Plusieurs choses pour entamer l’année par ici.
Tout d’abord, découverte de A Gest of Robin Hood de Fred Serval chez GMT.
Jeu reçu en milieu d’année après un P500, j’attendais le bon moment pour le sortir, i.e. du temps en journée ! Nous ne sommes pas très wargame et il fait partie de ceux identifiés comme une bonne porte d’entrée. Nous nous sommes déjà frotté à Twilight Struggle, cartes driven par excellence et à Inflexibles à là mécanique très jeu de société moderne (deckbuilding). Mais les deux pèchent par leur thème trop réaliste pour mon principal compagnon de jeu. Ce Robin des bois m’a donc attiré à la fois comme introduction au système COIN et par un thème historique suffisamment décalé pour que les pauvres joueurs d’euro que nous sommes s’y retrouvent.
En deux mots, l’un des joueurs incarne le shérif et ses sbires (Henchmen) et l’autre Robin des bois et ses joyeux drilles (Merry men). Le premier doit préserver l’ordre tandis que le second devra faire triompher la justice. Cette opposition sera symbolisée par une piste à la Twilight Struggle séparée en deux parties entre lesquelles le marqueur de victoire fluctuera dans un jeu de tire à la corde.
Bien sûr, les deux camps s’affronteront sur une carte représentant le compté de Nottingham (pas Notting Hill, on aime Hugh Grant et Julia Roberts, mais ils n’ont rien à voir avec la sauce) et la fameuse forêt de Sherwood. Sans entrer dans le détail des actions, au nombre desquelles les usuels recrutement/déplacement, le but du Shérif est de tenter de faire parvenir à Nottingham le résultat de ses larcins (embarqué dans des chariots) tandis que Robin Hood va chercher à voler les dits charriots, mais également le trésor amassé à Nottingham et bien sûr les imprudents voyageurs de la région. Cela va lui demander de révéler ses jetons prenant ainsi le risque de se faire capturer par le Shérif. Enfin, les différentes régions vont osciller entre soumission à la loi du Shérif (submissive) et rébellion (rebel) favorisant les actions respectives des protagonistes.
La mécanique très bien vue est la manière de sélectionner les actions. Trois emplacements sont à choisir par le premier joueur puis parmi les deux restants par le second, soit dans l’ordre de puissance : une action simple (single plot), un événement qui changera à chaque tour et qui sera favorable à celui qui le sélectionnera, une action triple couplée à un haut fait (deeds). Et toute la subtilité est que l’ordre du tour sera déterminé par l’action choisie : plus elle est faible, plus on jouera tôt le tour suivant. Cela donne des enchainements savoureux (action simple puis action triple + haut fait), mais bien évidemment des choix cornéliens puisque tout donne des ouvertures à l’autre. En outre, les évènements viennent ajouter des choix supplémentaires et perturber la séquence trop évidente de la parenthèse précédente.
Et c’est ma foi réussi ! Ou plus précisément, on a prévu d’autres sessions pour continuer à approfondir le bazar. Si les règles sont très carrées (si on passe outre le guide d’intro) à la Root/Oath etc., il n’est pas facile de leur donner un sens. La faute évidemment à notre découverte du système, mais aussi probablement à la rigueur des règles (pas d’icono) et en particulier à la segmentation dans la présentation entre plots et deeds.
On a pas mal tâtonné pour donner du liant à tout ça. Et très certainement très mal joué. Robin Hood s’est montré assez timide et le Shérif très dépensier mais sans grosse pression rebelle, il a pu rester avare en cariole. Il s’est donc souvent retrouvé à court d’argent. Mais comme dans le même temps, la rébellion ne s’est pas bien montré menaçante, le temps a joué en faveur de Nottingham. Exemple frappant, sur la dernière ballade (composée de 6 rondes d’actions) des trois que comptent le jeu, deux ont été consacrées à récupérer de l’argent.
Bref, on s’y remet dès qu’on peut !