Le compte-rendu annuel de Bruno Cathala

Bruno Cathala (@bruno-des-montagnes par ici) publié son bilan de l’année 2024, enfin 2023-2024](2023 – 2026 Bilan et perspectives - Bruno Cathala).

Un compte-rendu empreint d’émotions puisque ces années restent marquées par le décès et l’absence de Serge Larget, son “grand frère”.

Une analyse toujours intéressante et pertinente qui nous permet toujours de mettre en perspective les succès et les changements dans le secteur ludique.

500000 ventes pour Sea Salt & Paper, c’est assez exceptionnel et mérité. L’extension sera dans la chaussette de mon fils qui adore le jeu.

Intéressante la réflexion sur le tassement des ventes de ses long sellers traditionnels tels Jamaica, Noé etc… Mr Jack a fini par disparaître de la circulation comme ça d’un coup.

Il revient également sur ses projets dont les retours de Cyclades, Mission Planète Rouge (avec une petite inquiétude), Les Chevaliers de la table Ronde (peut-être) et Munfus Novus (dans l’univers de Nidavellir si j’ai bien compris).

Un auteur dont on aime toujours suivre le parcours et qui sait toujours être passionnant après toutes ces années. Bravo à lui.

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Pourtant quel super jeu Mr Jack.
Je ne lui connais pas beaucoup de jeux semblables.
Faudrait que je me le reprenne un jour (oui, il a malheureusement réussi à s’échapper de chez moi).

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Je n’ai pas bien suivi son intervention. De quelles inquiétudes parle t-il ? Il me semble que le jeu à eu 2 éditions différentes non ? Mais c’est sûr qu’après la nouvelle édition de “El Grande”, difficile de passer encore derrière. Quoi que, il pourrait toujours trouver son public, une niche ? Peut être pas ici.

Je t’invite à lire l’article très complet.

D’après son constat il semble perplexe sur les chances d’un jeu initié, souvent victime du zapping alors qu’un jeu expert est rejoué et poncé par un même groupe, et de rester dans le circuit de l’actualité aussi longtemps qu’un jeu grand public qui bénéficie du bouche à oreille.

Un jeu initié à 40/50 euros voit aussi son prix degringoler à la revente, incitant au turnover plus rapidement.

Il a donc peur que Mission Planète Rouge, avec une édition au matériel de qualité habituellement chez Matagot, ait du mal à trouver son public avec un prix au-delà des 40 euros.

C’est son impression, et je pense peu ou prou celle qui est partagée dernièrement. Moi-même client de ce type de jeu “entre deux” tels Living Forest, Istanbul ou des grosses boîtes à destination des familles type LADR, on sent que l’offre se porte plus sur les jeux à 25 euros et moins.

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T’aurais pu le tagger dans l’OP.

D’un côté on a droit au discours : « les éditeurs ne font plus de jeux complexes parce que les ventes sont minimes »
De l’autre on nous dit : « les jeux initiés ça risque de plus être ce que c’était et 40 € c:est cher » (sérieux ? 40 euros ça a toujours été le prix d’un jeu avec un peu de matériel ! Inflation aidant, le prix a baissé…).
On me dit dans l’oreillette : « les petits jeux a 10 euros c’est une marge trop faible, il faut en vendre énormément pour en vivre… »

Je ne sais pas vous mais j’ai l’impression qu’il y a des problèmes dans pas mal de de discours.

En attendant, entre 2019 et 2023, le chiffre d’affaire d’asmodee est passé de 125 Meuros à 442 Millions d’euros, et les jcc ne sont pas lo croissance. Même s’il y a beaucoup de croissance externe.

Iello faisait 13 M€ en 2020, 18 en 2023 (bon, ils ne sont pas en croissance depuis deux ans), mais ça va ! Le bond fait pendant le Covid s’est consolidé et il n:y a pas de baisse.

A priori, les ressentis des uns et des autres sont peut être justifiés pour « leurs cas particuliers », mais ces ressentis ne se reflètent pas dans les chiffres.

C’est chose faite.
(Désolé @sysyphus-0, j’ai édité sans préavis)

Ce qui m’étonnera toujours, c’est qu’il y a encore des Monopoly et des Cluedo’s qui se vendent. Ce qui n’est pas forcément le cas avec d’autres jeux, à la mécanique plus équilibrée, innovante, mieux illustré, et pas forcément plus cher. Le panthéon des j’ieux existe t-il ?

  1. Monopoly (Hasbro) : plus de 275 millions d’exemplaires vendus
  2. Scrabble (Hasbro) : plus de 150 millions d’exemplaires vendus
  3. Cluedo (Hasbro) : plus de 100 millions d’exemplaires vendus
  4. Risk (Hasbro) : plus de 80 millions d’exemplaires vendus
  5. Trivial Pursuit (Hasbro) : plus de 70 millions d’exemplaires vendus
  6. Ticket to Ride (Days of Wonder) : plus de 50 millions d’exemplaires vendus
  7. Settlers of Catan (Catan Studio) : plus de 40 millions d’exemplaires vendus
  8. Pandemic (Z-Man Games) : plus de 30 millions d’exemplaires vendus
  9. Carcassonne (Hans im Glück) : plus de 25 millions d’exemplaires vendus
  10. Minecraft: The Board Game (Cubicle 7 Entertainment) : plus de 20 millions d’exemplaires vendus

*chiffres approximatifs sources : JC/Businesscoot/Les Inrock/Europe1

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Il porte cette analyse sous le prisme d’un auteur qui aimerait avoir dans son portefeuille des jeux qui se vendent sur la durée.

Je ne pense pas que les chiffres lui donneraient tort quand il dit qu’aujourd’hui un jeu initié devient soit un best seller (wingspan), soit est vite oublié pour faire la place aux nouveautés.

Oui mais ça a toujours été le cas.

Je ne met pas en doute ce que ressent Bruno Cathala, je ne pense pas que cela reflète le marché du jeu. Je pense que cela reflète le vécu d’un auteur dans un marché compliqué, celui des auteurs qui « vendent » à des éditeurs. Et il y a de plus en plus de jeux qui sortent et de plus en plus d’auteurs.

Je remarque que le Monopoly ne fait que 5,5 fois ce que fait LADR. C’est assez impressionnant pour ce dernier, si l’on considère la différence d’âge et de distribution des deux. Bravo à DoW.

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Papy et Mamy et le tonton Marcel offrent ce qu’ils connaissent et trouvent en grande surface. Monopoly, cluedo, Scrabble …

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Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de différence dans la distribution des deux de nos jours.
(L)ADR se trouve en GSA (Grande Surface Alimentaire), il me semble.
Et pour ce qui est de l’âge, on est sur 5 fois moins, donc la même échelle de succès.

C’est d’ailleurs amusant, car il y a deux décennies, c’était : on ne référence pas chez la grande distribution pour ne pas concurrencer les boutiques spé. Et maintenant, c’est : on ne se référence pas sur Amazon pour ne pas concurrencer le réseau de distribution (GSA, GSS, Spé). Il y a toujours le village gaulois grâce à Asmodee mais la défense a reculé d’un cran.

C’est impressionnant ce nombre.
Après c’est notre petit jeu favori aussi quand on a quelques minutes. Très bien s’il a son petit succès.
Et du coup je suis très curieux de l’extension “extra pepper”.

Je ne sais pas quoi penser sur la réflexion des ventes des jeux initiés.
Le zapping ludique ne concernerait ni le jeu expert ou familial. On a quand même l’impression que la plupart des jeux ne s’installent pas du tout.

Ah moi ce qui me gène le plus dans ses annonces c’est ça

" Bref, faut que je contacte mes éditeurs pour retirer de BGA les jeux allant de Mr Jack à Lumen dans le graphique ci-dessus. Inutile de mobiliser de la bande passante pour… rien."

Arg, c’est justement parce qu’il est parfois difficile de trouver des joueurs en IRL pour un jeu que BGA est intéressant. Je ne vois pas ce que ca coute à un auteur de laisser une application BGA même s’il y a seulement une petite base d’amateurs, sauf si éventuellement il trouve qu’elle a mal été codée et qu’elle pourrait l’etre mieux…

Toujours un plaisir de lire les bilans de Bruno Cathala. Jeux que nous suivons avec beaucoup d’intérêt. Et nombre d’entre eux font partie de la ludothèque éternelle. Complètement d’accord avec l’analyse par type de jeux. Et quel dommage que la moitié de notre groupe ludique n’apprécie pa velonimo ou ssp

Très intéressant de lire les remarques de Bruno Cathala sur le fonctionnement de ses jeux sur Board Game Arena! Je suis la plateforme d’assez près depuis ses débuts et je recherche avidement ce genre d’informations, qu’il est difficile de trouver autrement…

10% de royalties en plus pour un auteur dont le jeu est présent en Premium sur BGA, c’est un gros chiffre. On comprend mieux pourquoi les jeux qui fonctionnent bien sur la plateforme passent tous petit à petit en Premium. Il faut vraiment être grand prince pour se satisfaire de l’effet probable que le portage induit sur l’achat d’exemplaires physiques et renoncer à la part du gâteau liée au Premium.

Ses remarques sur le portage qu’il estime insatisfaisant de Moonriver me surprennent. Elles donnent l’impression qu’un auteur n’a qu’une seule option dans ses relations avec BGA: soit il accepte que ses jeux y soient portés (avec ou sans premium), soit il refuse. Une fois qu’il accepte, son message laisse penser qu’il ne peut rien changer à l’adaptation. Pour Moonriver, pourquoi ne pas simplement se rapprocher du développeur du portage BGA et rectifier petit à petit avec lui l’interface qui a été conçue, jusqu’à arriver à un résultat satisfaisant? On ne sais pas si c’est impossible, ou si Bruno Cathala estime que c’est inutile, ou peine perdue…

Quand il dit: Pour qu’un portage numérique trouve son public, il est important, crucial même, qu’il puisse se jouer de façon intéressante à deux joueurs seulement, je pense - à regret - qu’il a parfaitement raison. La très grande majorité des parties lancées sur BGA sont des parties à deux joueurs, pour des raisons qui tiennent, j’imagine, à la fois de la difficulté de lancer des parties à 3 joueurs et + en temps réel (sauf pour les 10 jeux les plus joués, et encore!), pour lesquelles il faut attendre une éternité, et au fait que certains joueurs préfèrent le jeu à deux, souvent plus compétitif et moins soumis à l’aléatoire (soit parce que le jeu devient plus chaotique avec plus de joueurs, soit parce que la présence de joueurs de niveaux différents peut facilement “fausser” le résultat des parties compétitives).

Et c’est très dommage, parce que la configuration à 2 joueurs est celle qu’il est la plus facile de pratiquer IRL, tandis que des parties à 3, 4 ou 5 s’intègrent mal dans le quotidien de beaucoup d’entre nous…

Là où je ne partage pas du tout son avis, c’est quand il dit que Au bout d’un certain temps, si le nombre de joueurs quotidien n’est pas suffisant, je pense qu’il serait plus utile / logique, de retirer le jeu de la plateforme. Dans nos contrats on a un seuil de mévente permettant de récupérer les droits de son jeu. Il me semble important de penser maintenant à inclure un seuil également pour les portages numériques. Bref, faut que je contacte mes éditeurs pour retirer de BGA les jeux allant de Mr Jack à Lumen dans le graphique ci-dessus. Inutile de mobiliser de la bande passante pour… rien.

:scream: :scream: :scream:

Alors certes, tenter de lancer une partie en temps réel d’un jeu qui ne figure pas dans le top-100 des plus joués sur BGA est difficile et peut prendre des plombes. C’est même proche de l’impossible pour les jeux de la 2ème moitié du classement de popularité si on veut y jouer à 3 ou plus, a fortiori pour les joueurs non premium, puisqu’on ne peut pas lancer plus de 3 demandes de jeu en même temps.

Mais il oublie le tour par tour. On est d’accord, tous les jeux ne se prêtent pas bien au tour par tour et l’expérience n’est pas la même. Elle est moins proche de l’essence du jeu de société, à mon avis. Et dans un but compétitif, ce mode n’est pas vraiment satisfaisant pour tout un tas de raison. Mais pour lancer à l’occasion un jeu un peu sorti des radars, ou dont on ne maîtrise plus complètement les règles, ça marche encore très bien, à condition d’attendre quelques heures ou quelques jours que la table se constitue. Ce qui ne pose pas de problème, d’autant plus que le nombre d’inscriptions à des tables en tour par tour est généreux, même pour les joueurs non premium. J’ai déjà réussi à faire des parties au tour par tour de Twin Tin Bots à 3 ou 4, alors que le jeu fait partie des 10% les moins joués de la plateforme.

BGA est l’un des rares espaces où on peut pratiquer des jeux complètement tombés dans l’oubli et qu’il est difficile de se procurer. C’est précieux. Ce serait triste si Bruno Cathala décide de retirer les siens…

J’espère qu’il n’amorcera pas une tendance. Pour l’heure (et c’est un petit miracle), malgré le nombre absolument colossal de nouveaux jeux qui s’ajoutent sans cesse sur BGA (si vous n’y avez pas mis les pieds depuis plusieurs années, vous allez tomber à la renverse en découvrant qu’il y a désormais dans les 1000 jeux jouables!!), les jeux retirés de la plateforme sont vraiment très rares et la décision est souvent liée à un changement de droits. A ma connaissance, et si l’on exclut les jeux retirés alors qu’ils n’étaient qu’en beta-testing, il n’y en a même pas 10 qui ont quitté BGA. Et mieux, la majorité des jeux de la première heure (à l’époque où le site avait pris la décision de les adapter en premier et de s’arranger avec les auteurs et éditeurs ensuite :grin:), un temps retirés rageusement sur demande de ces derniers, sont tous revenus sur BGA (à l’exception de Dominion, Blokus et Pingouins, de mémoire…).

Donc par pitié M. Cathala, ne retirez pas ceux des vôtres qui marchent le moins, ce serait une tragédie, pire, un crime contre l’Histoire du jeu de société, leur conservation, leur archivage… Une deuxième mort pour eux, cette fois définitive! Si BGA, de par son panel de jeux proposés, ne faisait plus que refléter les tendances du moment et les jeux que l’on peut trouver dans les rayons, le projet perdrait beaucoup de son attrait.

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Tout dépend de ce qui est derrière ce « rien » et derrière le terme « bande passante ».

Vu que cette partie de l’article est très orienté « utilisation d’une version numérique pour booster les ventes physiques », le « rien » sous entend peut être simplement que ces adaptations ne génère pas assez de trafic pour avoir un impact positif sur les ventes.
D’un point de vue joueur, ça a par contre son intérêt d’avoir le jeu disponible même s’il est globalement peu joué.

Pour la « bande passante » , je ne pense pas que dans le contexte de l’article le terme face tellement référence à l’aspect « ressource informatique ».
Par contre, la « maintenance » d’une version numérique a tout de même un coût même si le jeu semble terminé (mise a jour si bug, montée de version de BGA, gestion juridique, etc.). Peut être qu’il évoque donc le temps et les ressources humaines à investir dans ce cadre ?

(Je précise bien que ce sont deux spéculations de ma part, aucune certitude).

Sauf si l’objectif est de passer sur une plate-forme comme steam… peut être plus rémunératrice pour l’auteur, avec des jeux bien ficelés sur la DA ? Et une interface logicielle vraiment bien foutue pour le « on-line », mais aussi le off-line, et un potentiel client assez incroyable… qui touche aussi les joueurs de jeux vidéos.

C’est vrai que ça pourrait être un objectif, mais à ce moment-là, pourquoi amener sur Steam ses jeux qui marchent le moins bien sur BGA plutôt que ceux qui fonctionnent?

J’y vois plutôt une tentative de tirer un trait sur ce qui peut être perçu comme un échec (sentiment qu’un de ses bébés est relégué dans l’arrière-boutique de BGA - même si la stat de “popularité” d’un jeu n’apparaît pas sur le site) ou encore une volonté de faire table rase du passé afin de laisser plus de place à de nouvelles créations.