jeu ? Comment s’exprimer sur des sensations ? Le jeu n’est pas que la démonstration d’une stratégie ou la compréhension complète d’une mécanique. C’est aussi une satisfaction qui peut s’avérer indescriptible, et bien souvent, je suis en difficulté pour exprimer pourquoi j’apprécie tel ou tel jeu. J’arrive seulement, pour l’instant à comparer ce qui me plait ou déplait entre l’un et l’autre…
Très très intéressant le MasterMindM ce qu’il dit, je pense que nous pouvons tous nous retrouver dans son auto-critique. C’est philosophique.
Ah ouais, on en est là. @mister-goodies fait bien ce qu’il veut et comme d’autres, je lis avec plaisir ces CR de parties. Et j’admire sa constance sur les jeux qu’il possède.
Mais là, il y a une petite déviance qui fait un peut flipper. C’est ambiance Stasi ou bien ?
Je réagissais au message de MasterMind qui, me semblait-il, émettait un jugement sur la façon dont Mister Goodies écrivait ses compte-rendus. Manifestement MasterMind a ajouté une nuance dans sa remarque mais en relisant son message, je maintiens mon message précédent.