II- L’économie
Si comme on l’a vu dés et cartes sont la base même de la démultiplication de combinaisons, d’aménagements potentiels et en fin de compte de nos options de jeux, ils constituent aussi nos ressources et comme tels, doivent être gérés et administrés soigneusement et/ou en connaissance de cause. Comme toute dépense en règle générale, elle doit être faite en pensant à sa rentabilité potentielle à plus ou moins long terme. Et ce n’est pas parce qu’on jette des dés ou qu’on pioche des cartes que cette règle doit être oubliée (au contraire!!!). Dans ce cadre, il y a les économies à administrer tout seul comme un(e) grand(e) (le Personnel) et celles qui influent et font fluctuer le Marché des ressources (cad les dés et les cartes de l’autre joueur).
1- LE PERSONNEL:
On l’a vu plus haut avec les Personnages pour les combats, les relances potentielles qu’ils impliquent sont un des facteurs importants d’économie potentielle de dés d’Action. A nous de gérer correctement mouvements de troupes, déplacements de personnages et synchronisation(s) afin de mettre en place pertinemment les circonstances propres à ce type d’économie. Quant à la gestion des cartes de notre main, c’est un critère assez immédiat: une carte qui nous permet de faire un renfort plus important, de bouger plus massivement ou plus loin telle(s) ou telle(s) troupes constituent bien évidemment des économies au sens où elles sont stricto sensu plus performantes dans le cadre qu’elles fixent qu’un dé sec permettant le même type d’action. Attention cependant à ne jamais négliger le côté combat des cartes qui eux aussi peuvent s’avérer absolument décisifs en terme d’économie vu qu’ils influent sur la facilité à faire des dégâts, à mieux se protéger, etc. Et là, il n’y a pas de recettes et on revient tout le temps au même Critère-Roi à ce jeu: c’est notre capacité à bien évaluer les contextes et l’état de nos plans à plus long terme qui seront décisifs (pour faire les bons choix et donc, pour l’emporter). Pour faire très simple et schématique, si j’ai une carte qui permet de faire des renforts bien plus massifs que ne me le permettrait un dé d’Action (donc en soi très intéressant) mais que je doute de l’utilité actuelle ou future de ces renforts, je pourrais préfèrer la garder pour sa capacité de combat surtout évidemment si elle cadre avec une config de troupe que j’ai levé, l’importance d’un combat en cours ou à venir, etc., etc., etc.
2- LE MARCHÉ :
C’est un aspect plus retors et qui saute moins directement aux yeux que la gestion du point ci-dessus (le Personnel) et il a trait principalement à 2 éléments : la piste politique et la géographie. Je l’appelle Marché car il va potentiellement faire fluctuer les dépenses de l’un et l’autre.
*La Piste Politique:
L’ombre doit vite penser à ses mouvements (leur synchronisation…) et aux attaques qu’elle aimerait idéalement mener (et à leur échelonnement(s)/timing(s)…). Dans ce cadre, l’influence de Sauron sur la piste va être énorme puisqu’il va tôt ou tard activer et accélérer l’entrée en guerre des Nations dès qu’il croisera leurs frontières (thématique), cad leur faire économiser des dés d’Action (tant pour la piste que pour les mouvements des compagnons propres à activer telle ou telle Nation). Je n’ai bien évidemment jamais vu l’Ombre gagner quand elle a attaqué un peu partout, un peu n’importe comment et notamment parce que dans un tel cadre, elle favorise immensément l’économie en dés d’Action des PLs… Et le joueur des PLs a justement de son côté tout intérêt en théorie à ne pas dépenser plus que nécessaire en dés d’Action pour la piste en fonction de la lecture de ce que pourrait tramer l’ombre (tout en se préparant pour ne pas être trop à la bourre pour pouvoir sortir avec le bon laps de temps des renforts potentiellement propices à faire perdre du temps en militaire à l’ombre cad faire gagner du temps au porteur…). Les personnages des PLs sont évidemment aussi un vecteur accélérateur de l’activation/mise en guerre. L’ombre sera bien inspirée de son côté à observer attentivement, au-delà du porteur de l’Anneau, les mouvements des membres de la communauté. Pour schématiser/caricaturer, attaquer une Nation sur laquelle les PLs investissent/ont investi des dés tant sur la piste Politique que pour y faire converger des personnages est froidement et techniquement une bonne idée sur le papier (Sauron ne leur “offrira” pas trop de dés). A l’inverse, si le Mordor par exemple avance ses troupes vers Minas Tirith, pourquoi dépenser (tout de suite…) des dés Renforts pour faire avancer le Gondor sur la piste? N’est-il pas plus malin de travailler pour les Nains? Pour les Peuples du Nord? Pour le Rohan? Pour lancer au plus vite les elfes dans la valse des renforts, mouvements de troupe et pression potentielle sur l’Ombre? Où Gandalf et ses capacités de persuasion seront le plus utile?, etc., etc., etc.
*La Géographie:
Pour faire bref (la guerre de l’Anneau est aussi un wargame massif et à grande échelle: je n’entrerai pas dans le détails des possibilités et subtilités multiples qu’offre la GdA de ce point de vue), si je dépense une face drapeau d’un dé d’Action pour bouger 2 troupes et que ce faisant, j’obligerai mon adversaire à dépenser 2 dés pour se frayer un passage efficace et bien j’aurai fait fluctuer le marché en ma faveur. Voir à ce sujet l’exemple de @fdubois ICI
Bref, il faudra toujours évaluer à la lumière de nos dépenses personnelles, de leur efficacité et de la fluctuation des dépenses de notre adversaire si on estime avoir une certaine marge dans l’avancée de nos desseins et/ou de l’avance par rapport à la lecture que l’on a des nécessités de notre adversaire et de l’état d’avancement de ses projets. Et parfois, même si toute économie nous concernant et/ou toute dépense supplémentaire imposée à l’adversaire est bonne à prendre, il faudra peut-être savoir “casser sa tirelire” au regard des circonstances (faire une croix sur certains évènements pour accélérer le résultat d’un conflit, faire vite entrer en guerre une nation pour pouvoir la renforcer/mettre en marche, etc.).
3- LES GAINS :
Après tout ce qu’on a dit, gains de dés ou de cartes ne sont jamais mauvais sur le papier c’est une évidence mais il faudra tout de même bien évaluer quand on aura par exemple une face Palantir, les contrepoints entre la pioche d’une carte supplémetaire vs le jeu d’une carte en main; la mise en route d’un monstre du Mordor (Saroumane et Roi Sorcier notamment) vs porte ouverte à Gandalf le Blanc, etc., etc., etc.
Ici aussi, comme pour tout à la GdA, il s’agira de jauger ce qu’on s’ouvre comme possibilités (pas très compliqué à évaluer) et surtout, ce qu’on offre directement et indirectement à notre adversaire (déjà plus compliqué). Voir un exemple ICI