C’est une question intéressante, et complexe. Ce n’est pas pour rien que tout le monde s’étripe autour du concept de liberté d’expression, je viens d’arriver donc je n’ai pas tout lu, mais les quelques dizaines de derniers quand même.
Je rejoins pas mal les propos de Skinner ici
Comment trouver le juste milieu entre deux concepts qui ont chacun un axe légitime et chacun leurs dérives ?
D’un côté, on a des gens qui prônent la liberté d’expression absolue et sans limite. Sauf que c’est un voeu pieu, et même eux ont une définition à géométrie variable (Musk, en rachetant Twitter, s’est souvenu que la censure pouvait être pratique quand les gens le critiquaient lui), et surtout les dérives sont quand même très dangereuses quand on a des gens qui font du prosélitisme sur des sujets qui entraînent directement la mise en danger de personnes (dans le médical par exemple, sans rentrer dans le détail), mais on peut aussi avoir des gens qui trouvent normal d’appeler à assassiner d’autres personnes ou de tenir des propos qui amèneront d’autres à le penser, ce n’est que de la liberté d’expression, eux n’ont tué personne (c’est tout le sujet du très récent procès Samuel Patty), il y a beaucoup d’exemple dans le réel, et on peut en imaginer une infinité.
On a de l’autre côté, les chantres du fact-checking (dont je suis), sauf que le fact-checking repose sur le concept même de ce qui est refusé par toute la complosphère et façon plus soft les gens qui sont en perte de confiance, à savoir faire confiance à un tiers. Et que l’info peut être manipulée. Ce qui est vrai, c’est possible, et il doit y avoir des exemples.
Même si dans les faits, je trouve que globalement le fact-checking est plutôt bien fait, les dérives ne sont pas impossibles, et surtout, par nature, cette solution ne peut pas convaincre les gens qui en auraient besoin. Puisqu’elle utilise LE levier qu’ils refusent. Et pour revenir à la liberté d’expression, on en vient vite à s’entendre en effet dire qu’il faut censurer les discours réellement dangereux. Sauf que la définition d’un discours dangereux… Et ça se mort la queue. Et puis que si une certaine censure mesurée pourrait s’entendre, c’est quand même ouvrir la porte à quelque chose d’également très dangereux 
Je réfléchis énormément sur cette dualité, sur ces deux blocs qui s’affrontent. Il me semble constater avec terreur que le camp que j’estime (et de loin) le plus dangereux monte en flèche, mais surtout je me demande comment réussir à trouver une vraie proposition qui soit efficace pour prendre le truc avec un autre axe, qui ne soit pas un axe qui oppose farouchement l’un des deux camps…
Voilà pour mon point de Normand qui n’a pas fait avancer le schmilblik d’un iota 