Mouais, je trouve que tu chipotes un peu. Si on ne mange pas d’insectes, c’est parce qu’instinctivement, les insectes (la vermine) nous dégoutent. Si on est réticents à les embrasser, c’est pour les mêmes raisons: ils nous dégoutent. Et je ne suis pas aussi sûr que toi que ce dégoût soit tellement ancré qu’un apprentissage social ne puisse pas nous faire changer d’avis; dans mon exemple, avec l’acquisition d’une nouvelle connaissance de type “les insectes sont parfaitement comestibles et bons pour la santé”.
Perso je n’y cherche pas de message caché, c’est juste que le thème de départ de la discussion est en lien avec les rapports hommes/femmes et que j’ai moi-même posté sur le sujet.
Si vous défendez une opinion aussi proche des bases de la sociobiologie que vous le faites, vous pouvez difficilement l’appliquer uniquement à une partie des comportements de l’homme et pas aux autres. Dès lors, croire que les instincts ont plus de poids sur les comportements que les acquis sociaux ou l’expérience, ça veut aussi dire (certes, pas que) que c’est aussi le cas pour les relations hommes-femmes. C’est pour ça que je t’interpellais sur ce point particulier.
On ne tombera pas d’accord sur cette question, qui divise toujours les spécialistes de ces champs d’étude, même si le consensus scientifique actuel est en faveur, il me semble, d’une interaction complexe entre l’héritage génétique, les expériences et les apprentissages. Le débat porte sur où placer le curseur (tout comme dans cette discussion, du reste)
Et en matière de curseur, justement, j’observe que les tenants de la sociobiologie (= les comportements sociaux ont avant tout une base biologique) et de la psychologie évolutionniste (= la sélection naturelle détermine non seulement les caractéristiques physiques, mais aussi les comportements), qui placent le curseur nettement du côté de l’inné, sont au mieux minoritaires, quand leur courant n’est pas carrément dénoncé comme une pseudo-science par certains.
@greenangel Parce que (pour autant que ce soit des citations courtes et pas l’intégralité du message, on est d’accord), c’est plus facile à suivre que de devoir remonter dans le topic (même avec la flèche) pour comprendre qui répond à quoi
Je ne chipotais pas, je disais juste que ce n’est pas là où je voulais en venir avec le cafard.
On est d’accord sur le cadre ici. J’ai juste précisé “pas spécifiquement”.
Ta remarque initiale pouvait impliquer que je ne parlais que des relations hommes-femmes.
Je voulais juste clarifier que je parlais bien de tous les comportements.
C’est clair.
Je voulais en parler, mais j’ai lâché l’affaire, vu comment était mené le débat.
La dichotomie inné/acquis exposée jusque là est une vision vieille de plus de vingt ans, et différents courants des sciences l’ont complètement remis en question, estimant que c’est une interrelation entre les deux qui prédomine, et non une opposition stricte comme ce que l’on peut lire ici.
A tel point d’ailleurs que dans des secteurs de “science dite dure” tel que la bio-chimie moléculaire il est estimé qu’à l’instar de l’inné, l’acquis aurait la propriété de s’inscrire jusque dans nos gènes.
Petite remarque : tout caractère biologique n’est pas nécessairement une adaptation (i.e. issu d’une sélection). Tout phénotype n’est pas nécessairement inscrit dans l’ADN (un même génotype peut s’exprimer en un continuum de phénotypes).
De plus, dire que la conscience est globalement aveugle à ses déterminismes c’est bien plus vieux que la sociobio ou le darwinisme social. C’est du Schopenhauer dans le texte, déjà. Ensuite les textes bien plus anciens qui évoquent cette idée sont très nombreux.
Je pense qu’une part de votre opposition vient du fait que vous ne parlez pas des mêmes objets, là où certains parlent des comportements actuels qui ne pourraient exister en dehors des sociétés développés, d’autres parlent de couches plus profondes qui structurent le registre des possibles. Les deux points de vue ne me semblent pas exclusifs.
Exactement.
D’où mon besoin de régulièrement rappeler que “je ne nie pas que la civilisation nous influence aussi” ou une autre variation de cette précision.
Je parle effectivement des couches plus profondes qui structurent le registre des possibles, mais via une formulation beaucoup moins élégante…
si on peut eviter les raccourcis resistance aux changement = réactionnaire.
Le changement par définition c’est pas obligatoirement positif ou négatif.
Certains changement sont bons à mettre en pratique et d’autre au contraire toxique.
Réactionnaire n’est pas un gros mot, c’est par définition l’opposant du progressiste. Libre à chacun de porter un jugement de valeur sur l’un ou l’autre. Tu noteras que j’ai précisément séparé réaction et résistance au changement.
Pourquoi les personnes qui n’aiment pas l’écriture inclusive seraient-elles réactionnaires ?
C’est un faux dilemme : il y a bien d’autres explications possibles.
Voici mon opinion : je suis plutôt opposé à l’écriture inclusive pour une seule raison, c’est juste illisible !
Peut être que quand on parlera le langage inclusif j’arriverais à lire l’écriture inclusive sans effort.
La lecture n’a pas vraiment d’aires dans le cerveau prédéterminées comme peut l’avoir le langage (aire de Broca entre autres).
Ainsi les heuristiques de lecture sont bien plus difficiles à mettre en place que celles du langage.
On apprend assez difficilement à lire, ce n’est pas du tout “naturel”, pour le langage ça vient quasiment tout seul.
Ça explique pourquoi nous arrivons facilement à nous adapter à des modifications du langage, intégrer de nouvelles règles, de nouveaux mots.
Avant on modifiait les textes (en vieux français) de façon à s’adapter à minima au langage actuel là on fait l’inverse : on réforme l’écriture avant de changer la langue orale.
Juste pour bien comprendre la logique de l’extrême-gauche (ce n’est pas un jugement de valeur) qui defend la distorsion de la langue et l’utilisation ridicule de nouveaux pronoms pour faire avancer son agenda idéologique : quand liberation ou le monde publie une petition qui defend l’abolition de la majorité sexuelle, ceux qui s’opposent à ce changement sont donc des reacs, puisqu’ils s’opposent au changement ?
Pour en revenir au bashing du jeu Mass Effect, je trouve ca tres bien qu’il y ait une prise de conscience et que le consommateur cesse d’acheter des produits vehiculant les valeurs woke/lgbt/ “progressistes” (extrême gauche). Cela permet d’alerter les acheteurs potentiels, dont je pourrais faire partie. Ces boites sont les premieres à dire que de toute facon qu’elles ne veulent pas de notre argent (aux reacs), et nous, nous ne voulons pas de leurs nevroses dans notre hobby, ça tombe bien.
Mais comme il a été dit ailleurs, un changement ne va pas toujours dans le sens du “progrès”, souvent déterminé par les idéologies et les politiques. On peut regretter l’arrivée de l’écriture inclusive comme on peut regretter les dernières réformes du Code du travail.
En l’occurrence, on parle juste d’un jeu qui récolte des tas de “1”, reposant essentiellement sur deux arguments : un, le jeu est nul et deux, il y a un problème avec les pronoms définissant un ou deux des personnages.
Je ne vois pas trop le rapport avec des pétitions publiées je ne sais quand dans deux journaux français sur des sujets totalement différents. Sinon, on peut aussi parler de pétitions demandant le retour de la peine de mort. Une personne s’opposant à ces dernières serait donc forcément réactionnaire, non ?
Politiquement, ceux qui s’opposent au changement sont dits “conservateurs”
Les réactionnaires, eux, veulent revenir à un ordre ancien (fantasmé ou révolu, suivant de quel côté on se place).
Pour le reste, jamais entendu parler de Mass Effect
Si on considère que l’écriture inclusive et beaucoup d’autres sujets similaires sont depuis quelques années déjà des réalités, le changement a déjà eu lieu dans pas mal de domaines, il me semble.
S’y opposer maintenant fait de vous un conservateur ou un réactionnaire ?