Nouvelle partie de Hegemony. On est 3 et je me retrouve à jouer la classe laborieuse. Ça me va bien, ça revient à jouer rouge. C’est joli le rouge.
Je n’avais pas du tout pu relire les règles, préférant consacrer les 15 min que j’avais le midi pour faire une micro sieste et espérer enchaîner plus de deux pensées cohérentes d’affiliée le soir.
Pendant que les copains finissent la mise en place qui a le bon goût d’être laborieuse, je me relis la fiche détaillée. Bien foutu le bordel. Il manque qq informations primordiales qui seront pas loin de m’empaler pendant la partie, mais bien foutu quand-même. Et incomplète. Connerie.
Je commence la 1er ronde comme quasiment toutes les autres : en faisant des lois. Ce sera ainsi presque tout mon tour qui y sera consacré avec 4 actions sur les 5. C’est une entame dont j’abuserai trouvant que c’est un avantage bien avantageux que de commencer par pourrir les lois. J’userai en outre de la carte qui permet de mettre deux votes dès le premier tour des 2e et 3e rondes.
Sur ce premier tour, même si je me ferai un peu embêté sur les cubes du sac par le Jaune () aka la Classe tout à fait moyenne, il me soutiendra lors du vote de manière opportuniste pour poser facilement des entreprises au tour d’après (grâce à une carte qui demandait certaines lois “socialistes”). Bleu, le grand K, qui tire la tronche avait presque réussi à casser la banque, mais heureusement certains paient leurs impôts. Ca donne une fin de premier tour très animée et lance la partie dans la bonne direction pour moi.
Malheureusement, la frénésie de ce premier tour retombe vite et on revient à un jeu plus ronronnant dans les rondes suivantes. Les coups d’éclats sont rares je n’arrive toujours pas à voir comment les différentes factions peuvent réellement interagir entre elles au-delà de dérouler leur jeu. Il y a bien sûr la possibilité de fixer les prix, mais je trouve ça bien court. Il arrivera un moment où cela généra un peu d’interaction avec un Bleu cupide qui refusera de vendre moins cher que Jaune et qui, malgré ses cris d’orfraies, en fera les frais. Mais, en 4h, ça fait peu.
En sus, j’ai l’impression de dérouler un plan assez bêta : acheter de quoi augmenter la prospérité de mes ouvriers. Réduc sur l’éduc, j’achète. Rabais sur la santé, j’achète. Portable à prix potable, j’achète. Bref, j’achète. Et comme, c’est pas cher, j’accumule les pépètes et me retrouve à la tête d’une somme coquette.
La partie touche à sa fin (elle aura mis le temps) et je fais encore un coup d’éclat en ajoutant tous mes cubes au sac de vote (avec la carte qui ajoute autant de cubes que de population). Je finis très largement en tête avec au moins une vingtaine de points d’avance.
Une partie que je n’aurais pas trouvé désagréable, mais d’une longueur excessive pour ce que le jeu propose. Il manque une dimension party game injuste “et bim, je te mets tous tes gus au chômage parce que je ferme mes usines” (oui, je sais, ce n’est pas un Eklund). Je pense surtout qu’il manque l’Etat pour que ce soit tendu et que les interactions s’équilibrent. Là, classe ouvrière et capitaliste n’ont pas de raisons de s’allier.