Atelier Santorini - Collège de St Chéron

Le contexte est un peu différent car nous sommes dans une période de vache maigre et il m’a été dit qu’il n’y avait plus un sous pour rémunérer mon engagement cette année alors… alors… je m’en fiche. Je n’ai jamais fait ça pour l’argent et donc, pour répondre à ta question : “Oui ! C’est bénévolement reparti depuis quelques jours déjà !”

Durant le mois de septembre, je n’ouvre l’atelier que :

  • aux élèves de 6ème
  • aux nouveaux élèves de l’établissement des autres niveaux (et ils peuvent venir accompagnés d’un élève de leur classe qui connait déjà l’atelier. Le but est qu’ils puissent rapidement faire connaissance)
  • aux adultes de l’établissement qui, par ce biais, peuvent rapidement être identifiés par les nouveaux élèves.

En une semaine, j’ai déjà eu 37 inscrits. Il n’y a pas eu beaucoup de parties jouées dans le cadre du concours car là, je passe beaucoup de temps à expliquer les règles et arbitrer les litiges mais, on a quand même pu enregistrer les 70 premières parties.

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Ton approche sur l’intégration des nouveaux élèves est géniale.
Mais tu m’as l’air très isolé en terme de reconnaissance pédagogique.
Ce serait intéressant de trouver un moyen de mesurer l’impact de l’atelier sur l’ensemble du collège. Par exemple, est ce qu’il existe une corrélation entre la participation à l’atelier et le nombre d’heures de colle, ou bien avec les résultats scolaires.
Mais bon, tu as peut être trouvé ton équilibre comme ça, et c’est chouette.
Bravo !

J’espère que du point de vue carrière, tu auras la reconnaissance méritée pour le travail pédagogique que tu fournis.

Je travaille dans un collège dans lequel il y a un certain clivage… Des visions du monde qui s’opposent… Personne n’a tort, personne n’a raison. Il y a juste des personnalités à fort tempérament qui ne sont pas d’accord alors, beaucoup de projets sont peu soutenus car beaucoup de personnes se disent qu’en soutenant le projet de machin, elles vont être jugées par bidule.

De ce fait, même si j’envoie très régulièrement des invitations à l’ensemble des personnels de l’établissement (enseignants, surveillants, agents, personnels de direction, personnels de santé…) j’ai peu d’adultes. Certains refusent par principe. D’autres n’osent pas par crainte. L’année dernière, j’ai eu le soutien très marqué d’un collègue de mathématiques qui m’a bien soulagé et qui a été très présent. Cette année, il revient et un nouveau collègue de mathématiques semble s’investir. Pour ce qui est de la direction, je suis plutôt soutenu dans ce projet. Le collège est passé par une phase de réhabilitation et, à la fin des deux ans de travaux, lors de l’inauguration, il m’a été demandé de présenter l’atelier aux instances académiques et départementales. Le Directeur Académique des Services de l’Education Nationale de l’Essonne a semblé très intéressé par ce projet et, quand je l’ai retrouvé sur une autre manifestation plusieurs mois après, il m’en a reparlé ; preuve qu’il n’a pas fait semblant de s’intéresser. Honnêtement, que les instances s’intéressent à ce projet, ça me fait plaisir mais je ne travaille pas particulièrement pour ça. Je ne fais pas d’effort particulier pour faire mousser. J’aimerais que l’atelier grossisse pour continuer de promouvoir le jeu mais le fait que je sois reconnu ou non m’importe peu.

Et même si je préfère ne pas me mettre en avant, dans mon collège clivé, on marche sur des oeufs et, de la part d’un collègue, j’ai eu droit à un “Tu me fatigues avec ton atelier, y’en a marre que tu te mettes toujours en avant !”

Avec la vie scolaire, nous avons essayé de nous poser la question mais il est compliqué d’avoir des indicateurs dénués de facteurs de confusion car les évolutions de résultats, de punitions, de sanctions… sont des phénomènes multifactoriels et il n’est pas évident d’en isoler les causes. Même si nous n’avons pas de données objectives, nous avons le sentiment que l’atelier a très nettement amélioré le climat scolaire (surtout la première année).

Alors ça, je n’y crois pas du tout ! Après, je ne suis pas carriériste.

Tu devrais peut-être voir avec l’IA-IPR qui gère tes rendez-vous carrière.
Il pourra t’aiguiller pour valoriser ton travail sous la forme de projet d’établissement au service de la réussite des élèves (un des outils mis en place par le CNR). De cette façon, tu pourrais avoir un soutien financier pour acheter des jeux qui rentrent de le cadre de ce type de pratique, voire investir dans la nouvelle version de Santorini. En plus, l’académie de Versailles est pétée de thunes, donc piste à ne pas négliger !

Quelques nouvelles : demain c’est la reprise officielle et totale du tournoi. Fini le délai d’adaptation et la parenthèse protégée durant laquelle seuls les p’tits nouveaux pouvaient venir.

Avant de redémarrer, j’ai fait l’interview de mon champion de l’année dernière et je l’ai publiée sur l’ENT du collège. Je la partage à ceux que ça intéresse. J’ai juste anonymiser l’interview.


à l’aube de sa reprise du tournoi de Satorini, je vous propose de lire l’interview du vainqueur du tournoi de l’année dernière. ​

Question : Quand as-tu joué pour la première fois à Santorini ?

Réponse : J’ai commencé à jouer peu après ma rentrée en 6ème.


Question : Peux-tu nous raconter cette première rencontre avec le jeu ?

Réponse : Au début, j’ai trouvé le jeu amusant mais un peu compliqué. Comme j’aime les challenges, je me suis accroché et après quelques temps j’ai commencé à comprendre les subtilités du jeu. A partir de là, en plus de trouver le jeu amusant, je l’ai trouvé intéressant.​


Question : A partir de quand as-tu compris que ce jeu pouvait te plaire ?

Réponse : J’ai senti dès le premier jour que ce jeu pouvait me plaire mais j’ai vraiment commencé à prendre du plaisir après quelques parties : quand j’ai commencé à sentir que je maitrisais mieux la stratégie.


Question : As-tu acheté le jeu ?

Réponse : Oui. Comme ça j’ai pu m’entrainer. J’ai joué avec mes parents et mes amis et parfois contre moi-même.


Question : As-tu joué cet été, pendant les vacances ?

Réponse : Non. Je reviens dans le tournoi après une longue pause.


Question : Tu as remporté le tournoi du collège dès ta première participation. Penses-tu que le fait de ne plus pouvoir surpasser cette performance cette année pourrait affecter ta motivation ou as-tu pour objectif de remporter le tournoi pour la deuxième année consécutive ?

Réponse : Je reste motivé car c’est un bon objectif pour moi d’essayer de remporter une nouvelle fois le tournoi. J’ai conscience que ça ne va pas être simple, qu’il y a plein de nouveaux joueurs… mais c’est stimulant.


Question : Avec quel objectif principal vas-tu revenir à l’atelier cette année ? Gagner pour défendre ton titre ? T’amuser ? Rencontrer d’autres personnes ?

Réponse : M’amuser et rencontrer d’autres personnes avant tout.


Question : Selon toi, quelles qualités doit-on avoir pour devenir un bon joueur de Santorini ?

Réponse : Je pense qu’il faut être patient car apprendre à bien jouer est long. En plus, il faut accepter les défaites car elles sont inévitables et on a toujours une leçon à en tirer. De plus, il faut bien réfléchir à ses actions pour être capable d’anticiper ce que l’adversaire prévoit et l’empêcher de mettre ses plans à exécution.


Question : Peux-tu nous raconter ton plus beau souvenir de victoire ?

Réponse : Mon plus beau souvenir est la finale contre RB, car c’est une partie lors de laquelle il y avait beaucoup de tension et j’ai dû beaucoup me concentrer. A la fin, j’ai été très heureux et soulagé de gagner, je me suis beaucoup amusé pendant ce tournoi. Au delà de la victoire, je suis content d’avoir connu RB et AB. Dès le début de l’année, nous nous sommes bien entendus et ils étaient de très bons joueurs.


Question : As-tu déjà ressenti une très grosse déception après une partie de Santorini ?

Réponse : Oui, en milieu d’année. J’étais proche d’un très bon score mais, parfois, on est tellement certain qu’on va gagner qu’on s’enferme dans une logique, on oubli un détail et suite à une faute d’inattention on perd. Quand ça nous arrive et qu’on perd des points, on est forcément très déçu. Même si on est aussi content pour notre adversaire, on est en colère contre soi-même.


Question : Quels conseilles peux-tu donner à des joueurs qui ont parfois du mal à gérer leurs émotions ?

Réponse : J’ai fini par me dire que ce n’était qu’un jeu, et donc qu’il faut réussir à relativiser.​


Question : L’année dernière, tu as gagné le tournoi alors que, toute l’année, la plupart des personnes qui ont suivi l’atelier pensait qu’un des frères B gagnerait. Avais-tu anticipé que tu pouvais créer la surprise ? Si oui, à partir de quel moment as-tu réalisé que tu pouvais l’emporter ?

Réponse : En milieu d’année, je me suis rendu compte que j’avais peut-être une chance de gagner quand j’ai réussi à battre AB et RB pour la première fois… Même si j’étais en 6ème et eux en 3ème, je me suis dit que tout le monde avait sa chance. Le fait de les avoir battus une fois m’a donné confiance et progressivement, nos affrontements se sont équilibrés.


Question : Parmi les joueurs qui sont encore au collège, EB est l’élève contre lequel tu as eu le plus de difficultés l’année dernière. En effet, en 3 parties, tu n’as jamais gagné contre lui. Cette année, il n’est pas encore inscrit à l’atelier et je ne sais pas s’il voudra nous rejoindre. Pour toi, c’est un soulagement car c’est un joueur à craindre et qu’il vaut mieux l’éviter ou tu préfèrerais qu’il vienne car c’est intéressant de jouer contre des joueurs de haut niveau ?

Réponse : Je préfèrerais qu’il vienne car mon but est avant tout de m’amuser, même si c’est parfois difficile pour moi de gagner.


Question : Selon toi, quelle est la carte que tu joues le mieux et avec laquelle tu parviens le plus souvent à surprendre tes adversaires ?

Réponse : Ma carte préférée est Triton. En effet, cette carte offre beaucoup de liberté de déplacement.


Question : Selon toi, quelle est la carte la plus sous-estimée par les débutants ?

Réponse : Je pense à Sélène.


Question : Que penses-tu du slogan de l’atelier : “Quand on joue à Santorini, on ne perd jamais ! On gagne ou on apprend !” ?

Réponse : C’est une très bonne morale, c’est complètement vrai.

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Je m’étais justement dit cette semaine qu’on ne voyait plus ce topic remonter, et que c’était dommage, je le découvre ici par hasard. Je le trouvais plus visible dans la catégorie “discutons jeux” :smiley: